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« Un plomb à sa main » (Amos 7 : 7)


Aperçu du ministère du prophète Amos
Les visions successives du prophète Amos
L’image du fil à plomb
 

            Dans la Bible, la parfaite concordance du témoignage de 40 écrivains s’étend sur 1500 ans. C’est un miracle incontestable. Les serviteurs dont Dieu s’est servi sont très différents. Par exemple, Daniel appartenait à une famille princière, alors qu’Amos était un simple berger (1 : 1). Mais l’appel divin (Gal. 1 : 1) place ce dernier parmi les « saints hommes de Dieu » qui « ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (Amos 7 : 14 ; 2 Pier. 1 : 21).


Aperçu du ministère du prophète Amos

            Amos commence sa participation prophétique là où Joël achève la sienne. Comparons à ce sujet le verset 2 du premier chapitre d’Amos au verset 16 du chapitre 3 de Joël. Le livre d’Amos fait d’abord connaître la pensée de l’Eternel sur la Syrie, la Philistie, Tyr, Edom, Ammon et Moab. Il montre que chacun de ces peuples a largement comblé la mesure de ses péchés. C’est ce que fait ressortir cette expression employée par le prophète : « à cause de trois transgressions... et à cause de quatre ». C’est pour cette raison que Dieu ne révoquera pas son arrêt (voir 1 : 3, 6, 9, 11, 13 ; 2 : 1).
            Hélas, la liste des « transgresseurs » n’est pas close : Juda et Israël en font partie ! Le péché d’Israël est même plus grave que celui de ses voisins. Dans ce pays, « les forts ont écrasé les faibles, ont souillé les nazaréens, fermé la bouche aux prophètes et vendu le juste pour de l’argent et le pauvre pour une paire de sandales » (2 : 6).
            L’Eternel leur rappelle ensuite ses merveilles dans le passé à leur égard : Il a anéanti leurs ennemis, Il a délivré ce peuple de son esclavage en Egypte et l’a conduit ensuite durant près de quarante ans dans un « grand et terrible » désert (2 : 6-13). Pourtant, maintenant, du fait de leur dureté de cœur, un terrible jugement est sur le point de tomber sur eux (v. 14-16).
            Il faut retenir que plus notre relation est étroite avec Dieu, plus notre responsabilité est grande à son égard (lire Matt. 11 : 20-24).
            Aussi Dieu leur enverra, deux ans après, un grand tremblement de terre, déjà annoncé. Il va frapper également son peuple « à la façon de l’Egypte ». Toutefois Il cherche encore à parler à leur conscience et à leur cœur (ch. 4).
            La Parole déclare que tous les hommes devront avoir une rencontre solennelle avec Dieu. Il leur est donc urgent de s’y préparer dès aujourd’hui. Nous devons Lui confesser nos fautes et accepter le pardon gratuit qu’Il nous propose : la mort de Christ sur la croix a expié les péchés de tous ceux qui croient en Lui. Il est encore temps de s’approcher : au moment où nous écrivons ces lignes, le jour de la grâce dure encore !
            Chacun de nos lecteurs est-il en règle avec Dieu ? « Cherchez l’Eternel, et vous vivrez », dit ce prophète (5 : 4-6 ). Il est inutile de se rendre souvent dans des lieux religieux comparables à ceux de Guilgal ou Béthel autrefois. Ces sanctuaires sont « à la mode » dans la plupart des pays, mais Dieu déteste toutes les formes hypocrites. Il veut « la vérité dans l’homme intérieur » (Ps. 51 : 6).
            Amos met à nouveau en évidence la dureté fréquente du cœur de l’homme. Il montre ses prétentions, son égoïsme, et la recherche effrénée de son confort et de ses aises. Dieu a souvent confié des dons aux hommes. Ils ont aussi, pour la plupart, beaucoup de « capacités ». Ceux qui appartiennent au Seigneur sont appelés à présenter leur corps « en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est leur service intelligent » (Rom. 12 : 1). Or souvent tout cela ne sert qu’à un usage personnel, purement égoïste (v. 4-6). Quelles sont mes dispositions intérieures à ce sujet ?
            « Tout est nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). L’Eternel lit dans les cœurs. Son peuple Israël ne s’affligeait pas de la brèche de Joseph (6 : 6). Il n’était pas attristé de la tragique division en deux royaumes opposés. Or c’était très certainement un sujet de railleries chez leurs adversaires dans les nations voisines.
            Chrétiens, frères en Christ, après tant d’humiliantes divisions, nos cœurs sont-ils humiliés, se déchirent-ils ? Ne devrions-nous pas être vraiment saisis de honte ? La ruine de l’Eglise de Christ est-elle profondément ressentie ? Que chacun donne la réponse au Seigneur.
            Les versets 8 et 13 de ce chapitre 6 font ressortir combien Dieu a en horreur l’orgueil et les prétentions des hommes. Cet orgueil se développait chez « Jacob », en dépit de sa très grande misère spirituelle. Le « supplanteur » est appelé de son nom originel en contraste avec celui d’Israël, qu’il avait reçu au torrent de Jabbok après sa lutte avec l’Eternel - ce nom précieux signifie « vainqueur » ou « prince de Dieu » (Gen. 32 : 28).
            Or présentement Dieu disait : « Je hais ses palais ; et je livrerai la ville et tout ce qu’elle contient » (Amos 6 : 8). Mais les notables d’Israël osaient dire, en dépit de leur déchéance : « Avec notre force, ne nous sommes-nous pas acquis de la puissance ? (litt : des cornes) » (v. 13). En réalité, ils allaient bientôt être réduits au silence et ils ne pourraient même plus faire mention du nom de l’Eternel (v. 10).


