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LE LIVRE DE RUTH (2)
 
 
RUTH : chapitre 2
            1- L'activité de la foi : v. 1-7
            2- La nourriture de la foi : v. 8-16
            3- Le partage de la foi : v. 17-23
           
           
RUTH : chapitre 2
 
 
            Ruth et sa belle-mère arrivent à Bethléhem. Là, Dieu va répondre à la foi naissante de Ruth en la conduisant dans les champs de Boaz où elle trouvera nourriture, consolation et repos.
 
 
 
            1- L'activité de la foi : v. 1-7
 
                        L'homme « puissant et riche » que Ruth va apprendre à connaître est Boaz ; ce nom qui signifie « en lui est la force » est aussi celui de l'une des deux colonnes dans le portique du temple de Salomon (1 Rois 7 : 21). Boaz vient de Bethléhem où, selon la prophétie de Michée, Jésus est né (Mich. 5 : 2). Il apporte à ses serviteurs la bénédiction du jour de la moisson (Ps. 129 : 8). Il est un type remarquable du Seigneur Jésus, l' « homme puissant » sur lequel Dieu « a placé du secours » (Ps. 89 : 19).            
 
 
                        1-1 : Dans le champ de Boaz : v. 1-3
 
            A peine arrivée à Bethléhem, Ruth s'active afin de subvenir à ses besoins et à ceux de Naomi. Elle donne maintenant la preuve de sa foi par ses oeuvres. « La foi, si elle n'a pas d'oeuvres est morte par elle-même », dit Jacques (Jac. 2 : 17). Le croyant n'est pas sauvé par ses oeuvres, mais il a été « créé dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l'avance » (Eph. 2 : 10).
 
            Ruth sait qu'elle peut compter sur l'Eternel. Son chemin est clair ; elle exprime son désir de s'y engager : « j'irai aux champs, et je glanerai parmi les épis, à la suite de celui aux yeux duquel je trouverai grâce » (v. 2). Pourtant, elle ne le choisit pas de sa propre volonté, elle consulte sa belle-mère. Celle-ci l'encourage par ses conseils. Elle lui dira de rester dans le champ de Boaz (v. 22). Naomi peut illustrer, pour le chrétien, la loi qui a été « son conducteur jusqu'à Christ » (Gal. 3 : 24).
 
            Notre chemin n'est-il pas parfois, hélas, celui de notre propre volonté, le fruit de nos pensées ou du désir de notre coeur naturel ? Le chemin de la foi est toujours, au contraire, celui de la dépendance de Dieu et de la soumission à sa Parole.
 
            Dieu a tout préparé pour Ruth ; guidée par la Providence divine, cette femme de foi va connaître ce que la grâce avait en réserve pour elle. Bien qu'il puisse paraître fortuit que les premiers épis soient glanés précisément dans le champ de Boaz (v. 3), c'est la main de Dieu qui dirige tout. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28).
 
 
                        1-2 : Un beau témoignage rendu au sujet de Ruth : v. 4-7
 
            Ruth, servante humble et laborieuse, s'est mise à glaner ; elle manifeste les caractères d'un vrai service pour Dieu, dès cette première journée de travail. Elle cherche à se rendre utile (v. 2), elle est zélée et énergique (v. 7). Elle n'est pas paresseuse (Rom. 12 : 11 ; Tite 2 : 14). Elle travaille de ses propres mains (1 Thes. 4 : 11). Elle rend un bon témoignage auprès des serviteurs de Boaz (v. 7).
 
            Le service de Ruth est un exemple précieux pour tout serviteur ou servante de l'assemblée qui désire être « irréprochable » (1 Tim. 3 : 10). Son travail persévérant sera béni. Combien il est important de mettre à profit le temps que Dieu nous donne pour nous approprier ses bénédictions spirituelles. Sommes-nous de fidèles glaneurs, désirant consacrer chaque jour des moments pour étudier la Parole et prier ? Ruth est demeurée « depuis le matin » dans les champs ; « ce qu'elle a été assise dans la maison est peu de chose » (v. 7).
 
 
 
            2- La nourriture de la foi : v. 8-16
 
                        Ruth va entrer maintenant en contact personnel avec Boaz. Combien est touchante cette première rencontre entre l'homme puissant et riche et cette pauvre étrangère ! Ruth connaît maintenant la faveur d'être invitée et nourrie à la table du Maître.
 
