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Renouveau et restauration (1 Sam. 7 : 1-14)


Un retour vers Dieu
Le rassemblement du peuple à Mitspa
Eben-Ezer et le retour du peuple à l'Eternel


Un retour vers Dieu

            Ce chapitre décrit la restauration du peuple d’Israël après une longue période d’éloignement de Dieu et d’asservissement aux Philistins. Comme tout l’Ancien Testament, les circonstances de l’histoire d’Israël ont été écrites « pour notre instruction » (Rom. 15 : 4). Dans ce qui leur est arrivé, nous pouvons bien souvent reconnaître notre histoire. Dans notre vie, il peut aussi y avoir des moments dans lesquels nous nous éloignons de Dieu, par exemple parce que des péchés non réglés troublent notre communion avec Lui. Ou bien parce que nous sommes si accaparés par les choses de la vie que nos affections pour Lui se refroidissent. Dans de telles situations, nous avons besoin d’être réveillés et restaurés, comme les Israélites l’ont été dans cette occasion.

                        Que s’était-il passé ?

            Le chapitre 4 rapporte une défaite d’Israël devant les Philistins, dans laquelle l’arche de l’Eternel a été emmenée dans le pays des vainqueurs. Dieu a permis cela parce que son peuple se trouvait dans un très mauvais état spirituel. Une dizaine de versets du Psaume 78 décrivent cette époque (v. 55-64), et nous montrent les causes de cette discipline : la désobéissance (v. 56) et l’idolâtrie (v. 58). Le jugement divin n’atteint pas seulement le sacerdoce, qui se trouvait alors dans un état lamentable, mais tout le peuple.
            Cependant, l’Eternel veillait sur son arche et Il a fait en sorte que les Philistins la ramènent aux Israélites, à Beth-Shémesh. Son retour inattendu a produit d’abord une grande joie et de la reconnaissance (6 : 13-15). Mais des hommes de Beth-Shémesh se sont permis de regarder dans l’arche, montrant ainsi leur manque de respect et de crainte de Dieu. 70 hommes ont été frappés et sont morts. Saisis par la crainte, plus que par le regret d’avoir enfreint le commandement de Dieu, les hommes de Beth-Shémesh n’ont pas voulu garder l’arche chez eux et l’ont renvoyée ailleurs, comme l’avaient fait les Philistins. Ils ont demandé aux hommes de Kiriath-Jéarim de venir la chercher. Durant de nombreuses années, l’arche est restée là, dans la maison d’Abinadab.

                        Israël se lamente après l’Eternel (v. 2)

            Vingt années s’écoulent jusqu’à ce que l’Eternel puisse faire son œuvre dans les cœurs. Finalement, les Israélites se rendent compte de ce qu’ils ont perdu par leur péché, et leur désir se porte vers l’Eternel lui-même. Ils constatent leur triste situation sous la domination des Philistins et s’en affligent. « Tout Israël » se sent consterné, et non seulement quelques-uns d’entre eux. Immédiatement, Samuel réapparaît et s’adresse « à toute la maison d’Israël » (v. 3). Il n’a plus été question de lui depuis le début du chapitre 4. Il discerne que le moment d’agir est venu. Durant les 20 ans qui viennent de s’écouler, il n’est certainement pas resté inactif, bien que rien ne nous soit rapporté à ce sujet. On peut penser qu’il n’a pas cessé de prier pour le peuple (voir 12 : 23).

                        Samuel parle à tout le peuple d’Israël (v. 3)

