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Repos dans un monde agité

  
Le repos de la conscience
Le repos du cœur
Le repos futur des croyants
 

           Le cœur de l’homme aspire au repos, à la paix et à la sécurité - choses totalement étrangères au monde. Mais y a-t-il un vrai repos, une vraie paix, ou est-ce une illusion que l’homme poursuit ?
            L’agitation et l’insatisfaction qui caractérisent le monde sont aussi anciennes que l’homme lui-même. Elles remontent à la chute du premier couple. La désobéissance d’Adam et d’Eve a interrompu la communion avec le Dieu Créateur. « Il n’y a pas de paix, dit l’Eternel, pour les méchants » (Es. 48 : 22).
            Mais si le repos reste actuellement inaccessible au monde dans son ensemble, il ne l’est toutefois pas à l’homme individuellement. Jésus Christ offre le repos du cœur et de la conscience - non pas un repos extérieur mais un repos intérieur, profond.

 

Le repos de la conscience

            Dans son état naturel, l’homme est ennemi de Dieu (voir Rom. 5 : 10 ; Col. 1 : 21). Il vit en rébellion contre Lui et s’oppose partout à sa volonté. Aussi longtemps que cette inimitié n’est pas ôtée, il ne peut pas trouver le repos intérieur.
            Parfois, préoccupé par la crainte du jugement qui s’approche, ou accusé par sa conscience, il essaie de se distraire. Et il a mille manières de le faire. Cependant cela ne lui apporte pas le repos intérieur durable auquel il soupire. Ce repos ne peut être accordé que par Jésus Christ. Ecoutons son appel : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11 : 28).
            Seul le Seigneur Jésus est en mesure de donner du repos, le vrai repos. Lui seul peut apporter le repos à la conscience de l’homme. Toutefois l’homme doit venir à Lui. Il doit reconnaître son état de perdition et accepter qu’il ne peut pas s’en sortir lui-même. S’il est venu à Jésus, tel qu’il est, il fera pour lui-même l’expérience de ce repos. Ses péchés étant pardonnés, effacés, sa conscience sera mise à l’aise devant Dieu.
            Jésus Christ est en effet « notre paix » (Eph. 2 : 14). Il a « fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20). Il en est ainsi pour tous ceux qui Le reçoivent par la foi. Ils sont « justifiés sur la base de la foi » et ont « la paix avec Dieu » par Jésus Christ (Rom. 5 : 1). Rien ni personne ne peut leur ôter cette paix, puisque Dieu lui-même la garantit dans sa Parole. Elle ne dépend pas non plus de nous ni de nos sentiments ; elle ne repose que sur la promesse de Dieu.

                     Pour le cœur travaillé, pour l'âme triste et lasse,
                    Jésus dans ton amour il est un doux repos,
                    Un repos permanent dans l'ineffable grâce
                    Qui chercha des pécheurs et porta leurs fardeaux.


Le repos du cœur

            Dans le passage de Matthieu 11 cité plus haut le Seigneur parle une seconde fois du repos : «Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes» (v. 29).
            Au verset 28, Il rattache le repos à l’invitation à venir à Lui ; au verset 29, Il le rattache à l’invitation à prendre son joug et à apprendre de Lui. Dans le premier de ces versets, il est question du repos de la conscience que le Seigneur « donne » à quiconque vient à Lui par la foi. Dans le second, il s’agit du repos du cœur, qui n’est « trouvé » que par celui qui Le suit.
            Le Seigneur Jésus, comme homme sur la terre, a joui de ce repos du cœur continuellement et dans une mesure parfaite. Il n’avait pas besoin du repos de la conscience, car Il était sans péché. Mais Il jouissait du repos du cœur. Ce repos résultait de son plein accord de pensée avec Dieu et de la soumission à sa volonté. En toutes circonstances, son cœur était en repos et en paix, parce qu’Il agissait toujours et en toutes choses avec l’approbation de son Dieu. Ce n’est qu’ainsi qu’on « trouve » cette paix et qu’on la maintient. Le « Oui, Père » exprimé par le Seigneur un peu avant (v. 26), était caractéristique de sa vie entière. En Colossiens 3 : 15, la paix du cœur est appelée « la paix du Christ ».
            En quoi consiste cette paix ? C’est réaliser que tout ce qui nous arrive vient de la main de Dieu. « Mes temps sont en ta main », dit le psalmiste (Ps. 31 : 15). Rien ne peut nous atteindre que Dieu n’ait envoyé. Chacun de ses enfants peut jouir personnellement de cette paix, la « paix de Dieu ». C’est le privilège de tous ceux qui ont la « paix avec Dieu ».
            Elle doit régner dans nos cœurs et y jouer un rôle déterminant. Mais elle est liée aux conditions précises que le Seigneur indique dans ce passage :

                        - prendre son joug

            Quand le Seigneur Jésus dit « mon joug », il fait allusion à son entière soumission à la volonté de son Père. Il n’a jamais porté un autre joug, car Il était sans péché. C’est ce qui est évoqué dans le sacrifice de la génisse rousse (Nom. 19 : 2). Pour nous, il en était autrement, car avant de venir au Seigneur Jésus, nous vivions sous le joug pesant d’un maître cruel, nous étions sous le joug du péché. Mais maintenant nous sommes délivrés de ce joug - comme autrefois Israël de l’esclavage du Pharaon (Lév. 26 : 13). Quand le Seigneur nous invite à prendre son joug sur nous, c’est un joug « facile à porter », un fardeau « léger » (Matt. 11 : 30). C’est un joug, car il implique la soumission, et il faut le porter. Mais ce que le disciple du Seigneur fait volontairement par amour pour son Maître ne lui paraît pas pénible, parce que son cœur est en pleine paix.