 
                        2-1 : Première rencontre entre Boaz et Ruth : v. 8-13
 
                                   - l'avertissement de Boaz :
           
            Loin de faire des reproches à Ruth, Boaz désire qu'elle reste auprès de ses jeunes filles (v. 8). Il est un type du Seigneur Jésus qui ne rejette pas celui qui vient à Lui. Seul le vrai « pain de vie » (Jean 6 : 35)  répond aux besoins de tout être humain, car « l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4 : 4).
 
            « Ne va pas glaner dans un autre champ », recommande Boaz (v. 8). Ruth ne devait pas retourner dans les champs de Moab, image du monde. « Tiens-toi ici » : c'est en restant dans ce lieu que Ruth allait être nourrie et désaltérée (v. 10, 14). 
            Sachons discerner la place où le Seigneur veut que nous le servions. Chacun a reçu une fonction différente : « Dieu a placé les membres, chacun d'eux, dans le corps, comme il l'a voulu (1 Cor. 12 : 18).
            « Aie les yeux sur le champ » (v. 9) : si chaque membre du corps de Christ a été placé à une place précise, il doit toutefois avoir de l'intérêt pour tout « le champ ». Ne pensons pas seulement à notre propre service ; ayons de l'intérêt pour les services divers que le Seigneur a confiés à nos frères et soeurs (colporteurs, missionnaires...) et prions pour eux (1 Thes. 5 : 25).
 
            Quelle condescendance que celle de Boaz envers Ruth : il a donné des ordres aux jeunes hommes à son sujet, afin qu'elle ne craigne rien. Elle pourra boire aux vases l'eau que les serviteurs de Boaz tireront du puits. La mise à disposition de cette eau, pour chacun, évoque le service que peuvent remplir des serviteurs du Seigneur afin que la Parole de Dieu soit rendue accessible à tous (1 Tim. 4 : 13, 16).
 
            Les recommandations de Boaz sont aussi pour nous, croyants. Que de « champs » attrayants dans ce monde semblent offrir une nourriture agréable (Dan. 1 : 8), mais y trouverons-nous la douce communion avec le Seigneur ? Recherchons la compagnie de nos amis chrétiens, comme le firent les apôtres libérés de leur prison : ils rejoignirent « les leurs » (Act. 4 : 23). « Prenons garde l'un à l'autre pour nous exciter à l'amour et aux bonnes oeuvres » (Héb. 10 : 24).
 
 
                                   - la reconnaissance de Ruth envers Boaz :
 
            Ruth est remplie de reconnaissance en entendant les paroles de Boaz répondant pleinement à sa foi : elle ne peut que tomber sur sa face et se prosterner contre terre (v. 10).
            A son tour, elle ouvre la bouche et déclare dans une profonde humilité : « Pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, que tu me reconnaisses, et je suis une étrangère ? ». Elle n'est plus occupée d'elle-même, sinon pour confesser son indignité d'une telle faveur. Elle est en présence de celui qui connaît tout ce qui la concerne et sera en mesure de la combler de ses bénédictions.
 
 
                                   - l'approbation de Boaz :
 
            Le serviteur établi sur les moissonneurs avait rendu témoignage à la Moabite ; maintenant, c'est le Maître lui-même qui déclare ce qu'il a trouvé chez cette femme qui vient se prosterner devant lui. Il constate chez elle un travail d'amour, fruit de la foi ; rien ne lui a échappé : « tout ce que tu as fait... m'a été rapporté » (v. 11). Elle avait tout quitté pour se mettre en marche vers un peuple inconnu, comme une vraie fille d'Abraham (Gen. 12 : 4 ; Héb. 11 : 8).
 
            Boaz approuve l'oeuvre de foi, le travail d'amour (1 Thes. 1 : 3) de cette humble femme. Il lui promet une récompense : « que l'Eternel récompense ton oeuvre, et que ton salaire soit entier de la part de l'Eternel, le Dieu d'Israël, sur les ailes duquel tu es venue t'abriter » (v. 12). La récompense n'est pas le but de la foi, mais elle vient l'encourager.
 
 
                                   - l'humilité de Ruth :
 
            Dans le champ du Seigneur où l'âme a été nourrie et rafraîchie, le coeur est consolé (v. 13). La louange dont Ruth a été l'objet de la part de Boaz ne l'élève pas : réalisant que tout est grâce, elle désire goûter pleinement une telle faveur. Elle reconnaît encore qu'elle est indigne de se trouver auprès des servantes de Boaz : « pourtant je ne suis pas comme une de tes servantes » (v. 13). Ces paroles empreintes d'une vraie humilité rappellent celles de Moïse (Ex. 33 : 13) ou de Jean Baptiste (Marc 1 : 7).
 
