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VUE D'ENSEMBLE DE LA PAROLE DE DIEU (2)
 

 LA PAROLE DE DIEU : Les dispensations - Dieu en relation avec l'homme
           Introduction
           1 – L'importance de distinguer les dispensations 
           2 – Le danger des fausses applications 
           3 – Les méthodes d'interprétation
           4 - Le « programme » divin à travers les âges
           5 - Les temps actuels

 
LA PAROLE DE DIEU : Les dispensations - Dieu en relation avec l'homme
 
 
            « Etudie-toi à te présenter approuvé à Dieu, ouvrier qui n'a pas à avoir honte, exposant (ou "découpant droit" ; en anglais : dividing) justement la Parole de la vérité » (2 Timothée 2 : 15).
                                                                                                                
 
 
Introduction
 
            Nous demandons à Dieu, qu'à la suite de cette méditation, nous puissions avoir une plus juste appréciation de « la sagesse si diverse de Dieu » (Eph. 3 : 10), un petit aperçu des conseils éternels et des pensées qu'Il avait dans son coeur dès avant la fondation du monde. Alors, nous nous prosternerons en sa présence, reconnaissants d'être les objets de sa grâce merveilleuse, manifestée dans l'oeuvre de salut accomplie par notre Seigneur Jésus Christ.
           
            La notion de dispensation n'est pas explicitement contenue dans la Parole. Le mot vient du grec "oikonomia" qui a donné le mot économie : de "oiko" = maison, et "gopos" = loi. Ainsi nous comprenons un peu la signification de ce terme : c'est de l'administration d'une maison qu'il s'agit, de l'ordre qui y règne et de la manière dont les choses y sont arrangées.
            Une dispensation c'est une période de temps dans le cours de l'histoire du monde pendant laquelle Dieu se révèle de façon progressive (comp. Ex. 24 : 9-11 ; Ezé. 1 : 26 et Apoc. 5 : 6) et met l'homme à l'épreuve ; sa  responsabilité est impliquée dans certaines conditions spécifiques.
            Des synonymes plus ou moins proches peuvent être donnés : économie, administration, régime, âge...
 
 
 
1 – L'importance de distinguer les dispensations :
 
            Certains nous accusent : Vous découpez la Parole de Dieu, et vous classez arbitrairement chaque texte sous la rubrique dans laquelle vous estimez qu'il doit se trouver. Il y a en effet un danger à classifier à l'excès.
 
            Un commentateur parmi ceux qu'on nomme les "pères" de l'Eglise, Augustin, invitait déjà à faire la distinction entre les dispensations. Il affirmait : C'est ainsi seulement que vous comprendrez l'Ecriture, sinon vous tomberez inévitablement dans la confusion totale.
            Quelles sont donc les affirmations correctes qui nous donnent des raisons d'accepter le principe des dispensations ?
 
 
                        1-1 : Une révélation progressive
 
            Il est incontestable que toute la Bible nous est adressée (2 Tim. 3 : 16-17), du début de la Genèse à la fin de l'Apocalypse. Elle est toujours propre à nous instruire, à nous consoler, voire à nous reprendre. Conduits par le Saint Esprit, nous y discernerons la "sagesse si diverse de Dieu", nous entrerons dans ses pensées. Elles sont exposées tout au long de cette précieuse Parole de Dieu.
 
            Mais ce n'est pas toujours d'une façon directe : elle a aussi d'autres destinataires en vue. Tenir compte des dispensations, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, nous aide beaucoup à suivre le déroulement de la révélation divine. Elle a commencé dès le début de la Genèse, mais maintenant, quelque six mille ans après, nous comprenons qu'elle était progressive. Dieu n'a pas révélé tout ce qui était dans son coeur en même temps.
 
