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LE DEUXIEME LIVRE DE SAMUEL (19-20)


CHAPITRE 19
            Le retour du roi à Jérusalem
            Conflit entre frères
CHAPITRE 20
 

LA CHUTE DE DAVID ET SES CONSEQUENCES (ch. 11-20) - fin

Un royaume affaibli (ch. 19-20)

                        CHAPITRE 19

                                    Le retour du roi à Jérusalem

                                                Le deuil du roi David (v. 1-4)

            David veut être seul pour donner libre cours à sa tristesse. Il avait déjà montré son humiliation en gravissant la montagne des Oliviers, pieds nus et la tête couverte. Maintenant, il faut que son cœur et son esprit soient brisés. Mais ses sentiments de père l’emportent peut-être sur ses devoirs de roi. Par dévouement pour lui seul, son peuple avait résisté vaillamment aux conspirateurs. Les combattants pouvaient donc attendre légitimement un témoignage de reconnaissance de leur roi. Au contraire, leur victoire est changée en deuil, et le peuple est rendu honteux à cause de celle-ci. L’affection profonde que David portait à Absalom devait donc faire place à un amour vrai pour l’Eternel seul et à un dévouement désintéressé pour son peuple. Pour cela, le vase de David, cœur et esprit, devait être brisé. Il faut que tout ce qui est de nous soit mis de côté pour que nous puissions jouir de l’amour du Seigneur, et magnifier sa grâce envers les autres.
            « L’Eternel est près de ceux qui ont le coeur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit abattu » (Ps. 34 : 18). « Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé. O Dieu ! tu ne mépriseras pas un cœur brisé et humilié » (Ps. 51 : 17).

                                                L’intervention de Joab (v. 5-8)

            Joab, meurtrier d’Absalom, ne pouvait apporter aucune consolation à David. Par contre, il se permet de le reprendre durement et l’accuse avec violence d’une ingratitude coupable à l’égard du peuple. Il profère même des menaces : « Si tu ne sors, pas un homme ne demeurera cette nuit avec toi » (v. 7). Pour Joab, le peuple ne devait pas être frustré du fruit de son combat, quelle que soit la tristesse du roi. David accepte les paroles de Joab, et en tient compte. Chose plus remarquable encore, il ne lui reproche pas le meurtre d’Absalom, car il reconnaissait la main de Dieu qui l’avait frappé. Même plus tard, lorsque David confiera le sort de Joab à Salomon, il ne sera pas question d’Absalom, mais uniquement de sa violence meurtrière envers Abner et Amasa (1 Rois 2 : 5).
            La discipline divine avait porté ses fruits, et David peut reprendre sa place de roi. Dès qu’il s’assied dans la porte (là où se rendait le jugement) tout le peuple se rassemble autour de lui, dans un bel élan spontané. David est à nouveau le centre du troupeau, le vrai berger d’Israël.

                                                Le retour des dix tribus (v. 9-10)

            Les premières tribus qui se ressaisissent sont celles qui avaient suivi Absalom. A cet égard, on peut comparer avec profit les deux expressions : « Tout Israël s’enfuit, chacun à sa tente » (18 : 17), et : « Et Israël s’était enfui, chacun à sa tente » (19 : 8).
            Il convient de reconnaître sa faute avant de retrouver la paix. Les tribus d’Israël rappellent qu’elles avaient commis l’erreur d’oindre Absalom comme roi sur elles. Pourtant, c’était David, et non Absalom qui les avait délivrées de leurs ennemis.
            Tout leur désir est maintenant de voir le roi David à Jérusalem, sur son trône. Elles avaient combattu contre lui, mais comprennent que sans lui, il n’y aurait ni paix, ni joie, ni stabilité gouvernementale, ni victoire sur les ennemis, ni gloire devant les nations. Elles sont les premières à désirer « ramener le roi ».

                                                Le retour de Juda (v. 11-15)

            Il faut que David s’adresse, par le moyen des sacrificateurs, aux anciens de Juda, pour que sa propre tribu sorte de sa passivité, et désire aussi ramener son roi. Sans reproche, David leur rappelle les liens qui les unissaient : « Vous êtes mes frères, vous êtes mon os et ma chair ». Le cœur de tous les hommes de Juda est touché par les paroles de grâce du roi, qui reçoit alors cet appel : « Reviens ».
            Mais David va plus loin. Amasa, le chef des armées rebelles, ne méritait-il pas une sanction exemplaire, lui, le propre neveu du roi ? David lui fait dire : « N’es-tu pas mon os et ma chair ? » (v. 13). Il est non seulement l’objet d’une grâce incompréhensible, mais le roi propose de le nommer chef de l’armée à la place de Joab.

