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LE LIVRE DE L'EXODE (15-18)


LE CANTIQUE A L’ETERNEL
            CHAPITRE 15
                      Le cantique de la rédemption (v. 1-21)
LE PEUPLE DANS LE DESERT
            CHAPITRE 15 (suite)
                      Le commencement du voyage – Mara, Elim (v. 22-27)
            CHAPITRE 16
                      Les murmures du peuple (v. 1-12)
                      La manne (v. 13-22)
                      Le sabbat (v. 23-31)
                      Le témoignage (v. 32-36)
            CHAPITRE 17
                      Le rocher frappé (v. 1-7)
                      Amalek (v. 8-16)

            CHAPITRE 18
                      Vue prophétique du millénium (v. 1-12)
                      L’administration du peuple (v. 13-27)

 

LE CANTIQUE A L’ETERNEL

                        CHAPITRE 15

                                    Le cantique de la rédemption (v. 1-21)

            La première section du livre de l’Exode se termine avec le chapitre 14. Nous y avons vu les fils d’Israël esclaves en Egypte. Le libérateur nous a été présenté, nous avons appris comment l’Eternel a délivré son peuple. La seconde section du livre, du chapitre 15 au chapitre 24, nous montre Israël, devenu le peuple de Dieu par la rédemption. Délivré de l’esclavage du Pharaon, il avance dans le désert sous la grâce, d’abord, puis se place délibérément sous la loi. Le chapitre 15 comprend deux parties : le cantique de la délivrance (v. 1-21) et le commencement du voyage dans le désert (v. 22-27). Sur le rivage de la mer Rouge traversée à pied sec, les fils d’Israël sont désormais un peuple racheté. La mer, qui a repris sa force, les sépare définitivement de l’Egypte. Ils peuvent alors chanter un cantique, le premier que nous trouvons dans l’Ecriture. C’est le privilège de créatures rachetées, de chanter les louanges de Dieu : « Mes lèvres, et mon âme, que tu as rachetée, exulteront quand je chanterai tes louanges » (Ps. 71 : 23). Tandis que les anges louent Dieu par des paroles (Luc 2 : 13 ; Apoc. 5 : 11-12), les rachetés chantent le cantique que leur enseigne leur Rédempteur qui a traversé la mort pour eux : « J’annoncerai ton nom à mes frères », dit le Seigneur Jésus ressuscité, « au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges » (Ps. 22 : 22 ; Héb. 2 : 10-12).
            Ainsi, Moïse et les fils d’Israël ont chanté ce cantique, comme Christ et ses rachetés. Dans sa première partie (v. 1-10), le cantique célèbre l’Eternel et son triomphe sur l’ennemi ; la seconde partie (v. 11-19) montre le peuple dans la présence de Dieu - la demeure de sa sainteté - dès le désert. Puis nous voyons les ennemis dans le pays, vaincus déjà. Les promesses divines vont trouver leur accomplissement dans l’héritage de Dieu et le royaume sans fin est introduit.