            Il est précieux de vivre actuellement dans cette dispensation qui a été appelée celle du Saint Esprit. En effet, pendant cette période, le Saint Esprit est sur la terre ; il habite dans chaque croyant et au milieu de l'Assemblée. Rien de semblable ne s'était produit jusqu'au jour de la Pentecôte, et, après l'enlèvement de l'Eglise, le Saint Esprit quittera aussi la terre. C'est durant cette dispensation que Dieu a révélé toute l'étendue de ses conseils. L'instrument choisi a été l'apôtre Paul. Ce dernier, sous la conduite du Saint Esprit, a déployé ces conseils divins dans toute leur étendue, ainsi qu'ils ont été établis avant même la fondation du monde (Eph. 3). En prendre connaissance est un privilège immense et il nous concerne tous.
 
 
                        1-2 : La nécessité de saisir les grands principes directeurs de l'Ecriture
 
            Peut-être dira-t-on : Nous n'avons pas besoin de toute cette doctrine, mais d'un enseignement pratique, afin d'être encouragés à l'amour et aux bonnes oeuvres, c'est ce qu'il nous faut aujourd'hui !
            Certes, les exhortations sont toujours nécessaires, mais nous avons besoin également de la doctrine, pour acquérir une réelle intelligence des Ecritures. Dans la vie spirituelle, elle joue un rôle comparable à celui du squelette pour le corps humain. Sans squelette, nous serions dans l'impossibilité de marcher ! De même, si nous délaissons la doctrine, les enseignements, les principes spirituels qui permettent de comprendre la portée de la Parole de Dieu, il devient impossible de marcher de façon spirituelle.
 
            Si, au contraire, on tient compte des "dispensations", des étapes successives qui jalonnent l'activité divine dans ce monde, nous pourrons saisir les grands principes directeurs que la Parole met en évidence.
            Une illustration de cette affirmation se trouve en Romains 5 : 14. On lit, en effet, dans ce passage : « Or la mort régna depuis Adam jusqu'à Moïse, même envers ceux qui n'ont pas péché selon la transgression d'Adam ». Rapprochons ce verset de Galates 3 : 19 : « Pourquoi donc la loi ? Elle a été ajoutée à cause des transgressions jusqu'à ce que vint la semence à laquelle la promesse est faite ». Soulignons ces mots : "jusqu'à ce que", et lisons encore dans Romains 5 : 20 : « Or la loi est intervenue afin que la faute abondât ; mais là où le péché abondait, la grâce a surabondé ». Ces passages présentent deux principes différents : la loi et la grâce. Ils caractérisent deux « dispensations » successives où Dieu agit de manières différentes.
            De fait, ces deux dispensations mettent en évidence la gloire de Dieu sous des aspects différents. La loi exalte la majesté divine, tandis que l'Evangile déploie sa merveilleuse grâce !
 
 
                        1-3 L'utilité de toute la Parole de Dieu
 
            Toute la Bible nous concerne ! La lecture de 1 Corinthiens 10 : 32, par exemple, montre clairement que l'apôtre Paul, conduit par le Saint Esprit, distingue trois catégories de personnes : les Juifs, les Gentils et l'Assemblée de Dieu. Et, à leur égard, Dieu agit de façon toute différente. Ses "dispensations" revêtent des caractères variés.
            L'apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens, et traitant de choses qui pourraient paraître difficiles à saisir, déclare : « Frères, ne soyez pas des enfants dans vos entendements, mais, pour la malice, soyez de petits enfants ; mais dans vos entendements, soyez des hommes faits » (1 Cor. 14 : 20). Autrement dit : Comprenez ce que Dieu veut vous dire par sa Parole. Tout ce qui concerne l'Eglise est bien entendu écrit pour notre instruction. Mais il y a d'autres enseignements, quand la Parole aborde d'autres sujets, qui ont une portée morale valable pour tous les temps.
 
            L'Eglise a un caractère unique, et, à mesure que nous avançons, nous saisissons combien ce "mystère" qui n'avait pas été révélé dans l'Ancien Testament est « grand ». C'est seulement dans les derniers jours que Dieu l'a mis en évidence (Eph. 3 : 3-16). Ces versets donnent un aperçu de ce qui était dans la pensée de Dieu, avant la fondation du monde : il voulait faire connaître sa "sagesse si diverse" par l'Assemblée.
 
