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LE LIVRE DE L'EXODE (25-26)


LE TABERNACLE – LE SACERDOCE
            CHAPITRE 25
                    L’offrande élevée (v. 1-9)
                    L’arche (v. 10-22)
                    La table (v. 23-30)
                    Le chandelier d’or pur (v. 31-40)
            CHAPITRE 26
                    Les tapis, les couvertures (v. 1-14)
                    Les ais pour le tabernacle (v. 15-30)
                    Le voile et le rideau (v. 31-37)
 

LE TABERNACLE – LE SACERDOCE

                        CHAPITRE 25

                                    L’offrande élevée (v. 1-9)

            Dans le livre de la Genèse, dès le commencement de l’histoire de l’homme responsable sur la terre, Dieu se révèle à la foi. Après le déluge, les hommes, dans leur ensemble, devinrent rapidement idolâtres. C’est alors que, selon sa volonté souveraine, Dieu « appelle » Abraham et le fait sortir de ce milieu corrompu, afin qu’il devienne la souche d’un peuple qui lui appartienne. A cet homme élu et à sa descendance, Dieu promet le pays de Canaan (Gen. 15 : 13-21).
            Dans un sens plus large, ses promesses à Abraham et à Jacob s’étendent aussi à toutes les familles de la terre (Gen. 12 : 3 ; 28 : 14), car elles seront pleinement accomplies en Christ. En Isaac, fils promis à Abraham, nous avons un type de Christ en qui les bénédictions divines s’étendent à tous ceux qui croient.
            Dès le commencement, des hommes de foi ont donc reçu les communications divines, mais individuellement et occasionnellement. Ils étaient des adorateurs, offraient des sacrifices sur leur autel, mais Dieu n’habitait pas avec eux… Or, sa pensée était de demeurer au milieu d’un peuple qui lui appartînt en propre (19 : 5 ; Deut. 7 : 6). Dans le livre de l’Exode, nous voyons comment l’Eternel appelle son peuple Israël, le fait sortir d’Egypte à travers la mer Rouge, type de la rédemption, pour le conduire à travers le désert jusqu’en Canaan, le pays promis aux patriarches, au-delà du Jourdain. L’Eternel va alors habiter dans une tente, comme son peuple et au milieu de lui.
            Une quinzaine de siècles plus tard, le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu, appelé aussi « la Parole », « devint chair et habita (ou : dressa tabernacle) au milieu de nous, (et nous avons contemplé sa gloire) » (Jean 1 : 14).
            Qu’est donc le tabernacle, que représente-t-il ?
                    – Il est d’abord l’habitation de Dieu en grâce au milieu des siens (25 : 8).
                    – Il est le moyen par lequel la gloire de Dieu est révélée en Christ : nous le verrons en examinant chacun des objets qui le composent.
                    – Sous un troisième aspect, le tabernacle est une figure des cieux : il comprend le parvis, le lieu saint et le lieu très saint. Au jour des propitiations (Lév. 16), le souverain sacrificateur traversait ces trois enceintes. L’épître aux Hébreux nous explique cette figure, en nous montrant notre « grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu » (Héb. 4 : 14).
                    – Enfin, le tabernacle devait être fait exactement selon le modèle que l’Eternel avait montré à Moïse (25 : 9, 40 ; 26 : 30 ; 27 : 8), car il était l’image de ce qui est dans les cieux (Héb. 9 : 23).

            Le vrai tabernacle est dressé dans les cieux par le Seigneur : c’est là qu’Il est « souverain sacrificateur pour l’éternité » (Héb. 8 : 1-2).
            Le sanctuaire terrestre dont l’Eternel montrait le modèle à Moïse, ne pouvait qu’être le reflet de la gloire divine qui devait le remplir.
            Il devait donc être constitué de matériaux pour la plupart précieux à l’estimation des hommes. Nous devons toutefois les apprécier selon leur signification symbolique, qui fait leur valeur aux yeux de Dieu, parce qu’ils représentent les gloires de Christ.
            Signalons deux caractères remarquables de ce qui va entrer dans la construction du tabernacle :
                    – Il s’agit d’une offrande élevée, présentée à l’Eternel de telle sorte que leur richesse et leur beauté soient bien visibles.
                    – Ce n’est pas le produit d’un « dur service » (Deut. 26 : 6), comme les briques de l’Egypte fabriquées par la main de l’homme, avec de la terre et de la paille.

