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CONSECRATION AU SEIGNEUR
 

Au temps de la Loi - la consécration imposée par l'obéissance à Dieu
            Le sabbat         
            Tout ce qui appartenait à un Israélite pouvait être consacré à Dieu
            Aaron et ses fils : consécration et sainteté
            Les Nazaréens
La véritable consécration de l'enfant de Dieu, mort et ressuscité avec Christ
            L'enseignement de l'épître aux Romains à ce sujet
            Les croyants de Macédoine : un modèle d’amour et de consécration
            Toute vraie consécration est le fruit de l’amour 


            Le mot consécration exprime généralement la pensée de « dédier à Dieu », d'offrir à Dieu. C’est le cas le plus fréquent dans l’Ancien Testament ; on peut dire par exemple qu’Anne a fait une démarche de consécration en « prêtant » l’enfant qu’elle chérissait à l’Eternel, « pour tous les jours de sa vie » (1 Sam. 1 : 28). Ce mot contient aussi la notion de « séparation », dans l’esprit du nazaréat (Lév. 21 : 12). C'est ce que nous voyons également plus loin : « pour se séparer afin d’être à l’Eternel » (Nom. 6 : 3). Ce n’est plus simplement « être consacré », mais « se consacrer » à Lui ; c’est une démarche volontaire !
            De qui et de quoi faut-il se séparer pour être à l’Eternel ? Christ nous l’a montré dans son humanité : Il était « saint, exempt de tout mal, sans souillure » (Héb. 7 : 26). Il était l’ami des publicains et des pécheurs, mais intérieurement, Il n’avait rien de commun avec le péché.
            Aujourd’hui, la consécration à Dieu passe obligatoirement par la croix de Jésus Christ. C’est par elle que nous sommes libérés de toutes nos entraves, du péché en particulier. Se consacrer est une démarche qui vient du cœur. Elle est librement consentie ; son puissant motif se puise dans le cœur de Dieu et celui de son Fils bien-aimé. Chaque enfant de Dieu peut dire, comme l'apôtre Paul : « Le Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2 : 20). C’est une réponse à son amour, dans la joie qui est goûtée dans Sa communion. Ce dernier aspect est plutôt rare dans l’Ancien Testament. C’était l’époque de la Loi, des ordonnances, et elle se situe avant l’œuvre de la croix. Depuis, le cœur de Dieu désire, de la part des rachetés, une consécration volontaire en réponse à son amour sans bornes.

 

Au temps de la Loi - la consécration imposée par l'obéissance à Dieu

            Dans l’Ancien Testament, nous apprenons que la Loi a été donnée, par le moyen de Moïse, à Israël, un peuple choisi par Dieu, avec lequel Il avait fait une alliance (Ex. 6 : 4 ; 20 à 23 ; 24 : 8). Cette Loi mettait en évidence la méchanceté de l’homme, enclin constamment à commettre tout ce que Dieu avait défendu ! Que de tels commandements aient été nécessaires à l’homme montre la perversité de sa nature (1Tim. 1 : 9-10).
            Cependant en parcourant cette Loi, nous apprenons que beaucoup de choses, et de personnes également, étaient consacrées à Dieu. Pour parler d’elles, la Parole de Dieu dit, selon le cas, qu’elles étaient sanctifiées, vouées, données ou sacrifiées à l’Eternel.

