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Notes d'une étude biblique sur l'Assemblée (4)


LA CENE ET LA COMMUNION A LA TABLE DU SEIGNEUR (suite)
            L'enseignement de 1 Corinthiens 10
            La participation à la table du Seigneur : quatre critères
            L'usage des lettres de recommandation
 

LA CENE ET LA COMMUNION A LA TABLE DU SEIGNEUR (suite)

                        L'enseignement de 1 Corinthiens 10

            En Luc 22 et 1 Corinthiens 11, nous avons l'institution de la Cène. Il a été recommandé aux disciples de la célébrer toutes les fois en mémoire du Seigneur. Lorsque nous sommes réunis le dimanche matin, c’est pour nous souvenir du Seigneur, de ses souffrances et de sa mort. Ce repas en mémoire du Seigneur, de ses souffrances et de sa mort, est lié évidemment à l’adoration. En même temps, c’est aussi une expression de la communion. Nous communions ensemble.
            C’est cet aspect que nous trouvons ici en 1 Corinthiens 10. « C’est pourquoi, mes bien-aimés, fuyez l’idolâtrie. Je parle comme à des personnes intelligentes : jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas la communion du corps du Christ ? Car nous, qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps ; en effet, nous participons tous à un seul et même pain. Considérez l’Israël selon la chair : ceux qui mangent les sacrifices n’ont-ils pas communion avec l’autel ? Que dis-je donc ? - que ce qui est sacrifié à une idole soit quelque chose ? ou qu’une idole soit quelque chose ? - Non, mais ce que les nations sacrifient, elles le sacrifient à des démons et non pas à Dieu ; or je ne veux pas que vous ayez communion avec les démons. Vous ne pouvez pas boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur et à la table des démons. Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (v. 14-22).
            Dans la ville de Corinthe, il y avait deux catégories de personnes, les Grecs, païens idolâtres, et les Juifs qui étaient venus s’installer là. Dans cette ville très immorale, il y avait une colonie importante de Juifs avec des synagogues. Le Seigneur ayant fait parvenir l’évangile dans cette ville, une troisième compagnie naît : l’assemblée de Dieu à Corinthe. L’assemblée de Dieu qui existait déjà, était maintenant représentée à Corinthe par les croyants qui s'y trouvaient. Il y avait dès lors trois catégories de personnes. Les païens grecs offraient des sacrifices à leurs idoles, tandis que les croyants grecs convertis disaient : Les idoles ne sont rien puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu !
            La statue même d’une idole n’est rien. Mais nous apprenons ici que derrière cette statue se cachent des principes, voire des pouvoirs démoniaques. Maintenant, l’apôtre veut nous faire comprendre que nous ne pouvons pas participer à deux choses contradictoires. Il existe des tables des démons encore de nos jours en Afrique. Il y en a aussi en France, comme l’église dite satanique – qui n’est évidemment pas une église – où un culte est offert directement aux démons, et à Satan. Une table autre que la table du Seigneur n’est pas forcément une table de démons, mais si certains décident de dévier des principes de la table du Seigneur, elle devient leur « propre table », et non celle du Seigneur.
            « Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Le Seigneur habite dans un lieu « spirituel » de communion où Il établit des règles. Il est notre Seigneur. On peut le provoquer à la jalousie en disant : Ces règles sont un peu démodées, nous allons les adapter à notre temps. Par exemple, lorsqu'il est dit : « Que les femmes se taisent dans les assemblées » (1 Cor. 14 : 34), certains pensent que Paul disait cela parce qu’à Corinthe les femmes étaient trop bavardes, mais que ça ne s’applique pas à nous aujourd’hui. Ce verset a affaire avec l’ordre dans la création qui a des conséquences dans la vie d’assemblée, comme dans la vie du foyer. En outre l’épître à Corinthe a été écrite à « l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le Christ Jésus, saints par appel, avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ » (1 : 2). Pouvons-nous dire que l'enseignement de cette épître ne nous concerne pas ? Le chapitre 13 (le langage de l’amour), le chapitre 12 et le chapitre 14 sur les dons, nous concerneraient-ils seuls ? Le chapitre 5 sur le mal moral, ne nous concernerait-il pas ? Si nous choisissons ce qui nous plaît ou ne nous plaît pas, nous sommes sur un très mauvais chemin qui n’est pas celui de l’obéissance au Seigneur qui a établi ses règles à Sa table. Nous Le provoquons tout simplement à la jalousie. Je ne peux pas être à la table du Seigneur aujourd’hui et aller demain à une table établie par les hommes, même s’il y a là des enfants de Dieu.