 
                        2-2 : Ruth à la table de Boaz : v. 14
 
            Ruth est conviée au festin avec les moissonneurs : « elle mangea et fut rassasiée, et en laissa de reste ». Cette veuve étrangère qui n'avait pas le droit d'entrer dans la congrégation de l'Eternel est maintenant assise à la table de l'homme riche et puissant.
 
            La bonté de Dieu peut répondre à la plus grande misère et rassasier des trésors de son amour l'être le plus indigne. Le Seigneur Jésus sait parler au coeur de ses rachetés et leur faire comprendre ce qu'Il a traversé pour eux. Le « grain rôti » tendu par Boaz à Ruth ne parle-t-il pas à nos coeurs des souffrances et de la mort de notre Rédempteur ?
 
 
                        2-3 : Ruth recommandée aux moissonneurs : v. 15-16
 
            La communion trouvée par Ruth à la table de Boaz ne lui fait pas oublier son travail. Elle vient de puiser de nouvelles forces (1 Pier. 4 : 11) ; désormais, son activité aura des résultats plus bénis encore.
            De notre jouissance personnelle de la présence du Seigneur découlera une oeuvre plus riche pour lui.
 
            Un coeur nourri par Christ ne peut pas être égoïste. L'âme qui a été abreuvée par l'eau de la vie peut procurer à ceux qui ont soif cette eau vive (Jean 7 : 38). Ainsi, Ruth pense à nourrir sa belle-mère : « elle en laissa de reste ».
            Un service utile peut être accompli en venant auprès de personnes âgées ou malades, afin de leur faire partager ce qui a été donné au cours d'une méditation de la Parole de Dieu à laquelle nous avons pu assister.
 
            Boaz commande à ses serviteurs de laisser Ruth glaner entre les gerbes et de veiller à ce qu'elle ait une abondante moisson ; tout lui est accordé selon une grâce souveraine illimitée. La grâce de Dieu ouvre les trésors du ciel à des pécheurs tels que la femme du puits de Sichem (Jean 4 :1-30) ou le malfaiteur mourant (Luc 23 : 40 - 43). « Sans argent et sans prix » (Es. 55 : 1), elle offre au croyant la jouissance des richesses insondables du Christ (Eph. 3 : 8).
 
 
 
 
            3- Le partage de la foi : v. 17-23
 
 
                        Ruth revient à la ville après avoir glané jusqu'au soir et battu sa récolte. Elle a le désir de partager : sa foi n'est pas égoïste.
                        Après avoir glané dans la Parole ce qui a nourri nos âmes de Christ (Deut. 8 : 3), désirons-nous en faire part à d'autres ?
 
 
                        3-1 : Un coeur généreux qui désire partager : v. 17-18
 
            Naomi est surprise devant l'abondance que sa belle-fille rapporte : un épha d'orge (10 omers) représentait dix fois la ration quotidienne de manne ramassée chaque matin dans le désert (Ex. 16 : 16). Elle questionne donc Ruth au sujet du lieu où elle a travaillé.
 
 
                        3-2 : La réponse de Ruth à la question de Naomi : v. 19
 
            « Où as-tu glané aujourd'hui, et où as-tu travaillé ? demande Naomi. A cette question, Ruth répond en donnant le nom du Maître lui-même, celui du seigneur de la moisson : « elle raconta à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé ». Elle parle, remplie de gratitude, de celui qui lui a dit : « approche-toi ici, et mange du pain... » (v. 14).
 
            Si nous avons goûté que le Seigneur est bon (1 Pier. 2 : 3), nos coeurs sont-ils heureux dans sa présence ? « Il est mort pour nous afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui » (1 Thes. 5 : 10).
 