            Il s’agit au contraire d’offrandes apportées « dans un esprit libéral », qui reconnaît que tout ce que nous avons nous a été donné par Dieu. « Tout vient de toi, et ce qui vient de ta main, nous te le donnons », dira David, au moment où il préparait les matériaux pour construire le temple de l’Eternel (1 Chr. 29 : 10-19).
            L’offrande élevée décrite dans ces versets correspond, pour les croyants d’aujourd’hui, à l’expression de l’amour et de la reconnaissance de leur cœur envers Dieu, pour son don inexprimable. Ce que Dieu nous a donné de saisir des gloires de Christ, nous le présentons à notre Dieu et Père en offrande élevée.
            Nous pouvons distinguer quatre groupes de matériaux. Nous en verrons plus loin le sens symbolique ; mais nous indiquons déjà sommairement ce qu’ils représentent :
                    – L’or nous parle de la divinité du Seigneur Jésus, l’argent nous le montre comme le Rédempteur, et l’airain nous rappelle qu’Il a porté le jugement de Dieu contre le péché.
                    – Le bleu, la pourpre, l’écarlate, le coton blanc, le poil de chèvre, les peaux de béliers teintes en rouge, les peaux de taissons et le bois de sittim, représentent les caractères de l’humanité parfaite de Christ : l’Homme céleste, l’Homme de douleurs, traversant le monde sans être atteint par ses souillures, en toutes choses semblable à nous, à part le péché.
                    – L’huile pour le luminaire, les aromates pour l’huile de l’onction et pour l’encens des drogues odoriférantes (et l’huile d’olive pure), nous font voir « Jésus qui était de Nazareth, … oint de l’Esprit Saint et de puissance » (Act. 10 : 38), parfum de bonne odeur pour Dieu.
                    – Les pierres, enfin, destinées à l’éphod et au pectoral, nous parlent de Christ, sacrificateur portant les siens sur ses épaules et sur son cœur.

                                    L’arche (v. 10-22)

            Jusqu’à la fin du chapitre 30, nous trouvons la description du sanctuaire ; ses différents éléments seront énumérés en deux groupes :
                    – Dans le premier (25 : 10 - 27 : 21), Dieu se révèle à l’homme par des figures qui représentent les gloires de Christ.
                    – Le second (28 - 30 : 38) nous montre comment l’homme peut s’approcher de Dieu.

            Dans la description du tabernacle, Dieu, en quelque sorte, descend vers l’homme. Il commence par ce qui est au cœur du sanctuaire, dans le lieu très saint.
            L’arche, avec le propitiatoire, est symboliquement la manifestation de Dieu en Christ, et le siège de son gouvernement en Israël jusqu’à la prise de Jérusalem par Nebucadnetsar.
            L’arche était « entièrement recouverte d’or » (Héb. 9 : 4). Il est donc très remarquable que le bois de sittim soit cité en premier dans sa composition. Il s’agit du seul bois utile qui croisse dans le désert. N’est-ce pas là « le rejeton, la racine sortant d’une terre aride » (Es. 53 : 1-3), figure du Seigneur Jésus, né dans l’abaissement (Luc 2 : 12) au milieu d’un peuple indifférent, sans fruit pour Dieu ? (Marc 11 : 13).
            Ainsi Dieu manifesté en chair est le premier aspect de la personne de Christ, que nous discernons dans l’arche : Il est l’homme parfait, le Saint de Dieu, qui ne peut connaître la corruption (Ps. 16 : 10), l’Homme ressuscité, élevé dans la gloire.
            Les dimensions de l’arche sont données avant qu’il soit fait mention de l’or. C’est l’homme Christ Jésus, que ses disciples ont vu, entendu et touché, mais cette connaissance (comme la nôtre) n’est « qu’en partie ». C’est sans doute la raison pour laquelle les mesures de l’arche sont fractionnaires. Mais nous savons qu’au ciel, nous connaîtrons « à fond » la gloire du Seigneur, car « nous le verrons comme il est » (1 Jean 3 : 2).
            Un placage d’or pur recouvrait l’arche « dedans et dehors ». L’humanité parfaite assumée sur la terre par le Fils de Dieu est entièrement revêtue de sa gloire divine ; mais ce qui est manifesté extérieurement répond exactement à ce qu’il est en lui-même : « la Parole devint chair » – bois de sittim – « et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père » – l’or – (Jean 1 : 14).
            Le couronnement d’or nous fait voir « Jésus, … couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2 : 9). Quatre anneaux d’or aux coins de l’arche recevaient les barres de bois de sittim plaquées d’or, par lesquelles les Kéhathites la portaient sur leurs épaules (Nom. 3 : 29-31), afin qu’elle aille devant Israël pour le conduire à travers le désert.
            Moïse, enfin, devait mettre dans l’arche le témoignage que Dieu allait lui donner. Ce sont les tables de la loi, ou « tables du témoignage » (34 : 28-29). Cela nous dit que Christ seul pouvait garder intacte dans son cœur la loi de l’Eternel, et dire en vérité : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40 : 8).
            Deux autres objets devaient y être déposés : une cruche d’or, contenant un omer de manne, et la verge (ou le bâton) d’Aaron, qui avait bourgeonné (Ex. 16 : 32-36 ; Nom. 17 : 1-11 ; Héb. 9 : 4). Christ, en qui le Père trouve son plaisir, est la nourriture des siens dans le désert ; salué par Dieu souverain sacrificateur, Il intercède pour ceux qui Lui obéissent, « selon la puissance d’une vie impérissable » (Héb. 7 : 16). D’or pur, le propitiatoire recouvrait exactement l’arche, et en était, dans un premier sens, le complément. Le terme original de propitiatoire signifie « couverture ». Le péché de l’homme est « couvert » (Ps. 32 : 1) par le sang qui fait propitiation pour (littéralement : « couvre ») l’âme (Lév. 17 : 11). Mais le propitiatoire est aussi un ensemble complet en lui-même : en effet, à la différence de l’arche, il ne comporte pas de bois de sittim. Il en fait partie et en est distinct.
            Au-dessus de l’arche, le propitiatoire proprement dit était couvert de l’ombre des chérubins de gloire (Héb. 9 : 5).
            Les chérubins représentent « la justice et le jugement », base du trône de Dieu (Ps. 97 : 2). Ici, ils protègent de leurs ailes le propitiatoire, et contemplent ce qui est placé dessus : le sang des sacrifices pour le péché.
            Le propitiatoire est aussi un type de Christ, comme l’exprime l’apôtre Paul : « Tous ceux qui croient sont justifiés gratuitement par sa grâce (la grâce de Dieu), par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, lui que Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang » (Rom. 3 : 24-25).
            Ce passage fait allusion aux cérémonies du « jour des propitiations » (Lév. 23 : 27), où le souverain sacrificateur, abrité par la nuée de l’encens, entrait au-dedans du voile avec le sang des sacrifices pour le péché, afin d’en faire aspersion sur et devant le propitiatoire (Lév. 16 : 12-15).
            Cela nous montre encore une fois l’importance et la valeur du sang de Christ (en figure dans l’Ancien Testament), pour Dieu et pour nous.
            Nous avons vu que le sang de l’agneau pascal marque l’origine de l’histoire du peuple d’Israël, comme peuple terrestre de Dieu. Sur le propitiatoire, le sang fait propitiation pour tout le peuple et le purifie de ses péchés, « une fois par an » (Héb. 9 : 7).
            La vie du chrétien commence à la croix ; là, « Christ, par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache » ; là, son sang a été versé et donne au croyant accès en la présence de Dieu (Héb. 9 : 14 ; 10 : 19-20).
            Le propitiatoire est aussi le trône où le Dieu d’Israël est assis entre les chérubins (2 Rois 19 : 15). C’est de là que l’Eternel allait parler à Moïse et lui faire connaître ses commandements pour les fils d’Israël.
            Les chérubins sont donc associés à la gloire de Dieu, tandis que le propitiatoire se rapporte à sa grâce ; ces deux caractères sont donc indissociablement liés ; c’est ce qu’exprime le fait que les chérubins sont tirés du propitiatoire.
            Enfin, considérons ensemble l’arche, avec le témoignage qu’elle renferme, et le propitiatoire d’or pur. Nous y voyons la loi (la justice pour l’homme) accomplie par Christ, ce que Lui seul pouvait faire, car elle était dans son cœur (Ps. 40 : 8) ; et la justice de Dieu, figurée par l’or pur, telle que Christ l’a manifestée, Lui, « le Saint et le Juste » (Act. 3 : 14).

