bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LES PSAUMES 105 et 106

 

Quelques généralités sur les Psaumes
Le Psaume 105 - L'invitation à la louange et à se souvenir de ce que Dieu a fait
Le Psaume 106 – La louange des fidèles d'Israël à l'aube du règne de Christ

 

Quelques généralités sur les Psaumes

            On estime que le livre des Psaumes est le «  recueil de cantiques » des Hébreux. Si ce recueil ne se prête pas à une analyse d’ensemble, chaque Psaume, considéré à part, peut l’être. On peut faire également des « rapprochements » d’un grand intérêt sur l’ensemble des Psaumes.
            Il y a cinq livres de Psaumes. Les 4 premiers se terminent par une doxologie, qui a un caractère liturgique. Sur les 150 psaumes, on connaît l’auteur d’une centaine : 73 sont attribués à David, 12 à Asaph, 10 aux fils de Coré, 2 à Salomon, un seul à chacun des auteurs suivants : Ethan, Héman et Moïse. 50 restent anonymes ; c’est parmi ces derniers que se trouvent les 2 Psaumes, 105 et 106. Ils sont situés à la fin du quatrième livre. Nous désirons nous en occuper un peu.
            Il est impossible de savoir à quel moment précis tous les Psaumes ont été composés. Toutefois une bonne partie d’entre eux datent d’une période de 300 ans - située entre le règne de David et celui d’Ezéchias. On estime que les deux Psaumes dont nous désirons nous occuper et le Psaume 78 sont des psaumes historiques.
            Le Seigneur s’est nourri en abondance des psaumes durant toute sa vie d’Homme ici-bas. Satan, en cherchant à le tenter, a tenu compte du fait que les pensées du Psaume 91 étaient une précieuse réalité pour le Seigneur !
            Jésus a chanté le « Hallel » avec ses disciples, durant leur dernier repas ensemble avant la croix (Matt. 26 : 30) ; ces Paumes 113 à 118, qui ont pour objet la louange, étaient généralement chantés dans le temple, au moment où l’agneau était offert en sacrifice sur l’autel.
            Le Psaume 22 était l’objet de la méditation du Seigneur alors qu’Il se trouvait sur la croix (v. 1) ; c’est en se servant des paroles d’un autre psaume (31 : 1) qu’Il a remis son esprit entre les mains de son Père (Luc 23 : 46).
            En parcourant les Psaumes avec ses disciples le Seigneur a évoqué des « ombres » qui s’y trouvaient et qui devaient faire place à la réalité (Jean 13 : 18 ; 2 : 17).
            Après les heures de la croix, Il s’est servi de passages choisis dans les Psaumes - et d’autres parties des Ecritures - pour ouvrir l’intelligence spirituelle de ses disciples. Il leur a montré que tout ce qui avait été dit auparavant à son sujet dans la Parole de Dieu devait entièrement s’accomplir (Luc 24 : 44).
            Les premiers cantiques chrétiens ont été composés en s’inspirant des Psaumes ; et un grand nombre de nos cantiques actuels contiennent des expressions tirées de ce précieux recueil de Psaumes.

 