      – v. 1-10 : Tout au long du cantique, le nom de l’Eternel apparaît, en relation avec sa gloire, sa puissance, la délivrance accomplie, la fidélité de ses promesses et jusqu’à son règne éternel.
            Le sujet général de ce cantique est donc l’Eternel lui-même, et ce qu’Il a fait. Il est la force et le cantique même du racheté, car le salut et le Sauveur sont identifiés l’un à l’autre. Le « Christ du Seigneur » est le « salut de Dieu » ; en saisissant cela par la foi, nous rendons grâces comme Siméon (Luc 2 : 26-32).
            Ce peuple récemment opprimé, affligé et captif, connaît désormais l’Eternel comme sa force, sa joie et son salut. « Il est mon Dieu », chante- t-il ; Israël veut alors demeurer en sa présence (une habitation), et exalter le Dieu qui a accompli et accomplira pleinement ce qu’il avait promis à son père (Gen. 15 : 13-14 ; 18-21). Le cantique salue maintenant le Vainqueur : l’Eternel, c’est-à-dire Jéhovah, le Dieu Sauveur, le Dieu de l’alliance (6 : 2, 4, 6) est son nom. Ensuite, la puissance de l’ennemi est mentionnée : les chars du Pharaon et son armée dont les fils d’Israël ont eu une fort grande peur, sont maintenant jetés dans la mer.
            Comment oublierions-nous que notre Sauveur a rencontré à la croix toute la puissance de l’Ennemi, le « pouvoir des ténèbres » (Luc 22 : 53) ? Maintenant, c’en est fini pour toujours du Pharaon et de son armée ; par la mort, celui qui avait le pouvoir de la mort est rendu à jamais impuissant. Quelle joie pour Israël de réaliser qu’il ne verra jamais plus les Egyptiens qui le poursuivaient.
            Toute la gloire de la victoire est attribuée à l’Eternel : Ta droite… ta majesté… tu as lâché ta colère… Combien les pensées de l’ennemi paraissent dérisoires : ce qu’il « disait », ce qu’il se proposait de faire (atteindre le peuple, partager le butin, exterminer). Tout a été anéanti par le souffle de l’Eternel ; les eaux magnifiques ont annulé ses desseins. C’est une anticipation de ce que le Seigneur Jésus fera « en son jour », lorsqu’Il consumera l’inique par le souffle de sa bouche et l’anéantira par la puissance de sa venue (2 Thes. 2 : 2-3, 8). L’Eternel a combattu tandis qu’Israël demeurait tranquille. Dès le début de ce livre, nous avons vu l’impuissance du peuple et sa faiblesse, image fidèle de notre propre état. Mais, n’est-ce pas la chose la plus heureuse, la plus propre à nous donner l’assurance et la certitude de notre salut, que de pouvoir dire : « Seigneur, tu as pris en main la cause de mon âme, tu as racheté ma vie » ! (Lam. 3 : 58).

      – v. 11-19 : Le verset 11 est à la fois la conclusion de la première partie du cantique et l’introduction de la seconde. L’Eternel y est exalté dans sa gloire et dans sa puissance pour ce qu’Il a accompli et pour ce qu’Il fera encore. Qui est comme toi ?… L’Eternel seul est le Dieu Rédempteur. A la fin du voyage à travers le désert, Moïse répond, en quelque sorte, à cette question : « Nul n’est comme le Dieu de Jeshurun » (ce nom signifie « juste »). Appliqué à Israël, il le désigne comme le peuple justifié par Dieu, ou le peuple juste) qui est porté sur les cieux à ton secours, et sur les nuées dans sa majesté » (Deut. 33 : 26). A partir du verset 13, nous avons en anticipation le propos de Dieu envers son peuple, depuis la délivrance qu’Il vient d’opérer pour lui, jusqu’à la bénédiction dans le pays promis. Israël reconnaît d’abord que l’Eternel l’a conduit « par sa bonté ». Dieu se révèle ainsi à ceux qu’Il sauve et qu’Il amène en sa présence (2 Sam. 9 : 3). Ce caractère divin, la bonté, qui attire le cœur vers Christ, est l’un des thèmes de la louange des saints (Ps. 136). Israël est désormais « un peuple racheté » ; l’Eternel le guide par sa force, et « à bras étendu, car sa bonté demeure à toujours », jusqu’au lieu - hors d’Egypte - où Il peut établir « la demeure de sa sainteté », le tabernacle dans le désert, rempli de la gloire de l’Eternel (40 : 35-36). Mais, le but final de Dieu est d’introduire son peuple et de l’établir fermement - de le « planter » - sur la montagne de son héritage… Le désert précède l’héritage dans ses voies, mais dans le pays, les ennemis sont déjà saisis de crainte : c’est ce que Rahab confirma aux espions envoyés par Josué à Jéricho (Jos. 2 : 9-10). Le peuple de l’Eternel est « sa portion », « Jacob est le lot de son héritage » (Deut. 32 : 9). Les voies de Dieu envers son peuple ont pour but de le placer dans le lieu qu’Il a préparé pour le sanctuaire où Il demeurera au milieu de son peuple. Le temple de Jérusalem est sans doute en vue ici, dans sa « première gloire », qui annonce « sa dernière gloire » que l’on verra « dans peu de temps » lorsque l’Eternel aura « encore une fois ébranlé les cieux et la terre et toutes les nations » (Agg. 2 : 3, 6-9). Le règne glorieux de Christ est annoncé, résultat de la victoire divine, rappelée en conclusion.