            L'Ecriture parle de plusieurs familles, dans le ciel et sur la terre. Elle distingue les saints de l'Ancien Testament, de ceux qui, dans le Nouveau, forment l'Eglise. Dieu appelle les uns et les autres à jouer un rôle précis, à occuper une place différente. Leurs bénédictions sont, soit terrestres soit célestes. Tel est le plan divin et pour ce qui nous concerne, enfants de Dieu de la présente dispensation, Il lui a plu de faire de nous son peuple, "béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ" (Eph. 1 : 3). Apprécions-nous à sa juste valeur une telle faveur ?
 
            Respecter les dispensations nous aidera à "exposer justement la Parole de la vérité". Certes, il ne faut pas en exagérer l'importance, mais il ne faut pas les ignorer.
 
 
 
 
2 – Le danger des fausses applications :
 
            Pour ne pas avoir tenu compte des "économies" successives, les Adventistes du septième jour sont dans la confusion au sujet du sabbat. Il en va de même, et de façon plus grave encore, avec les Témoins de Jéhovah. Citons aussi toutes les formes de légalisme et de ritualisme, avec, pour conséquence, un retour aux "ombres" de l'Ancien Testament, réintroduisant le tabernacle, les sacrificateurs, les autels, les choeurs... Cette régression est le signe d'un manque d'intelligence spirituelle et de compréhension des voies de Dieu à l'égard de l'homme.
 
 
                        2-1 : La confusion faite par les disciples du Seigneur
 
            Les disciples étaient aussi, dans un sens, ignorants, car ils ne discernaient pas les temps dans lesquels ils vivaient. Au chapitre 9 de Luc, ils voulaient préparer un logis pour le Seigneur, dans un village de Samaritains. Mais ces derniers n'étaient pas disposés à le recevoir « parce que sa face était tournée vers Jérusalem ». Alors les disciples, Jacques et Jean, voyant cela, disent : « Seigneur, veux-tu que nous disions que le feu descende du ciel et les consume, comme aussi fit Elie ? » (v. 54). Mais le Seigneur se tourne vers eux et les censure fortement en disant : « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes animés ! » (v. 55). C'est-à-dire, en paraphrasant : Vous ne savez pas à quelle "dispensation" vous appartenez, vous n'êtes plus sous celle de la loi, pour demander que le feu descende et consume ceux qui s'opposent, vous faites désormais partie de la dispensation de la grâce. Christ n'était pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver.
            S'il y a du "mélange" dans notre esprit, le Seigneur est obligé de nous parler de la même manière. Avons-nous une vision claire de la révélation biblique, des buts que Dieu poursuit à travers les âges ?
 
 
                        2-2 : D'autres exemples de fausses interprétations
 
                                    - Le prophète Esaïe
 
            En ignorant les dispensations, on dépouille le peuple juif de ce qui le concerne dans l'Ecriture. Esaïe dit très clairement, au début de son livre, à qui il s'adresse : « La vision d'Esaïe, fils d'Amots, qu'il a vue touchant Juda et Jérusalem » (1. 1). Il ne dit pas qu'il parle à l'Eglise, et pourtant, si nous consultons la "Version autorisée" anglaise, nous lirons des en-têtes au-dessus de certains chapitres pour le moins surprenants. Par exemple :
                        - chap. 9 : "La joie de l'Eglise au moment de la naissance de Christ"
                        - chap. 30 : "La grâce de Dieu envers son Eglise"
                        - chap. 33 : "Le jugement que Dieu porte sur les ennemis de son Eglise"
                        - chap. 43 : "Dieu console l'Eglise"
                        - chap. 49 : "L'amour constant de Dieu envers son Eglise"
                        - chap. 54 : "La sécurité de l'Eglise".
            Combien tout se brouille et introduit la confusion si l'on ne respecte pas les dispensations ; on en vient à trouver l'Eglise dans l'Ancien Testament, ce qui est tout à fait antiscripturaire ! L'Eglise de Jésus Christ a commencé à la Pentecôte en Actes 2. « Car aussi nous avons tous été baptisés d'un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Cor. 12 : 13). Il consacre le début de la formation de l'Eglise, elle n'existait pas auparavant, elle était cachée (Eph. 3 : 9).
 