                        Le sabbat

            Les commandements de l’Eternel étaient particulièrement sévères pour ce qui concerne le jour du sabbat (Ex. 16 : 23 ; 20 : 8 ; 23 : 12 ; 31 : 12-17) : personne ne devait travailler durant ce septième jour de la semaine. « Demain est le repos, le sabbat consacré à l'Eternel... », déclare Moïse au peuple (v. 23) ». Ce jour est entièrement consacré à l’Eternel ton Dieu, est-il dit. On ne trouvait pas, ce jour-là, de la manne dans les champs ; c’est en vain que l’on serait allé en chercher.
            Un croyant juif devait appeler le sabbat « ses délices » et « honorable le saint jour de l’Eternel » (Es. 58 : 13). Il devait donc garder son pied de profaner le sabbat ; s’abstenir de suivre ses propres chemins, et ne pas chercher son plaisir ! Il devait même veiller à ne pas prononcer des paroles vaines, inutiles - une recommandation utile aussi tous les jours de notre vie (Eph. 5 : 3-4).
            Dieu exigeait - Il exige encore - que nous rompions avec nos « habitudes » de péché. Il faut briser, avec son secours tout-puissant, les chaînes avec lesquelles l’Ennemi retient ses prisonniers. Il se peut que le peuple de Dieu « semble » parfois « jeûner et s’affliger » ; pourtant Celui qui lit dans notre cœur discerne que ce n’est qu’une simple forme religieuse extérieure (Es. 58 : 5). Il promet d’user de miséricorde envers celui qui confesse ses transgressions et les abandonne  (Prov. 28 : 13).
            A un croyant israélite obéissant, Dieu faisait de belles promesses : « Alors tu trouveras tes délices en l’Eternel, et je te ferai passer à cheval sur les lieux hauts de la terre, et je te nourrirai de l’héritage de Jacob, ton père : car la bouche de l’Eternel a parlé » (Es. 58 :14).

                        Tout ce qui appartenait à un Israélite pouvait être consacré à Dieu

            Dans le chapitre 27 du Lévitique, il est question des vœux que pouvaient prononcer les enfants d’Israël et de la manière dont seul un sacrificateur devait en estimer la valeur. Des personnes, des bêtes ou des maisons pouvaient être consacrées à l’Eternel. « Il en sera selon ton estimation, sacrificateur ! », est-il dit (v. 12). Chacun pouvait sanctifier sa maison, en sorte qu’elle soit sainte à l’Eternel. Il fallait alors qu’un sacrificateur estime sa valeur réelle, et l’on devait s’en tenir à son avis (v. 14). Salomon avait bâti une maison, « pour le nom de l’Eternel » : elle avait une grande valeur, et elle était consacrée (littéralement : sanctifiée). Des Lévites y faisaient fumer de l’encens ; ils disposaient des pains de proposition sur une table ; ils offraient aussi toutes sortes d’holocaustes, prévus par l’Eternel dans tel ou tel cas (2 Chr. 2 : 4).
            On pouvait même consacrer de l’or et de l’argent (2 Sam. 8 : 11 ; 1 Chr. 18 : 11). Par exemple, un certain roi (Tohi, d’Hamath) avait envoyé son fils Joram féliciter David d’avoir vaincu Hadadézer, qui était un de ses ennemis personnels. Joram avait aussi apporté des vases d’airain, d’argent et d’or. David les a consacrés à l’Eternel et joints à l’or et à l’argent des nations qu’il avait soumises, telles qu’Edom, Moab, Ammon, les Philistins et Amalek !
            Il est aussi question des animaux et même des personnes qui pouvaient être « consacrées » à l’Eternel. « Sanctifie-moi tout premier-, tout ce qui ouvre la matrice parmi les fils d’Israël, tant des hommes que des bêtes » (Ex. 13 : 2). A cette occasion, Moïse avait dit au peuple : « Souvenez-vous de ce jour, auquel vous êtes sortis d’Egypte, de la maison de servitude, car l’Eternel vous en a fait sortir à main forte » (v. 3) - une injonction répétée au chapitre 34 (v. 19).
            L'Eternel dit encore : « Le premier-né de tes fils, tu me le donneras » (Ex. 22 : 29b ; voir aussi Deut. 15 : 19). « Et tout premier-né des hommes parmi tes fils, tu le rachèteras » (Ex. 13 :13b). « Seulement, le premier-né d’entre les bêtes, qui est offert comme prémices à l’Eternel, nul ne pourra le sanctifier ; si c’est un bœuf ou un agneau, il est à l’Eternel » (Lév. 27 : 26).
            On retrouve la même disposition au chapitre 8 des Nombres. L’Eternel avait séparé les Lévites pour Lui : « Ils me sont entièrement donnés du milieu des fils d’Israël » (v. 16). Il ajoute : « J’ai donné les Lévites en don à Aaron » (v. 19). Le résidu rentré de la captivité s’était engagé à apporter chaque année à la maison de Dieu « les premiers-nés de nos fils et de nos bêtes, comme il est écrit dans la loi » (Néh. 10 : 36).
            Lorsque Jésus a été amené par ses parents au temple à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, un sacrifice a été offert en obéissance à la Loi indiquant que tout mâle premier-né devait être mis à part pour le Seigneur (Luc 2 : 23). Ses parents ont offert un sacrifice - c’était celui du pauvre.