                                                Shimhi et le roi David (v. 16-23)

            Deux hommes, Shimhi et Tsiba, descendent avec les hommes de Juda et Benjamin à la rencontre du roi David. Ils poussent même le dévouement jusqu’à passer le Jourdain sur la rive gauche pour atteindre le roi avant que celui-ci ne passe lui-même le fleuve. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne pouvaient avoir la conscience tranquille. Coupables, l’un de violence et l’autre de mensonge, ils étaient passibles d’une juste condamnation.
            Shimhi avait été un instrument dans la main de Dieu pour rappeler à David son péché (16 : 7-8, 11), mais sa violence et sa méchanceté étaient inexcusables. Devant le roi, il reconnaît maintenant sa faute. Sa confession, sans amoindrir sa culpabilité, paraît sincère. Dans quelle mesure était-elle dictée par une vraie contrition ou par la peur de la vengeance ? Ne subsistait-il pas en lui de l’orgueil, lorsqu’il se vante d’être le premier de la maison de Joseph à venir au devant du roi ? Etranger à la grâce, Abishaï, toujours égal à lui-même dans sa dureté (16 : 9), propose d’exercer un châtiment immédiat sur Shimhi (v. 21). Mais les hommes de violence et de vengeance étaient pour David pire que des étrangers, ils étaient des adversaires. « Aujourd’hui » (v. 22) était un jour de grâce et de pardon, et non de jugement. Il en est de même pour le temps dans lequel nous vivons : « C’est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6 : 2) et : « Aujourd’hui le salut est venu... » (Luc 19 : 9). David pardonne à Shimhi et lui épargne la vie sous le sceau du serment. Que penser maintenant de la conduite de David ? Dans un sens, il est une illustration de la grâce invariable de Dieu. La douceur qu’il montre lorsque, dans son abaissement, il endurait les injures et les pierres de Shimhi, ne change pas lorsqu’il retrouve son trône. Par ailleurs, David nous montre que ceux qui sont les objets de miséricorde et de pardon, doivent à leur tour user de grâce et pardonner de tout leur cœur (voir Matt. 18 : 23-35). La question subsiste de savoir si la miséricorde de David envers Shimhi n’avait pas négligé la justice qui devait caractériser le trône. David, plus tard, semble le réaliser lorsqu’il donne des ordres à son fils Salomon (1 Rois 2 : 8-9). Shimhi devait être jugé, et il l’a été pour sa désobéissance.

                                                La rencontre avec Mephibosheth (v. 24-30)

             Bien des années s’étaient écoulées depuis le jour où David avait fait asseoir Mephibosheth à sa table. Contraint de rester à Jérusalem à cause de son infirmité, et trahi par son serviteur Tsiba, Mephibosheth ne s’était pas joint à Absalom et aux conspirateurs. Il montre au contraire tous les signes d’un deuil authentique : il ne soigne pas sa barbe, et ne lave pas ses vêtements. Il attendait avec confiance le retour du roi à Jérusalem.
             David lui adresse un reproche : « Pourquoi n’es-tu pas allé avec moi ? » (v. 25) qui contraste tristement avec les paroles de grâce par lesquelles le roi l’avait accueilli la première fois (9 : 6-7). Avec simplicité, Mephibosheth répond au roi. Son intention avait bien été de suivre le roi, mais il avait été l’objet de tromperie et de calomnie de la part de son serviteur Tsiba. Sans amertume ni esprit de justification, il reconnaît les caractères moraux de David et sa souveraineté et s’en remet à sa sagesse. De toute façon, il n’oubliait pas qu’il était un pur objet de miséricorde et qu’il n’avait aucun droit. Tous les droits étaient à David, même celui de lui ôter la vie : « Fais donc ce qui est bon à tes yeux » (v. 27).
             Même s’il est mal compris, Mephibosheth se réjouit à cause du retour du roi. Sa loyauté envers lui brille dans ses paroles : « Qu’il prenne même le tout, puisque le roi, mon seigneur, est revenu en paix dans sa maison » (v. 30). Qu’importaient pour lui la maison et les champs ! Ce n’était pas dans ses possessions terrestres que résidait sa joie, mais dans son bienfaiteur, son seigneur et son roi, qui était « revenu en paix dans sa maison ». Ainsi, après avoir montré sa séparation d’avec les ennemis de David, il manifeste sa satisfaction de rester avec lui pour toujours.
            David, accueilli par Juda et tout Jérusalem, ne semble guère à l’aise dans cette scène. Il avait entendu et cru la version de Tsiba qui était manifestement coupable. Pour éviter de revenir sur son jugement hâtif en sa faveur, il use d’un compromis, et se contente d’une demi-mesure qui ne faisait ni coupable ni innocent. Sa déclaration aux deux parties : « partagez les champs » (v. 29) ne respectait pas sa promesse antérieure à Mephibosheth : « Je te rendrai tous les champs de Saül, ton père” (9 : 7). Combien il est difficile, surtout pour ceux qui ont une position en vue, de reconnaître leurs erreurs !
            Mephibosheth, par son effacement, sa soumission à l’autorité et son renoncement aux biens de ce monde, reste un bel exemple pour nous. Sachons l’imiter à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, notre Seigneur (Phil. 3 : 8) !