Les visions successives du prophète Amos

            Au début du chapitre 7, l’Eternel confirme à Amos, dans deux visions, qu’il va frapper son peuple.

                        Les sauterelles

            Dans la première vision, des sauterelles sont envoyées dévorer le « regain », ce qui restait après la coupe du roi pour répondre aux besoins de sa cavalerie. Or la subsistance du peuple dépendait de ce regain-là. Mais ils n’avaient pas confessé et abandonné leur péché : Dieu allait donc les punir.
            Cependant, suivant l’exemple d’Abraham, qui avait intercédé en faveur de justes qui pourraient se trouver encore à Sodome, Amos supplie Dieu, avec foi, de retenir sa juste colère : « Seigneur Eternel, pardonne je te prie ! Comment Jacob se relèvera-t-il ? car il est petit » (v. 2). Dans sa plaidoirie il reconnaît la faiblesse réelle de ce petit peuple. En cela son attitude convient tout à fait ; elle est en contraste avec la vanterie des notables d’Israël - que « rien » ne justifiait (6 : 13).
            On se souvient sans doute qu’Abraham, après s’être approché de l’Eternel, lui avait dit : « Le Juge de toute la terre ne fera-t-il pas ce qui est juste ? » (Gen. 18 : 25). Nous pensons qu’Amos jouissait lui aussi d’une réelle intimité avec Dieu et avait les mêmes pensées qu’Abraham à son égard.
            Il est précieux de lire : « L’Eternel se repentit de cela : cela ne sera pas » (Amos 7 : 3) ». « O toi qui écoutes la prière ! toute chair viendra à toi » (Ps. 65 : 2). Quel encouragement à nous approcher de Lui avec foi !

                        Le feu

            Peu après sans doute, dans une autre vision, l’Eternel annonce que le jugement aura lieu, cette fois par le feu (voir Es. 66 : 16). Et en effet ce feu dévore le grand abîme (la mer des peuples) et atteint l’héritage et le dévore (Amos 7 : 4).
            Toutefois, la Parole de Dieu note qu’Amos se tient à nouveau à la brèche. Il prie avec ferveur, sans se lasser, en invoquant les mêmes motifs : Israël est petit – Dieu lui-même ne l’appelle-t-il pas un « vermisseau » (Es. 41: 14) ? Son état paraît désespéré, le pays commence déjà à être ravagé ! Amos répète : Comment pourra-t-il se relever ?
            Mais Dieu s’est « réservé » le domaine de l’impossible - à vue humaine (Matt. 12 : 26). Il se laisse à nouveau fléchir et se repent. « Cela aussi ne sera pas », dit-Il (v. 6). La majeure partie du pays est finalement épargnée.