                        Aaron et ses fils : consécration et sainteté

            Au sujet des sacrificateurs, d’Aaron et de ses fils, l’Eternel avait commandé à Moïse : « Tu les oindras, et tu les consacreras, et tu les sanctifieras, afin qu’ils exercent le sacerdoce devant moi » (Ex. 28 : 41 ; voir aussi Ps. 132 : 16). Ils ne devaient pas sortir de l’entrée de la tente jusqu’à ce que leur consécration soit achevée (Lév. 8 : 33) ! La purification de ces sacrificateurs lors de leur consécration est une figure de la purification initiale du croyant au moment de sa conversion (Ex. 29 : 1-7) ; il est dorénavant « net tout entier » (Jean 13 : 10). En revanche, le lavage à la cuve d'airain que devaient effectuer Aaron et ses fils avant d'entrer dans la tente d'assignation (Ex. 30 : 18-21) est une image de la purification qui doit se répéter tout au long de la vie du chrétien, chaque fois qu'il a manqué ; ce qui correspond au lavage des pieds opéré par Jésus en faveur de ses disciples (Jean 13 : 5, 8). L'apôtre Jean nous dit : « Si nous confessons nos péchés, il (Dieu) est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés (1 Jean 1 : 9).
            Saint et consacré, un sacrificateur ne devait pas prendre une femme répudiée (Lév. 21 : 8-12). Le grand sacrificateur ne devait pas découvrir sa tête ou déchirer ses vêtements, ni même sortir du sanctuaire - sinon il se serait rendu impur. Il ne devait pas faire d’exception pour un mort, même s’il s’agissait de son père ou de sa mère !
            Le sacrificateur pouvait être disqualifié pour exercer son service. Il l’était aussi après un contact avec un mort, ou si son mariage n’était pas selon Dieu, ou encore s’il avait un défaut corporel incorrigible. Ce « fils d’Aaron » était ainsi, hélas, privé d’exercer ses saintes fonctions.
            Depuis l’œuvre de la croix tous les croyants sont en principe des sacrificateurs et des adorateurs (1 Pier. 2 : 5 ; Apoc. 1 : 6). Mais certains sont aveugles (2 Pier. 1 : 9) ou boiteux (Héb. 12 : 13). Ils ont conservé leur titre et les privilèges d’un enfant de Dieu, mais ils ne peuvent pas s’acquitter de leur service d’adorateur !
            Dans les Nombres, au chapitre 3, on trouve quatre fils d’Aaron qui étaient des sacrificateurs oints, consacrés. Mais deux d’entre eux, Nadab et Abihu, sont morts devant l’Eternel, après Lui avoir présenté un feu étranger ! Ils n’avaient pas eu de fils. Leurs frères, Eléazar et Ithamar, ont exercé le sacerdoce en présence d’Aaron, leur père (v. 3-4). C’est très solennel ! Ces sacrificateurs avaient été oints et consacrés mais, du fait de leur infidélité, ils ont péri !
            Il est question des Lévites après la terrible faute d’Israël (Ex. 32). Aaron n’avait pas hésité à ciseler, à la demande du peuple d’Israël, une idole, le « veau d’or », qu’ils se proposaient de suivre et d’adorer. Le souverain sacrificateur avait ainsi « livré le peuple au désordre » (v. 25). A la suite de cette circonstance dramatique, Moïse se tient à la porte du camp et il crie : « A moi, quiconque est pour l’Eternel ! » (v. 26). Alors tous les fils de Lévi se rassemblent vers lui. Moïse leur donne un ordre de la part de l’Eternel : « Que chacun mette son épée sur sa cuisse ; passez et revenez d’une porte à l’autre dans le camp, et que chacun de vous tue son frère… son compagnon… son intime ami » (v. 27). Moïse les invite à se consacrer aujourd’hui à l’Eternel « afin de faire venir aujourd’hui sur vous une bénédiction » (v. 29).
            Dans le chapitre 3 du livre des Nombres, l’Eternel appelle ces Lévites à servir Aaron et l’assemblée. Ils leur étaient « absolument donnés » (v. 9). Dieu les avait pris à la place de tout premier-né d’entre les fils d’Israël. « Ils seront à moi », avait-Il dit (v. 12-13). Il s'était sanctifié tout premier-né en Israël et Il était leur héritage ; lire à ce sujet Deut. 33 : 8-10 ; Mal. 2 : 5. Ils ont craint et tremblé devant le nom de l’Eternel. C’est toujours une bonne attitude pour un croyant qui se tient devant Dieu.

