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LA JALOUSIE DANS LA PAROLE DE DIEU


La jalousie de l'homme
La jalousie de Dieu
            Un « Dieu jaloux »
            La jalousie du Seigneur
Jalousie par fidélité à Dieu
            Phinées
            L’apôtre Paul

 

            Dans l’Ecriture, un mot peut avoir des sens bien différents selon le contexte dans lequel il est employé. Ainsi les mots « jaloux » ou « jalousie » ont différentes significations selon que la Parole les applique aux hommes ou à Dieu.

 

La jalousie de l'homme

            La jalousie est un proche synonyme de l’envie, qui est un sentiment obscur, lâche et haineux, causé parfois par la seule vue des biens et du bonheur d’autrui, avec le désir violent d’en posséder la jouissance.
            Aussitôt après la chute du premier homme, Adam, la jalousie s’empare de son fils Caïn. Satisfait de lui-même et de ses œuvres, il présente à Dieu une offrande qui est le fruit de son travail ; or elle vient d’un sol que Dieu a maudit.
            Caïn trouve intolérable d’apprendre que l’Eternel préfère le don d’Abel son frère. La Parole de Dieu met à nu les pensées et les intentions du cœur (Hébreux 4 : 12). Elle pose cette question : « Pour quelles raisons le tua-t-il ? », et elle en donne elle-même la réponse : « Parce que ses œuvres étaient mauvaises et que celles de son frère étaient justes » (1 Jean 3 : 12).
            Les cas de jalousie dans l’Ecriture sont nombreux. Leurs conséquences au milieu des hommes sont dévastatrices, comme le montrent ces exemples :
                  - Saraï (Gen. 16 : 5-6, 21 : 9-10) ;
                  - les Philistins (Gen. 26 : 14) ;
                  - Rachel (Gen. 30 : 1) ;
                  - Léa (Gen : 30 : 15) ;
                  - les fils de Laban (Gen. 31 : 1) ;
                  - les frères de Joseph (Gen. 37 : 4-11, 19-20, Act. 7 : 9) ;
                  - Aaron et Marie (Nom. 12 : 1-12) ;
                  - Coré et son assemblée (Nom 16 : 3, Ps. 106 : 16-18) ;
                  - les hommes d’Ephraïm (Jug. 8 : 1) ;
                  - Saul (1 Sam. 18 : 8-9, 29, 20 : 31) ;
                  - les princes de la cour de Darius (Dan. 6 : 4) ;
                  - certains ouvriers qui travaillaient dans la vigne du Seigneur (Matt. 20 : 12) ;
                  - des sacrificateurs et des pharisiens durant le ministère du Seigneur (Matt. 27 : 18 ; Jean 11 : 47) ;
                  - le fils aîné dans la parabole de Luc 15  (v. 28) ;
                  - les Juifs (Act. 13 : 45).

            La jalousie, chez l’homme peut sans doute se résumer ainsi : Je désire ce que tu as et je te hais parce que je ne le possède pas. - Pourtant l’apôtre écrit de la part du Seigneur : « Dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » (Phil. 2 : 4).
            L’épître de Jacques nous met en garde contre « la jalousie amère » unie à « un esprit de querelle ». Là « où il y a de la jalousie et un esprit de querelle, là il y a du désordre et toute espèce de mauvaises actions » (3 : 14-16). Plus encore, les jalousies - identifiées comme faisant partie des œuvres de la chair (Gal. 5 : 20) - nous séparent de « la sagesse qui descend d’en haut » et nous plonge dans celle qui est appelée par Jacques une sagesse « terrestre, animale, diabolique ».


La jalousie de Dieu

            Nous aimons à dire et répéter que Dieu est amour. Il est aussi lumière. Ces deux caractères sont sa nature. On comprend assez bien certains des attributs divins : Sa puissance, sa majesté, sa justice, sa grâce ! Mais il est plus difficile pour nous de concevoir un Dieu jaloux.
            Il a fallu que le sang précieux de Christ, de son Fils unique et bien-aimé, soit versé à la croix pour que nous puissions être rachetés. Jésus s’est offert sans tache à Dieu, par l’Esprit éternel (Héb. 9 : 14). Il a fait de nous ces adorateurs que le Père avait désirés (Jean 4 : 23).
            Si dans le chapitre 13 de la première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul fait ressortir plusieurs caractères précieux de l’amour de Dieu, il n’hésite pas à rappeler à ces croyants le réel danger de se détourner de Lui, qui est un Dieu jaloux (2 Cor. 11 : 2). C’est son droit absolu : nous avons tout reçu de Lui. C’est ce que rappelle ces paroles d'un cantique : « S’il veut que notre cœur l’aime sans partage ni détour, c'est qu’Il est d’abord lui-même, immuable en son amour ». En retour d’un amour sans borne de la part de Dieu, Il veut être l’objet exclusif du cœur de ceux qui lui appartiennent et sont devenus, par pure grâce, ses enfants bien-aimés. Il nous a tellement aimés ! « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu » s’écrie l’apôtre Jean (1 Jean 3 : 1).