                                    La table (v. 23-30)

            La description de la table suit le même ordre que celle de l’arche : c’est une table de bois de sittim ; ses dimensions sont indiquées avant qu’il ne soit fait mention du placage d’or pur.
            Il y a donc une relation entre l’arche et la table ; il nous faut anticiper un peu pour en comprendre une des raisons : la table, dans la Parole, est souvent le symbole de la communion. Dans ce cas ceux qui sont assis ensemble à une même table et qui se nourrissent des mêmes aliments sont, en figure, en communion les uns avec les autres et avec celui qui a dressé la table et à qui elle appartient.
            Les matériaux sont les mêmes que ceux de l’arche. La hauteur de la table est aussi celle de l’arche, et de la grille de l’autel de l’holocauste. Cela exprime que la position et la communion des saints répondent à la gloire de Christ devant le Père (Jean 17 : 22), et à ses souffrances à la croix.
            Revenons à la table : elle est une figure de Christ qui, dans les perfections de sa Personne, présente à Dieu la nourriture du lieu saint – le pain de proposition – pour les sacrificateurs.
            La longueur et la largeur de la table sont moindres que celles de l’arche et du propitiatoire : la provision de grâce révélée dans la propitiation pour les péchés, dépasse ce que la communion des saints peut en saisir ; la propitiation est aussi « pour le monde entier » (1 Jean 2 : 2).
            Comme l’arche, la table est pourvue d’un couronnement d’or, tout autour. En relation avec le pain, ce couronnement évoque la perfection dans laquelle Christ, couronné de gloire et d’honneur, présente à Dieu son peuple (Eph. 1 : 6).
            Le rebord, d’une paume, tout autour, avec son couronnement, montre comment les saints sont protégés et séparés du mal par la puissante main du Seigneur – une paume – : « Oui, il aime les peuples ; tous ses saints sont dans ta main » (Deut. 33 : 3). Christ fait participer ceux qu’Il aime à la gloire que le Père Lui a donnée (Jean 10 : 28 ; 17 : 22).
            Les anneaux d’or et les barres nous rappellent que la table, comme l’arche, était portée sur l’épaule par les Kéhathites (Nom. 3 : 31 ; 7 : 9).
            Enfin, les ustensiles du service sont énumérés. Ils sont d’or pur, car la sainteté sied à la maison de Dieu (Ps. 93 : 5). Ils représentent les saints, accomplissant le service dans le sanctuaire, en vertu de la valeur du sang de Christ (Héb. 9 : 14).
            Le pain est placé sur la table, devant l’Eternel, continuellement. Cela nous montre la valeur de ce pain, qui est un type de Christ, considéré alors comme la nourriture céleste. Nous avons déjà vu, dans la manne, que Christ est la nourriture des rachetés dans le désert. Ici nous sommes dans le sanctuaire, où seuls les sacrificateurs ont accès. Aujourd’hui, ceux que Christ a lavés dans son sang, sont sacrificateurs dans les lieux célestes, où ils entrent par la foi (Apoc. 1 : 5-6 ; Héb. 10 : 19-22).
            Dans l’Exode, il est question d’un seul pain, fait de fleur de farine cuite (Lév. 24 : 5). Il représente donc Christ, éprouvé dans sa sainte humanité par le jugement de Dieu (le feu), manifesté parfait et placé devant Dieu sous la lumière du chandelier dans le lieu saint. Nourriture des sacrificateurs dans « le sanctuaire terrestre », il préfigure, pour nous, Christ ressuscité et glorifié, nourriture spirituelle dans les lieux saints où nous avons accès (Héb. 9 : 1 ; 10 : 19-20).
            Le livre du Lévitique (24 : 5-9), nous enseigne que la fleur de farine était cuite en douze gâteaux qui nous parlent des douze tribus d’Israël, c’est-à-dire le peuple de Dieu, associé à Christ. Dieu voit ainsi les siens en Christ, dans la bonne odeur de son intercession, représentée par l’encens pur sur chaque rangée de pains.
            Pour les « saints et fidèles dans le Christ Jésus » (Eph. 1 : 1), ces choses ont leur contrepartie dans les lieux célestes, où ils sont rendus agréables dans le Bien-aimé, sous le regard du Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.
            Enfin, tous les ustensiles du service sont d’or pur, car tout, dans le sanctuaire, est en harmonie avec la gloire de Dieu révélée en Christ.

