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Il me délivra, parce qu'il prenait son plaisir en moi

Psaume 18 : 19


Christ, objet de la moquerie, des insultes et des défis des hommes
« Sa gloire est grande dans ta délivrance » (Ps. 21 : 5)


            En reprenant à peu près les mêmes paroles qu'en 2 Samuel 22, David adresse dans ce psaume sa reconnaissance à l’Eternel après la délivrance de la main de tous ses ennemis. Il exprime aussi prophétiquement ce que seront les sentiments du reste fidèle futur d'Israël. Mais plusieurs passages du psaume s'appliquent également à Christ (v. 4-6, 16, 19-20, 23-26, 43, 47). Le verset 19 : « Il me fit sortir au large, il me délivra, parce qu'il prenait son plaisir en moi » est comme un écho aux paroles de défi que les ennemis de Jésus lui ont lancées lorsqu'il était sur la croix (Matt. 27 : 43).
            Arrêtons-nous pour contempler, dans ces trois premières heures de la croix, « l'homme de douleurs » (Es. 53 : 3), « l'homme parfait » (Ps. 18 : 23, 25), en qui Dieu a trouvé son plaisir.


Christ, objet de la moquerie, des insultes et des défis des hommes

            Après le douloureux combat de Gethsémané, Jésus a déclaré à ses disciples : « Le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs » (Mat. 26 : 45). Alors Judas, avec une foule armée d'épées et de bâtons, a conduit la compagnie de soldats qui a mis les mains sur Celui qui était venu pour donner sa vie pour ses ennemis - ceux qui lui ont « rendu le mal pour le bien, et la haine pour son amour » (Ps. 109 : 5). Jésus a dit à Pierre qui cherchait à le défendre : « La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas ? » (Jean 18 : 11). A Gabbatha, après avoir été condamné comme méritant la mort, Jésus n'a pas répondu aux moqueries, ni aux outrages et aux coups qui lui ont été infligés par les hommes. « Il a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent » (Es. 53 : 7). Fouetté, puis emmené dans le prétoire, Il a été revêtu de pourpre et une couronne d'épines a été mise sur sa tête. Là encore, il a subi les outrages de la part de la cohorte des soldats romains. Ensuite, Il a été conduit à Golgotha pour être « crucifié en faiblesse » (2 Cor. 13 : 4) entre deux malfaiteurs. Cette Ecriture a été accomplie : « Il a été compté parmi les transgresseurs » (Es. 53 : 12 ; Marc 15 : 28).
            De la troisième à la sixième heure (de 9 heures à midi), alors qu'il endurait le terrible supplice de la croix, Christ a souffert de la part des hommes. Sa nature sainte le rendait profondément sensible à leur ingratitude et à leurs propos moqueurs. Quelles souffrances morales infinies Il a connues, en particulier, lorsqu'il a entendu leurs paroles de défi ! Leur langue perçait alors comme une « épée aiguë » (Ps. 57 : 4).
            « Ceux qui passaient par là l’injuriaient ; ils hochaient la tête et disaient : Toi qui détruis le temple et qui, en trois jours, le bâtis, sauve-toi toi-même. Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix. De même aussi les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, disaient en se moquant : Il a sauvé les autres, il ne peut pas se sauver lui-même ; s’il est le roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui » (Mat. 27 : 39-42). Aux injures et aux paroles de défi insolentes de ceux qui passaient près de la croix, s'ajoutent celles des chefs du peuple. Ils défient Jésus de se sauver lui-même : quelle douleur pour le cœur de Celui qui était « venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19 : 10) ! Après avoir outragé sa gloire de Sauveur, ils profanent également son titre de « roi d'Israël », en lui disant de descendre de la croix pour qu'ils croient en lui. Il avait, en vain, dépensé sa force pour son peuple bien-aimé (voir Es. 49 : 4), et maintenant, dans la puissance de son amour pour eux, il reste sur la croix pour les sauver !

        Tu fus muet dans toutes tes souffrances,
        Quand devant toi des ennemis moqueurs
        Multipliaient les défis, les offenses ;
        L'opprobre alors a déchiré ton cœur.

            « Il s’est confié en Dieu, qu’il le délivre maintenant, s’il tient à lui, car il a dit : Je suis Fils de Dieu » (Matt. 27 : 43). Par ces paroles outrageuses, les chefs du peuple osent même mettre en doute les relations de communion intime de Jésus avec son Père ; ils mettent Dieu au défi d'intervenir pour délivrer son Fils. Or, en disant « il s'est confié en Dieu », ils rendent précisément témoignage à la confiance entière du Seigneur en son Dieu. « Le juste est plein de confiance, dans sa mort même » (Prov. 14 : 32) ; il savait que Dieu ne laisserait pas son saint voir la corruption (Ps. 16 : 10), et qu'il serait « ressuscité par la gloire du Père » (Rom. 6 : 4). Le nom du Père, qui avait été glorifié par la résurrection de Lazare, le serait à nouveau par celle du Fils (Jean 12 : 28).
            « S'il tient à lui » : quel profond sacrilège dans le doute exprimé par cette parole ! Mais elle fait ressortir la valeur infinie du don de Dieu pour sauver des pécheurs : son « propre Fils », qu’il n’a pas épargné (Rom. 8 : 32) ! Non, le Tout-Puissant n'est pas intervenu pour délivrer son Fils qui allait le glorifier dans sa mort même (Jean 13 : 31). Il l'a « soumis à la souffrance », mais il était écrit aussi : « S'il livre son âme en sacrifice, il verra une semence… le plaisir de l'Eternel prospérera en sa main » (Es. 53 : 10).