                        Les Nazaréens

            Jetons encore un coup d’œil sur ce que l'Ecriture dit au sujet des Nazaréens dans le chapitre 6 des Nombres. « Si un homme ou une femme se consacre en faisant vœu de nazaréat, pour se séparer afin d’être à l’Eternel… » (v. 2). Cette consécration était personnelle et facultative. Leurs affections pour Dieu étaient ainsi rendues visibles à leur entourage. Un beau témoignage était rendu !
            Un enfant de Dieu aujourd’hui doit revêtir le triple caractère que le Nazaréen respectait : il est mort au monde, au moi et au péché (Gal. 6 : 14 ; 5 : 24 ; 2 : 17-20). Il est question à cet égard dans la Parole de Dieu de plusieurs Nazaréens tels que Samson, Samuel, Amasia et Jean le baptiseur.

            Tous les exemples de l’Ancien Testament que nous avons brièvement rappelés étaient en eux-mêmes que « les ombres » des choses à venir ! Au temps convenable tout s’est incliné devant Christ : Il est, Lui seul, la complète et définitive révélation de Dieu !

 

La véritable consécration de l'enfant de Dieu, mort et ressuscité avec Christ

            Jésus s’est abaissé. Il est venu en grâce ici-bas, un Homme parmi les hommes. La perfection de sa course l’a confirmé comme l’Agneau de Dieu qui pouvait seul accomplir l’œuvre parfaite de la croix. Grâce aux souffrances et à la mort de Christ, le « plan divin » a été entièrement réalisé. Christ est la manifestation - en plénitude - de l’amour et de la lumière de Dieu !
            La Loi ne pouvait rien amener à la perfection, du fait de sa faiblesse : elle a donc été abrogée (Héb. 7 : 19). En parcourant les commandements divins (Ex. 20 : 1-17), chacun peut réaliser que la convoitise a tout pollué dans notre être intérieur (Rom. 7 : 7). Nous sommes tous des transgresseurs et devons le confesser, exactement comme Paul l’a fait. Du fait de nos péchés, le commandement qui aurait dû nous conduire à la vie - « Garde mes commandements, et tu vivras » (Prov. 7 : 2) - nous a conduits à la mort ! « Et moi, je mourus », reconnaît Paul (Rom 7 : 9-10).
            A vue humaine, la situation était désespérée, l’issue ne pouvait qu’être fatale ! La Parole l’annonçait : « La convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, une fois commis, produit la mort (Jac. 1 : 15). On mesure donc un peu la folie des Israélites qui, après avoir écouté la Loi, se sont écriés, très sûrs d’eux : « Tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons, et nous écouterons » (Ex. 24 : 7b).

