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LA VIE DE SAMSON - CHUTES ET VICTOIRES


Le début de la vie de Samson
La victoire sur les Philistins
Samson à Gaza, puis dans la vallée de Sorek
La mort glorieuse de Samson, après avoir retrouvé son nazaréat

            Nous avons été probablement frappés, en lisant le récit de la vie de Samson par la succession impressionnante de « hauts » et de « bas » dans sa conduite. Ses chutes ont été suivies par des périodes relativement meilleures, mais sa vie a été brève. Samson était un serviteur appelé et formé par Dieu ; il a été appelé à Le servir durant la triste période des Juges, où « chacun faisait ce qui était bon à ses yeux » (Jug.17 : 1) ! La conduite d’Israël était à nouveau mauvaise. Dieu avait livré son peuple depuis 40 ans entre les mains des Philistins. Cet ennemi familier, mais féroce, habitait au milieu d’eux. Il prospérait, car le peuple de Dieu acceptait sa domination. Cependant, Dieu avait décidé d’envoyer Samson à leur secours : c’était lui qui allait, selon le plan divin, commencer à sauver Israël de la main des Philistins.

 

Le début de la vie de Samson

            Samson a eu le grand privilège de naître dans une famille où Dieu était connu et craint. Manoah et sa femme montrent leur foi en Dieu (Jug. 13 : 17), leur consécration et leur soumission à la volonté divine (v. 8,12) qu’ils ont recherchée par la prière (v. 9). Leur sanctification est démontrée par leur séparation pour Dieu (voir le nazaréat : Nom. 6 : 1-12). On trouve aussi chez eux l’adoration (v. 20) et la crainte de Dieu. L’ensemble formait un beau tableau moral, au milieu de la ruine environnante.
            La vie de Samson a bien commencé. Dieu a béni cet enfant. Il a grandi dans cette heureuse atmosphère. Sa propre chevelure est devenue celle d’un nazaréen. L’Esprit de l’Eternel reposait donc déjà sur lui et Il a commencé à se manifester à son égard à Mahané-Dan (Jug. 13 : 25).
            Mais, le moment venu de prendre une femme, Samson la choisit chez les Philistins, sans tenir compte de l’avis opposé de ses parents. Ils estimaient justement qu’il aurait dû choisir sa femme au milieu du peuple de Dieu ; il rétorque à son père : « Prends celle-là pour moi, car elle plaît à mes yeux » (14 : 3). Avec les femmes avec lesquelles Samson entrera successivement en relation, il sera toujours « amorcé » par le même péché : la « convoitise des yeux » (1 Jean 2 : 16).
            Cependant, le verset 4 laisse entrevoir un autre horizon, en précisant : « Son père et sa mère ne savaient pas que cela venait de l’Eternel », car Samson cherchait une occasion d’agir contre des Philistins. On ne peut pas dire que l’Eternel approuvait le moyen dont Samson voulait se servir pour porter un coup significatif à l’ennemi. Certes, il était du côté de Dieu en désirant la délivrance de son peuple, mais d’un autre côté, il ménageait ses désirs charnels. Toutefois, Dieu allait se servir de ce faible instrument, aux affections souvent partagées, pour son dessein à Lui.
            En descendant vers Thimna, alors qu’il se trouve seul, un jeune lion rugissant- figure de Satan - vient à sa rencontre. L’Esprit de l’Eternel saisit Samson et il le déchire comme on déchire un chevreau (v. 6). Mais il n’en parle pas à son père.
            Cette scène nous rappelle celle où David, jeune berger, affrontait victorieusement, « en secret », un lion et un ours. Il en a parlé seulement plus tard à Saül, au moment où ce dernier voulait l’empêcher d’aller combattre Goliath « au nom de l’Eternel » (1 Sam. 17 : 36). C’est une bonne chose d’agir ainsi si nous avons des secrets avec notre Dieu et Père.
            Après avoir parlé avec cette jeune fille qui lui plaît (v. 7), Samson retourne chez ses parents. Mais au passage, il quitte son chemin pour aller revoir le cadavre du lion. Il le trouve occupé par un essaim d’abeilles, entouré de miel. Il prend de ce miel et en mange en chemin. II en donne à ses parents qui en mangent également, sans connaître son origine (v. 8-9).
            Au cours d’un festin - avec les Philistins ! - Samson propose une énigme : « De celui qui mange est sorti le manger, et du fort est sortie la douceur » (v. 14). Ses parents et les Philistins sont incapables de la déchiffrer. Le monde est trompeur. Si nous prenons part à ses « joies », nous aurons d’amères déceptions, comme ce fut le cas pour Samson. Il est trahi par cette femme qu’il avait projeté d’épouser ; Dieu le garde ainsi de se marier avec elle !
            Pour respecter ses imprudentes promesses (v.12), Samson descend alors à Askalon. Il y tue 30 Philistins (v. 19). L’Esprit de l’Eternel est avec lui, lors de sa première vengeance contre ses ennemis. Il donne ensuite les vêtements qu’il a obtenus dans cette conquête à ceux qui ont obligé sa fiancée à le tromper, en menaçant de la brûler au feu avec son père. Par cruauté, ils finiront par mettre leur menace à exécution !
            Samson trouve ensuite un refuge solitaire dans une caverne. Il est rejeté par les Philistins, incompris par le peuple de Dieu, qui est tombé spirituellement très bas. Son peuple va d’ailleurs se tourner contre Samson, en prenant le parti de l’ennemi ! Ils sont gênés, dans leur lâcheté, par ce libérateur indésirable !