 
                        3-3 : La révélation faite par Naomi concernant Boaz : v. 20
 
            Naomi apprend que le propriétaire du champ où a glané Ruth est Boaz. Auparavant, elle avait donné de mauvais conseils à ses belles-filles, le coeur plein d'amertume ; à présent, elle a une attitude de reconnaissance envers l'Eternel qui « n'a pas discontinué sa bonté envers les vivants et envers les morts ».
            Elle s'empresse de révéler a sa belle-fille que Boaz est « un proche parent » et qu'il fait partie de « ceux qui ont le droit de rachat » (le « goël » ou le « rédempteur »).
            En Israël, la rédemption (ou rachat) concernait les personnes et les héritages (Lév. 25 : 25-48). Lorsqu'un homme tombé dans la pauvreté devait vendre sa propriété (ou même se mettre lui-même au service d'un homme plus riche), un proche parent pouvait exercer le droit de rachat pour libérer les biens (ou la personne) qui avaient dû être vendus. Le « goël » était donc celui qui faisait ainsi office de rédempteur.
 
            Ce « proche parent » ayant droit de rachat préfigure Jésus Christ venu donner sa vie en rançon pour plusieurs (Matt. 20 : 28 ; Gal. 4 : 5).
            Cette vérité concernant la rédemption sera révélée progressivement à l'âme de Ruth qui restera près de Boaz.
 
 
                        3-4 : Les paroles de Boaz gravées dans le coeur de Ruth : v. 21
 
            Ruth rapporte à Naomi les paroles de Boaz qu'elle serre précieusement dans son coeur : « Même il m'a dit : Tiens-toi près de mes jeunes hommes jusqu'à ce qu'ils aient achevé toute la moisson que j'ai ». Ruth a bien compris que c'est en suivant de près les serviteurs de Boaz qu'elle pourra ramasser les épis qu'ils laisseront volontairement tomber à terre, selon le commandement de leur maître (2 : 15).
 
 
                        3-5 : Le sage conseil de Naomi suivi par Ruth : v. 22-23
 
            Naomi veille affectueusement sur Ruth. Elle lui prodigue les sages conseils d'une femme dont la foi a été mûrie par l'épreuve.
 
            Ruth ne doit pas être vue dans un autre champ que celui de Boaz (v. 22) : c'était déjà la recommandation faite par Boaz lui-même lors de sa première entrevue avec Ruth (v. 8).
            Naomi, à son insu, donne un conseil identique à celui du maître : « il est bon, ma fille, que tu sortes avec ses jeunes filles... ». Ruth, jeune femme vertueuse (3 : 11), saura mettre en pratique cette exhortation.
            Une conduite « pure et droite » (Prov. 20 : 11) caractérisera le chemin des jeunes chrétiens qui désirent rester là où les droits du Seigneur sont reconnus, dans la compagnie de ceux qui le craignent (Ps. 119 : 63) ! Par l'exemple de Ruth, les jeunes croyantes sont encouragées à garder une attitude modeste et réservée à l'égard des jeunes gens.
 
            Ruth accepte volontiers le sage conseil de Naomi. Celle-ci a la connaissance de ce qui convient en Israël : son expérience, unie à l'intelligence, enseigne à Ruth l'attachement à la maison de Boaz, en la séparant de tout autre « champ ».
            Sachons profiter de l'expérience de ceux qui ont déjà marché dans le chemin de la foi, afin que nous demeurions attachés à la famille de Dieu et à Christ lui-même. Connaissant pour nous-mêmes la grâce et la bonté de Dieu, nous pourrons le bénir toujours plus (Ps. 34 : 1).
 
            Ruth est restée dans le champ de Boaz depuis le début de la moisson des orges (1 : 22) jusqu'à la fin de la moisson des froments (2 : 23) : cette période de la moisson symbolise celle qui s'étend de la Pâque à la fête des semaines, ou Pentecôte (Lév. 23 : 5, 15).
 
 
            Retenons l'image donnée par les personnages de cette belle scène de Ruth dans le champ de Boaz :
                        - Ruth : un objet de la miséricorde divine
                        - Boaz : le rédempteur, type de Christ (dans la gloire de sa personne et de son oeuvre, mais aussi dans sa manière d'agir pleine de grâce envers nous, individuellement)
                        - son serviteur (v. 5) : un type du Saint Esprit
                        - les moissonneurs : ces jeunes filles et ces jeunes hommes représentent les divers services dans l'assemblée.
 
 
 
 
            Ruth n'apparaît-elle pas, dans ce chapitre, comme une image de cette croissance dans la grâce, dans laquelle un croyant fait des progrès spirituels ?
            Comme cette femme de foi, nos âmes étant nourries et nos coeurs satisfaits, ayons à coeur, à notre tour, de communiquer à d'autres ce qui peut les rassasier et les consoler.