            Le prophète apporte au peuple la pensée de Dieu. Il s’adresse d’abord au cœur de ses auditeurs : « si de tout votre cœur vous retournez à l’Eternel... », et il leur demande une action : « Otez du milieu de vous les dieux étrangers, et les Ashtoreths ». Puis il fait de nouveau appel à leur cœur : « Attachez fermement votre cœur à l’Eternel », et leur demande encore une action : « Servez-le lui seul ». Comme un vrai prophète, Samuel indique au peuple les éléments importants qui doivent caractériser un retour vers Dieu :
                    - la séparation
                    - un nouvel état de cœur
                    - la consécration à Dieu.
            Un vrai réveil commence dans le cœur. Mais il faut se séparer du mal qui nous a conduits à la chute et nous a éloignés de Dieu. Il ne suffit pas de confesser ce mal de nos lèvres, ou d’avoir l’intention de changer quelque chose. Des actes doivent suivre. Les Israélites devaient ôter du milieu d’eux les dieux étrangers, et c’est ce qu’ils ont fait (v. 4).
Dans la lumière de Dieu, nous devons découvrir pourquoi nous sommes tombés. Cela doit être confessé avec droiture devant Lui. Dieu ne désire pas la moitié de notre cœur, Il le désire en entier. Il veut des cœurs engagés pour Lui. Il veut diriger toute notre vie.
            Lorsqu’il en est ainsi, cela se montre dans le fait que nous servons le Seigneur de tout notre cœur et avons une vie qui lui est consacrée. Ce bon état est le but final de notre séparation du mal. Pour être « utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre », il faut se séparer du mal (2 Tim. 2 : 20-21).

                        L’effet des paroles de Samuel (v. 4)

            L’appel de Samuel porte des fruits. Depuis longtemps déjà, les Israélites avaient servi des idoles. A diverses occasions, ils s’en étaient séparés (Gen. 35 : 2 ; Jos. 24 : 14, 23), mais elles avaient toujours réapparu. Ici, par le moyen de Samuel, le dernier des juges, l’Eternel produit quelque chose qui semble plus marqué que sous aucun des juges précédents : « Les fils d’Israël ôtèrent les Baals et les Ashtoreths, et servirent l’Eternel seul ». Les paroles de Samuel ont atteint leur cœur et leur conscience, et ils s’y soumettent entièrement.


Le rassemblement du peuple à Mitspa

                        Samuel appelle tout Israël à Mitspa (v. 5)

            Samuel dit : « Assemblez tout Israël à Mitspa, et je prierai l'Eternel pour vous ». C'est en ce lieu qu'Israël s'était rassemblé lorsqu'il était parti en guerre contre les Philistins, qu'il avait pris avec lui l'arche de l'Eternel, et qu'il était tombé sous la domination des Philistins (4 : 1 ; 7 : 12). C'est là que le peuple doit maintenant retourner. Pour connaître une vraie restauration, il faut revenir jusqu'au point de départ de son égarement.
            Mitspa signifie tour d'observation – ou de veille – un nom qui a toute sa signification dans cette circonstance. Pour être épargnés d'un éloignement du Seigneur – ou d'un nouvel éloignement – il nous faut veiller. Si nous ne veillons pas, le diable peut facilement nous entraîner au mal, que ce soit personnellement ou collectivement. Dans son discours aux anciens d'Ephèse, lorsque Paul les met en garde contre les dangers du dedans et du dehors, il leur dit : « C'est pourquoi veillez » (Act. 20 : 28-31). Demeurons, nous aussi, sur la « tour d'observation », pour être en mesure de faire face de la bonne manière aux attaques de l'Ennemi.
            A Mitspa aussi Samuel va prier pour le peuple, et l’accompagner dans sa restauration.

                        Que se passe-t-il à Mitspa ? (v. 6)

            Le peuple obéit à l'appel de Samuel et se rend à Mitspa. Là, ils puisent de l’eau et la répandent devant l’Eternel ; ils jeûnent et confessent leurs péchés.
            La mention de l’eau répandue sur la terre apparaît ici pour la première fois dans la Bible. L’expression se trouve aussi en 2 Samuel 14 : 14 : « Nous sommes comme de l’eau versée sur la terre, qu’on ne peut recueillir », et au Psaume 22 : « Je suis répandu comme de l’eau » (v. 14). Ces passages nous aident à comprendre ce que cela signifie : une grande faiblesse, une absence totale de force. C’est ce que les Israélites confessent.
            Leur action est accompagnée du jeûne, signe de leur état intérieur et de leur tristesse.
            De plus, ils confessent : « Nous avons péché contre l’Eternel ». Ils reconnaissent que leur péché est la cause de leur faiblesse, et qu’ils se sont éloignés de l’Eternel. Une telle confession, dans un état intérieur convenable et accompagnée d’actions visibles est une condition indispensable pour un réveil et une restauration.
            Le verset 6 ajoute : « Et Samuel jugea les fils d’Israël à Mitspa ». Le peuple est de nouveau dans un état convenable pour profiter du ministère de Samuel comme juge. Par son service, il peut approfondir le travail commencé dans les cœurs et les consciences. C’est important. Pour qu’une restauration soit profonde et durable, il faut qu’elle résulte d’une confession de tout ce qui n’est pas en ordre devant Dieu. Lorsque nous nous humilions devant le Seigneur, il peut poursuivre son œuvre en nous par son Esprit, de manière que les causes profondes aussi bien que les détails de notre mauvais comportement soient confessés et mis en ordre devant Lui.