 
                                    - L'épître aux Hébreux
 
            Un autre point cause aussi beaucoup de confusion dans la compréhension des Ecritures. Dans la lecture du Nouveau Testament, il faut discerner qu'il y a deux épîtres typiquement juives, écrites à des chrétiens professants, avec ou sans la vie, d'origine juive. Si l'on perd de vue ce point important, la lecture des versets 4 à 6 du chapitre 6 de l'épître aux Hébreux nous fera perdre notre joie chrétienne. Nous croirons que l'on peut perdre son salut, qu'une personne qui a été "éclairée", sauvée, née de nouveau, peut être finalement perdue. Il n'en est rien. Il faut considérer cette épître aux Hébreux dans son contexte juif. Elle est écrite aux Hébreux qui avaient été placés sous l'influence - si l'on peut parler ainsi - de l'oeuvre extraordinaire que le Saint Esprit avait accomplie à Jérusalem. « En ce jour-là furent ajoutées environ trois mille âmes » (Act. 2. 41). Plusieurs furent entraînés, par l'enthousiasme et la joie ressentis, à se déclarer chrétiens, mais sans être vraiment nés de nouveau.
            Si nous lisons cette épître sans oublier son contexte, comprenant à qui elle a été d'abord adressée, tout devient simple. Elle tient constamment compte du fait qu'il y avait là, parmi ces Hébreux, des professants qui avaient la vie de Dieu, mais d'autres aussi qui ne l'avaient pas.
 
 
                                    - Les Psaumes
 
            Personne ne doute que le livre des Psaumes a été écrit pour notre instruction. Quelle immense consolation y avons-nous trouvée dans des moments de grande tension et de difficulté ! Mais nous ne devons jamais oublier que ce livre est d'abord l'expression des sentiments du résidu juif persécuté. Il y a des versets qui ne trouvent pas leur application dans l'ère chrétienne.
            Citons par exemple le verset 11 du Psaume 51 : « Ne me renvoie pas de devant ta face, et ne m'ôte pas l'esprit de ta sainteté ». Aucun chrétien, vivant dans la dispensation de l'Eglise, ne devrait faire monter une telle prière ! Au chapitre 4 des Ephésiens, l'apôtre Paul déclare que nous pouvons attrister le Saint Esprit de Dieu qui est en nous, nous pouvons même l'éteindre - c'est-à-dire nous comporter de telle manière qu'il semble ne pas être là. Mais : « Ne m'ôte pas l'esprit de ta sainteté » est une prière de l'Ancien Testament.
            Un autre exemple frappant de l'esprit qui peut parfois se trouver dans les Psaumes se voit au Psaume 137, où l'auteur déclare : « Bienheureux qui saisira tes petits enfants, et les écrasera contre le roc ! » (v. 9). Peut-on imaginer que de tels sentiments puissent exister chez un chrétien ? Non, ceci est caractéristique des livres de l'Ancien Testament. Présentement « notre lutte n'est pas contre la chair et le sang, mais contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Eph. 6 : 12). Il n'y a pas d'ennemis que nous ayons littéralement à écraser contre le roc !
            Loin de nous la pensée d'ôter de la joie à quiconque. Il y a bien des psaumes que nous pouvons chanter aujourd'hui, qui expriment des pensées tout à fait appropriées pour des chrétiens. Mais si l'un de ces choeurs met en évidence un désir, une espérance propres au résidu juif futur, comme par exemple l'espérance de monter à Sion, nous ne sommes pas concernés. Il ne convient pas de chanter ces versets-là.
            Chrétiens, notre appel est plus élevé. Notre attente, ce n'est pas Sion sur cette terre mais la Jérusalem céleste. Nous allons entrer dans la maison du Père, nous serons au côté de l'Epoux, comme cette épouse qu'il a si chèrement payée.
 
            Alors, ne revenons pas aux cymbales ou aux danses, à battre des mains, à porter de longues robes blanches, à ériger des autels, à réciter des liturgies, ou à imaginer des cérémonies grandioses. Comprenons que notre appel est un appel céleste.
 