La victoire sur les Philistins

            Trois mille hommes de Juda descendent à la caverne d’Etam. On est loin du temps de Barak ou de Gédéon. A ce moment-là, un peuple de bonne volonté s’était joint à ses Juges pour combattre l’ennemi, tandis qu’ici, ils viennent avec l’intention de le lier et de s’en débarrasser. Ils lui disent : « Ne sais-tu pas que les Philistins dominent sur nous ? » (15 : 11). C’était dire qu’ils se satisfaisaient de leur tragique situation » !
            Samson accepte de se laisser lier et livrer aux Philistins ! On l’amène à l’ennemi et l’Esprit de Dieu le saisit pour la dernière fois avant sa chute finale. Il rompt ses cordes pourtant neuves et remporte, tout seul, une éclatante victoire.
            Comme Shamgar qui dans le passé avait utilisé un aiguillon (3 : 31), Samson se sert aussi d’une arme qui semblait pourtant méprisable : une « mâchoire d’âne fraîche » ! Or avec elle, il tue 1 000 hommes, puis il jette cette mâchoire ; seul le nom donné à la colline rappellera son existence (15 : 15-17). Il ne veut pas la garder pour en faire un « monument commémoratif », elle aurait pu devenir une idole.
            Ce fut le cas pour le peuple d’Israël - avec le serpent - figure de Christ (Jean 3 : 14) que Moïse avait reçu ordre d’élever dans le désert. Il était devenu une idole jusqu’au règne d’Ezéchias,c’est-à-dire pendant plus de 700 ans.
            Ce fut également le cas avec l’éphod que Gédéon a eu malheureusement l’idée de « modeler » en se servant de tous les bracelets en or que le peuple avait pris aux Madianites. Il accepte ensuite d’avoir cet éphod dans sa ville. Cette « représentation » d’un des vêtements du sacrificateur est devenu un piège pour Israël qui se prosternait devant elle (8 : 27).
            Nous pouvons retrouver une multitude d’autres idoles, créées par l’imagination toujours prolifique de l’homme tout le long de l’histoire de l’Eglise sur la terre.
            Il est heureux de constater que Samson, saisi d’une soif ardente, après sa victoire, adresse à Dieu une ardente prière (15 : 18). C’est la première fois que ce juge s’exprime ainsi dans l’Ecriture. Après chacun de nos combats, il faut revenir sans tarder à Christ et nous abreuver à la source des eaux vives ! Le Rocher, figure de Christ (1 Cor. 10 : 4), s’est fendu et Samson a pu boire, en sorte que son esprit lui est revenu.


