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Le pardon, son étendue et ses limites (2)


Péché contre son frère ; pardon entre frères
Discipline et pardon dans l’assemblée

 

Péché contre son frère ; pardon entre frères

            La connaissance et la jouissance du pardon que Dieu nous a accordé ne peut que confondre nos âmes et nos cœurs. Si mes pensées sont occupées de ce que le Seigneur a fait pour moi, je m’appliquerai, autant que cela dépend de moi, à vivre en paix avec tous les hommes (Rom. 12 : 17-18), et particulièrement avec les enfants de Dieu, mes frères. Lorsqu’il y a des disputes entre frères, si l’un a un sujet de plainte contre un autre, c’est qu’on a laissé place à l’activité de la chair. Il est affligeant qu’il y ait des disputes entre frères, que certains, manquant de délicatesse et d’amour, fassent tort à leurs frères. L’apôtre exprime cela en termes touchants : « C'est, de toute manière, déjà une faute de votre part d’avoir des procès entre vous. Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt des injustices ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt causer du tort ? Mais c’est vous qui faites des injustices et qui causez du tort, et cela à des frères ! » (1 Cor. 6 : 7-8). Le croyant qui se tient près du Seigneur ne fera pas valoir ses droits mais s’en remettra à Lui pour tout ce qui le concerne (voir Phil. 4 : 5 ; voir note 1 Pier. 2 : 21-23). Il regarde au Seigneur pour surmonter le mal par le bien (Rom. 12 : 21).
            Pécher contre son frère, c’est, d’abord et avant tout, pécher contre Dieu. C’est ce qui est exprimé par David après qu’il soit entré vers Bath-Shéba : « Contre toi, contre toi seul, j'ai péché, et j'ai fait ce qui est mauvais à tes yeux » (Ps. 51 : 4). L’Israélite qui avait volé son prochain, ou lui avait extorqué quelque chose, ou lui avait menti, devait non seulement rendre la chose volée ou extorquée, mais aussi amener pour l’Eternel son sacrifice pour le délit (Lév. 5 : 20-26).
            Nous devons aussi reconnaître que les fautes commises contre un frère par un autre troublent les relations entre eux ; de plus, cela contriste le Saint Esprit et son action dans l’assemblée. Il est désirable que de tels différends soient réglés et que la liberté dans les relations fraternelles, disparue suite à une faute de l’un contre l’autre, soit rétablie. Nous ne considérons ici que le cas où un tort ou une offense, en acte ou en parole, a été commis de façon évidente par l’un contre un autre. Nous ne devons pas supposer le mal. « L’amour n’impute pas le mal » (1 Cor. 13 : 6). La susceptibilité qui se blesse sans raison est une manifestation de la chair et doit être jugée dans chacun de nos cœurs. Nous n’envisageons donc ici que le cas où un frère a péché contre un autre par un fait qui peut être clairement établi (voir Matt. 18 : 15-17, 21-22). Nous verrons plus loin ce qui doit être fait lorsqu’un frère commet une faute grave qui amène un déshonneur public sur le nom du Seigneur.
            Un frère offensé doit toujours être disposé à pardonner. C’est ce qu’exprime la réponse du Seigneur lorsque Pierre lui demande : « Seigneur, combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et lui pardonnerai-je ? Jusqu'à sept fois ? » (Matt. 18 : 21). « Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. » (v. 22). Le Seigneur recule très loin la limite du pardon que je dois accorder à un frère qui m’a offensé. La parabole présentée à la suite de cette question montre combien sont négligeables les torts qui peuvent nous être faits en comparaison de ce que Dieu nous a pardonné ; elle montre aussi comment Dieu juge la dureté de nos cœurs lorsque nous ne voulons pas pardonner (Matt. 18 : 23-35).
            Toutefois, si un frère pèche contre moi, mon désir sera que cette faute soit confessée et ôtée pour que la communion avec le Seigneur et entre nous soit rétablie. Par ailleurs, lorsque nous sommes rassemblés autour du Seigneur, comment le culte présenté à Dieu peut-il être heureux s’il subsiste des fautes des uns envers les autres.
            Matthieu 18 : 15-17 montre comment agir envers un frère qui aurait péché contre moi. Il doit y avoir en premier lieu cette entrevue avec lui dans la discrétion. Puis, si le coupable ne veut pas écouter, il convient de prendre avec soi deux ou trois témoins afin de chercher à régler le différend. C’est seulement en dernier recours que la chose peut être portée à la connaissance de l’assemblée.