      – v. 20-21 : La louange de Marie et des femmes d’Israël exprime simplement la joie d’un peuple délivré de tous ses ennemis.


LE PEUPLE DANS LE DESERT

                        CHAPITRE 15 (suite)

                                    Le commencement du voyage – Mara, Elim (v. 22-27)

            Après avoir conduit le peuple dans la louange, Moïse, représentant de l’autorité divine, « fit partir Israël » vers le désert, le lieu de l’épreuve (Matt. 4 : 1). Trois jours de chemin devaient faire réaliser au peuple la mort qu’il avait traversée en figure. Israël, délivré de l’Egypte, allait faire l’expérience que le monde ne pouvait être pour lui qu’un désert, ne lui offrant rien de ce qui avait, autrefois, satisfait ses désirs.
            Pour l’homme naturel, le monde ne se présente pas comme un désert : c’est l’Egypte, où il peut jouir « des délices du péché » (Héb. 11 : 25). Mais, pour la foi qui désire avec ardeur l’héritage, tout est changé. Par la croix, « le monde m’est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14). Que pourrait me donner le monde qui a crucifié Christ ?
            Cet aspect du désert n’est pas agréable en soi, mais cela nous fait sentir que Christ nous est indispensable : Mara en est l’illustration. La rédemption nous rend sensibles à l’amertume du monde, où l’on ne trouve pas d’eau, sinon de l’eau amère. Le peuple murmure pour la première fois depuis la mer Rouge ; s’il l’a traversée à pied sec, il doit maintenant éprouver dans son âme la puissance de la mort par laquelle il a été délivré. La chair redoute Mara, mais Dieu répond en grâce à la prière de Moïse ; Il lui enseigne un « bois ».
            Le racheté de Christ comprend que ce « bois » est une figure de la croix. Nous rencontrons tous individuellement ce qu’Israël a connu collectivement ; mais le bois, la croix de Christ, nous enseigne ce que c’est que d’être « crucifié avec lui », « mort au monde ». Nous apprenons à n’avoir ni goût ni besoin de ce que nos cœurs naturels auraient estimé indispensable, et cela, « à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus » (Phil. 3 : 8).
            A Mara, l’Eternel a mis à l’épreuve la foi et l’obéissance d’Israël ; l’expérience qu’il venait de faire le mettait à même de recevoir « un statut et une ordonnance », d’une application pratique pour sa marche.
            La bénédiction du croyant dépend toujours de sa fidélité à garder par grâce la Parole de Dieu, à la méditer, à s’y soumettre, et à marcher dans une entière séparation du monde et des principes qui le gouvernent. Un croyant qui partage la vie du monde, participe aux jugements de Dieu sur le monde : c’est l’histoire de Lot (Gen. 14 : 12), même si, par grâce, il est préservé du jugement final (Gen. 19). Mais alors, son témoignage, sa vie pour Dieu, sont perdus.
            Si un enfant de Dieu se conduit comme les gens du monde, Dieu lui fera éprouver l’amertume et les maladies du monde, ce qui est appelé ici « les maladies de l’Egypte ». Les maladies du monde, ce sont essentiellement aujourd’hui des maladies morales qui frappent le monde, « parce que tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie - n’est pas du Père, mais est du monde » (voir 1 Jean 2 : 16). Mais le Seigneur Jésus nous dit : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » (Jean 15 : 10).
            Si Israël garde le statut et l’ordonnance, il connaîtra l’Eternel comme Celui qui le guérit. L’étape d’Elim est alors un témoignage des bénédictions que l’on trouve dans le chemin de l’obéissance. Les nombres « douze » et « soixante-dix » se rapportent à l’administration divine et à la bénédiction du peuple (Luc 9 : 1-6 ; 10 : 1-17), qui trouvera rafraîchissement et protection sous l’autorité de Dieu.