            Nous ne pouvons pas établir la liste des localités sur toute la terre où il y a la table du Seigneur pour la simple raison que c’est le Seigneur seul qui les connaît toutes. Il se peut qu’il y ait deux ou trois croyants dans telle ou telle ville qui sont sortis de milieux chrétiens où il y avait des choses qui n'allaient pas, pour se réunir simplement selon la Parole de Dieu. S’ils le font, la table du Seigneur est là. Or peut-être nous ne le saurons jamais. Mais dès qu’on le sait on est dans l’obligation de se reconnaître mutuellement et de marcher ensemble. Il serait orgueilleux de dire : nous avons la table du Seigneur ; ou pire encore : nous seuls avons cette table. Mais il n’est pas orgueilleux de dire : je suis convaincu que là où je suis, par pure grâce, je suis à la table du Seigneur.
            1 Cor. 10 nous dit : « Je parle comme à des personnes intelligentes, jugez vous-mêmes de ce que je dis » (v. 15). Que veut dire « des personnes intelligentes » ? Ce ne sont pas des personnes d’un certain niveau intellectuel, mais des personnes qui comprennent ce que l’on fait lorsqu’on est à la table du Seigneur et qu’on se souvient du Seigneur et de sa mort. Cela exclut la participation des enfants, ce qui pratiqué dans beaucoup de milieux dits évangéliques. Un enfant de huit ans disant : J’aime le Seigneur, peut-il participer à la Cène ? Il faut plus que le fait de dire : J’aime le Seigneur, il faut discerner de quoi il s’agit, même si ce n’est qu’imparfaitement. Il n’est pas exigé un niveau de connaissance doctrinale, mais il faut quand même comprendre qu’à la table du Seigneur il y a des joies et des bénédictions partagées, et qu'il y a aussi des responsabilités partagées, à savoir de maintenir ensemble les droits du Seigneur.
            La Bible parle de la table du Seigneur et non pas de la table de l’assemblée à Corinthe. L’assemblée à Corinthe n’avait rien à décider, mais juste à recevoir les bénédictions du Seigneur et à prendre ses responsabilités. Certains disent : vous êtes bien orgueilleux ; vous n’êtes que deux ou trois ; pour qui vous prenez-vous ? Ici, il y a une église de deux cents personnes, là-bas, une de cinq cents personnes ! Qu’est-ce que vous imaginez être avec votre petite « poignée » ?
            Imaginons un foyer où il y a huit fils. Le père, un paysan, a toujours enseigné ses fils, qu’il aime tous pareillement, à avoir confiance en lui, à montrer au dehors qu’ils sont une famille unie, et à ne pas jeter d’opprobre sur son nom. Un jour, il demande aux six premiers fils, qui sont adolescents et adultes, et ont de l’énergie : Demain matin, venez m’aider aux champs et faites tels et tels travaux champêtres, de telle façon, à la main. - Mais ce soir-là, il y a une discussion entre les fils qui pensent que leur père est vieux et qu'il ne comprend pas les réalités actuelles. Le premier, l'aîné, dit : Les choses ont changé ! Il faut bien s’adapter, je propose de faire le travail plutôt demain soir : ce sera plus facile. - Le deuxième dit : Non, plutôt après-demain ; demain je n’ai pas le temps. - Le troisième dit : Non, faisons-le demain matin, mais ne le faisons pas à la main, c’est mieux si nous utilisons une machine pour cela. - Le quatrième dit : Faisons autrement, soyons créatifs. - Le cinquième dit : Je me range du côté de l’aîné. - Le sixième a lui aussi son parti pris. - Vient alors le septième, le petit Jean, il dit : Notre papa a dit qu’on le fasse demain matin dans tel champ, de telle façon ; je veux simplement lui obéir. - Alors l’aîné s'écrie : Eh petit, tu es bien orgueilleux ! Tu ne vois pas que nous sommes six à avoir décidé autrement ! - Et les autres lui disent : Tu es bien hautain ! Pour qui te prends-tu ?  - Enfin, le septième dit : Moi aussi je me lèverai tôt pour travailler avec Jean. - Ainsi, les deux derniers sont censés être rebelles et orgueilleux. C’est ce que pensent les six frères, mais ce n’est pas ce que pense leur père.