                        L'enseignement de l'épître aux Romains à ce sujet

            C’est dans les chapitres 6 à 8 de cette épître que Dieu nous montre où se trouvait le véritable obstacle à la « consécration » d’un homme à Dieu, même s’il était déjà croyant. Nous voyons dans ces passages comment Dieu a ôté cet obstacle en nous amenant, après nous avoir délivrés, à cette nouvelle et heureuse disposition qui se forme chez celui qui désire « se consacrer » entièrement à Dieu.
            « Je suis charnel, vendu au péché », déclarait Romains 7 : 14. C’était l’état du pécheur. « En effet, je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien » (v.18). Qu’est-ce donc qui habite en moi ? La réponse se trouve au verset 17 : « le péché » ; elle est répétée au verset 20. Impossible dans cet état de se consacrer à Dieu ! Quelqu’un peut-il me délivrer de ce « corps de mort » ? La réponse est affirmative : dans sa grâce immense, Dieu a accompli une œuvre parfaite ! En Christ, Il a « condamné le péché dans la chair » (Rom. 8 : 3). Notre vieil homme a été crucifié avec Christ… « pour que nous ne soyons plus asservis au péché » (6 : 6).
            Mais la place dans mon être intérieur ne doit pas rester vacante. Désormais Christ peut habiter en moi, par l’Esprit Saint (8 : 9-11) ! C’est la vraie puissance de consécration à Dieu ; l’amour envers notre précieux Sauveur en est le motif profond. Au chapitre 12 de la même épître, sur la base de cet enseignement, l'apôtre peut exhorter ses frères, « par les compassions de Dieu », à présenter leurs corps - c’est-à-dire leur être entier - « en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (v. 1).
            Paul dit : « L’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons discerné ceci, que si un est mort pour tous, tous donc sont morts, et qu’il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 14-15). Etre libéré par la mort de Jésus Christ, ne plus vivre pour soi mais pour Lui, étant pénétré de son amour : c’est la consécration ! Nous comprenons maintenant que la Loi ne pouvait absolument pas nous établir en plénitude sur le terrain de la grâce. Ayant accepté, avec reconnaissance, les conséquences bénies de l’œuvre de la croix, nous comprenons quel a été le rôle de la Loi : elle a été « notre conducteur jusqu’à Christ » (Gal. 3 : 24).
            Christ, l’Homme parfait, était le seul qui avait pu accomplir cette Loi « sainte » et ce commandement « saint, juste et bon » (Rom. 7 : 12) ! Il a pourtant accepté, par amour pour Dieu son Père et pour nous sauver, de prendre sur Lui tous nos péchés et de les expier à notre place. La sainteté et la justice de Dieu étant ainsi satisfaites, son amour envers nous a pu se donner libre cours.
            C’est l’évangile de Jean qui nous révèle quelques-uns des « mystères » au sujet de Christ : Il est la Vie, la Lumière et l’Amour ! Le Fils unique est venu faire connaître le Père (Jean 1 : 18). La Parole est devenue chair (v. 14 ; 1 Tim. 3 : 16). Mystère insondable, Il a habité (dressé sa tente) parmi nous. C’est sur ses traces que les enfants de Dieu doivent marcher (1 Pier. 2 : 21). Son service ici-bas a été « couronné » par la rédemption, définitivement acquise à la croix. Il a pu dire : « C’est accompli » (Jean 19 : 30). L’œuvre de grâce était terminée.
            Puis, en accord avec sa promesse, Il a prié le Père et un autre « Consolateur » nous a été envoyé (Act. 2). Le Saint Esprit est avec nous « éternellement » (Jean 14 : 16). Il prend de ce qui est à Christ et nous l’annonce (Jean 16 : 14). S’Il n’est pas attristé par notre comportement, il agit librement en nous (Eph. 4 : 30).
            Il en résulte une croissance harmonieuse dans le corps de Christ dont nous faisons partie. Un amour fervent pour Lui vient remplir les âmes. Leur désir de Lui plaire « à tous égards » (Col. 1 : 10) grandit encore.

