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Akhimaats et le Cushite
 

Deux serviteurs bien différents 
De quelle manière servons-nous le Seigneur ?
Se donner premièrement au Seigneur


Lire 2 Samuel 18 : 19-23
 
 
            Une lecture superficielle de ce bref récit dans le second livre de Samuel nous laisse penser qu'il n'y a aucune différence particulière dans la manière d'agir de ces deux messagers. Tous deux étaient des serviteurs de David. Ni l'un ni l'autre n'était allé vers Absalom qui avait réussi, par ruse, à détourner après lui la grande partie du peuple (2 Sam. 15 : 12-13). Ils étaient tous les deux du côté du roi fugitif ou faisaient même partie de la petite armée de ses fidèles.
 
            Et pourtant il existait entre les deux hommes une différence essentielle :
                        - Akhimaats servait la personne de son roi bien-aimé ; aussi celui-ci le connaissait-il personnellement.
                        - Le Cushite, par contre, servait la cause du roi ; son service n'était pas centré sur la personne de David.
 
 
 
Deux serviteurs bien différents
 
            Akhimaats était l'un des deux jeunes hommes qui, avec dévouement et au risque de leur vie, avaient assuré le service d'information entre les quelques amis demeurés à Jérusalem (Hushaï, Tsadok et Abiathar) et le roi fugitif. Ensemble, ils étaient parvenus à renseigner le roi sur les intentions d'Absalom et sans doute à lui sauver la vie. Mais les messagers eux-mêmes avaient bien failli perdre la leur (cf. 2 Sam. 17 : 17-22).
            Nous entendons parler ici du Cushite pour la première fois. Il n'avait aucune relation directe avec le roi David. Lorsqu'il reçut de Joab, son supérieur, le commandement : « Va, rapporte au roi ce que tu as vu » (v. 21), il se prosterna devant lui et courut, comme l'aurait fait n'importe quel messager qui avait une nouvelle à transmettre.
            Akhimaats, quant à lui, n'avait pas reçu d'ordre de Joab pour agir. Il avait assisté à tout ce qui s'était passé sur le champ de bataille et il avait vu le très grand monceau de pierres que les hommes de Joab avaient élevé sur le corps sans vie d'Absalom. Il pensait à David, son seigneur : il pouvait comprendre la douleur qui allait transpercer le coeur du roi avancé en âge quand il apprendrait la nouvelle de la fin ignominieuse de son fils.  Survivrait-il même à ce tragique compte-rendu ? Il était tellement attaché à Absalom ! Il convenait donc qu'il lui porte personnellement, avec le plus de ménagements possible, la terrible nouvelle.
            Joab, qui avait agi contrairement au commandement de David et qui avait lui-même enfoncé les javelots dans le coeur du malheureux Absalom, n'y consentit qu'avec hésitation. Il pensait probablement qu'Akhimaats paraissait trop attaché au roi et risquait de l'accuser. Aussi dit-il : « Pourquoi veux-tu courir, mon fils, puisque tu n'as pas des nouvelles opportunes ? » (v. 22). Nous sommes peut-être aussi tentés de dire : Akhimaats, vaut-il vraiment la peine de faire cette longue course épuisante après le Cushite ? Celui-ci parviendra tout de même à s'acquitter tant bien que mal de sa mission ; tu ne pourrais de toute façon que dire la même chose, en d'autres termes peut-être !
            Akhimaats ne se contentait pas de cela ! Il pensait à David. Il devait le préparer. Il le connaissait et partageait ses sentiments. Pour son roi, aucun effort n'était de trop.
            Comme l'amour l'y avait déjà poussé une fois, il courut si vite et si bien que la sentinelle dans le camp du roi le reconnut de nouveau et put dire : « Je vois le premier courir comme court Akhimaats, fils de Tsakdok ». Et le roi répondit : « C'est un homme de bien, il vient avec de bonnes nouvelles » (v. 27). David ressentait, dans tout le comportement de cet homme fidèle, l'affection que celui-ci avait pour lui, le roi, et cela lui faisait tant de bien !
 
 
 
De quelle manière servons-nous le Seigneur ?
 