                        CHAPITRE 16

                                    Les murmures du peuple (v. 1-12)

            A Elim, le peuple d’Israël avait goûté les bénédictions de la grâce de Dieu. Dans le désert de Sin, jusqu’à Sinaï, l’Eternel supporte son peuple avec patience et à partir même de ses murmures, lui enseigne ses pensées, « pensées de paix et non de mal, pour lui donner un avenir et une espérance » (Jér. 29 : 11).
            Cependant, ce peuple choisira de se placer sous la Loi. Jusqu’à Sinaï, il avait pourtant connu la miséricorde et l’amour de Dieu pour lui ; après Sinaï, les relations de l’Eternel avec son peuple dépendront de sa conduite envers Lui. C’est la différence entre la grâce et la loi.
            Ici donc, le peuple murmure contre Moïse et Aaron, parce qu’il regrette les « pots de chair » de l’Egypte. En réponse, l’Eternel lui enseigne l’une des premières leçons du désert : « Il t’a humilié, et t’a fait avoir faim ; et il t’a fait manger la manne que tu n’avais pas connue… afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de l’Eternel » (Deut. 8 : 3).
            Israël a fait ainsi l’expérience humiliante de sa faiblesse, mais le désir de Dieu était que son peuple attende de Lui la nourriture dont il avait besoin. Avec une grâce merveilleuse, l’Eternel répond aux murmures de son peuple ; Il l’instruit tout en lui donnant à manger.
            D’abord, Il rappelle à Israël qu’Il l’a fait sortir d’Egypte. Le jour de leur esclavage est passé. Il leur donnera « le soir » de la chair à manger, la viande qui convient à leur ancien état au soir de leur servitude. C’était leur dire : Je connais le désir de votre cœur naturel, mais je vais vous donner désormais la nourriture dont a besoin le peuple que j’ai racheté. Alors ils ont trouvé « au matin », du pain à satiété.

                                    La manne (v. 13-22)

            C’était une nourriture inconnue en Egypte; le « blé des cieux, le pain des puissants » (Ps. 78 : 24-25), qui ne provenait pas du sol, ni du travail de l’homme. La manne (nom qui signifie : qu’est-ce que cela ?), « le pain que l’Eternel vous a donné à manger » (v. 15) était la nourriture nouvelle, adaptée aux besoins de l’homme nouveau qu’est le racheté.
            Au matin, une couche de rosée est venue autour du camp. La rosée est « ce qu’il y a de plus précieux au ciel » (Deut. 33 : 13). Sans doute est-elle une figure de « l’Esprit de vérité, qui procède du Père », rend témoignage de Christ (Jean 15 : 26), et le glorifie (Jean 16 : 14). « Et la couche de rosée se leva, et voici, sur la surface du désert, quelque chose de menu, de grenu… comme de la gelée blanche sur la terre ». Christ, dans sa pureté, est présenté au racheté pour nourrir son cœur.
            Soulignons quelques traits caractéristiques de la manne : elle était « sur la surface du désert… sur la terre ; quelque chose de menu, de grenu ». Cela représente l’homme Christ Jésus, nourriture du croyant ici-bas. Il est venu dans un monde aride, « sur la terre », c’est-à-dire au niveau de sa créature. C’est ainsi que nous Le voyons au puits de Sichar (Jean 4 : 8), demandant à boire, dans l’apparence de la faiblesse, n’ayant rien pour puiser : cela correspond à « quelque chose de menu » ; mais là, pourtant, « il a rassasié l’âme altérée, et a rempli de biens l’âme affamée » (Ps. 107 : 9). Pour le racheté dans le désert, la manne est donc « le pain que l’Eternel vous a donné à manger » ; elle représente ce que le Père nous donne, le véritable pain qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Le Seigneur Jésus nous dit : « Moi, je suis le pain de vie » (Jean 6 : 31-35). Mais seul le croyant peut manger, et a besoin de se nourrir spirituellement de « la manne », c’est-à-dire de Christ homme, révélé par la Parole, pour trouver en Lui les forces nécessaires pour traverser le désert que le monde est pour son cœur.
            Dieu donne ce pain, mais le croyant doit le recueillir. Chaque racheté de Christ doit travailler pour la nourriture qui demeure jusque dans la « vie éternelle » (Jean 6 : 27). Il trouve dans l’Ecriture ce dont il a besoin, « en proportion de ce qu’il peut manger ». Celui qui recueille beaucoup parce qu’il peut manger beaucoup, n’a pas trop ; celui dont la capacité est moindre, recueille peu mais ne manque de rien. Telle est la règle divine pour la lecture de la Parole ; nous prenons de Christ selon notre capacité.
            Un premier point est donc qu’il y a assez pour chacun selon son appétit ou son besoin spirituel.
            Un second point est qu’on ne doit pas laisser de reste jusqu’au matin. Dieu nous donne ce qu’Il sait nous convenir pour un jour ; le besoin du lendemain sera différent, de sorte que ce qui aurait été conservé de la veille ne conviendra pas. Nous apprenons ainsi à dépendre de Lui et à ne faire qu’un seul pas à la fois (Matt. 6 : 34).
            Enfin, la manne était donnée le matin. La chaleur du jour, image de nos occupations diverses, la faisait fondre, de sorte qu’on ne pouvait plus la recueillir. La pensée de Dieu est que Christ tienne en toutes choses la première place (Col. 1 : 18).

