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Abraham et sa maison


Un homme de paix
Un homme secourable
Un homme qui intercède
Un homme digne
Un homme de foi
Un homme soumis à l'épreuve
Un homme qui connaît son Dieu
Un homme séparé
Un envoyé fidèle
Une épouse préparée
Un époux comblé
Une famille bénie


            Nous possédons de précieux commentaires relatifs à la vie de foi d'Abraham et à son caractère d'étranger dans le pays de Canaan. Puissions-nous, par leur lecture attentive, être encouragés à vivre plus séparés du monde et attachés au Seigneur, Objet suprême de la foi !
            Que l'exemple donné par le patriarche dans la conduite de sa maison nous rende aussi plus sensibles à nos devoirs familiaux ! En effet, la Parole met en évidence sa fidélité sur ce point, selon ce que nous lisons en Genèse 18 : « Je le connais, et je sais qu'il commandera à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l'Eternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit, afin que l'Eternel fasse venir sur Abraham ce qu'il a dit à son égard » (v. 19). Ce témoignage de Dieu lui-même doit parler sérieusement à nos cœurs et à nos consciences. Qu'en est-il de nous, de notre comportement dans nos maisons, devant nos enfants, devant le monde?


Un homme de paix

            Nous pouvons considérer tout d'abord la conduite d'Abraham avec Lot, son neveu. Ils sont revenus de l'Egypte au pays de Canaan avec de grands biens. Leur richesse en troupeaux va les empêcher d'y demeurer longtemps ensemble. Une querelle entre bergers menace de troubler leurs rapports, et nous entendons Abraham dire à Lot : « Qu'il n'y ait point, je te prie, de contestation entre moi et toi, et entre mes bergers et tes bergers, car nous sommes frères. Tout le pays n'est-il pas devant toi ? Sépare-toi, je te prie, d'avec moi. Si tu prends la gauche, j'irai à droite ; et si tu prends la droite, j'irai à gauche » (Gen. 13 : 8-9). Abraham ne choisit pas, mais s'en remet à l'Eternel. En recherchant la paix et en pratiquant la justice, il est un fidèle témoin en présence du Cananéen et du Phérézien qui habitent alors dans le pays. Vis-à-vis de Lot, son frère (13 : 8 ; 14 : 14), il agit avec sagesse et une grâce particulière. C'est là un fruit, sans doute, de la communion retrouvée avec Dieu à son retour du pays d'Egypte ; il a de nouveau l'autel, il invoque là le nom de l'Eternel.

 

Un homme secourable

            Lot ne cherche pas, hélas, à connaître la volonté de l'Eternel. Comme le chrétien au cœur partagé aujourd'hui, il est attiré par des avantages purement matériels, et il va porter les terribles conséquences de son choix. Il dresse premièrement ses tentes jusqu'à Sodome (Gen. 13 : 12), puis il y habite (14 : 12). Quelques années plus tard, il sera assis à la porte de Sodome, comme un notable dans cette ville pleine de corruption et de violence (19 : 1). Au chapitre 14, il se trouve dans Sodome quand deux grandes coalitions de rois s'affrontent. Il est emmené captif par les rois qui ont frappé Sodome. Quand Abraham l'apprend, il se porte aussitôt au secours de son frère, le délivre, et le ramène avec tout ce qui est à lui. Vive sollicitude pour Lot, pleine confiance en Dieu, voilà ce qui le porte en avant dans cette entreprise. Il a avec lui 318 hommes exercés, nés dans sa maison, donc sous son influence bénie depuis toujours. Comme David et ses hommes forts bien unis autour de leur chef, Abraham et sa troupe combattent pour une cause que Dieu peut approuver et Il leur donne la victoire.


Un homme qui intercède

            Au chapitre 19, comme il est dit plus haut, Lot est assis à la porte de Sodome. Cette ville va être l'objet d'un terrible jugement. Abraham en est averti. L'Eternel lui apparaît auprès des chênes de Mamré. De cette visite du Seigneur accompagné de deux anges, nous avons le touchant récit dans les versets 1 à 15 du chapitre 18 de la Genèse. Après la réception que leur fait le patriarche, ils se lèvent, regardent du côté de Sodome ; les anges continuent leur route, tandis qu'Abraham se tient encore devant l'Eternel, s'approche et lui parle (v. 22-23). Les demandes qu'il fait à Dieu révèlent sa préoccupation à l'égard de Lot. Sommes-nous, nous-mêmes, vraiment tellement préoccupés par le sort de nos proches qui sont encore dans le monde ? Implorons-nous sans nous lasser les compassions du Seigneur pour qu'ils soient sauvés ? Lot est un juste qui souffre et se tourmente dans ce milieu impie (2 Pier. 2 : 8). Quel danger il court ! Abraham intercède pour lui auprès de l'Eternel, juge de toute la terre, juste juge, et Dieu répond en grâce. Lot est épargné quand Il détruit la ville grandement coupable. Se souvenant d'Abraham, l'Eternel fait échapper Lot à la destruction lorsque son jugement tombe sur les villes dans lesquelles il habitait (19 : 29).
            Nous sommes saisis par la miséricorde divine envers ce parent du patriarche. Il est sauvé, mais comme à travers le feu (1 Cor. 3 : 15).
            Abraham, revenu au lieu où il s'est tenu devant Dieu, le regard tourné du côté de Sodome, voit tout ce beau pays et ses habitants subissant une destruction totale sous une pluie de feu et de soufre. Deux passages, en particulier, rappellent ce jugement effrayant (2 Pier. 2 : 6 ; Jude 7).