                        Le fil à plomb

            La situation prend une tournure toute différente. Le Seigneur se tient sur un mur bâti en principe droit (Amos 7 : 7). Il a un plomb à la main. Il instruit Amos sur la signification de cette scène typique. Ce « mur » dans la vision représente Israël. L’Eternel considère avec tristesse la déchéance de son peuple. Il veut vérifier lui-même la qualité du travail des « maçons » successifs, avant de porter un jugement définitif.
            Or Israël est dans un état désastreux. L’intercession n’est plus possible, ni même l’exercice de la miséricorde en restant sur le terrain de la Loi du Sinaï ! La situation est toute différente entre les versets 1 à 7, et ensuite 8 et 9 de ce chapitre.
            L’Eternel demande : « Que vois-tu, Amos ? ». Il répond : « Un plomb ». Il lui fait alors part de ses intentions : « Voici, je place un plomb au milieu de mon peuple Israël ». Il ajoute : « je ne passerai plus par dessus lui » (v. 8). On comprend qu’ici, le fil à plomb sert à établir un jugement inéluctable. Après avoir entendu les paroles de l’Eternel et vu le fil à plomb dans Sa main, Amos garde le silence.

            Dans les versets suivants, l’Ecriture donne quelques précisions sur les destructions qui vont être opérées : « Les hauts lieux d’Isaac seront désolés et les sanctuaires d’Israël dévastés ». L’Eternel ajoute : « Je me lèverai avec l’épée contre la maison de Jéroboam » (v. 9). Cet homme d’Ephraïm n’a pas écouté les avertissements divins. Il s’est emparé avec habileté de la majeure partie de l’héritage de Roboam, le fils de Salomon. Ce roi incrédule et pervers a longtemps régné à Samarie sur dix tribus. Mais pour lui aussi, l’heure du jugement a sonné.


L’image du fil à plomb

            Le fil à plomb est un instrument simple, encore très utilisé. Si un mur n’a pas été construit d’aplomb, il s’effondrera. Il faut que le fondement soit solide et le mur d’aplomb. Nous avons vu que le Seigneur annonçait qu’Il allait placer « un plomb » au milieu de son peuple terrestre, et cet instrument a prouvé combien les voies d’Israël manquaient de droiture.
            En Zacharie 4 : 10, il est question de Zorobabel. C’est un descendant de David, une figure de Christ. Il a conduit hors d’exil le premier groupe de captifs libérés. Lui aussi tient dans ses mains un fil à plomb. Mais il s’en sert, après avoir d’abord rétabli l’autel, pour surveiller la qualité de la reconstruction du temple lui-même. Elle a lieu, en partie, sous sa direction. C’est l’occasion de rappeler que Christ est le fondement de la maison de Dieu et qu’Il en est aussi la pierre du faîte : Il est « l’alpha et l’oméga » (Apoc. 22 : 13).

            Mais Dieu ne veut-Il pas s’adresser également à son peuple céleste, à son Assemblée ? Tous les chrétiens qui ont véritablement la vie de Dieu en font partie. Pour un enfant de Dieu, quel est le fil à plomb qui seul peut mettre en évidence les moments où, durant sa vie, il s’est écarté du chemin que Dieu lui avait pourtant tracé, et du modèle à suivre que Christ lui a laissé (1 Pier. 2 : 21) ? Il doit être constamment sur ses gardes : « Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin » (Prov. 16 : 25).
            Nos sentiments, nos raisonnements, nos habitudes, l’avis parfois avisé d’autres personnes, rien n’est capable de remplir la fonction évoquée par le fil à plomb. Seule la Parole de Dieu convient parfaitement : « Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 3 : 16-17).

            Aujourd’hui encore, Dieu veut nous instruire par sa Parole, nous guider par son Esprit, et s’Il nous discipline, Il le fait pour notre profit afin que nous participions à sa sainteté et parce qu’Il nous aime (Héb. 12 : 10). De plus nous avons au ciel notre grand souverain Sacrificateur, Jésus, qui peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui : Il est toujours vivant afin d’intercéder pour eux (Héb. 7 : 25).

 

Ph. L le 31-08-2019