            Et maintenant, la grande question est : Dans l’assemblée, nous sommes là pour plaire à qui ? A nos six frères ? Nous sommes là devant notre Sauveur et notre Seigneur qui nous a rachetés à grand prix, non pas seulement pour que nous n'allions pas en enfer, mais pour que nous soyons à Lui dès le moment de notre conversion. Est-ce orgueilleux de Lui obéir simplement ? Dans le chapitre 21 de Jean, Pierre demande ce qu’il adviendra à Jean. Le Seigneur lui dit : Que t’importe, en quoi cela te regarde-t-il ? Je l’ai racheté, je prendrai soin de lui. « Toi, suis-moi » (v. 23). Ce n’est pas être orgueilleux d’obéir simplement à la Parole de Dieu, cela dépend bien sûr de l’état du cœur. Est-ce que j’obéis par amour pour mon Seigneur ? Soyons de toute façon conscients que nous ne pouvons jamais désobéir au Seigneur et à sa Parole par amour pour Lui. Je peux penser que j’aime beaucoup mon Seigneur, mais si je suis en opposition à la Parole de Dieu, ce n’est pas l’amour !
            Demandons-nous : là où je suis, est-ce que les principes appliqués font que le Seigneur peut être là ? - La faiblesse peut s’y trouver, mais si, par principe, on a déjà « mis de côté » la Parole de Dieu, une chose est sûre et certaine : puisqu’on ne tient pas compte de Lui, le Seigneur n’est pas au milieu, même s’Il peut bénir. Si nous nous plaisons beaucoup entre nous, mais que Lui est de l’autre côté de la porte, la table du Seigneur n’est pas là. La table du Seigneur est là où ses règles sont respectées. Si nous nous réunissons dans la soumission à ce qu’indique la Parole, la plupart des croyants ne voudront pas se joindre à nous. Même si c'est en toute faiblesse, ayons le désir que le Père reçoive son Pain (Nom. 28 : 2), en lui présentant quelque chose de son Fils bien-aimé et désirons que le Fils soit glorifié.
            « Je parle comme à des personnes intelligentes » dit l’apôtre Paul. Tous les croyants ne sont pas intelligents dans ces vérités, ne les ayant peut-être jamais comprises, mais beaucoup ont très bien compris d’autres vérités pour lesquelles ils sont un exemple pour nous. Si nous avons appris ces choses dans la Parole, nous avons à les mettre en pratique pour la gloire de Celui qui seul a le droit d’être au centre de notre vie personnelle, et d’assemblée. S’Il n’est pas le centre, mais que ce soit le moi, nous pouvons être sûrs que sa table n’est pas là puisqu’Il n’est pas respecté.
            Puisse-t-Il recevoir de notre cœur toute la gloire qui Lui est due !


                        La participation à la table du Seigneur : quatre critères

            Le premier critère, c’est la nouvelle naissance. On ne peut pas se souvenir de la mort du Seigneur à sa Table, si on ne le connaît pas comme Sauveur et Seigneur, si l’on est encore mort dans ses péchés. Nous pouvons dire que, par principe, de par leur position en Christ, tous les croyants ont leur place à la Table du Seigneur, qu’ils l’occupent ou non, quel qu’en soit le motif.