Un homme digne

            Lot a tout perdu. Abraham reste au pays de Canaan, sans demeure fixe, dans cette terre que ses descendants posséderont des siècles plus tard. Il y goûte la paix et une douce intimité avec son Dieu. Dans sa tente, avec Sara sa femme, il peut exercer l'hospitalité, et leurs hôtes s'y sentent à l'aise. Heureux couple ! Nous voyons chez Sara respect et soumission. La première épître de Pierre (3 : 6) relève cette belle attitude de l'épouse. Pour être respecté, il faut nécessairement être respectable. Abraham a l'autorité que lui confère un comportement vraiment digne. Nous pouvons le voir dans les diverses circonstances de sa vie. Il est à noter que Lot, par contre, est traité avec un profond mépris par les hommes de Sodome. Ses gendres même ne font aucun cas de son avertissement ; il semble à leurs yeux qu'il se moque (19 : 14). Et pour finir ses filles se jouent de lui. Bien différents sont les sentiments et les propos des fils de Heth à l'égard d'Abraham. Ils le considèrent comme un prince de Dieu au milieu d'eux (23 : 6). Quant à lui, cependant, il n'abandonne pas son caractère d'étranger parmi eux (v. 4) par suite de l'appel de son Dieu.
 

Un homme de foi

            Abraham et Sara doivent attendre longtemps l'héritier promis. Mais, au temps fixé par l'Eternel, ils reçoivent Isaac de sa main, alors qu'ils sont avancés en âge, expérimentant ainsi qu'Il est fidèle et que rien n'est trop difficile pour lui. « Ce que Dieu a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir » (Rom. 4 : 21). En sommes-nous nous-mêmes toujours pénétrés ?


Un homme soumis à l'épreuve

            Le chapitre 22 de la Genèse place des choses infiniment précieuses devant nos cœurs. L'obéissance prompte du patriarche et sa foi y brillent d'une façon particulière. Quand, au commencement, il entend l'appel de Dieu pour quitter son pays et sa parenté et aller au pays que l'Eternel lui montrerait, il obéit. Maintenant, dans le pays de Canaan, Dieu l'appelle à nouveau et lui dit d'aller offrir le fils unique et bien aimé, Isaac, sur la montagne qu'Il lui montrera au pays de Morija. Il obéit aussitôt. Il est prêt de bon matin pour exécuter l'ordre de l'Eternel. Le père et le fils font le long voyage ensemble. En chemin, Isaac demande : « Mon père !… voici le feu et le bois ; mais où est l'agneau pour l'holocauste ? ». La foi met cette belle réponse dans la bouche d'Abraham : « Mon fils, Dieu se pourvoira de l'agneau pour l'holocauste » (v. 8). En effet, Il pourvoit. Au moment où Abraham s'apprête, là sur le Mont Morija, à égorger son fils, l'Ange de l'Eternel crie des cieux : « Abraham, Abraham,… n'étends pas ta main sur l'enfant, et ne lui fais rien ; car maintenant je sais que tu crains Dieu, et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique » (v. 11, 12). Abraham voit alors derrière lui un bélier retenu à un buisson par les cornes, et il l'offre en holocauste à la place de son fils. Merveilleuse scène ! Nous aimons à la considérer au culte en particulier, quand nous sommes placés en face de l'amour infini de Dieu donnant son Fils unique et bien-aimé pour nous sauver, et en face de l'amour du Fils qui a accepté de subir à notre place la mort la plus infamante et la plus douloureuse, avec l'abandon de son Dieu, sur le mont Calvaire. Alors, pas de substitut ! Il est l'Agneau de Dieu qui, seul, peut ôter le péché du monde.
 

Un homme qui connaît son Dieu

            Combien nous aimons à rappeler aussi, au culte, la pleine communion entre le Père et le Fils dans l’œuvre de notre salut, en rapport avec l'expression que nous retrouvons deux fois dans notre chapitre : « ils allaient les deux ensemble » (v. 6, 8) ! Abraham connaît la volonté de Dieu et s'y soumet. Sa foi lui a fait dire à ses jeunes hommes : « Restez ici, vous, avec l'âne; et moi et l'enfant nous irons jusque là, et nous adorerons ; et nous reviendrons vers vous » (v. 5). Isaac, par contre, ne sait pas ce que son père doit faire selon l'ordre de l'Eternel. Ne pouvons-nous pas dire que sa tranquillité et sa soumission sont liées à la connaissance qu'il a de l'amour que son père lui porte ? Certainement ! Se sentir aimé, quelle force cela donne dans l'épreuve ! Et nous sommes aimés toujours d'un si grand amour par Dieu, notre Père en Jésus Christ.
 