                                    Le chandelier d’or pur (v. 31-40)

            Le chandelier d’or pur se trouve aussi dans le lieu saint. Il s’agit plus exactement d’un luminaire portant sept lampes à huile.
            Nous avons ici un double symbole : le chandelier d’or pur présente Christ ressuscité et glorifié ; l’huile pure (27 : 20) est, comme toujours dans la Parole, un type du Saint Esprit.
            Nous pouvons déjà remarquer que le luminaire et l’huile présentent deux traits communs : l’un et l’autre sont purs ; l’un et l’autre sont le résultat d’un travail évocateur de peine : l’or est battu, et les olives sont broyées. Ainsi, l’huile d’olive pure broyée représente la grâce du Saint Esprit, basée sur l’œuvre de Christ.
            Notre attention est attirée maintenant sur la structure du chandelier : son pied, sa tige et ses branches.
                    – Le pied suggère la stabilité et la force. C’est la base solide, inébranlable, d’où s’élève :
                    – La tige, avec ses calices, ses pommes et ses fleurs, élément central du chandelier, tirée de lui, c’est-à-dire d’une seule pièce avec lui.
                    – Trois paires de branches, avec leurs calices, leurs pommes, et leurs fleurs, s’étendent de part et d’autre de la tige, pour répandre largement la lumière.

            Nous voyons, dans les fleurs et les fruits, ce qui, dans la nature, est l’expression de la vie. Cette image se retrouve dans la verge d’Aaron qui avait bourgeonné et poussé des boutons, et avait produit des fleurs et mûri des amandes (Nom. 17 : 1-11), figure de la résurrection de Christ.
            Exposons brièvement ce que représentent ces symboles :
                    – L’amandier est le premier arbre qui fleurit après l’hiver ; il est une figure de la résurrection et de la vie.
                    – La « pomme » désigne d’une manière générale le fruit. Issue ici du calice en forme de fleur d’amandier, elle représente « les premiers fruits », c’est-à-dire Christ, « Premier-né d’entre les morts », prémices aussi de la résurrection de « ceux qui sont du Christ » (Col. 1 : 18 ; 1 Cor. 15 : 23).
            Sans doute alors pouvons-nous voir aussi dans la pomme « le fruit du travail de son âme » (Es. 53 : 11) ; car les souffrances de Christ sont inséparables de sa glorieuse résurrection.
                    – Les fleurs attirent naturellement l’attention par leur éclat et leur beauté ; elles montrent la gloire de Christ et disent : « Sur lui fleurira sa couronne » (Ps. 132 : 18).