            Le deuxième critère est la pureté ou la sainteté en ce qui concerne les convictions doctrinales. Qu’est-ce que cela veut dire ? Galates 5 nous montre que le mélange de la loi et de la grâce est un levain qui gâte tout ; le levain est une image du mal. La deuxième épître de Jean nous montre qu’il est impossible d’avoir communion avec quelqu’un qui ne demeure pas dans la doctrine du Christ, c’est-à-dire la doctrine concernant la Personne et l’œuvre de Christ et d’autres fondements de la foi chrétienne. Cela ne se limite évidemment pas aux réunions d’assemblée, c’est dans tous les domaines. Dans cette épître, Jean nous dit que celui qui le reçoit une telle personne chez lui ou qui le salue, participe à ses mauvaises œuvres ; cela concerne donc particulièrement le « cadre familial ». Nous pensons entre autres aux Témoins de Jéhovah qui sapent les fondements de la foi chrétienne et avec lesquels il n’y a aucune communion possible ! Mais les mauvaises doctrines peuvent entrer chez nous par des moyens plus subtils que les Témoins de Jéhovah, elles infestent Internet et les réseaux sociaux. Il faut être très prudent à cet égard, ceux qui ne sont pas bien fondés risquent fort de tomber dans les pièges du diable. Pureté et sainteté, en ce qui concerne la vie personnelle, ne veut pas dire qu’il faut être absolument parfait et sans péché. Jean nous dit que « si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous » (1 Jean 1 : 8). Mais si nous avons péché, alors nous devons le confesser, pour être pardonné et purifié (v. 9). Par contre, si quelqu’un demeure dans son péché, et que cela devienne public, l’assemblée est alors dans l’obligation de s’en occuper. Si après des avertissements cette personne n’abandonne pas son péché et porte le caractère de « méchant », l’assemblée devra l’exclure de la communion.
            Le troisième critère est d’avoir une vie de sanctification pratique, malgré nos faiblesses. On ne peut pas être laxiste dans la marche pratique. Certains milieux chrétiens se contentent de savoir que quelqu’un est croyant pour exprimer la communion avec lui, sans tenir compte de cette sanctification pratique, estimant que chacun prend la Cène sous sa propre responsabilité. Ils refusent ainsi le principe de la responsabilité collective et se permettent d’avoir communion avec quelqu’un qui pourrait avoir le caractère de méchant. Il est évident que tout croyant qui participe à la Cène a l’obligation de veiller sur lui-même pour examiner devant le Seigneur s’il est dans un état approprié. En 1 Corinthiens 11, il est dit : « Que chacun s’éprouve soi-même » (v. 28). Certains en concluent qu’on doit s’examiner soi-même, et si l’on pense être dans un bon état, on participe - sinon on ne participe pas. Ils disent que c’est une affaire personnelle et non celle de l’assemblée. Attention, ce n’est qu’une partie de la vérité car la Cène est un repas collectif ; il y a donc une responsabilité collective. La Cène qui se prend à la table du Seigneur est un repas où il y a communion entre les participants.
            Le quatrième critère est la pureté, la sainteté, dans les relations. 1 Corinthiens 5 nous montre que si un croyant ne juge pas le péché dans sa vie, il est corrompu et corrompt également l’assemblée parce que c’est du levain qui se propage. La Parole nous dit que « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15 : 33), et qu’il n’y a pas de communion entre la lumière et les ténèbres, ou Christ et Bélial (2 Cor. 6 : 14-15), c’est pourquoi le croyant ne doit pas se mettre sous un joug mal assorti (ne doit pas se lier) avec les incrédules. Cela s’applique dans tous les domaines, que ce soit le mariage, un partenariat commercial, le domaine de la foi ou le domaine ecclésiastique, c’est-à-dire des rassemblements. 2 Timothée 2 nous donne un principe très important : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur », et : « Poursuis la justice, la foi, l’amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (v. 19, 22). Attention, il ne faut pas en déduire que seuls ceux avec lesquels nous sommes en communion ont le cœur pur et que partout ailleurs, c’est l’iniquité !