            Comme Akhimaats, nous suivons aussi, nous chrétiens, un Seigneur rejeté dans ce monde. Nous sommes du côté de Jésus Christ. « Il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15). Par conséquent, que nous soyons jeunes ou vieux, que nous soyons encore en formation ou déjà dans la vie professionnelle, quelle que soit la fonction que nous occupions, le désir de servir le Seigneur Jésus devrait constamment nous animer. Ainsi, selon les dons et les possibilités que Dieu nous donne, nous abonderons aussi toujours dans son oeuvre (1 Cor. 15 : 58).
            Mais nous devons alors nous poser cette question sérieuse : est-ce que « j'expédie » mon travail et mon service à la façon du Cushite ou est-ce que je sers comme un Akhimaats ? Est-ce que j'accomplis mon travail parce qu'il doit être fait ou ai-je, en le faisant, le Seigneur Jésus devant mon coeur et devant mes yeux ?
            Il peut sembler difficile, par exemple, aux jeunes gens qui vivent encore avec leurs parents, de leur obéir « en toutes choses » : ceux-ci ont également leurs faiblesses et peuvent se tromper. Mais l'apôtre dit : « Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste » (Eph. 6 : 1). En d'autres termes : vous obéissez en réalité au Seigneur ! Combien de problèmes se trouvent ainsi résolus ! Jésus est en cela un modèle incomparable. Lui, qui était au-dessus de Marie et Joseph, comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, « était soumis à ses parents », car cela était agréable à Dieu (Col. 3 : 20).
            Ce principe nous vient aussi en aide lorsque nous accomplissons notre travail quotidien. Bien que nous ne connaissions plus la relation de maître à esclave que par ouï-dire, la plupart d'entre nous ont, au-dessus d'eux, des supérieurs dont ils doivent exécuter les directives. Nous serons par conséquent bénis si nous prenons pour nous cette parole adressée aux esclaves : « Obéissez en toutes choses à vos maîtres... ne servant pas sous leurs yeux seulement, comme voulant plaire aux hommes, mais en simplicité de coeur, craignant le Seigneur. Quoi que vous fassiez, faites-le de coeur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes, sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l'héritage : vous servez le Seigneur Christ » (Col. 3 : 22-24).
             Ce principe est encore valable dans le vaste domaine de l'oeuvre du Seigneur, au sein duquel nous nous trouvons et pouvons être des « collaborateurs de Dieu » (1 Cor. 3 : 9). Les voyages missionnaires de l'apôtre Paul et de ses compagnons ont commencé à Antioche où ils « servaient le Seigneur » (Act. 13 : 2). Partout où il allait, à tous ceux auxquels il écrivait, Paul enseignait les frères et soeurs à servir le Seigneur. A Milet, aux anciens d'Ephèse, il s'est donné lui-même comme exemple d'un esclave qui servait en toute humilité, avec des larmes et des épreuves (Act. 20 : 19).
 
 
 
 Se donner premièrement au Seigneur
 
            Quelqu'un demandera peut-être : servir consciemment le Seigneur ou simplement sa cause, est-ce fondamentalement différent ? L'essentiel n'est-il pas tout de même que l'Evangile soit annoncé et que les différentes oeuvres que Dieu a préparées à l'avance afin que nous marchions en elles soient accomplies ?
            Telle est notre question si nous avons l'habitude de servir devant les hommes. Mais dès que nous levons les yeux vers Lui, tout devient clair. Au service accompli « à la façon du Cushite », il manque la bonne odeur du dévouement et des affections. La personne du serviteur, avec sa réputation, son honneur, n'est-elle pas mise alors au premier plan ? Ce genre de service s'effectue volontiers dans les prétendues grandes choses, reconnues et appréciées parmi les hommes, et laisse de côté les petites et celles qui sont cachées.
            Mais le service d'un « Akhimaats » est agréable au Seigneur Jésus. Un tel serviteur court par amour pour lui et ne regarde ni à la peine, ni à l'approbation ou au dédain des hommes. L'accomplissement des désirs de son Maître est un motif suffisant pour lui, qu'il s'agisse de choses que l'homme appelle « grandes » ou « petites ». Il lui suffit que son Seigneur, qui « voit dans le secret », remarque et apprécie toutes choses. Christ est celui qui un jour s'assiéra sur le tribunal pour manifester notre vie à sa lumière. Il récompensera ce que nous aurons fait en accord avec son coeur et ses pensées, dans sa dépendance et selon sa volonté, devant lui et pour lui.
 
 
            L'épître à l'assemblée à Ephèse (Apoc. 2 : 1-7) ne nous montre-t-elle pas aussi les critères selon lesquels le Seigneur mesure ? Il connaissait ses oeuvres, son travail, sa persévérance et sa prise de position énergique à l'égard du mal ; Il savait tout ce que ces fidèles avaient supporté à cause de son nom et comment ils ne s'étaient pas lassés. Cependant,  Il les avertit. Que manquait-il donc encore ? Ce qui pour Lui est le plus important et le plus précieux : « J'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour ». Le « premier amour », ces affections pour lui, fraîches et non partagées, qui avaient caractérisé les premières années de l'assemblée de Dieu sur la terre, s'était affaibli !
            Comme Il a exhorté l'assemblée à Ephèse, le Seigneur appelle aujourd'hui chaque croyant à se repentir du manque d'un entier dévouement envers lui. Il attend de nous les « premières oeuvres » qui proviennent du « premier amour ».
            Veuille le Seigneur nous accorder la grâce, en suivant l'exemple des chrétiens de la Macédoine, de nous donner premièrement au Seigneur (2 Cor. 8 : 5), puis seulement ensuite aux hommes et aux oeuvres. Alors notre activité et notre service lui seront aussi agréables.
 
 
                                                            W. Gschwind - « Conseils pour la vie nouvelle »