            Deux passages donnent la mesure du pardon que nous devons accorder à nos frères : « Les uns à l’égard des autres, soyez bons, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (Eph. 4 : 32). « Vous supportant l'un l'autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l'un a un sujet de plainte contre un autre ; comme le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (Col. 3 : 13). Il convient de pardonner « comme Dieu en Christ nous a pardonné » et « comme aussi le Christ nous a pardonné »
            Ces versets nous ramènent à la façon dont Dieu et le Seigneur Jésus ont agi envers chacun de nous. Le passage de Matthieu 18 envisage le cas où un frère ayant fait tort à un autre refuse de reconnaître sa faute, même en présence de témoins ; le pardon ne peut pas alors s’exprimer par des relations pleinement heureuses retrouvées avec celui qui nous a fait tort. Nous reconnaissons avec tristesse qu’il y a une distance et une retenue. Mais le pardon doit être dans mon cœur et prêt à s’exprimer à la moindre manifestation de retour de la part de celui qui m’a offensé.
            Il est de toute importance pour celui qui estime avoir été offensé, ou qu’un tort lui a été fait, de se souvenir de ce que nous trouvons dans la Parole. Philippiens 4 : 5 montre l’attitude qui honore le Seigneur : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes ». Le croyant attaché au Seigneur ne revendique pas ses droits. Il se souvient qu’il est écrit : « Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt des injustices ? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt causer du tort ? » (1 Cor. 6 : 7), et encore : « La sagesse de l'homme le rend lent à la colère ; et sa gloire, c'est de passer par-dessus la transgression » (Prov. 19 : 11). Nous avons dans le Seigneur Jésus notre modèle parfait - Lui « qui, lorsqu'on l'outrageait, ne rendait pas l'outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 23).
            Ne perdons pas de vue que chacun de nous peut, même inconsciemment, faire tort à son frère. Si je me rends compte que j’ai manqué envers l’un de mes frères, soit en parole, soit en acte, je m’empresserai de confesser et de réparer le tort commis. Il y a deux raisons qui doivent me conduire à le faire. Tout d’abord parce que je ne peux pas me présenter devant Dieu avec la conscience de L’avoir déshonoré par un tort commis à l’égard de l’un des siens. C’est l’enseignement de Matthieu 5 : 23-24 : « Si donc tu présentes ton offrande à l'autel et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord, réconcilie-toi avec ton frère ; et alors viens présenter ton offrande ». Ensuite, le sentiment que j’appartiens au Seigneur et l’amour pour Lui doivent me conduire à rechercher le bien et la paix dans mes relations fraternelles, comme à vivre en paix, autant que cela dépend de moi, avec tous les hommes (Rom. 12 : 10, 17-18).
            Nombres 5 : 7 illustre l’action entreprise par un coupable envers celui qu’il a offensé : « ils confesseront leur péché qu'ils ont commis ; et le coupable restituera en principal ce en quoi il s'est rendu coupable, et il y ajoutera un cinquième, et le donnera à celui envers qui il s'est rendu coupable ». En restituant ce qu’il devait à son frère, après avoir confessé son péché, le coupable ajoutait un cinquième par-dessus. Cela ne nous parle-t-il pas de l’insistance avec laquelle celui qui a offensé son frère agira pour en effacer le souvenir.
            Mais il nous faut aussi noter ce que nous trouvons dans la parabole de Matthieu 18 (v. 21-35) : lorsqu’un homme ne veut pas pardonner à son frère, ce ne sont pas ceux qui sont esclaves avec lui qui s’en occupent. Ils en parlent au Seigneur, et c’est le Seigneur Lui-même qui demandera des comptes à celui qui aura usé de dureté envers la personne qui lui était redevable. Enseignement sérieux pour chacun de nous : sachons user de grâce envers tous ceux qui, pour quelque cause que ce soit, nous auraient fait un tort quelconque. Mais gardons-nous de vouloir intervenir dans un différend entre frères. « Il saisit un chien par les oreilles, celui qui, en passant, s'emporte pour une dispute qui n'est pas la sienne » (Prov. 26 : 17)