            La « jalousie de Dieu » n’est donc certainement pas celle de l’homme comme nous l’avons définie plus haut ; « il n’y a pas d’iniquité en lui » (Deut. 32 : 4). Christ lui-même n’a rien envié de Dieu, comme nous le savons par le beau passage du chapitre 2 de l'épître aux Philippiens :  Il n’a pas « regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu » (v. 6). Par cette expression : un Dieu jaloux, le Saint Esprit nous fait comprendre la profonde indignation que nous Lui causons lorsque nous ne Lui donnons pas la place et l’honneur qui lui sont dus.

                        Un « Dieu jaloux »

                                    Exode 20 et 34

            C'est dans ce livre de l'Exode que l'on trouve la première mention de la « jalousie de Dieu », au moment où Dieu, sur le Sinaï, remet les tables de la Loi à Moïse. On y lit en particulier : « Tu ne feras point d’image taillée…Tu ne les serviras pas ; car moi, l’Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui visite l’iniquité … de ceux qui me haïssent et use de bonté envers les milliers de ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements » (20 : 4-6). L’idolâtrie consiste au fond à ne pas reconnaître le rang de Dieu comme l’Etre suprême ; c’est en outre tromper Celui qui seul, et par pure bonté, a arraché son peuple élu du pays d’Egypte, « de la maison de servitude ».
            Au chapitre 34, l’Eternel est présenté sous le même caractère : « L’Eternel dont le nom est jaloux » (v. 14). C’était une preuve absolue de son amour pour les croyants en Israël. Parce qu’Il est jaloux, Il enjoint son peuple de ne point traiter alliance avec les habitants du pays de peur qu’ils ne tombent dans l’idolâtrie (v. 15). Ainsi, encore aujourd’hui, « ceux qui habitent sur la terre » (Apoc. 3 : 11) « trouvent étrange que nous ne courions pas eux dans le même débordement de corruption » (1 Pier. 4 : 4) et aimeraient que nous marchions avec eux. Prenons garde à leurs pièges dangereux !
            Depuis l’œuvre de la croix, des croyants, jusqu’alors morts aussi dans leurs fautes et dans leurs péchés, sont sortis des nations et devenus de touchants objets de Sa grâce. Notre Dieu jaloux veut toujours être le seul que les siens adorent ! L’apôtre Jean nous exhorte : « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5 21). A l’instar des idoles païennes qui sont des produits de l’imagination humaine, nous pourrions en effet nous « façonner » une idole en nous faisant une conception de Dieu selon nos propres pensées. Le Seigneur Jésus, sur la terre, a pleinement révélé le Père : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14 : 9). C’est pourquoi, toute pensée au sujet de Dieu qui ne serait pas vue dans l’Homme Christ Jésus contribuerait à nous façonner une idole. Rappelons encore que l’esprit d’idolâtrie réside en tout ce à quoi le cœur s’attache dans son éloignement de Dieu ; il en est ainsi de la cupidité « qui est de l’idolâtrie » (Eph. 5 : 5 et Col. 3 : 5) et de bien d’autres choses. Le monde lui-même désigne ses stars comme étant « les idoles des jeunes ».

                                    Zacharie 1

            L’Eternel des armées déclare : « Je suis jaloux d’une grande jalousie à l’égard de Jérusalem et à l’égard de Sion ; et je suis courroucé d’un grand courroux contre les nations qui sont à leur aise… elles ont aidé au mal… » (1 : 14-15). Alors, Il promet : « Mes villes regorgeront encore de biens, et l’Eternel consolera encore Sion, et choisira encore Jérusalem » (v. 17). Ici, c’est encore un autre aspect, Dieu est « jaloux » lorsque l’on touche à ce qui lui appartient, au peuple qu’Il a choisi en amour.
            Au jour de l’épreuve ne perdons pas courage : Il a toujours pour les siens, conscients de leur faiblesse, de bonnes paroles, des paroles de consolation (v. 13). En revanche, devant la rébellion de son peuple, la fureur peut monter au visage de l’Eternel – Il parle alors dans la jalousie de son cœur… et entre en jugement avec son peuple (Ezé. 38 : 18). Il se sert de Gog (ou l’Assyrien) qui fond alors sur Israël comme une tempête. Mais, dans ses compassions, Dieu intervient en sa faveur, directement du ciel (v. 19).