 
 
3 – Les méthodes d'interprétation
 
            Il y a des lois d'interprétation que nous devons observer tout au long des Ecritures. On peut ainsi distinguer quatre alliances :
            - l'alliance conclue avec Abraham, touchant une semence spirituelle
            - celle qui concerne un pays particulier, la terre promise à Israël
            - l'alliance conclue avec David, concernant un roi
            - la nouvelle alliance, que Dieu a conclue pour son peuple Israël.
 
            Les bénédictions qui s'ensuivent ne concernent pas, en premier lieu, les saints qui font partie de l'Eglise, mais leurs résultats ont des conséquences aussi pour nous. Elles font partie du plan de Dieu à l'égard de son peuple Israël. Si on le comprend, tout devient clair.
 
            Il faut souligner, une fois encore, qu'aucune vérité de l'Ecriture n'est révélée de façon exhaustive dès le début. Il y a progression. La Parole de Dieu le confirme : « Premièrement l'herbe, ensuite l'épi, et puis le plein froment dans l'épi » (Marc 4 : 28). Il en va de même pour la révélation divine à travers les Ecritures, à travers les âges. Nous devons donc nous poser des questions lorsque nous lisons la Parole. Si nous rencontrons des expressions, des principes particuliers, il convient de savoir s'ils ont été complétés, si quelque chose leur a été ajouté ultérieurement ou s'ils ont servi de point de départ pour autre chose, ou même s'ils ont été retirés ! Il faut se poser ces questions pour être en mesure « d'exposer justement la parole de la vérité » (2 Tim. 2 : 15).
 
 
                        3-1 : Différences entre le début de l'Eglise et l'Eglise aujourd'hui
 
            Durant la période où le "canon" du Nouveau Testament n'était pas encore constitué, où la révélation complète n'avait pas encore été donnée, ni écrite, certaines situations existaient ; elles ne sont plus de mise aujourd'hui. C'est parfaitement logique et plus encore, c'est un principe spirituel. C'était une période de transition. On le voit clairement dans les Actes des apôtres, dans l'épître aux Corinthiens... Dieu a supporté cet état de choses avec une grande patience. Dans les vingt-cinq premières années, l'Eglise était en grande partie constituée de Juifs convertis, puis les nations sont entrées et Dieu a révélé progressivement, par le Saint Esprit, que l'Eglise n'est pas une continuation des formes juives, ce que le croyant doit absolument comprendre.
 
            Les révélations que nous trouvons dans 1 Corinthiens 12, 13 et 14 ont été apportées par des prophètes qui parlaient sous la direction du Saint Esprit. Ils ne pouvaient pas se référer au Nouveau Testament, ils avaient besoin d'une révélation immédiate de Dieu, pour répondre à une situation donnée.
            Dieu a accordé des dons-signes pour accompagner la proclamation de l'Evangile et orner l'Eglise à ses débuts, devant le monde. Quand le canon a été complet, les choses ont changé, ces dons spectaculaires n'ayant plus de raison d'être. On voit bien d'ailleurs que les Corinthiens en avaient fait mauvais usage, pour s'enorgueillir. Donc, dans tous les cas, nous devons être réservés. Soyons patients, aidons les autres à comprendre les Ecritures.
 
 
                        3-2 : Des questions à se poser
 
            En lisant la Parole, il faut toujours se poser des questions :
                        - Etait-ce avant ou après la croix, avant ou après la Pentecôte ?
                        - Pourquoi faut-il agir ainsi ?
            Par exemple, demander à Dieu d'envoyer le Saint Esprit est une prière qui était à sa place avant la Pentecôte. Maintenant, notre prière c'est : Seigneur Jésus, viens !  Le Saint Esprit, lui, est déjà venu, nous ne demandons plus sa descente. Quand le Seigneur en parlait à ses disciples (Luc 11 : 13), il était en chemin, marchant avec eux. Il convenait alors qu'ils demandent cette venue du Saint Esprit pour qu'Il demeure dans les croyants. Maintenant, c'est chose faite, une telle prière ne convient plus.
            Il en va de même avec le fait de « jeter le sort » pour connaître la volonté du Seigneur, ce qui se pratiquait avant la venue du Saint Esprit (Act. 1 : 26). Nous ne le ferions pas aujourd'hui, car l'Esprit Saint est là maintenant pour nous guider.
            Rappelons qu'il faut toujours veiller à distinguer entre ce qui se pratiquait au commencement de l'Eglise et après que les Ecritures complètes aient été mises à la disposition des croyants.
 