                                    Le sabbat (v. 23-31)

            En liaison immédiate avec la nourriture qu’Il dispense à son peuple, Dieu lui donne le sabbat, au dernier jour de la semaine, car « Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu’il fit ; et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il fit » (Gen. 2 : 2-3). Le peuple trouva donc, « au sixième jour, du pain pour deux jours ». La tâche si simple de recueillir la manne lui était épargnée le septième jour. Dieu l’invitait ainsi à participer au repos du septième jour, le « sabbat consacré à l’Eternel ». Nous apprenons par cette image que, lorsque nous partagerons le repos de Dieu pendant l’éternité, nous aurons encore Christ pour nourriture, et Il demeure les délices du Père, comme dans son abaissement ici-bas (Matt. 3 : 17 ; 17 : 5).
            Nous pouvons aussi penser que notre joie, dans le repos du ciel, répondra à ce que nous aurons eu à cœur de recueillir ici-bas, la double portion libéralement offerte par Dieu lui-même, et qui demeure jusque dans la vie éternelle.
            Ceux qui sortirent le septième jour désobéissaient à l’Eternel et ne trouvèrent rien.
            Un dernier témoignage est donné au sujet de l’apparence et du goût de la manne : la semence de coriandre évoque l’abondance du fruit et nous rappelle les paroles du Seigneur Jésus : « A moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12 : 24).
            Sa blancheur nous montre Christ, lumière du monde, en qui était la vie (Jean 1 : 4), Christ, le resplendissement de la gloire de Dieu (Héb. 1 : 3).
            La manne, enfin, avait le goût d’un gâteau au miel, type de la douceur d’une nourriture qui « éclaircit les yeux » donnant intelligence et force pour la marche et le combat.

                                    Le témoignage (v. 32-36)

            Nous avons donc là le pain donné par Dieu pour le désert. Spirituellement le chrétien s’en nourrit en gardant la parole de Christ ; il peut alors « marcher comme lui a marché » (1 Jean 2 : 6), car la manne représente les caractères de l’homme Christ Jésus.
            C’est pourquoi elle est si précieuse pour l’Eternel lui-même, qu’elle doit être conservée pour les générations de son peuple. L’épître aux Hébreux (9 : 4) nous révèle que l’omer de manne ainsi gardé était mis dans une cruche d’or, symbole du corps glorieux de Christ. Ainsi, quand nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13 : 12), ce que nous saisissons de Lui sur la terre selon notre mesure - car « l’omer est la dixième partie de l’épha » - (v. 36) nous sera révélé dans sa plénitude glorieuse, dans l’éternité.