Samson à Gaza, puis dans la vallée de Sorek

            Physiquement très fort, Samson reste moralement très faible. Il cède à tous les caprices de sa chair. Il entre ainsi chez une prostituée à Gaza. Les habitants l’apprennent et ont l’intention de le tuer au matin. Mais Samson, au milieu de la nuit, porte secrètement les battants et les poteaux de la porte de la ville sur une montagne située en face de Hébron. A ce moment-là, il semble être une figure de Christ (16 : 1-3 ; Ps.107 : 18, Héb. 2 : 15).
            Hélas, peu après, pour sa perte, Samson se rend dans la vallée de Sorek, où il aime Delila. Attirée par la somme importante que lui promettent les princes de la Philistie, cette femme cherche avec obstination à convaincre Samson de lui révéler le secret de sa force physique. Elle sait pourtant quelle est l’intention de ces hommes : Ils veulent lier Samson et l’humilier.
            Delila tourmente Samson tous les jours et le presse de lui livrer son secret. De guerre lasse, ennuyé « jusqu’à la mort », Samson finit par céder et lui déclare tout ce qui est dans son cœur, un cœur qui se trouvait là fort éloigné de son Dieu. Alors elle l’endort sur ses genoux ; un sommeil fatal pour ce pauvre vaincu (1 Thes. 5 : 6). Il avait été pourtant souvent vainqueur ; mais il avait aimé le monde et les choses qui s’y trouvent (1 Jean 2 : 15). Il se montre aussi incapable de tenir sa langue en bride, en particulier avec cette femme qu’il aimait d’un amour coupable (14 : 17 ; 16 : 17 ; Jac. 3 : 7).
            Les enfants de Dieu doivent rester sur leurs gardes, en traversant ce monde qui leur est secrètement hostile. Ils ont beaucoup reçu ; ce sont des privilégiés qui doivent rester des nazaréens !
            Dieu s’est retiré de Samson. Il a perdu sa force et « ne le savait pas » (16 : 20 ; Osée 7 : 9) ! Delila comprend qu’il lui a déclaré tout ce qui était dans son cœur (v. 18). Sans hésiter, elle envoie chercher les Princes. Ils savent ce qu’elle aime et se présentent, avec de l’argent dans leurs mains, pour récompenser sa trahison !
            Delila appelle un homme qui rase les sept tresses de Samson. Les Philistins se saisissent de lui, et lui crèvent les yeux. Ils le font descendre à Gaza, leur lieu fort. Lié avec des chaînes d’airain, il y tourne sans fin la meule dans la maison des prisonniers (v. 21). Mais la justice et la miséricorde de Dieu vont le délivrer de sa condition misérable.


La mort glorieuse de Samson, après avoir retrouvé son nazaréat

            Les cheveux de la tête de Samson commencent à croître (16 : 22). Or les Philistins font une grande fête à Dagon, leur Dieu. Ils prétendent qu’il a livré Samson entre leurs mains. Ils ont le cœur joyeux et font venir Samson pour jouer entre les colonnes sur lesquelles la maison repose.
            La maison est entièrement remplie d’hommes et de femmes. Tous les Princes sont là et 3 000 hommes regardent Samson jouer. Alors il crie à l’Éternel : « Souviens-toi de moi, je te prie, et fortifie-moi, je te prie, seulement cette fois, ô Dieu ! afin que, d’une seule vengeance, je me venge des Philistins pour mes deux yeux » (v. 28). Il saisit ensuite les deux colonnes et s’appuie sur elles (v. 29). Il demande encore ; « Que mon âme meure avec les Philistins ! » (v. 30).
            La maison tombe sur les Princes et tout le peuple qui s’y trouvait. « Les morts que Samson fit mourir dans sa mort furent plus nombreux que ceux qu’il avait fait mourir pendant sa vie » (v. 30). Par grâce, il avait retrouvé sa force, elle lui était communiquée par le Saint Esprit.
            La position et la vie du chrétien sont bien différentes de celles de Samson. Toutefois, son exemple nous enseigne à bien des égards. La vie de Christ doit être vue dans le chrétien ; il peut ainsi porter également la mort de Jésus (2 Cor. 4 : 10).
            L’apôtre Paul nous exhorte en Romains 13 : 14 : « Revêtez le Seigneur Jésus Christ et ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire ses convoitises ». Nous devons nous rappeler que « chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise » (Jac. 1 : 14) ; c’est un chemin qui, comme pour Samson, peut conduire jusqu’à la mort (v. 15). Mais, grâce à Dieu, « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5 : 24). Désormais, ce ne sont plus les convoitises de la chair, mais le Saint Esprit de Dieu qui pourra me conduire ; « Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez pas la convoitise de la chair » (v. 16).
            La force surnaturelle du Saint Esprit est à la disposition du croyant, mais seulement dans le chemin de la volonté de Dieu : rien ne résiste à cette force-là. Puissions-nous être et rester de ces personnes auxquelles s’adresse l’apôtre Jean : « Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Méchant » (1 Jean 2 : 13).
 

            Retenons les enseignements que nous donnent ces récits des chutes et des victoires de Samson, cet homme dont le nom se trouve cependant parmi ceux qui forment la « grande nuée » des témoins de la foi (Héb. 11 : 32). Si notre désir est de glorifier Dieu durant notre vie, méfions-nous en premier lieu de notre appréciation personnelle. Appliquons-nous plutôt, avec le puissant secours du Saint Esprit, à discerner ce qui est agréable au Seigneur (Eph. 5 : 10 ; Héb. 13 : 21). Demeurons bien près de Lui (1 Sam. 22 : 23), en gardant soigneusement le secret de notre force, et en Lui demandant de nous « conserver purs du monde » (Jac. 1 : 27).


Ph. L - 29-02-2020