                        Les croyants de Macédoine : un modèle d’amour et de consécration

            Ce sont des choses précieuses que la Parole de Dieu nous fait partager au sujet de la conduite de ces enfants de Dieu en Macédoine (2 Cor. 8 : 1-15). Leur vie avait changé de direction. Leur communion était devenue plus étroite avec le Père. Il n’y avait plus d’égoïsme en eux. Guidés par le Saint Esprit habitant en eux et au milieu de l’Assemblée, ils ont pu agir à la gloire de Dieu.
            La Parole a retenu leur belle attitude : leur extrême pauvreté ne les avait pas poussés à se replier sur eux-mêmes, bien au contraire ! « Nous vous faisons connaître, frères, la grâce que Dieu a donnée parmi les assemblées de la Macédoine : dans les grandes détresses qui les ont éprouvées, l’abondance de leur joie et leur profonde pauvreté ont fait abonder la richesse de leur générosité. Car dans la mesure de leurs moyens (j’en rends témoignage), et au-delà de leurs moyens, spontanément, ils nous ont demandé avec beaucoup d’insistance la grâce et la communion de ce service envers les saints ; au-delà de notre espérance, ils se sont donnés eux-mêmes, d’abord au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu » (2 Cor. 8 : 1-5).
            Les Corinthiens étaient encore loin d’avoir le même zèle : ils « tardaient » à agir, malgré les promesses de leurs lèvres ! Les Macédoniens n’avaient pas donné une partie de leurs ressources et de leur temps. Ils s’étaient « donnés eux-mêmes » tout entiers à Dieu, sans attendre la fin de leur vie - « la retraite ». Alors on ne peut offrir à Dieu que de pauvres « restes ».
            Le véritable amour ne calcule pas, il donne au-dessus de son pouvoir (v. 3) ! L’occasion nous est offerte aujourd'hui, chers lecteurs chrétiens, touchés devant ce bel exemple, de nous placer devant notre Père, et d’examiner notre conduite présente « sans complaisance ». Comment accomplissons-nous le service que le Seigneur a bien voulu nous confier ? Il est prêt à renouveler nos forces afin que nous remplissions avec ardeur notre tâche, à sa gloire. N’insistons pas sur notre incapacité, façon parfois habile de dissimuler notre paresse (Matt. 20 : 3). Chaque enfant de Dieu a reçu un service, Il nous aidera à le discerner. Il n’y a pas de plus grand privilège que de servir le Dieu vivant et vrai.
            Imitons ces Macédoniens ; ils ont présenté « leurs corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu », ce qui est notre « service intelligent » (Rom. 12 : 1). Il en est résulté des conséquences heureuses : ils « appartenaient » aux apôtres, serviteurs eux-mêmes du Seigneur. Les renoncements n’ont jamais été pénibles pour eux. L’abondance de leur joie n’a pas diminué, pourtant accompagnée « d’une grande épreuve de tribulation ». Leur « profonde pauvreté » n’avait pas entravé « la richesse de leur libéralité » ! Souvent les plus pauvres se montrent mieux disposés à aider ceux qui sont dans le besoin.
            Nous sommes peut-être tentés de considérer la bienfaisance comme une charge - en pensant outre mesure à nos besoins (Matt. 6 : 32). Ayons le désir de nous consacrer entièrement au Seigneur et de servir les siens – c'est une grâce (Matt. 25 : 34-40). Le dévouement a des conséquences bénies ; il suscite de la joie et de la reconnaissance envers Dieu dans le cœur de ceux qui ont reçu les dons (2 Cor. 9 : 12-14). Plusieurs fois un « réveil » a commencé très discrètement. Il ne faut attendre, comme semblaient le faire les Corinthiens, que « les autres » agissent (2 Cor. 8 : 10-11). Le Seigneur permet que son œuvre se développe (1 Cor. 3 : 6-7). La conduite des Macédoniens avait réjoui, consolé et réconforté l’apôtre Paul.
            L’unité dans le corps de Christ se traduit par l’interdépendance des membres. Les besoins d’un ou de plusieurs membres les concernent. La réponse à ces besoins, guidée par l’amour, reflète l’état spirituel général. L’apôtre était inspiré par le Saint Esprit ; il écrit avec tact et délicatesse. Il ne veut blesser personne ni commander quoi que ce soit ! Il désire parler au cœur, faire jouer le « ressort » essentiel de l’amour.
            Demandons au Seigneur d’ôter de nos cœurs toute trace d’égoïsme, d’y verser un amour fervent. Il veut en ôter toute trace d’égoïsme - et le remplacer par ce dévouement qui a rempli sa vie. Il était riche ; mais, pour nous, Il « a vécu dans la pauvreté », afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis (2 Cor. 8 : 9). Mettons nos jours, nos biens, nos corps, nos cœurs au service du Maître. Nous appartenons au Seigneur ; nous ne sommes plus à nous-mêmes, ayant été « achetés à prix » (1 Cor. 6 : 19-20). Prenons à notre compte les paroles de ce cantique :

                     Entre tes mains j’abandonne tout ce que j’appelle mien.
                    
Oh ! ne permets à personne, Seigneur, d’en reprendre rien !
                    
Oui, prends tout, Seigneur !
                    