« Sa gloire est grande dans ta délivrance » (Ps. 21 : 5)

            « Il se confie à l'Eternel : qu'il le fasse échapper, qu'il le délivre, car il prend son plaisir en lui ! » (Ps. 22 : 8). Tel est le défi des principaux sacrificateurs, des scribes et des anciens, rapporté par Matthieu seul dans son évangile. Il était adressé à l'Eternel lui-même dont la voix, désignant son Fils, avait été entendue au Jourdain et sur la sainte montagne : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3 : 17 ; 17 : 5). En Lui seul, effectivement, Dieu a trouvé son plaisir, comme l'avait déclaré Esaïe, plusieurs siècles avant la venue du Seigneur sur la terre : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir… L'Eternel a pris plaisir en lui à cause de sa justice » (Es. 42 : 1, 21). Jésus seul pouvait parler de la « pureté de ses mains » (Ps. 18 : 20, 24), et le même psaume déclare : « Avec l'homme parfait, tu te montres parfait ; avec celui qui est pur, tu te montres pur » (v. 25-26). Il est bien évident que c'est la perfection d'un autre que lui que David célèbre ici. Il s'agit de Celui qui seul a pu dire : « Tu as sondé mon cœur, tu m'as visité de nuit ; tu m'as éprouvé au creuset, tu n'as rien trouvé ; ma pensée ne va pas au-delà de ma parole » (Ps. 17 : 3).
            A Gethsémané, Jésus avait « offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort », et il a été « exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5 : 7). « Il me fit sortir au large, il me délivra, parce qu'il prenait son plaisir en moi » (Ps. 18 : 19). C'est après avoir « goûté la mort pour tout » (Héb. 2 : 9) que Jésus en a été délivré, mais Il n’a pas été délivré de l'heure de la mort... C'est pour cette heure-là qu'Il était venu, afin que le nom du Père soit glorifié, et Il l'a été par la mort de son Fils, accomplissant son « commandement » : laisser sa vie, afin de la reprendre (Jean 10 : 17-18). « Les cordeaux de la mort m'ont environné, et les torrents de Bélial m'ont fait peur », lisons-nous au verset 4 du Psaume 18. D'autres psaumes expriment également l'effroi de l'âme de notre Sauveur. « Toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (42 : 7). « Sauve-moi, ô Dieu ! Car les eaux me sont entrées jusque dans l'âme... » (69 : 1). « Tu m'as mis dans une fosse profonde, dans des lieux ténébreux, dans des abîmes. Ta fureur s'est appesantie sur moi, et tu m'as accablé de toutes tes vagues » (88 : 6-7). Mais, « étant descendu dans les parties inférieures de la terre » (Eph. 4 : 9), étant entré dans la mort, Christ en est sorti victorieux ! Dieu, qui avait abandonné son Fils lorsqu'Il s'offrait en sacrifice pour le péché, Lui a « répondu d'entre les cornes des buffles » (Ps. 22 : 21b). Il l'a ressuscité, « en déliant les douleurs de la mort, puisqu'il n'était pas possible qu'il soit retenu par elle » (Act. 2 : 24).
            Le Psaume 21 montre Christ glorifié, au-delà de la mort. Dieu l’a « revêtu de majesté et de magnificence » (v. 5b). C'est ainsi qu'Il apparaîtra devant tous, lors de son exaltation future. Mais déjà, nos cœurs ne seraient-ils pas sensibles à ce qu'exprime David dans ce psaume ? « Tu l'as prévenu par des bénédictions excellentes ; tu as mis sur sa tête une couronne d'or fin… Sa gloire est grande dans ta délivrance » (v. 3, 5a).

            « L'amour du Christ nous étreint » (2 Cor. 5 : 14), et nous contemplons notre Sauveur que Dieu a délivré parce qu'Il prenait son plaisir en Lui. « Nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d'honneur » (Héb. 2 : 9).

        O cher Sauveur, toi qu'au-dessus des anges,
        Dieu, satisfait, a couronné d'honneur,
        Dès ici-bas, nous chantons tes louanges,
        Et, prosternés, nous t'adorons, Seigneur.


A F - « Messager évangélique » (2019 - mai-juin)