Un homme séparé

            A ce fils qu'il aime, Abraham veut maintenant procurer une femme selon la pensée de l'Eternel ; c'est ce que nous voyons au chapitre 24. Le patriarche, avancé en âge, charge le serviteur le plus ancien de sa maison d'aller la prendre dans son pays et vers sa parenté ; en aucun cas, ce ne doit être, pour Isaac, une femme prise d'entre les filles des Cananéens. Il sait quel est le sort réservé aux habitants des pays où il demeure en étranger. Dieu lui a révélé que sa patience envers ces nations méchantes et idolâtres aura un terme. Le jugement de Dieu les atteindra quand l'iniquité des Amoréens sera venue à son comble (Gen. 15 : 13-16).
 

Un envoyé fidèle

            Dieu garde le serviteur fidèle, dans le long voyage vers la parenté du patriarche. Arrivé en Mésopotamie, à la ville de Nakhor, frère d'Abraham, l'homme fait monter vers l'Eternel une fervente prière. Le Dieu qui l'a conduit jusque-là et protégé, et à qui il s'attend, c'est le Dieu de son seigneur Abraham. L'expression « Dieu de mon seigneur Abraham » fait ressortir la piété du patriarche et sa fidélité dans sa maison. Il est beau d'en voir les résultats chez son serviteur : il continue à compter sur Dieu pour tout. Les raisons de rendre grâces à Dieu sont certes multiples pour le croyant quand il est dans le chemin que Sa sagesse lui trace. Ainsi, nous voyons ici le serviteur se prosterner par deux fois devant l'Eternel et le bénir.


Une épouse préparée

            A la fontaine, l'homme rencontre Rebecca, petite-fille de Nakhor, frère de son seigneur. Dieu montre que c'est bien elle qu'il destine à Isaac. Elle lui est réservée (24 : 14, 16). Dans la maison, le serviteur expose à Laban et Bethuel le but de son voyage, et dit combien Dieu a béni son seigneur et toute sa maison en toutes choses. Maintenant, il attend leur assentiment pour emmener Rebecca afin qu'elle devienne l'épouse du fils de son seigneur. Laban et Bethuel reconnaissent que la chose procède de l'Eternel. Ils appellent Rebecca et lui disent : Iras-tu avec cet homme ? Elle dit : J'irai. Belle réponse d'un cœur déjà conquis par l'amour d'Isaac !
            Jusqu'au bout le serviteur voit la bonne main de Dieu qui guide ses pas, incline les cœurs et a fait vraiment prospérer son voyage ; il veut en apporter au plus tôt la preuve à Abraham et Isaac. Dans le voyage de retour vers Canaan, il entretient Rebecca des choses qui, pour elle, revêtent un intérêt particulier, puisqu'elle va être unie à Isaac, fils unique d'Abraham que l'Eternel a abondamment béni et auquel il a fait de glorieuses promesses.


Un époux comblé

            Sorti dans les champs pour méditer à l'approche du soir, Isaac est bien préparé pour accueillir l'épouse qu'il attend. Levant les yeux, il voit venir des chameaux, une caravane… Rebecca aussi lève les yeux et voit Isaac se dirigeant vers eux. La rencontre va avoir lieu. Alors que le jour baisse et que les ombres du soir s'allongent, là, près du puits de Lakhaï-roï (puits du Vivant qui se révèle), la paix et la joie sont dans le cœur de ceux qui ont mis leur confiance en Dieu et ont expérimenté sa grande bonté.
            Isaac conduit Rebecca dans la tente de Sara, sa mère ; elle est l'épouse et la compagne tant désirée, la réponse à ses vœux les plus chers. Ils vont être ensemble voyageurs et étrangers dans le pays de Canaan, comme Abraham et Sara. Comme eux aussi, ils seront appelés à y vivre par la foi dans les promesses divines.


Une famille bénie

            Quelle reconnaissance doit remplir maintenant aussi le coeur d'Abraham ! Le récit du serviteur lui montre qu'il y a eu, de la part de Dieu, une pleine réponse à son attente et à ses prières. Et la bénédiction de Dieu continuera de reposer sur sa maison, oui encore après sa mort. « Et il arriva, après la mort d'Abraham, que Dieu bénit Isaac, son fils. Et Isaac habitait près du puits de Lakhaï-roï » (25 : 11). Dans le pays de la promesse, pas de meilleure place pour y habiter. Mais nous croyants, aujourd'hui, nous jouissons d'une part encore plus belle. Nous sommes appelés, en effet, à demeurer ici-bas toujours dans la proximité d'un Dieu pleinement révélé en son Fils, Jésus Christ. Puissions-nous donc veiller sans cesse, afin de rester là, près de Dieu, source de toute grâce !

 

B. Berney - « Messager évangélique » (1986 p. 169)