                        La réaction de l'ennemi et l'aide du Seigneur (v. 7-11)

            Un réveil et une restauration parmi les enfants de Dieu est une chose qui ne plaît pas à l'ennemi, et éveille tout de suite son opposition. C'est ce que nous voyons dans ce récit. Dès que les Philistins apprennent que les Israélites se sont rassemblés à Mitspa, ils viennent combattre contre eux. La situation rappelle celle qui nous est rapportée au début du chapitre 4, mais le peuple se comporte d'une manière toute différente. Leur humiliation devant Dieu porte des fruits. Ils avaient reconnu n'avoir en eux-mêmes aucune force et s'étaient remis entièrement à l'Eternel, qu'ils appellent de nouveau : « notre Dieu » (v. 8).
            L’attitude de Samuel en face de la demande du peuple qui l’invite à crier à Dieu est remarquable. Ils n’adresse pas à Israël des paroles d’encouragement, ni ne s’adresse immédiatement à Dieu. Il prend un agneau de lait et l’offre tout entier à l’Eternel en holocauste (v. 9). Il sait que le peuple de Dieu ne peut s’approcher de Lui qu’au moyen d’un sacrifice, et que c’est seulement sur le fondement d’un sacrifice qu’il peut être restauré. Dans ses grandes compassions, l’Eternel accepte cette offrande, Il exauce la prière de Samuel et délivre le peuple : « Comme Samuel offrait l’holocauste, les Philistins s’approchèrent pour livrer bataille à Israël ; et l’Eternel fit tonner ce jour-là un grand tonnerre sur les Philistins, et les mit en déroute, et ils furent battus devant Israël » (v. 10).


Eben-Ezer et le retour du peuple à l'Eternel

                        Samuel rend grâces à Dieu (v. 12)

            Samuel n'oublie pas de remercier Dieu pour sa délivrance. Il dresse une pierre qui devra rappeler au peuple la bonté de l’Eternel et le secours qu’Il lui a accordé. Samuel donne à cette stèle le beau nom d’Eben-Ezer, c’est-à-dire de « pierre de secours », en déclarant : « L’Eternel nous a secourus jusqu’ici ». Il rappelle ainsi à Israël que Dieu est intervenu en grâce, bien que le peuple se soit éloigné de Lui durant de nombreuses années. N’oublions pas de remercier Dieu s’Il nous ramène à Lui après une période d’indifférence ou d’égarement.

                        Les résultats du retour à l'Eternel (v. 13-14)

            Ce qui a lieu ici pour Israël est vrai aussi pour nous, en transposant les choses dans un sens spirituel.
            Tout d'abord, « les Philistins… n’entrèrent plus dans les confins d’Israël ». Lorsque nous retournons véritablement à Dieu, Il ne nous accorde pas seulement un secours momentané. Son désir est de produire en nous quelque chose de durable.
            Ensuite, « les villes que les Philistins avaient prises sur Israël retournèrent à Israël ». Le peuple retrouve le terrain qu’il a perdu. Il est vrai que nous devons parfois subir notre vie durant les conséquences de nos fautes. Mais dans sa grâce, Dieu peut nous aider à retrouver des choses que nous avions perdues.
            Enfin, « il y eut paix entre Israël et l’Amoréen ». Samuel avait prié pour qu’Israël soit délivré des Philistins. La réponse va plus loin ; Dieu accorde la paix avec les Amoréens. Dieu « peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (Eph. 3 : 20).

            Apprenons pour nous-mêmes et pour notre vie collective les enseignements qui nous sont donnés dans ce chapitre.


S. Ulrich - « Messager évangélique » (2016 p. 292-299)