                                                La rencontre avec Barzillaï (v. 31-39)

            Barzillaï avait déjà apporté à David et au peuple qui le suivait, des biens et de la nourriture (17 : 27-29). Puis, il avait mis sa grande fortune à la disposition de David pendant son séjour à Mahanaïm (v. 32). Moralement, Barzillaï nous donne ici une leçon importante. Contrairement au jeune homme riche de l’évangile (Matt. 19 : 16-22), son cœur n’était pas attaché aux biens temporels ; il les mettait à la disposition de son maître.
            David, profondément touché par tant de sollicitude, lui offre une récompense à la mesure de sa générosité : « Passe avec moi, et je t’entretiendrai auprès de moi à Jérusalem » (v. 33). Sans doute, le roi désirait-il garder auprès de lui ce sage vieillard. Mais Barzillaï décline l’offre de David, et avance pour cela sept motifs.
            Nous ne devons porter aucun jugement sur la décision de ce noble vieillard ; cependant nous pouvons méditer avec profit les raisons de cette décision, pour que nos cœurs s’attachent toujours plus à Christ !
                  – 1. Il était trop vieux. Caleb, qui avait cinq ans de plus (Jos. 14 : 10-11) ne considérait pas son âge comme un handicap ; son énergie était inchangée.
                  – 2. Il ne pouvait plus distinguer le bon du mauvais. C’est pourtant l’expérience qui donne le discernement entre le bien et le mal (Héb. 5 : 13-14).
                  – 3. Il n’appréciait plus le goût de la nourriture. La table du roi ne semble pas l’intéresser. Quelle différence avec Mephibosheth !
                  – 4. Il était devenu dur d’oreille, et la mélodie ne le charmait plus. Sommes-nous devenus insensibles à la louange, même quand celle-ci est entonnée par le Seigneur au milieu de l’Assemblée ?
                  – 5. Il ne voulait pas être à la charge de David. Mais cela aurait été une joie pour le roi de prendre soin de lui.
                  – 6. Barzillaï avait devant lui peu de jours à vivre. Mais si notre avenir terrestre paraît bien court, qu’en est-il, au contraire, de notre destinée céleste ? « Mon habitation sera dans la maison de l’Eternel pour de longs jours », s’écrie la brebis fidèle (Ps. 23 : 6).
                  – 7. Enfin, il désirait mourir auprès de sa famille. Peut-être n’avait-il pas pu s’en détacher par amour pour David ? Il parle de sa ville, de son père, et de sa mère. Le langage d’Itthaï avait été différent : être avec le roi son Seigneur soit pour la mort, soit pour la vie (15 : 21).

            S’il n’accepte pas l’offre de David, il pense à son fils Kimham pour prendre sa place. Celui-ci profite immédiatement de la compagnie du roi, avant même d’arriver à Jérusalem. Les descendants de Barzillaï seront plus tard à la table du roi Salomon (1 Rois 2 : 7). Barzillaï, lui, retourne dans son pays après avoir reçu la preuve de l’attachement de David qui l'embrasse et le bénit.