            « Qu’il se retire de l’iniquité » : Prendre de la distance d’avec l’iniquité, veiller à la sainteté dans ses relations, est une condition pour avoir communion avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur. Il ne suffit pas de protester contre l’iniquité, il faut la rejeter ou s’en séparer personnellement. C’est simple à comprendre, mais dans la pratique, nos relations familiales ou d’amitié rendent cela souvent difficile. Il s’agit de se dissocier d’avec le mal, car 1 Jean 5 nous dit que toute iniquité est péché ; or le péché a coûté à notre Seigneur de terribles souffrances et la mort sur la croix. On s’en purifie donc par amour pour Lui. L’iniquité, c’est l’injustice, c’est tout ce qui n’est pas droit aux yeux du Seigneur, que ce soit dans la vie personnelle, conjugale, familiale, ou d’assemblée. On peut estimer, individuellement ou collectivement, que telle chose est bonne à nos yeux, mais si elle n’est pas selon la pensée de Dieu, c’est une injustice. Cela concerne des choses tant d’ordre moral que doctrinal. Si ce qui est dit ou fait est selon les pensées de l’homme mais pas selon la pensée de Dieu, cela n’est pas droit ; on ne respecte pas les droits de Dieu.
            Si, par exemple, quelqu’un se convertit dans l’un des grands systèmes de la chrétienté et se rend compte des erreurs qui s’y trouvent, il ne servira à rien qu’il s’acharne à protester car il ne pourra pas changer le « système ». Il devra tôt ou tard, avec larmes peut être, obéir à l’injonction : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur ». Prenons un autre exemple. La Parole dit : « Que les femmes se taisent dans les assemblées » (1 Cor 14 : 34). Certains croyants limitent cela seulement à la prédication ou à l’enseignement, mais pas à la prière. Or la Parole dit qu’elles doivent se taire, sans ajouter des conditions ! Si la Parole dit aux femmes de se taire, et qu’on leur accorde d’ouvrir la bouche, c’est une inconséquence ! Ce n’est pas de la droiture devant Dieu, c’est de l’injustice. Ce verset 34 de 1 Corinthiens 14 a comme cadre biblique les positions différentes de la femme et de l’homme ; elles remontent au premier chapitre de la Genèse. On ne doit pas le sortir de ce cadre. Ces positions sont toutes deux bénies et en les respectant, frères et sœurs seront bénis. Tordre les Ecritures pour contourner ce que ce verset dit clairement et explicitement est donc injuste. Prenons comme autre exemple, celui de la libre direction par le Saint Esprit. Dans beaucoup de milieux chrétiens, et même dans des rassemblements avec lesquels nous étions en communion il y a peu d’années, des frères sont désignés pour organiser les réunions, parce qu’on trouve cela plus simple. C’est une injustice. Un autre exemple : Nous avons vu que la Bible montre clairement que l’assemblée locale est l’expression locale de l’assemblée universelle. Les assemblées locales sont unies ensemble et agissent en vue de l’ensemble. Certains ne veulent accepter une décision d’assemblée que s’ils estiment qu’elle est juste et qu’elle leur convient ! C’est de l’indépendance, c’est le rejet de l’unité, c’est briser l’unité de l’Esprit. Cela conduit à un désordre total. On dira peut-être : N’y a-t-il jamais eu de mauvaises décisions ? Oui, peut-être, mais comme nous sommes unis, si une assemblée prend une décision qui n’est pas selon la Parole, des frères peuvent alors aller aider les frères de cette localité pour les amener à comprendre que leur décision n’est pas selon la Parole. S’ils comprennent leur faute, alors ils reviendront sur leur décision. Mais on ne doit pas prendre comme argument les manquements du passé – et il y en a eu parmi les assemblées – pour justifier d’en venir à de l’indépendance, et à ce que chacun fasse ce qui est bon à ses yeux ! N’accepter des décisions et n’exprimer la communion que si cela convient, est du désordre qui brise l’unité pour laquelle Christ est mort. S’il y a manquement, il faut le confesser mais non pas rejeter les principes divins. Nous sommes exhortés à nous appliquer à garder l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix, et non à la rejeter. Lorsqu’une assemblée rejette ces principes de base pour la vie de l’assemblée, elle marche dans l’iniquité, il faut s’en retirer (2 Tim. 2 : 19). Cela ne peut être fait qu’en menant deuil, après avoir essayé d’aider ses frères et sœurs. Nous ne pouvons pas nous imposer. A un moment donné il faut les laisser et chercher ceux avec qui on pourra invoquer le nom du Seigneur d’un cœur pur. Ils restent, cependant de chers frères et sœurs !