            Ayant lu un passage de la Parole, demandons-nous :
                        - A-t-il une portée essentiellement historique, prophétique ?
                        - Doit-on l'appliquer littéralement ou le prendre plutôt dans un sens figuré ?
                        - S'agit-il d'une allégorie, d'une parabole ?
                        - A-t-il la portée d'un type ?
            Ce sont des questions nécessaires pour comprendre ce que nous lisons.
 
 
 
4 - Le « programme » divin à travers les âges
 
 
            Nous pouvons considérer quelques périodes caractéristiques dans les dispensations successives, comme étant les grandes étapes de la révélation de Dieu aux hommes, depuis la création.
 
                        4-1 : Une esquisse des diverses dispensations
 
                                    - la dispensation du jardin d'Eden : c'était le temps de l'innocence, le péché n'était pas encore entré dans ce monde. De la création jusqu'à la chute, Dieu a marché avec Adam et Eve.
 
                                    - la période antédiluvienne : le péché est entré dans le monde. On a appelé cette dispensation celle de la conscience. L'homme peut désormais discerner le bien du mal, et dire « oui » ou « non » (dans une mesure). En tout cas, il est responsable de ses actes. Romains 2 nous en parle. Dieu n'avait pas encore donné de révélation écrite. L'Ancien Testament n'existait pas, mais Abraham, Job crurent et furent des saints dans ces jours-là. Sans que l'Ecriture eût été encore donnée, Dieu agissait par ses moyens personnels pour que leur coeur se tourne vers lui, et lui rende gloire, ce que ne voulaient pas faire ceux dont Rom. 1 : 18-25 nous parle. Ils ne lui rendirent pas gloire, ils ne reconnaissaient pas sa déité, son éternité et ils lui ont tourné le dos.
 
                                    - la période depuis le déluge jusqu'à Abraham : après le déluge, quand Dieu a donné le gouvernement à l'homme, celui-ci s'est rendu responsable d'appliquer la condamnation à mort, devenant des meurtriers. La situation est horrible durant cette période qui va du déluge à Babel.
 
                                    - l'époque des patriarches : Abraham entre en scène. Dieu choisit une famille, celle d'Abraham.
 
                                    - la dispensation de la loi : Dieu appelle son peuple hors d'Egypte. C'est l'exode. Cette dispensation durera jusqu'à la croix de Jésus Christ.
 
                                    - le ministère de Jésus.
 
                                   - l'Eglise et la période chrétienne : la dispensation "ecclésiastique", ou dispensation de l'Eglise, est l'époque où l'Eglise est née, où elle est sur la terre. Le temps de la grâce a commencé à la Pentecôte et durera jusqu'à l'enlèvement des croyants.
 
                                    - les jugements futurs : c'est la dispensation de la grande tribulation qui commencera dès que l'Eglise sera enlevée de la terre. Pendant une période de sept ans, le jugement sera exécuté jusqu'à l'apparition de Jésus Christ en gloire.
                                    - le Millénium : cette période où Christ régnera durera jusqu'au grand trône blanc et laissera place à l'éternité. Alors il en sera fini avec le temps ! Tous les ennemis auront été assujettis à Christ ; comme Fils de l'homme, Il remettra le gouvernement à Dieu le Père. Dieu sera tout et en tous (1 Cor. 15 : 28), pendant l'éternité.
 
 
 
            Nous contemplons les merveilleuses voies de Dieu, depuis Adam, à travers toute l'histoire du monde, dans les différentes dispensations. Celle de l'innocence, de la conscience, du gouvernement, de la famille de la foi, de la loi, de la grâce, du jugement, de justice et de la paix enfin, sous le règne de Christ.
 