                                                David repasse le Jourdain et s’arrête à Guilgal (v. 40)

            David doit repasser le Jourdain pour entrer dans la terre d’Israël. Il traverse à nouveau le fleuve de la mort, puis passe à Guilgal, le lieu où l’opprobre de l’Egypte avait été roulé de dessus le peuple (Jos. 5 : 9). Ce n’est qu’ensuite qu’il peut revenir à Jérusalem.
            N’est-ce pas le chemin moral que doit suivre tout enfant de Dieu après une chute, pour connaître un plein rétablissement ? Il faut retrouver toute la valeur de la mort de Christ, et connaître « le dépouillement du corps de la chair, par la circoncision du Christ » (Col. 2 : 11). Alors la communion avec le Seigneur est rétablie, et le croyant peut entrer à nouveau par la foi dans les lieux célestes pour y séjourner.
 

                                    Conflit entre frères

                                                Une mauvaise querelle (19 : 41-43)

            Le retour de David à Jérusalem aurait dû se passer dans la joie de la paix retrouvée, après le dénouement de la grave conspiration d’Absalom. Hélas, de nouvelles difficultés et de nouvelles douleurs vont surgir jusqu’à la fin du règne. L’unité même du royaume sera menacée. Ce n’était pas là le plan de Dieu, dont le propos demeurait, mais les conséquences durables de la grave défaillance morale de David.
            D’une part, les dix tribus d’Israël, coupables de trahison en se joignant à Absalom, étaient revenues les premières vers le roi David ; mais leur retour était plus en paroles, que de cœur et en action. D’autre part Juda, quoique resté fidèle au roi, avait été très lent avant de se ressaisir et de lui manifester sa fidélité.
            Une première question posée au roi par les hommes d’Israël au sujet de Juda révèle l’état de leurs cœurs ; leur ton agressif cache mal leur jalousie (v. 41).
            En présence du roi David qui garde le silence, les hommes de Juda eux-mêmes se permettent de répondre, et d’une façon peu apaisante. Ils se prévalent de leurs liens familiaux plus étroits avec David, et rappellent leur conduite désintéressée envers le roi.
            Israël répond, estimant avoir dix parts en David et le privilège d’avoir été le premier à ramener le roi.
            La jalousie et le désir de domination des deux parties s’affrontent pour alimenter la querelle. Finalement, les dures paroles de Juda prévalent, mais rien n’est réglé. Pourtant, une parole calme et affectueuse aurait facilement arrêté cette dispute : « Une réponse douce détourne la fureur » (Prov. 15 : 1). Au contraire, l’événement heureux du retour du roi est changé en tristesse, en grande partie à cause de l’attitude orgueilleuse de Juda. Dans une situation comparable, Gédéon avait su calmer autrefois la contestation des hommes d’Ephraïm (Jug. 8 : 1-3). David, malheureusement, reste silencieux, bien que cette dispute se passe devant lui.
            Une jalousie, une ambition personnelle, un amour-propre blessé, suffisent souvent à faire éclater les disputes entre frères, et à produire des racines d’amertume qui bourgeonneront plus tard en fruits amers. La suite de l’histoire du peuple d’Israël le prouve (ch. 20). Que nos paroles soient plutôt empreintes de la douceur de Christ !

 

                        CHAPITRE 20

                                                Une nouvelle révolte (v. 1-7)