            Tirées du chandelier d’or battu, les branches nous montrent l’œuvre accomplie de Christ comme le seul fondement sur lequel repose la manifestation de l’Esprit dans l’Eglise, car le Saint Esprit ne fut donné qu’après que Jésus eut été glorifié. Les lampes sont donc portées, présentées, par chaque branche. Elles sont au nombre de sept, car ce chiffre symbolise, dans la Parole, le plein accomplissement de l’œuvre de Dieu. Les sept lampes brillantes représentent la lumière divine en perfection dans la puissance du Saint Esprit. C’est là ce qui a caractérisé le Seigneur Jésus dès le commencement de son ministère terrestre (Luc 4 : 1, 14) : Il était oint de l’Esprit Saint et de puissance (Act. 10 : 38). C’est aussi comme « celui qui a les sept Esprits de Dieu » (Apoc. 3 : 1), qu’Il s’adresse aux assemblées. Le Seigneur Jésus nous est présenté sous ces mêmes caractères dans une prophétie d’Esaïe (11 : 2), où nous trouvons une contrepartie de la structure du chandelier : l’Esprit de l’Eternel, cité en premier, distinct – comme le pied et la tige – reposera sur Lui, dit le prophète. Ensuite, six caractères de l’esprit sont énumérés, deux à deux, comme les branches : l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel.
            La description détaillée du chandelier s’achève par la mention de son poids. Il n’est pas donné de dimensions, car les gloires et l’amour de Christ surpassent toute connaissance. On allumait les sept lampes du chandelier, afin qu’elles éclairent « vis-à-vis de lui », c’est-à-dire afin qu’elles en fassent resplendir la beauté aux yeux de ceux qui entraient dans le lieu saint. « Celui-là me glorifiera », dit le Seigneur au sujet du Saint Esprit, « car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera » (Jean 16 : 14). Le chandelier éclairait aussi tout le lieu saint : la table (26 : 35) où les saints sont vus en Christ, l’autel d’or où Aaron faisait fumer l’encens chaque matin quand il arrangeait les lampes et les allumait entre les deux soirs (30 : 7). Sa lumière révélait aussi la beauté du voile saint et l’assemblage du tabernacle et faisait briller l’or des ais. Ajoutons encore que la lampe devait brûler « continuellement… du soir au matin » (Lév. 24 : 2-3). Au long de la nuit de l’incrédulité d’Israël, le témoignage de la fidélité de Dieu envers son peuple demeure (Rom. 11 : 1, 25-26).
            Quant à nous, enfants de Dieu, « brillant comme des luminaires dans le monde » (Phil. 2 : 15), nous attendons le retour du Seigneur, bien proche maintenant, car « la nuit est très avancée et le jour s’est approché » (Rom. 13 : 12). La mention des mouchettes et des vases à cendre d’or, indique que le chandelier, avec ses lampes et son huile, est un type de Christ, présenté par le ministère de serviteurs humains. Ces derniers sont les mèches qui doivent être nettoyées par le sacrificateur, afin que l’éclat de la lumière ne soit pas amoindri. L’arche, la table, le chandelier, nous ont présenté la gloire de Dieu révélée en Christ. Puissions-nous, sans nous lasser, discerner ce qui a été montré à Moïse sur la montagne.

 

                        CHAPITRE 26

                                    Les tapis, les couvertures (v. 1-14)

            Dans ce chapitre, nous avons la description du tabernacle proprement dit, « le sanctuaire terrestre » (Héb. 9 : 1).
            Il est constitué de deux ensembles de tapis (le tabernacle et la tente) ; de deux ensembles de couvertures (de peaux de béliers teintes en rouge et de peaux de taissons) placés sur des ais de bois de sittim recouverts d’or, posés sur des bases d’argent et assemblés par des traverses. Ce sont des « lieux saints faits de main, copies des vrais » (Héb. 9 : 24), c’est-à-dire des célestes ; ce sont aussi des types de Christ et des rachetés formant ensemble la maison de Dieu.

                                                Le tabernacle lui-même (v. 1-6)

            Il comprend deux ensembles de cinq tapis chacun, joints par cinquante agrafes d’or passant dans des ganses de bleu. Ces dix tapis sont tissés de fin coton retors, de bleu, de pourpre et d’écarlate, avec des chérubins. Les quatre substances, nous l’avons vu (25 : 4), représentent Christ : le fin lin correspond à son humanité parfaite, le bleu à sa nature céleste (Jean 3 : 31) ; la pourpre et l’écarlate aux souffrances qui devaient être sa part et aux gloires qui suivraient (1 Pier. 1 : 11).
            Semblables au voile (26 : 31), les tapis figurent la pureté essentielle de Christ comme homme et toutes les grâces attachées à sa Personne : ils sont faits « d’ouvrage d’art ».
            Les chérubins expriment que la puissance judiciaire est confiée à Christ, l’Homme par qui Dieu jugera le monde en justice, et à qui le Père « a donné l’autorité d’exercer le jugement, parce qu’il est Fils de l’homme » (Act. 17 : 31 ; Jean 5 : 26-27).
            Les tapis ont une largeur de quatre coudées. Quatre (et son multiple quarante), représente dans la Parole un ensemble complet. Par exemple il y a quatre évangiles, quatre vents des cieux (24 : 18 ; 34 : 28 ; Zach. 2 : 6 ; Act. 7 : 42).
            Sept est le chiffre parfait : il est indivisible sinon par lui-même. Les dimensions d’un tapis expriment donc la perfection manifestée sur la terre ; ceci s’applique exactement à la vie de notre Sauveur et Seigneur. Il est l’homme parfait aussi bien dans son abaissement de serviteur, que dans la gloire de son règne à venir.
            Au nombre de dix (comme les dix commandements), ils suggèrent que Christ a fait face, comme homme, à toutes les exigences de la loi, dans son amour pour Dieu et pour ceux dont il voulut devenir le prochain.
            Répartis en deux ensembles de cinq (chiffre qui caractérise l’homme dans sa marche et son activité), liés par des agrafes d’or joignant les ganses de bleu, ces tapis nous montrent comment la double responsabilité de notre Seigneur comme homme, envers Dieu et envers les hommes, a été parfaitement assurée par son caractère divin (les agrafes d’or) et céleste (les ganses de bleu).
            Ajoutons que sa divinité et son humanité sans tache sont ici, comme dans l’arche, inséparablement liées : ce sera un seul tabernacle.