            Dieu a agi ainsi délibérément, pour que l'homme soit placé dans les circonstances les plus favorables possibles ; mais la preuve a été faite qu'il se montrait toujours rebelle. Alors la grâce de Dieu a brillé, cette immense et merveilleuse grâce de Dieu, totalement imméritée.
            « Dieu a parlé autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières et à la fin de ces jours-là, il nous a parlé dans le Fils », déclare le premier verset de l'épître aux Hébreux. Un court verset, mais qui donne un aperçu des dispensations successives, avec le couronnement de sa grâce et de son amour : « il nous a parlé dans le Fils ».
 
 
                        4-2 : La présentation de l'évangile
 
            La présentation de l'évangile sera-t-elle la même à travers les âges ? Nous ne le pensons pas.
 
            Remarquons déjà que nous avons différents aspects de l'évangile présentés dans le Nouveau Testament.
                        - Il est question de l'évangile de la grâce, de l'évangile de la gloire du Dieu bienheureux, de l'évangile du Christ. Tout ceci magnifie la grâce de Dieu envers le pécheur.
                        - Mais il y a aussi l'évangile du royaume. Or, nous vivons dans un temps où cet évangile-là n'est pas annoncé. Jean le baptiseur, puis le Seigneur et ses disciples l'ont déjà répandu jusqu'à l'heure de la croix. Depuis lors, sa prédication est interrompue. Sa proclamation reprendra après que l'Eglise aura été enlevée de la terre, par le résidu fidèle, qui le prêchera au milieu des nations. Il sera alors appelé l'évangile éternel. L'homme devra reconnaître dans le Dieu tout-puissant, le Créateur et le Juge, et lui donner gloire, tout comme c'était la pensée divine au début de la création. Le Roi va régner, ce qu'annonce l'évangile du royaume.
 
 
                        4-3 : Différents offices du Seigneur
 
            Il convient de contempler le Seigneur dans ses différents offices, le voir dans ses activités comme Sacrificateur, Prophète ou Roi.
                        - Il est prophète, un rôle, un service qu'il accomplit depuis la chute en Eden jusqu'à la croix. Cette période est typifiée, si l'on peut dire, par un autel et des sacrifices.
                        - Depuis la croix, il remplit son activité sacerdotale, et comme Souverain Sacrificateur, pendant la période actuelle, nous avons communion avec lui à sa table.
                        - Il sera aussi Roi, il viendra pour régner pendant le Millénium, période qui est typifiée par un trône. Toutefois, il ne convient pas à ceux qui font partie de l'Eglise, de parler de lui comme de leur Roi. Il est la tête glorifiée de l'Eglise, et nous sommes les membres de son corps.
 
            Nous avons donc un autel, une table et un trône et chacun peut être lié à un des offices du Seigneur, tout au long du plan rédempteur divin.
 
 
 
                        4-4 : Les différents « temps » dans le livre des Actes
 
                                   - le "temps de l'ignorance" c'est-à-dire de celui où Dieu n'avait pas encore donné de preuve écrite, par le moyen de sa Parole.
                                   - le "temps des Gentils", mentionné aussi dans l'évangile de Luc. C'est ce temps où les nations sont au pouvoir, et où les Juifs sont rejetés. Nous vivons actuellement dans cette période qui prendra fin ; ce sera alors ce qui est appelé « les temps de rafraîchissement » (Act. 3 : 19), encore à venir, mais qui ont eu un accomplissement partiel. L'apôtre Pierre se référait à Joël 2, mais l'accomplissement définitif aura lieu plus tard, pour Israël.
                                   - le "temps de la restitution", ce sera un fruit de la rédemption divine.
                                   - "l'accomplissement des temps ou du temps", distinctions qui aident à exposer justement la Parole. Quand "l'accomplissement des temps" est venu, Dieu a envoyé son Fils unique bien-aimé dans le monde pour la rédemption.
 