                        Une forme de mal subtile mais dangereuse qui peut avoir de douloureuses conséquences

            On posera peut-être la question : Quand y a-t-il faute de la part de l’un contre un autre ? Certes, cela est évident lorsque des violences, des injustices sont commises, ou que des paroles méchantes ou offensantes sont prononcées. Mais il y a des cas plus subtils : c’est lorsqu’il y a des médisances ou des calomnies propagées. C’est un mal qui amène beaucoup de troubles au milieu des chrétiens. On parle légèrement et on fait beaucoup de mal. C’est ce que dit Proverbes 12 : 18 : « Il y a tel homme qui dit légèrement ce qui perce comme une épée, mais la langue des sages est santé », et dans le même livre nous voyons le bien que peut faire une parole : « Une parole dite en son temps, combien elle est bonne ! » (15 : 23). L’épître de Jacques, spécialement au chapitre 3, nous met en garde contre le mal que peut faire notre langue : « C’est un mal désordonné, plein d’un venin mortel » (v. 8). Celui qui ne faillit pas en paroles, est « capable de tenir aussi tout le corps en bride » (v. 2) ; il est maître de lui-même, ne se laissant pas aller à quelque forme de mal, y compris en paroles. Faisons nôtre cette prière : « Mets, ô Éternel ! une garde à ma bouche, veille sur l'entrée de mes lèvres » (Ps. 141 : 3). Retenons l’exhortation faite à Timothée : « Sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté » (1 Tim. 4 : 12). Ce n’est certainement pas sans raison qu’il est dit en premier lieu « en parole ».
            Comment réparer un tort fait à quelqu’un par une parole inconsidérée, une médisance, une calomnie ou une fausse accusation ? Zachée pouvait dire : « Voici, Seigneur, … si j'ai fait tort à quelqu'un par une fausse accusation, je lui rends le quadruple » (Luc 19 : 8). Nous y voyons à la fois combien il est grave de pécher en paroles et le soin mis pour réparer une telle faute. Il ne s’agit pas seulement d’ajouter un cinquième par-dessus, mais il faut rendre le quadruple.