                                                La tente (v. 7-13)

            Onze tapis de poil de chèvre constituent la tente, posée par dessus le tabernacle. Nous remarquons que la composition de ces tapis est prescrite, avant tout autre détail. L’accent est mis ainsi sur la signification symbolique du poil de chèvre. Le poil est ce qui protège l’animal des intempéries ; il l’isole, le sépare du milieu où il vit. La notion de séparation vis-à-vis du monde où le fidèle est placé est ainsi introduite.
            Mais que représente la chèvre ? Cet animal (chèvre ou bouc) est souvent prescrit comme sacrifice pour le péché (Lév. 4 : 23-28 ; 16 : 5). Or, dans l’original, le même mot désigne le péché et le sacrifice pour le péché (note Gen. 4 : 7). Nous comprenons ainsi que, si ce type nous parle de Christ, il nous le présente comme « celui qui n’a pas connu le péché », mais que Dieu « l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5 : 21).
            Le « tabernacle » nous montre les perfections de Christ, homme traversant la terre ; « la tente » représente sa pureté positive, la fermeté de sa séparation du mal qui l’entourait.
            Onze tapis constituent la tente : ils sont de même largeur que ceux du tabernacle, mais ils sont plus longs de deux coudées. Ils débordent ainsi l’ensemble du tabernacle et des ais, et assurent la protection complète du sanctuaire. Ainsi Christ, l’homme parfait, est gardé de tout mal par la sainte séparation qui découle de sa propre pureté. « Qui de vous me convaincra de péché ? », demande-t-Il à ses adversaires (Jean 8 : 46). Et Il dit aussi aux siens : « Le chef du monde vient ; et il n’a rien en moi » (Jean 14 : 30).
            Cinq tapis sont joints à part et les six autres à part ; ces deux ensembles sont assemblés pour être une seule tente, par cinquante agrafes d’airain (26 : 7-13), car ce qui est en vue ici, est la capacité de Christ à accomplir sans défaillance les exigences de la justice divine à l’égard de l’homme (nous trouvons en détail la signification de l’airain au chapitre 27 (v. 1-8).
            Le sixième tapis, replié sur le devant de la tente, est ainsi visible et témoigne que « Dieu n’a pas envoyé son fils dans le monde afin qu’il juge le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3 : 17).

                                                Les deux couvertures (v. 14)

            Il n’est donné aucune dimension, aucun détail, quant à la confection de ces couvertures. Le bélier caractérise la consécration des sacrificateurs (29 : 19, 22, 26-27). Teintes en rouge, les peaux de bélier mettent l’accent sur la mort, et ainsi nous offrent une image de Christ obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix (Phil. 2 : 8).
            Le taisson symbolise la vigilance pour se garder du mal. Nous avons ainsi un type de Christ qui « n’a rien fait qui ne doive pas se faire » (Luc 23 : 41).
            Tous ces symboles nous font voir « l’homme Christ Jésus », sa sainteté, sa séparation de tout péché et de toute souillure. A cause de ses perfections, Il ne pouvait que souffrir dans un monde où tout Lui était opposé. Il y a souffert étant tenté – c’est-à-dire mis à l’épreuve – c’est pourquoi Il peut sympathiser (souffrir avec) avec les siens et les secourir pleinement (Héb. 2 : 17-18).

                                    Les ais pour le tabernacle (v. 15-30)