                    Nous trouvons le repos quand nous courbons la tête,
                    O Sauveur adoré, sous ton joug plein d'amour,
                    Apprenant de toi seul, de ta g
râce parfaite,
                    A porter patients le faix de chaque jour.

                        - apprendre de lui

            Le Seigneur Jésus est le divin Maître. Lorsqu’Il était homme sur la terre, Il vivait dans une pleine dépendance de Dieu. Il était débonnaire et humble de cœur. Nous ne sommes pas humbles par nature. Lorsque nous le sommes, c’est généralement parce que nous avons été humiliés ou parce que nous nous sommes humiliés. Mais Jésus était humble en Lui-même ; cela correspondait à sa nature. Et ses délices étaient d’accomplir la volonté de Dieu (voir Ps. 40 : 8).
            Son œuvre étant accomplie, Il est maintenant dans le ciel. Mais Il nous a laissé son modèle afin que nous Le suivions (1 Pier. 2 : 21). Méditons sur sa Personne, considérons comment Il a marché sur la terre, apprenons de Lui. Alors nous jouirons de la paix dont Il a Lui-même joui.


Le repos futur des croyants

            La foi qui a pris Jésus pour objet assure le repos à la conscience (c'est le point de départ), et le repos au cœur (c'est un fait d'expérience dans le chemin), mais elle se saisit de la promesse du « repos sabbatique » qui reste, et qui est le repos même de Dieu (Héb. 4 : 9). Jusqu'à l'entrée effective dans ce repos, il y a les difficultés de la vie terrestre. Et si même, à un autre point de vue, le croyant peut en même temps entrer par la même foi dans la jouissance des bénédictions célestes, c'est au prix d'une lutte « contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Eph. 6 : 12), comme Josué et le peuple eurent à lutter en Canaan. Ne nous attendons pas à trouver le repos ici-bas quant aux choses de la terre. C'est le lieu et le moment des « œuvres », non point d'œuvres à faire pour être acceptés, mais des « bonnes œuvres que Dieu a préparées à l'avance afin que nous marchions en elles » (Eph. 2 : 10). Nous nous reposerons d'elles, et de tout ce qui les aura inévitablement accompagnées, combats et fatigues, peines et souffrances, avec les joies qui s'y mêlent, comme la vie de l'apôtre Paul nous en fournit le tableau. Le repos « reste », et « celui qui est entré dans le repos, lui aussi s'est reposé de ses œuvres, comme Dieu s'est reposé des siennes » (Héb. 4 : 10). Dans le labeur présent nous ne sommes pas laissés à nous-mêmes : le travail de Dieu dans son gouvernement n'a pas cessé, le Père veille sur ses enfants, Christ intercède pour eux (Rom. 8 : 34), le Saint Esprit travaille dans ce monde et opère dans les croyants par des prières et des supplications, avec des soupirs… Tout cela cessera, et le repos de Dieu verra se déployer sans peine ni fatigue, le service et l'activité dans ce qui sera fixé pour jamais, à l'abri de toute souillure, de quelque altération et trouble que ce soit.

                    Repos, divin repos ! Nous l'avons sur la terre
                    En suivant le sentier, tout brillant de clartés,
                    Qui vers toi nous conduit, là-haut dans la lumière,
                    Au repos éternel de tous les rachetés.

            Le croyant a devant lui ce bonheur infini du ciel. Loin d'être une contemplation stérile, une telle espérance est pour lui une source d'activité, de force et de sanctification. Mais, comme toujours, la foi étant « l'assurance des choses qu'on espère », le nouvel homme se réjouit déjà dans ce repos de Dieu. Il en connaît quelque chose dès maintenant. L'espérance à la fois le fait soupirer et le transporte de joie, parce qu'il a les « prémices de l'Esprit » (Rom. 8 : 23).
            Aussi est-il dit : « Nous, les croyants, nous entrons dans le repos » (Héb. 4 : 3) et : « Appliquons-nous à entrer dans ce repos-là » (v. 11), sans qu'un temps soit assigné. L'entrée effective est future, mais la foi la devance. D'autre part, il ne suffirait pas de dire : J'ai cru une fois pour toutes, et un jour j'entrerai… - La foi, qui embrasse l'avenir, ne parle pas d'elle simplement au passé, mais de façon actuelle. Nous avons cru : cela entraîne « appliquons-nous ». Il faut « retenir ferme jusqu'au bout l'assurance et la gloire de l'espérance » (Héb. 3 : 6) pour garder la certitude d'arriver au repos, comme Christ notre précurseur, « chef de la foi et celui qui l'accomplit pleinement » (Héb. 12 : 2) . L'âme ne peut pas parler de cette espérance, « ancre de l'âme, sûre et ferme, et qui entre jusqu'au dedans du voile » (Héb. 6 : 18-20), si les yeux ne sont pas fixés sur Celui qui est entré là, comme notre précurseur.
            Hélas, nous ne le savons que trop, laissés à nous-mêmes nous ne pouvons que défaillir. Mais les ressources divines toutes-puissantes sont aussitôt placées devant nous : la Parole de Dieu, le souverain sacerdoce de Christ, le trône de la grâce (v. 12-16). A nous d'en user, par la foi. Nous avons cru à salut, il s'agit maintenant de « porter une plus grande attention à ce que nous avons entendu » (Héb. 2 : 1).


D'après  A. Melui et A. Gibert - « Messager évangélique » 1956 et 2008