 
 
 
5 - Les temps actuels
 
 
                        5-1 : L'Eglise
 
            En Actes 15 : 4, nous voyons comment Dieu a visité les nations pour en tirer un peuple pour son nom. C'est la signification du mot Eglise : "appelée hors de" (hors de ce monde). Par son Esprit, Dieu a appelé hors de ce monde un peuple pour lui. Si nous sommes des enfants de Dieu, nous en faisons partie. Les Gentils étaient considérés comme des proscrits, des chiens. « Mais maintenant, dans le Christ Jésus… vous avez été approchés par le sang du Christ. Car c'est lui qui… a détruit le mur mitoyen de clôture » (Eph. 2 : 14) ; « il n'y a ni Juif, ni Grec » (Gal. 3 : 28). Ils forment un seul corps. Les uns et les autres sont appelés, pendant le temps de la grâce, à former cette Eglise qui, un jour, sera appelée à régner avec Jésus Christ sur les Juifs et sur les nations.
 
 
                        5-2 : Trois figures pour présenter l'Eglise
 
                        L'Assemblée est appelée l'épouse de Christ (Eph. 5 : 22-32). C'est ainsi qu'elle est présentée comme l'objet des pus tendres affections du Seigneur.
                        Elle est aussi le Corps de Christ (Eph. 1 : 23) ; nous voyons ses membres qui fonctionnent, qui sont liés l'un à l'autre et qui s'aiment mutuellement, travaillent ensemble, ont une même pensée, un même esprit, et se pardonnent l'un l'autre. Ils s'édifient aussi l'un l'autre, ont reçu des dons qui peuvent être utilisés sous la conduite du Saint Esprit pour le Seigneur.
                         Elle est encore la maison de Dieu (Eph. 2 : 19-22) ; nos pensées se portent sur le fondement Jésus Christ, l'architecte, avec son plan, les matériaux de construction, ces pierres vivantes que sont les croyants, liés par l'amour versé dans nos coeurs par Dieu lui-même.
 
 
                        5-3 : Israël et l'Eglise
 
            Nous ne pouvons pas dire que l'Eglise remplace ou supplante Israël. Les distinctions entre Israël et l'Eglise sont nombreuses. Nous n'en citons que quelques-unes :
 
                        - Les promesses de Dieu, son alliance à l'égard de son peuple Israël s'accompliront, mais son appel est terrestre. Il descend d'Abraham selon la chair ; ceux qui font partie de l'Eglise en sont la descendance spirituelle, ils sont issus de plusieurs nations.
                        - Du temps d'Israël, il n'y avait pas d'activité missionnaire. Nous, nous avons reçu l'ordre d'annoncer l'évangile, de faire disciples toutes les nations.
                        - Pour Israël, Christ est le Messie, Emmanuel, le Roi qui va régner. Pour l'Eglise, il est le Sauveur, le Seigneur, l'Epoux. Apprécions ces titres de gloire, faisons mention d'eux dans nos prières, dans notre adoration, chantons ses merveilles !
                        - Israël était sous la loi et tout ce qu'il pouvait faire, c'était montrer son incapacité. Nous sommes sous la grâce et l'Eglise est l'habitation du Saint Esprit, qui est la puissance de la vie reçue de Christ.
                        - Notre attente, c'est sa venue pour nous chercher. Il se présentera l'Eglise "sans tache, ni ride, ni rien de semblable" (Eph. 5 : 27). Pour Israël, Il viendra en puissance et en gloire, mais pour le jugement.
 
 
 
 
           
            Que Dieu veuille nous enseigner par la parole qui sort de sa bouche ; n'est-elle pas la « vivante et permanente Parole de Dieu » qui fait ce qui est son plaisir ? (Es. 48 : 17 ; 55 :10-11 ; 1 Pier. 1 : 23).
            Acceptons, « non la parole des hommes, mais (ainsi qu'elle l'est véritablement) la Parole de Dieu » ; elle «  opère en vous qui croyez », dit l'apôtre Paul aux Thessaloniciens (1 Thes. 2 : 13).
            Désirons croître dans la connaissance des pensées de Dieu et avancer « vers l'état d'hommes faits » (Héb. 6 : 1).