                        La jalousie du Seigneur

            Durant le ministère de Jésus sur la terre, le zèle de la maison de Dieu l'a « dévoré » (Ps. 69 : 9). Il purifie le temple et Il en chasse, avec un fouet de cordes, tous les vendeurs. « Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (Jean 2 : 14-17 ; voir Matt. 21 : 12 ; Marc 11 : 15 ; Luc 19 : 45). La douceur qui caractérisait le Seigneur n’empêche pas la plus grande fermeté. Que ses disciples puissent manifester les mêmes caractères (1 Cor. 15 : 58).
            Dans les épîtres aux Corinthiens il est question de cette jalousie de Dieu. Dans la première, au chapitre 10 où l’apôtre parle de la Cène, il déclare : « Vous ne pouvez pas boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons ; vous ne pouvez pas participer à la table du Seigneur et la table des démons (v. 21). Et il ajoute : « Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que Lui ? » (v. 22). Le Seigneur est jaloux si nos affections errent loin de Lui ! L'un de nos frères conducteurs a écrit : « Ce ne serait pas de l’amour de sa part s’Il ne ressentait pas douloureusement nos infidélités » ! (WK).
            Le chrétien doit craindre de déplaire au Seigneur, provoquant ainsi de sa part une juste indignation. Pensons-nous être plus forts que Lui ? Oserions-nous l’affliger et devenir les objets d’un jugement disciplinaire de Sa part (v. 23) ?


Jalousie par fidélité à Dieu

                        Phinées

            La Parole relève l’exemple d’un croyant qui a été jaloux par fidélité à Dieu ; le contexte montre qu’il était ardent pour le Seigneur, fortement attaché et zélé pour Le servir ! Il s’agit de Phinées, fils d’Eléazar. Dieu dit à son sujet : «  Il a détourné mon courroux de dessus les fils d’Israël, étant jaloux de ma jalousie au milieu d'eux » (Nom. 25 : 11). C’est pourquoi le Seigneur l’a grandement béni : « Voici, je lui donne mon alliance de paix… de sacerdoce perpétuel pour lui et sa descendance après lui, parce qu'il a été jaloux pour son Dieu » (v. 12-13 ; Ps.106 : 29-31).
            Cependant, n’imitons pas Elie quand il dit : « J’ai été très jaloux pour l’Eternel, le Dieu des armées….et je suis resté moi seul » (1 Rois 19 : 14). Il avait, jusqu’ici, lutté contre les prophètes de Baal et les avait vaincus. Son service avait longtemps été très fidèle ; mais maintenant, effrayé par Jézabel, il en vient même à demander à Dieu de reprendre sa vie ! Ses paroles révèlent son état. L’Eternel le reprend et il apprend qu’il y a encore 7000 hommes qui n’ont pas fléchi les genoux devant Baal (v.18).

                        L’apôtre Paul

            Dans la seconde épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul qui était l’imitateur du Seigneur (1 Cor. 4 : 16) se déclare aussi jaloux que Lui, devant les dangers qui menaçaient les Corinthiens : « Je suis jaloux à votre égard d’une jalousie de Dieu : oui, je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter au Christ comme une vierge chaste » (2 Cor. 11 : 2).
            Etreint par l’amour de Christ, il pense qu’une responsabilité directe lui incombait à l’égard de la « santé spirituelle » des Corinthiens. Son vif désir était de pouvoir les présenter à Christ, lors de Sa venue pour chercher son Eglise, comme une « vierge chaste » : il les avait fiancés à un « seul mari ». Il craignait qu’ils n’écoutent les faux docteurs venant prêcher « un autre Jésus », et il dit même : « vous pourriez bien le supporter » (v. 4). Or ces Corinthiens, comme tous les chrétiens, étaient des « lettres de Christ » ; ils devaient être fidèles dans leur témoignage devant les hommes, une sorte d’évangile vécu (2 Cor. 3 : 3).
            Avec droiture, Paul a fait part de cette crainte à ses frères en Christ. Il voulait les garder d’être attirés par la nouveauté, à prêter l’oreille à un autre évangile. Ne suivons pas nos tendances naturelles. L’égoïsme, la recherche de ce qui plaît à la chair, des choses si courantes dans ce monde, risquent fort de nous envahir.
            Pour déjouer les ruses de Satan, il faut rester attachés au Seigneur jusqu'au bout de la course (1 Sam. 22 : 23). Ne faisons pas comme Abiathar qui a suivi Adonija (1 Rois 1 : 7).
 

            « L’amour est fort comme la mort, la jalousie, cruelle comme le shéol ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Jah. Beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre l’amour, et des fleuves ne le submergent pas. » (Cant. 8 : 6-7). Ce merveilleux amour de Christ ne supporte aucune concurrence, n’est-ce pas ? Il s’est donné aux siens sans réserve, et sans les contraindre. Il attend, en retour, une seule chose de leur part : qu'ils se donnent à Lui seul entièrement.

                             Jésus, de ton amour vient remplir notre âme,
                             
Et fais-la nuit et jour brûler de ta flamme.
                             
Rédempteur précieux, maintenant dans les cieux,
                             
Soumets tout notre cœur à ton doux empire ;
                             
Que pour toi seul, Seigneur, il batte, il soupire.

 

Ph. L - Le 02/07/2018