            Les séparations dans l’église ne sont pas d’aujourd’hui ! Elles ont émaillé son histoire. Pour les plus récentes et les plus importantes, il y en a eu vers 1830, malgré le réveil produit par le Seigneur. Vers 1850, on a commencé à dire que s’il y avait du mal doctrinal dans un rassemblement, les autres n’étaient pas concernés, chaque rassemblement se tenait devant Dieu ; cela a conduit aux frères dits « larges ». Vers 1880, 1960, il y en a eu encore pour des raisons de discipline ou de fausse doctrine. Quant à nous, nous sommes affligés de ce que l’on a vécu dans les années 90. Nous en souffrons parce que nous sommes touchés dans nos affections, parce que nous sommes séparés de frères et sœurs qui nous sont chers, de proches, de nos propres familles, de nos parents ou de nos enfants. Mais considérons un instant ce que toutes ces divisions ont été depuis des siècles pour le cœur de Celui qui est mort pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés ! Souffrons-nous de ce que des frères et sœurs en Christ sont dispersés dans la chrétienté ? Cela devrait parler à nos cœurs, ne soyons pas toujours égoïstement occupés de nos sentiments. Si donc je me retire d’un rassemblement de chrétiens, ce n’est pas parce qu’ils ne sont plus mes frères et sœurs en Christ – ils le sont pour l’éternité, mais par amour pour mon Seigneur, je ne peux pas rester attaché à leur façon de mettre en pratique les principes de la Parole. Je ne dois pas les quitter en me querellant avec eux, je les laisse simplement entre les mains du Seigneur. Le Seigneur nous dit : « Que t’importe ? Toi, suis-moi » (Jean 21). Je vais m’occuper de mes brebis, mais toi, suis-moi.
            Ces quatre critères bibliques  - être né de nouveau ; ne pas avoir de fausse doctrine mais garder la doctrine du Christ et ne pas vivre dans le péché personnellement ; ne pas être lié à une iniquité quelconque - s’appliquent à tous, sans exception.


                        L'usage des lettres de recommandation

            La plupart du temps, nous rompons le pain avec les mêmes frères et sœurs de la localité. Parfois, quelqu’un vient avec une lettre de recommandation. C’est une pratique scripturaire. Mais si une personne vient sans lettre de recommandation, ou si elle est recommandée par une communauté qui ne se réunit pas sur les mêmes principes, alors des principes doivent s’appliquer, même si leur mise en pratique n’est pas toujours facile. Tout d’abord, une réception ne se fait en aucun cas par deux ou trois frères, en coulisse, mais par l’assemblée. Deux frères ne peuvent jamais inviter un frère à rompre le pain alors que l’assemblée n’est pas au courant. La moindre des choses est que toute l’assemblée soit tenue au courant et puisse remercier le Seigneur qu’un racheté participe à la table du Seigneur. Tous ceux qui répondent aux critères tirés de la Parole de Dieu que nous venons d’examiner peuvent participer, qu’ils aient une lettre de recommandation ou non. Une lettre de recommandation est utile, mais ce n’est pas un impératif légal. Si quelqu’un venait d’un rassemblement connu, en communion avec nous, sans lettre de recommandation il serait faux de le tenir à l’écart.
            Maintenant, quand l’assemblée reçoit quelqu’un à la fraction du pain, le fait-elle pour un temps déterminé ? Non, soit on est reçu, sans durée déterminée, soit on ne l’est pas. On n’est jamais reçu pour un temps limité, ce que certains appellent la « réception occasionnelle ». Si l’on habite à 200 kilomètres de l’assemblée la plus proche et qu’on ne peut y venir qu’une fois par mois, tout le monde le comprendra, mais ce n’est pas de cela dont il est question. En principe, quand on est reçu, c’est pour toujours, à moins de devoir être exclu pour une raison quelconque. On ne peut donc pas dire : On va recevoir ce frère juste pour un dimanche, même s’il continue à aller dans sa dénomination. Ce n’est pas selon la Parole. Si après un dimanche, un frère reçu doit s’absenter pour une longue période, c’est autre chose. Dès qu’il revient, il peut participer à la table du Seigneur. Il y a certes des situations spéciales qui demandent une grâce particulière.