            Les conditions sont propices pour produire une division parmi le peuple. Satan suscite un homme de mal, Shéba (encore un Benjaminite) pour prêcher la révolte contre David.
            D’un côté, il y avait Israël offensé, et « un frère offensé est plus difficile à gagner qu’une ville forte » (Prov. 18 : 19) ; de l’autre côté, Juda et son orgueil car « ce n’est que de l’orgueil que vient la querelle » (Prov. 13 : 10). Sans être meilleur que ses frères, Juda prend le bon parti de s’attacher à David et de l’accompagner du Jourdain à Jérusalem (symboliquement de la mort à la gloire). Quant à Israël, il répond à l’appel de la trompette de Shéba et abandonne David. Après avoir proclamé avoir dix parts en lui (19 : 43), il déclare maintenant n’en avoir plus aucune (20 : 1). Avaient-ils été vraiment attachés à la personne du roi ? Quelle inconstance dans la nature humaine !
            David retrouve alors sa maison à Jérusalem (v. 3). Il sait qu’il est l’objet d’une grâce surabondante, car le péché de l’homme repentant avait été effacé. Mais le souvenir de sa faute le maintient dans l’humilité. Il purifie sa maison de l’impureté dont il avait été responsable à l’origine. C’était à lui d’opérer personnellement et publiquement cette purification. Il est contraint de se séparer de toutes ces femmes qui n’auraient jamais dû pénétrer dans sa maison.
            Cette question personnelle étant réglée, David se retrouve en face de la sédition de Shéba (v. 4-7) ; mais il ne semble pas rechercher la pensée de l’Eternel. Il avait déjà établi son neveu Amasa chef de l’armée, à la place de Joab (19 : 13) ; il le charge maintenant de mobiliser les hommes de Juda. Voulait-il mettre à l’épreuve son dévouement ou ses capacités ?
            Devant la lenteur d’Amasa et l’urgence d’écraser la rébellion, David est contraint de se remettre entre les mains des fils de Tséruïa. Il confie le commandement à Abishaï plutôt qu’à l’arrogant Joab. Mais pratiquement ce dernier prend quand même la direction de l’armée, et ce sont ses propres hommes qui entrent en campagne, avec les Kéréthiens, les Péléthiens et tous les hommes forts. C’était toute l’élite de l’armée.

                                                Le troisième meurtre de Joab (v. 8-13)

            La nomination d’Amasa à la tête de l’armée avait été pour Joab une intolérable insulte. Il avait suivi David en exil, alors qu’Amasa était resté à Jérusalem avec Absalom. Rusé, intrigant et ambitieux, il venait de prendre la tête de l’armée en dépit des nominations d’Amasa puis d’Abishaï. Il lui restait encore à exercer sa vengeance impitoyable envers Amasa, pour reconquérir officiellement tout son pouvoir. Usant d’un stratagème hypocrite et indigne d’un soldat, il assassine Amasa.
            En agissant ainsi, Joab mesurait toute la faiblesse du roi. Comment David pourrait-il sanctionner un meurtre commis par Joab, alors qu’il était lui-même un meurtrier avec la complicité de celui-ci ?

                                                La sagesse d’une femme (v. 14-22)

            Shéba se réfugie dans la ville d’Abel, réputée pour sa science et son autorité morale. Il était de coutume de la consulter pour mettre un terme à toute discussion (v. 18).
            Interpellé par une femme sage et sincère de la ville, Joab déclare clairement que le conflit était entre Shéba et David (v. 20-21). La femme, dont le nom n’est pas donné, comprend que seul le coupable, Shéba, devait être jugé, pour que la paix soit rétablie. Elle persuade tout le peuple de la ville de retrancher celui qui avait levé sa main contre le roi, et la paix en Israël est enfin rétablie. Mais combien le royaume de David ressortait affaibli de tous ces conflits ! Pour que la paix règne entre les frères, rappelons que nous devons nous séparer de tous ceux qui propagent des doctrines perverses, et qui s’attaquent à la personne de Christ.

                                                L’organisation intérieure du royaume (v. 23-26)

            Cette période de la vie de David se termine par une liste de certains dignitaires. Cet état de l’organisation du royaume ne fait pas double emploi avec le précédent (8 : 15).
            La première liste des dignitaires correspondait à la première et glorieuse partie du règne de David. La deuxième liste porte davantage le reflet de la faiblesse du roi et de son royaume à la fin.

            Les deux listes mentionnent sept fonctions, mais les différences dans l’ordre de leur énumération sont significatives :
                  – La première fonction revenait de droit à David lui-même dans la première liste. Il disparaît dans la deuxième, et Joab est en tête. Il garde malheureusement sa position de chef de l’armée, acquise et confirmée par ses trois meurtres.
                  – Josaphat, le rédacteur des chroniques, qui remet en mémoire, est déplacé de la troisième à la quatrième place.
                  – Les sacrificateurs, médiateurs et intercesseurs, passent de la quatrième à la sixième place. Leur fonction ne paraît pas prédominante dans cette fin de règne.

            Enfin, deux nouveaux noms et fonctions sont mentionnés :
                  - Adoram qui a connu une fin tragique (1 Rois 12 : 18) ; sa fonction de lever les impôts n’apparaissait pas dans la première liste.
                  - Ira enfin (à la septième place) était officier, c’est-à-dire conseiller de David en remplacement des fils du roi, déchus ou disparus.

 

D'après « Sondez les Ecritures » (vol. 8)