            Le tabernacle, la tente et les couvertures, reposent sur un ensemble d’éléments verticaux, les ais, qui forment sur trois côtés les parois du sanctuaire. Le quatrième côté, à l’est, est « l’entrée de la tente », entièrement constituée par un rideau supporté par cinq piliers (v. 36).
            Considérés, en premier lieu, comme étant constitués des mêmes matériaux que l’arche et la table, les ais sont une figure de Christ, en qui et pour qui toutes choses seront parfaitement administrées selon le bon plaisir de Dieu.
             Cette pensée trouve son illustration dans le nombre des ais : quarante-huit, soit quatre fois douze ; quatre représente un ensemble complet, douze est le nombre de l’administration divine : douze tribus en Israël, douze disciples, et il est caractéristique de la sainte cité, Jérusalem (Apoc. 21 : 10-14).
            Cette administration est basée sur la rédemption accomplie, symbolisée par les bases d’argent. En second lieu, la description des ais nous permet d’y distinguer une figure des croyants. Nous remarquons en effet que leur placage d’or est mentionné en dernier ; le bois de sittim est ainsi mis en évidence ; la vie de Christ est manifestée dans ses rachetés sur la terre. Un autre caractère des ais est qu’ils doivent être placés debout pour remplir leur fonction. Mais leur constitution ne le leur permet pas : c’est pourquoi chacun est pourvu de deux tenons, par lesquels il s’ancre solidement dans deux bases d’argent.
            Nous verrons plus loin (30 : 11-18 ; 38 : 25-27) que l’argent employé pour fondre les bases était celui de « la rançon des fils d’Israël ». Les bases sont donc une figure de la rédemption opérée par le sang précieux de Christ (Matt. 20 : 28 ; 1 Pier. 1 : 18-19). Ainsi, les deux bases sous chaque ais nous disent que chaque croyant est justifié gratuitement par la grâce de Dieu, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus (Rom. 3 : 24). C’est en saisissant fermement par la foi les promesses divines (le mot « tenon » est le même que « main ») que le croyant est maintenu debout ; son sûr fondement est l’œuvre rédemptrice accomplie à la croix par le Seigneur Jésus.
            Les ais appellent encore une autre remarque : chaque ais, reposant sur ses deux bases d’argent, nous montre le racheté sous son aspect individuel. Mais nous voyons aussi qu’un ais n’est jamais seul : il fait partie d’un ensemble unique, celui qui est dressé selon l’ordonnance, pour constituer l’habitation de Dieu.
            Un soin particulier est apporté à la réalisation des angles du tabernacle. Les ais qui les composent sont joints par le bas (sans doute par le moyen des bases) et « parfaitement unis ensemble par le haut, dans un anneau ». Nous avons vu dans les bases le fondement de la maison de Dieu, lequel est Jésus Christ (1 Cor. 3 : 11). La solidité des angles détermine celle de la maison édifiée. Dans les anneaux qui unissent les ais, nous pouvons distinguer « l’amour, qui est le lien de la perfection » (Col. 3 : 14). Les croyants sont invités à s’en revêtir pour réaliser la relation qui les unit en Christ.
            Si nous trouvons ici le côté de la responsabilité des saints quant à la maison, nous savons que du côté de Dieu la construction est inébranlable, car elle est assurée sur la « maîtresse pierre d’angle », Christ lui-même (1 Pier. 2 : 6).
            Mais les ais ne sont pas seulement juxtaposés : ils sont aussi assemblés, rendus solidaires par des traverses de bois de sittim, dont l’une, celle du milieu, court d’un bout à l’autre au milieu des ais.
            Ce n’est qu’à ce point de la description des ais, comme nous l’avons remarqué, qu’est mentionné le placage d’or. L’or représente les perfections et la gloire de Christ ; les ais, ainsi recouverts, nous montrent les rachetés comme participant de la nature divine (2 Pier. 1 : 4).
            Tous les ais sont donc unis les uns aux autres par les anneaux d’or où passent les barres de sittim plaqué d’or : on ne voit d’eux que le caractère céleste. Ainsi, tout l’édifice est « bien ajusté et lié ensemble » (Eph. 4 : 16), « pour être une habitation de Dieu par l’Esprit » (2 : 22).
            Le paragraphe s’achève par un verset (v. 30) d’une importance capitale, car il établit que pour la construction du tabernacle, il n’était fait appel en aucune manière à la sagesse et aux pensées de l’homme, même s’il s’agissait d’un serviteur aussi exceptionnel que Moïse (Deut. 34 : 10-12).
            Seule l’ordonnance divine, ce qui a été montré sur la montagne, « la figure et l’ombre des réalités célestes » (Héb. 8 : 5), doit diriger toutes choses dans la maison de Dieu.
            Il en est de même aujourd’hui, où nous devons garder scrupuleusement la Parole du Seigneur.

                                    Le voile et le rideau (v. 31-37)

            Il est sans doute utile d’avoir une vue générale du tabernacle avant de poursuivre l’étude de ce qui le constitue et de ce qu’il contient.
            Il comprend trois parties :
                    – les deux premières sont le lieu très saint et le lieu saint, délimités par les ais, protégés par un ensemble de tapis et de couvertures.
                    – La troisième partie entoure la tente : c’est le parvis, clos d’une tenture de fin coton retors.