            Si quelqu’un venait occasionnellement et désirait rompre le pain un ou plusieurs dimanches puis retourner dans sa communauté évangélique, il ne serait pas juste de le recevoir. On ne peut consciemment aller là où bon nous semble. On ne peut se retrancher derrière le fait qu’il est ignorant quant à la table du Seigneur. S’il est ignorant, il faut l’enseigner. N’avons-nous pas l’obligation de prendre soin, d’encourager et d’enseigner les âmes qui ont des besoins ? Mais s’il dit : « Je commence à comprendre les principes du rassemblement, désormais je voudrais les mettre en pratique », ce ne serait pas juste d’attendre qu’il ait acquis un bon niveau doctrinal pour le recevoir. D’ailleurs, quel est le nôtre ? Si quelqu’un est soumis à la Parole de Dieu et répond à ses critères, il peut y avoir liberté. Chaque cas est à traiter soigneusement ; un rassemblement ne peut imposer à d’autres la façon de traiter les cas, chaque rassemblement doit voir devant le Seigneur ce qu’il y a lieu de faire.
            L’admission occasionnelle ou exceptionnelle n’existe pas dans la Parole. Nous comprenons bien que des cas exceptionnels puissent se présenter. Si une assemblée voit devant le Seigneur qu’un frère en Christ venant de l’autre bout du monde, avec lequel ils ont eu un entretien, peut participer quelques dimanches avant qu’il rentre dans son pays, les autres assemblées qui savent que leurs frères ont le désir de respecter les mêmes principes de la Parole, n’ont pas lieu de s’émouvoir et de s’enquérir. Lorsqu’un cas se présente, nous devons juste considérer ce que ces principes impliquent pour ce cas. En tout cas, personne ne peut participer sur sa propre recommandation, il faut quand même avoir le témoignage qu’il est réellement un enfant de Dieu et qu’il vit comme tel. Nous ne pouvons pas ignorer ce qui se passe ailleurs ; si quelqu’un d’une autre dénomination se présentait parmi nous, nous devrions vérifier la raison pour laquelle il l’a quittée. Si c’est pour des raisons charnelles, comme des disputes, ce n’est pas juste de le recevoir avant qu’il ait réglé ce problème. Nous devons être vigilants quant au témoignage que nous avons vis-à-vis des chrétiens autour de nous.
            Mais qui décide que celui qui s’approche répond aux critères ? C’est déjà la personne en question, dans le sens où elle doit s’éprouver elle-même. Mais comme la communion est une question collective, l’assemblée a aussi l’obligation devant le Seigneur de s’assurer que tous les principes sont respectés. La table est la table du Seigneur et non la nôtre, la Cène est le repas du Seigneur et non le nôtre. L’assemblée ne reçoit jamais quelqu’un sur sa propre recommandation : « par la bouche de deux ou de trois témoins toute affaire sera établie » (2 Cor. 13 : 1). En général, deux ou trois frères ayant une autorité morale reconnue et du discernement examineront le cas, toute l’assemblée n’est pas appelée à le faire. Ce n’est pas un tribunal, ce n’est pas une inquisition, il s’agit d’un entretien fraternel entre frères en Christ. Les jeunes qui ont le désir de participer à la Table du Seigneur ne doivent pas craindre de rencontrer leurs aînés.
            Prenons un autre cas. Admettons qu’un frère ait quitté le rassemblement A parce qu’il ne s’entend plus avec ses frères et ne s’estime plus en communion avec eux. S’il se joint au rassemblement B qui est en communion avec le rassemblement A, ce n’est pas juste, car la table du Seigneur est une, A et B sont une même table.
            Nous devons toujours avoir conscience que nous dépendons d’un seul Chef, Jésus Christ qui est le centre. Que le Seigneur nous aide, dans la pratique de chaque jour, à ce qu’Il reste le seul centre, individuellement et collectivement.

 

A suivre