Discipline et pardon dans l’assemblée

            Nous avons jusqu’ici considéré ce qui touche aux relations entre frères. La parole présente également un autre cas : il s’agit de la manière d’agir envers quelqu’un qui se rend coupable devant Dieu. Nous devons nous arrêter sur ce que doit être la conduite de l’assemblée et notre conduite personnelle, lorsqu’une faute ou une conduite met en cause la gloire du Seigneur, publiquement et dans l’assemblée.
            Le mal moral ou doctrinal est comparé dans la Parole à du levain (1 Cor. 5 : 6, 13 ; Gal. 5 : 9). Comme le levain fait enfler toute la pâte, ce mal contamine toute l’assemblée. Il est nécessaire que l’assemblée s’en purifie comme l’enseigne la première épître aux Corinthiens et celle aux Galates. La sainteté sied à la maison de Dieu (Ps. 93 : 5). L’assemblée doit se purifier du mal par l’humiliation et en ôtant le méchant du milieu d’elle-même. C’est ainsi que les Corinthiens avaient agi. Ce témoignage est rendu à leur égard : « Voyez ce qu’a produit en vous le fait même d’avoir été attristés selon Dieu : quel empressement... quelles excuses, quelle indignation, quelle crainte, quel ardent désir, quel zèle, quelle punition ! À tous égards, vous avez montré que vous êtes purs dans cette affaire » (2 Cor. 7 : 11). Il y a eu tout d’abord la tristesse, puis l’assemblée a agi pour se purifier du mal qui s’était introduit au milieu d’elle.
            Les Corinthiens ont été exhortés par la suite à pardonner à celui qui avait commis la faute grave mentionnée dans la première épître (5 : 1). La punition infligée au coupable avait produit ses effets ; elle avait amené « la tristesse qui est selon Dieu », jointe au jugement et à l’abandon du mal (2 Cor. 7 : 10-11). « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra miséricorde » (Prov. 28 : 13). L’assemblée est alors exhortée à pardonner et consoler, à ratifier son amour envers l’homme qui avait péché si gravement (2 Cor. 2 : 7-8). Les frères et sœurs devaient rompre toute relation avec celui qui est appelé « le méchant » (1 Cor. 5 : 9-11). Une tout autre attitude devait être adoptée envers celui qui, ayant péché contre Dieu, s’était humilié, avait confessé sa faute et était revenu vers le Seigneur. Il y a pardon et pleine restauration quant aux relations fraternelles.
            Le gouvernement de Dieu peut cependant s’exercer envers celui qui a commis une faute, même lorsque celle-ci a été confessée et pardonnée. C’est ce qui a eu lieu à l’égard de David après qu’il ait péché dans l’affaire de Bath-Shéba. Dieu agit envers les siens, d’une part parce qu’Il est un Dieu saint ; mais d’autre part, Il veut les préserver de retomber dans le péché. Il s’agit là de la discipline que Dieu exerce à l’égard de ses enfants ; elle est en dehors de la responsabilité de l’assemblée. Le pardon envers celui qui se repent doit être entier de la part de l’assemblée. Toutefois, il nous convient de retenir que la restauration du coupable, en lui pardonnant et ratifiant notre amour envers lui, n’a lieu que lorsque la discipline a porté ses fruits, amenant celui-ci à reconnaître sa faute et à la confesser devant Dieu. La conduite, l’attitude, la tristesse opérée par la conscience de la gravité de ce qui a été commis, montreront que ce travail a été accompli par la grâce de Dieu dans le cœur. Tant que ce travail n’a pas été opéré, le péché doit être retenu ; il ne peut pas être remis, ce serait s’associer au mal et le réintroduire au milieu de l’assemblée.
            Quel est le service d’amour des frères et de l’assemblée à l’égard de quelqu’un qui est tombé dans une faute amenant la discipline sur lui ? C’est de prier pour que, si c’est la volonté de Dieu, il soit restauré. « Si quelqu'un voit son frère pécher d'un péché qui ne soit pas à la mort, il demandera pour lui ; et Dieu lui donnera la vie – c’est-à-dire à ceux qui ne pèchent pas à la mort. Il y a un péché à la mort : pour ce péché-là, je ne dis pas qu'il demande » (1 Jean 5 : 16). Ce passage place devant nous des cas où Dieu exerce son gouvernement envers un coupable en le faisant mourir. Ce fut le cas pour Ananias et Sapphira qui avaient menti à l’Esprit Saint, à Dieu, comme nous le rapporte le chapitre 5 des Actes. Un péché « à la mort » est un péché commis dans des conditions telles que Dieu agit en gouvernement en faisant mourir le méchant. Le croyant tombé dans un tel péché ne perd pas son salut, mais rencontre le gouvernement du Dieu juste et saint. Quelle crainte cela doit produire en chacun de nous et dans l’assemblée lorsqu’elle est témoin de cela, comme cela s’est passé lors de l’affaire d’Ananias et Sapphira : « Une grande crainte s'empara alors de toute l'assemblée et de tous ceux qui apprirent cela » (Act. 5 : 11)