            Nous verrons au chapitre suivant (27 : 13-15) que le tabernacle devait être dressé de telle sorte que la porte du parvis soit à l’orient, de même que celles du lieu saint et du lieu très saint.
             Les sacrificateurs pénétraient donc dans le tabernacle du levant vers le couchant. Le psalmiste y fait sans doute allusion : « Du soleil levant jusqu’au soleil couchant, le nom de l’Eternel soit loué » (Ps. 113 : 3). Car Dieu désire que la louange Lui soit présentée continuellement (du matin au soir) chaque jour.
            N’est-ce pas là ce que nous enseigne aujourd’hui ce verset de l’épître aux Hébreux : « Offrons donc, par lui (par Jésus Christ), sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges… » (13 : 15).
            Chaque partie du tabernacle était pourvue d’une porte, sous la forme d’une tenture ou d’un rideau, supportée par des piliers.
            Les matériaux qui constituent ces trois portes sont les mêmes : le bleu, la pourpre, l’écarlate, et le fin coton retors.
            Nous avons déjà noté (v. 1-6) qu’ils nous présentent, sous quatre aspects, la personne de Christ. Le Seigneur lui-même nous donne la clef de ce symbole, en disant : « Moi, je suis la porte (Jean 10 : 9) et : « Personne ne vient au Père si ce n’est par moi » (Jean 14 : 6).
            Nous remarquons aussi que, si les matériaux des « portes » sont les mêmes que ceux des dix tapis du tabernacle, ils ne sont pas nommés dans le même ordre. Pour quelle raison ? Les tapis figurant la pureté essentielle de Christ, Homme glorifié entré dans le ciel, « élevé dans la gloire » (1 Tim. 3 : 16), le fin coton retors vient en premier. Dans les « portes », le caractère céleste, le bleu, est mis en évidence : Christ est venu du ciel pour nous révéler le Père et nous montrer le chemin qui mène à sa maison (Jean 14 : 1-11).

                                                Le voile et ses quatre piliers. Le lieu très saint (v. 31-34)

            Le voile dont il est question ici, diffère du rideau pour l’entrée de la tente et de la porte du parvis, par deux détails importants : il est fait d’ouvrage d’art, et avec des chérubins, comme les tapis du tabernacle. Une autre Ecriture nous dit que le voile représente Christ, dans son incarnation (comp. Héb. 10 : 20). Nous comprenons alors que l’Esprit Saint, qui rend témoignage de Lui et Le glorifie (Jean 15 : 26 ; 16 : 14), est le divin artisan qui seul peut tisser le voile saint qui place devant « les yeux de notre cœur » (Eph. 1 : 18) les gloires incomparables de Christ.
            Le voile du temple, qui se déchira en deux au moment où « Jésus, ayant encore crié à voix forte, rendit l’esprit » (Matt. 27 : 50), n’est que la figure de celui du tabernacle, mais il atteste que la mort du Seigneur a ouvert l’accès des lieux saints à ceux qui sont de la foi de Jésus. Car jusqu’à la mort de Christ sur la croix, la justice de Dieu s’opposait à l’entrée de l’homme en sa présence.
            Les chérubins sur le voile nous présentent Christ comme le « Saint de Dieu » (Jean 6 : 69), « le Saint et le Juste » (Act. 3 : 14). Sur le voile déchiré, ils témoignent que, par l’Esprit éternel, Christ s’est offert lui-même à Dieu sans tache (Héb. 9 : 14). Dans les quatre piliers, nous pouvons discerner le témoignage rendu par les quatre évangiles, à Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, à son œuvre rédemptrice, à son élévation dans la gloire : ce sont respectivement le bois de sittim plaqué d’or, les bases d’argent et les crochets d’or. Les quatre évangiles sont nécessaires pour présenter Jésus Christ venant en chair, aux regards de la foi. Ils nous Le montrent comme le Fils unique, l’Agneau de Dieu ; le serviteur prophète ; le Messie, gloire de son peuple Israël ; le Fils de l’homme élevé dans le ciel.
            Sous l’ancienne alliance, le voile faisait séparation entre Dieu et l’homme, car le voile n’était pas déchiré (Héb. 9 : 6-8). Toutefois l’ordonnance s’achève par la mention du propitiatoire, annonçant qu’en vertu du sang qui y était placé une fois l’an (Lév. 16 : 14-15, 34). Dieu pouvait supporter les péchés de son peuple, en anticipation du sacrifice de la croix.

                                                Le lieu saint, son rideau, ses piliers (v. 35-37)

            Nous sommes ici en dehors du voile, dans le lieu saint, illuminé par la lumière que projette le chandelier, sur lui-même et sur la table.
            Le rideau est ici en « ouvrage de broderie » et ne comporte pas de chérubin. Si le voile, contemplé dans le sanctuaire, nous dit d’abord ce que Christ est pour Dieu, le rideau nous parle de ce qu’il est pour nous. Les bases d’airain des piliers nous le présentent comme celui qui a subi à notre place le châtiment de Dieu contre le péché (Es. 53 : 5) ; elles nous rappellent qu’il « a enduré la croix » (Héb. 12 : 2). Mais, situées à l’entrée du sanctuaire, ne nous invitent-elles pas à vivre pour celui qui pour nous « est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15) ?
            Enfin, les crochets d’or nous montrent Jésus assis à la droite du trône de Dieu (Héb. 12 : 2), dans la gloire (1 Pier. 1 : 21), tandis que dans les cinq piliers, nous trouvons sans doute une image de Christ, présenté par le ministère écrit des cinq auteurs inspirés des épîtres.


D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 4)

A suivre