                        CHAPITRE 17

                                    Le rocher frappé (v. 1-7)

            Une fois de plus, les contestations et les murmures du peuple donnent à l’Eternel l’occasion de montrer sa grâce et sa puissance. Israël vient à Rephidim « d’après le commandement de l’Eternel » et n’y trouve point d’eau à boire. C’était une épreuve pour leur foi : se confieraient-ils en l’Eternel ? Tout au contraire, ils contestent aussitôt avec Moïse, murmurent contre lui, l’accusent de vouloir les faire mourir de soif dans le désert, comme ils l’avaient accusé de les y avoir conduits pour les faire mourir de faim (16 : 3). Avaient-ils déjà oublié que Dieu venait de leur donner « du pain à satiété » ? Oui, sans doute, car ils « tentent » l’Eternel en demandant : Est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ?
            La réponse divine à ces « méchants cœurs d’incrédulité » (Héb. 3 : 12) est ce que sa grâce infinie propose toujours aux pécheurs et aux rebelles : Christ crucifié. Le rocher frappé - par la verge du jugement - représente Christ sur la croix. « A cause de la transgression de mon peuple, lui a été frappé » (Es. 53 : 8). Le peuple pèche ; le Rocher, Christ, est frappé à sa place. L’eau peut alors couler pour que le peuple boive. Le Nouveau Testament éclaire pour nous cette scène : « Ils buvaient d’un Rocher spirituel qui les accompagnait : et le Rocher était le Christ » (1 Cor. 10 : 4). Le Seigneur Jésus nous a appris que les fleuves d’eau vive représentent « l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui » (Jean 7 : 38-39). Cette même Ecriture établit aussi que l’Esprit Saint ne pouvait être donné avant que Jésus soit glorifié. Car « l’Esprit de vérité, qui procède du Père » (Jean 15 : 26) rend témoignage à Christ dans la gloire, auprès du Père (Jean 16 : 14-15).
            Ainsi, la manne et le rocher frappé nous ont présenté deux types de Christ ; l’eau jaillissant du rocher est un type du Saint Esprit.

                                    Amalek (v. 8-16)

            Pour le chrétien, la réception du Saint Esprit entraîne un conflit, car « la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces deux sont opposés l’un à l’autre afin que vous ne fassiez pas ce que vous voudriez » (Gal. 5 : 17). Le combat contre Amalek illustre ce conflit. Qu’est donc Amalek ? A l’origine, il est le petit-fils d’Ésaü le profane (Gen. 36 : 12 ; Héb. 12 : 16). Esaü avait estimé que son droit d’aînesse ne valait pas plus qu’un plat de lentilles ; mais il méprisait ainsi Dieu qui lui avait donné ce droit.
            Amalek, descendant d’Esaü, représente donc la puissance de Satan, agissant par le moyen de la chair, dont la pensée est inimitié contre Dieu (Rom. 8 : 7). Son but est d’entraver la marche d’Israël vers le pays de la promesse. En attaquant Israël aussitôt après « Massa et Mériba » où le peuple avait tenté l’Eternel et contesté avec lui, Satan pensait sans doute que la situation lui était favorable. Mais il ignore et ne peut comprendre que « si nous sommes infidèles, lui (Christ) demeure fidèle, car il ne peut pas se renier lui-même » (2 Tim. 2 : 13).
            Le combat de Rephidim a lieu simultanément en deux endroits distincts : dans la plaine et sur le sommet de la colline. Soulignons quelques traits caractéristiques de cette bataille.
            Moïse dit à Josué : « Choisis-nous des hommes et sors… Israël doit cette fois rencontrer l’ennemi ». Jusqu’alors en effet, l’Eternel seul avait combattu pour eux (14 : 14) ; maintenant Il va combattre au milieu d’eux. Ainsi avons-nous cette différence entre les combats de Christ pour nous, et ceux du Saint Esprit en nous. Pour les premiers combats, Christ a remporté la victoire définitive à la croix. Il nous reste à livrer la seconde sorte de combats, mais en sachant que « nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37).
            Dans la plaine « les hommes », c’est-à-dire ceux que leur maturité rend aptes au combat, sont conduits par Josué qui représente Christ conduisant les siens dans l’énergie de l’Esprit.
            Sur la colline, Moïse est monté avec Aaron et Hur. Moïse est lui aussi un type de Christ, qui, au ciel, intercède pour nous (Rom. 8 : 34). En effet, quand il s’agit de nous montrer les perfections du Seigneur Jésus et de ses activités envers les siens, plusieurs personnages symboliques sont nécessaires.
            C’est pourquoi Moïse seul est ici insuffisant : ses mains étaient pesantes. Aaron - qui sera bientôt sacrificateur - et Hur, dont le nom signifie lumière, doivent lui être adjoints, pour représenter l’intercession sacerdotale de Christ, en sainteté devant Dieu.
            Nous comprenons bien que la puissance infatigable et la sainteté parfaite se trouvent entièrement dans la seule personne de notre Seigneur Jésus Christ.
            Le combat de Rephidim nous apprend encore que l’issue de la bataille ne dépend pas de la force des hommes choisis par Josué, mais de leur foi et de l’intercession exercée sur la montagne, figure de celle de Christ pour les siens. Lorsque Moïse élevait sa main, Israël avait le dessus. Avec l’aide d’Aaron et d’Hur, « ses mains furent fermes jusqu’au coucher du soleil » et Josué abattit Amalek au tranchant de l’épée. Ainsi, nous avons besoin, pour remporter la victoire, de Christ pour nous dans le ciel et de Christ avec nous pour nous conduire dans la puissance de l’Esprit.
            Amalek vient d’être vaincu, mais il n’est pas détruit. Le peuple de Dieu devra lui faire la guerre de génération en génération, jusqu’au moment où Christ, « l’étoile qui surgira de Jacob » (Nom. 24 : 17-20) le détruira pour toujours. Cela est si important aux yeux de Dieu, que Moïse doit écrire un mémorial de cette victoire dans le livre (peut-être est-ce « le livre des guerres de l’Eternel » (Nom. 21 : 14) avec la promesse de la destruction finale d’Amalek.
            Ce mémorial réunit deux pensées : le souvenir de la victoire remportée sur Amalek, la certitude de sa défaite finale. Il semble bien d’ailleurs que l’autel bâti par Moïse exprime, en relation avec ce mémorial, sa reconnaissance et sa foi envers l’Eternel qui prend la tête de son peuple - Il est « son enseigne » - dans cette guerre de génération en génération contre Amalek. Ne pouvons-nous pas conclure ce chapitre par cette citation de 1 Cor. 15 : 57 : « Grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! ».