            La Parole ne nous donne pas d’exemple d’action dans le cas où un mal doctrinal se manifeste, comme dans le cas du mal moral à Corinthe. Il y avait des faux docteurs dans les assemblées de Galatie. Le mal qu’ils introduisaient est qualifié de la même manière que le mal moral : c’est un levain qui fait lever la pâte tout entière (Gal. 5 : 9). Aussi les injonctions « ôtez le vieux levain », et « ôtez le méchant du milieu de vous-mêmes » (1 Cor. 5 : 7, 13) s’appliquent. Toutefois Galates 5 : 10 montre combien il est grave d’introduire de faux enseignements parmi les saints. Nous voyons les conséquences pour celui qui agit ainsi : « celui qui vous trouble, quel qu'il soit, en subira la peine ». L’assemblée peut manquer de discernement et de force pour agir dans le cas d’un mal doctrinal. Le Seigneur le sait et prend soin de son assemblée. L’apôtre pouvait dire aux Galates : « Ils devraient même se retrancher complètement, ceux qui vous bouleversent ! » (5 : 12)
            Nous ne trouvons pas dans la Parole d’exemple de restauration dans le cas d’un mal doctrinal, comme pour celui qui, à Corinthe, avait commis un mal moral tel qu’il n’existait pas même parmi les nations. Cela montre encore la gravité qu’il y a à introduire des enseignements qui peuvent égarer les saints et spécialement ceux qui parmi eux sont faibles et simples. « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu'un corrompt le temple de Dieu, Dieu le détruira, car le temple de Dieu est saint, et tels vous êtes » (1 Cor. 3 : 16-17). Parole sérieuse qui montre à la fois que le Saint Esprit mesure tout ce qui est fait parmi les saints et que Dieu ne laissera pas sans juger ceux qui portent atteinte à sa gloire et font tort à son assemblée « qu’Il a acquise par le sang de son propre Fils » (Act. 20 : 28).
            Par ailleurs la Parole nous enseigne quant à notre attitude individuelle à l’égard de ceux qui introduisent des choses qui ne sont pas selon la doctrine et égarent les âmes. Ainsi quelqu’un, par sa conduite et son enseignement, peut être une occasion de chute pour d’autres. Romains 16 : 17-18 nous dit comment nous conduire en présence de tels agissements : « Or je vous exhorte, frères, à avoir l'œil sur ceux qui causent les divisions et les occasions de chute par ce qui est contraire à la doctrine que vous avez apprise ; et éloignez-vous d'eux. Car de telles gens ne servent pas notre Seigneur Christ, mais leur propre ventre ; et par de douces paroles et un beau langage, ils séduisent les cœurs des simples ». Deux choses sont requises de notre part . D’abord nous avons à veiller sur ceux qui agissent ainsi, causant des divisions, car ils présentent des choses qui ne sont pas en accord avec l’enseignement de la Parole de Dieu. Ils le font, soit en ne l’appliquant pas correctement, ne l’exposant pas justement (2 Tim. 2 : 15), soit en la tordant (2 Pier. 3 :16) pour présenter leur propre pensée. Certains la frelatent (2 Cor. 2 : 17) ; d’autres la falsifient (2 Cor. 4 : 2). Nous devons également prendre des distances vis-à-vis de ceux qui agissent de cette manière pour ne pas nous trouver associés au mal qu’ils commettent. « Ne participe pas aux péché d’autrui ; garde-toi pur toi-même », disait Paul à Timothée (1 Tim. 5 : 20). Ces gens ne servent pas notre Seigneur, mais leurs propres intérêts. Si, après avoir été repris (1 Tim. 5 : 20 ; Tite 3 : 10), ils continuent dans ce chemin-là, il ne s’agit pas dans ce cas de support ou de pardon, mais de nous tenir éloignés d’eux.

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            La venue du Fils de Dieu dans le monde, ce qui s’est passé à la croix, durant les trois heures de ténèbres, nous donnent à connaître la grandeur de l’amour de Dieu pour les hommes coupables, mais aussi sa justice et sa sainteté. Il a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 13). Cela nous confond ; Dieu nous a pardonné toutes nos fautes. Dans la conscience de la grandeur de son amour, nous avons à pardonner sans réserve à ceux qui nous ont fait du tort et s’en repentent. Lorsque Dieu a été offensé par la faute de l’un des siens, qui doit alors être considéré comme méchant, le mal doit être ôté du milieu de l’assemblée. Celle-ci pardonnera et rétablira ses relations avec le coupable lorsque, la discipline ayant fait son œuvre, il aura confessé sa faute et aura abandonné le mauvais chemin dans lequel il s’était engagé. Celui qui désire être fidèle se tiendra éloigné de quelqu’un qui égare les âmes par un enseignement qui n’est pas selon la saine doctrine : ce n’est pas un péché qui le concerne directement, mais il ne peut pas rester en relation avec une façon de faire qui détourne les brebis vers un mauvais chemin, loin du bon Berger.


Ph. M