Entre tes mains j’abandonne tout avec bonheur.

                    Je n’ai pas peur de te suivre sur le chemin de la Croix,
                    
C’est pour toi que je veux vivre, je connais, j’aime ta voix
                    
Oui, prends tout, Seigneur !
                    
Sans rien garder, je te livre tout avec bonheur.

                    Je ne vis plus pour moi-même, mais pour mon Sauveur !

                        Toute vraie consécration est le fruit de l’amour 

            Paul a écrit aux Corinthiens : « Si je parle dans les langues des hommes et des anges, mais que je n’aie pas l’amour, je suis comme un cuivre qui résonne ou comme une cymbale retentissante. Et si j’ai le don de prophétie, si je connais tous les mystères et possède toute la connaissance, si j’ai toute la foi de manière à transporter des montagnes, mais que je n’aie pas l’amour, je ne suis rien. Et même si je distribuais en aliments tous mes biens, et si je livrais mon corps pour être brûlé, mais que je n’aie pas l’amour, cela ne m’est d’aucun profit » (1 Cor. 13 : 1-3).
            Les caractères de l’amour suivent : Il est patient, plein de bonté, il n’est pas envieux, il ne se vante pas, il ne s’enfle pas d’orgueil ; il n’agit pas avec inconvenance, il ne cherche pas son propre intérêt, ne s’irrite pas, n’impute pas le mal. Il ne se réjouit pas de l’injustice mais se réjouit avec la vérité. Il supporte tout, croit tout, espère tout, endure tout. L’amour ne périt jamais (v. 4-7).
            L'amour est indispensable pour l’exercice de tous les dons. Le Seigneur a tous les droits sur nos cœurs ! Il n’est vraiment connu que par l’expérience. L’amour, semblable au cœur dans notre organisme, anime et réchauffe tout le corps de Christ. Il n’y a pas d’amour en dehors de Dieu : Lui seul est amour (1 Jean 4 : 8). Son amour est sans limites : « Je t’ai aimé d’un amour éternel, c’est pourquoi je t’attire avec bonté » (Jér. 31 : 3).
            Christ a payé un prix immense pour nous acquérir, nous arracher à l’Ennemi : ce sont ses souffrances indicibles à la croix (1 Cor. 6 : 19-20). Nul ne peut sonder son amour. Il « s’est donné lui-même pour nous » (Tite 2 : 14), « pour nos péchés » (Gal. 1 : 4), « en rançon pour tous » (1 Tim. 2 : 6), « pour moi (Gal. 2 : 20).
            La conversion et la consécration de ces rachetés en Macédoine ont été intimement liées ; à proprement parler, simultanées. C’est le désir de Dieu pour chacun des siens. Prenons à ses pieds la décision de vivre pour Lui, même s’il nous semble que c’est la onzième heure. « Nous, nous l’aimons parce que Lui nous a aimé le premier » ! (1 Jean 4 : 19).

                    De l’amour dont Il nous aime, rien ne peut rompre le cours ;
                    
Il nous acquit pour Lui-même, Il est à nous pour toujours.

                    S’Il veut que notre cœur l’aime sans partage, ni détour,
                    
C’est qu’Il est d’abord Lui-même immuable en son amour.

            Nous avons été sauvés « pour servir le Dieu vivant et vrai » (1 Thes. 1 : 9). Une réelle consécration a des effets continuels sur notre marche. Notre comportement montre-t-il que nous faisons partie d’un peuple qui Le sert « de franche volonté » (Ps. 110 : 3) ?
            Le dévouement des premiers chrétiens, la fraîcheur de leur premier amour, étaient si complets, que personne parmi eux ne pensait que ses biens lui appartenaient. Tout était commun entre eux (Act. 4 : 32). Nous sommes sans doute, pour la plupart, loin d’en être là. Rejetons, avec Son secours, notre égoïsme tenace - et saisissons les occasions de nous dévouer pour nos frères (Matt. 25 : 4-4).

 

Ph. L le 24. 03. 2018

                    Seigneur Jésus, ne t’aimerions-nous pas ?
                    
Toi qui donnas pour nous ta vie,
                    
Toi dont la tendresse infinie
                    
Vient chaque jour au-devant de nos pas ?