                        CHAPITRE 18

                                    Vue prophétique du millénium (v. 1-12)

            L’Eternel a conduit son peuple par sa bonté, depuis l’Egypte ; Il lui a donné nourriture, rafraîchissement et victoire. Nous avons vu, dans la manne, « Christ venant en chair » (2 Jean 7) ; dans le rocher frappé, sa mort, et dans l’eau du rocher, le don du Saint Esprit.
            Après ce don de l’Esprit, la bénédiction du Juif et du Gentil suit symboliquement ; puis vient l’administration d’Israël.
            Jéthro, beau-père de Moïse avait appris que l’Eternel avait fait sortir Israël d’Egypte ; il vint vers lui, accompagné de Séphora, femme de Moïse et de ses deux fils.
            Moïse avait donc renvoyé sa femme auprès de son père, fait qui trouve son explication par le caractère symbolique de ce passage. Car Séphora, type de l’Eglise, était associée à Moïse, type de Christ, rejeté par ses frères, durant son séjour à Madian (2 : 11-15). Pendant cette période, Israël est vu comme dispersé dans le monde, comme en témoignent aussi les noms des fils de Moïse : Guershom, car, dit-il, « j’ai séjourné dans une terre étrangère » ; et Eliézer, car « le Dieu de mon père m’a été en aide ».
            Mais ces noms ne se rapportent pas qu’au passé : ils annoncent prophétiquement la délivrance finale d’Israël qui introduira le règne du Messie. Dans la scène qui nous est présentée ici, nous discernons Israël restauré, sous la domination de Christ figuré par Moïse (v. 13 ; Deut. 33 : 5). Séphora, épouse du roi, participe à la joie de ce jour et à la gloire du règne, comme le fera l’Eglise, épouse de Christ. Jéthro représente les Gentils. Il bénit le Dieu Sauveur et confesse le nom de l’Eternel. Il offre alors un holocauste et des sacrifices, et Aaron et les anciens d’Israël s’associent à lui dans une heureuse communion - ils mangent le pain - selon ce qui est écrit : « Réjouissez-vous, nations, avec son peuple », et « louez le Seigneur, vous toutes les nations, et que tous les peuples le célèbrent » (Deut. 32 : 43 ; Ps. 117 : 1 ; Rom. 15 : 10-11).

                                    L’administration du peuple (v. 13-27)

            Ce passage présente deux sens distincts, car nous pouvons, soit considérer l’aspect prophétique, soit voir l’éminent serviteur de l’Eternel qui était Moïse, « un homme ayant les mêmes penchants que nous » (Jac. 5 : 17). Nos regards sont ainsi dirigés vers le seul parfait serviteur, Celui qui a « agi sagement » (Es. 52 : 13), notre Seigneur Jésus Christ, qui a pleinement glorifié Dieu. Nous pouvons voir dans ce texte l’administration du royaume d’Israël à venir. Le conseil de Jéthro correspond, en effet, à l’organisation administrative du royaume, sous Salomon, type de Christ, régnant en gloire. Nous y trouvons des « chefs de milliers et de centaines et des juges » (2 Chr. 1 : 2). Les quatre premiers versets du Psaume 72, « au sujet de Salomon », traitent du même sujet, les montagnes et les coteaux désignant les responsables du gouvernement selon l’autorité que leur donnera Christ, le vrai Salomon. Cet aperçu prophétique du règne de mille ans constitue ainsi une conclusion appropriée à ce qui nous a été présenté dans le paragraphe précédent. Mais nous devons aussi exposer brièvement ce qui se rapporte au serviteur qui, parce qu’il est un homme, est sujet à l’erreur, « car nous faillissons tous à bien des égards » (Jac. 3 : 2).
            Remarquons que Jéthro, surpris de la tâche qu’accomplit Moïse, prend l’initiative de lui donner des conseils. Conseils de bon sens, sans doute, mais de sagesse humaine, car maintenant nous mettons de côté l’aspect symbolique de cette scène. L’apôtre Paul, dès son appel, « ne consulta pas la chair et le sang… » ni les autres apôtres (Gal. 1 : 16-17).
            Moïse n’aurait-il pas dû, plutôt que d’accepter les avis de son beau-père, consulter l’Eternel qui s’était directement révélé à lui et l’instruisait habituellement de ce qu’il avait à faire (Nom. 12 : 8) ?
            Quel avertissement, et pour celui qui conseille, et pour celui qui reçoit les conseils ! De plus, les relations naturelles peuvent bien obscurcir notre discernement des pensées de Dieu. Les frères du Seigneur l’engageaient à aller en Judée, afin que ses disciples voient ses œuvres (Jean 7 : 3-4) ; Pierre souhaitait que la croix lui soit épargnée (Matt. 16 : 21-23).
            Cela n’exclut certes pas qu’un parent ou un frère dans le Seigneur puisse donner de bons conseils ; mais il faut qu’il agisse et parle en pleine communion avec le Seigneur et de sa part.
            La suggestion de Jéthro pouvait aussi entraîner Moïse à estimer que sa tâche était trop lourde pour lui. L’incident rapporté au chapitre 11 du livre des Nombres le laisse à penser, bien que, dans ce cas, Moïse se soit plaint directement auprès de l’Eternel (Nom. 11 : 10-29).
            Enfin, ce qui paraît sage et bon au jugement des hommes, peut aller tout à l’encontre de la volonté de Dieu. Nous en avons un exemple remarquable dans la manière dont des hommes religieux ont, dès le début du christianisme, tenté de l’organiser, et avec les meilleures intentions. Le résultat en est le désordre et la confusion que nous voyons aujourd’hui.
            Ces récits nous montrent que notre sauvegarde, si nous voulons être des serviteurs « utiles au Maître » (2 Tim. 2 : 21), individuellement ou en assemblée, se trouve dans la dépendance étroite du Seigneur, dans sa communion et dans la stricte obéissance à sa Parole.
            Nos regards sont ainsi dirigés vers le seul parfait serviteur, celui dont il est dit qu’« il agira sagement » (Es. 52 : 13), notre Seigneur Jésus Christ, qui a pleinement glorifié Dieu.

 

D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 4)

 

A suivre