Le Psaume 105 - L'invitation à la louange et à se souvenir de ce que Dieu a fait

            Ce psaume met en évidence l’extrême bonté avec laquelle Dieu a toujours traité son peuple Israël. Le Psaume 106 montre, au contraire, à quel point Israël s’est mal conduit à l’égard de Son Dieu !
            Les croyants sont appelés à « célébrer l’Eternel, à invoquer son Nom, et à faire connaître ses actes parmi les peuples. Ils doivent Lui chanter des cantiques et méditer sur ses œuvres merveilleuses ! Nous glorifions son saint Nom et nous nous en réjouissons tout en cherchant continuellement sa face (v. 1-5). Tel est le précieux « programme » proposé à tous ceux qu’Il a sauvés
            Les versets 1 à 15 de ce Psaume font partie, avec le Psaume 96, de ce Psaume que la Parole de Dieu appelle « le premier » (1 Chr. 16 : 7). David l’a remis à Asaph au moment où les Lévites sont allés déposer l’arche sur le mont Sion. David y avait préparé une tente pour elle (v. 8-22). Toutefois, il y a une différence entre les deux textes : le verset 15 de ce chapitre des Chroniques exhortait le peuple : « Souvenez-vous pour toujours de son alliance ! », Tandis qu’au Psaume 105, le verset 8 déclare : «  Il s’est souvenu pour toujours de son alliance, de la parole qu’il commanda pour mille générations ».
            Le peuple a oublié l’alliance avec son Dieu, mais Lui s’est souvenu de ses promesses à Abraham, Isaac et Jacob (2 Tim. 2 : 13) ! C’était tout ce que ces hommes de foi « possédaient » sur la terre, en dehors d’un tombeau (Gen. 23). Ils avaient souvent eux-mêmes « peu de valeur » aux yeux de leurs contemporains (Gen. 34 : 30 ; Deut. 26 : 5).
            Mais Dieu a veillé sur eux : « Il n’a permis à personne de les opprimer et il a repris des rois à cause d'eux, disant : Ne touchez pas à mes oints, et ne faites pas de mal à mes prophètes » (v. 14-15). Nous en avons un exemple au chapitre 31 de la Genèse, où Dieu dit à Laban, dans un songe : « Garde-toi de parler à Jacob, ni en bien, ni en mal » (v. 24).
            Dieu veille aussi sur les chrétiens qui vivent encore présentement au milieu de ceux qui « habitent sur la terre » (Apoc. 3 :10, 6 : 10…) - une expression qui revient 11 fois dans ce livre et désigne des personnes qui font de la terre leur seul horizon.
            Dieu envoya un « homme » (v. 17). Il allait accomplir son propos. En figure, Joseph est un beau type du Seigneur. D’abord vendu pour être esclave, il est ensuite prisonnier : « son âme entra dans les fers » (v. 18). La Parole de l’Eternel « l’éprouva » ; Dieu l'a fait passer par le creuset de la souffrance. Mais Joseph a été délivré de sa prison par « le dominateur des peuples » (v. 20) ; il est devenu seigneur et gouverneur de toutes ses possessions (v. 21).
            Après les souffrances viennent les gloires ! Christ, mort et ressuscité par la puissance de Dieu, a été établi Seigneur de toute la terre ; en Lui, toutes les promesses de Dieu se réaliseront (Act. 2 : 36 ; 5 : 31). « Alors Israël entra en Egypte… Et l’Eternel fit beaucoup multiplier son peuple, et le rendit ainsi plus puissant que ses oppresseurs » (v. 23-24) !
            La puissance de Dieu se déploie tout le long du livre de l’Exode : Il envoie Moïse et Aaron, opérer des signes et des prodiges dans le pays de Cham. Il y a d’abord Ses miracles en jugement sur les Egyptiens (v. 27-36). Ce sont les « dix plaies d’Egypte » : les ténèbres sont envoyées sur tout le pays, l’eau est changée en sang, les grenouilles fourmillent… et finalement , c'est la mort de chaque premier-né - mais seulement chez les Egyptiens.
            Ensuite il s’agit des miracles de l’Eternel en grâce en faveur d’Israël : ils sortent de ce pays où ils étaient jusqu’ici captifs, avec toutes sortes de biens et sans « aucun infirme » parmi eux (v. 37) ! Il étend sur eux une nuée de jour et de nuit (v. 39) ; ils reçoivent les cailles demandées et le « pain des cieux », la manne (v. 40 ; Ex. 16). Le rocher s’ouvre, les eaux coulent… comme une rivière (v. 41) !
            Mais les plaies terribles qui ont frappé l’Egypte n’étaient pas seulement destinées à effrayer le Pharaon et à le châtier. L’Eternel voulait avant tout se révéler par des signes et des prodiges à son propre peuple (v. 27). Israël craint alors l’Eternel ! « Ils crurent à l’Eternel, et à Moïse son serviteur » (Ex. 14 : 31).
            Dieu parle » et la chose arrive (v. 31, 34). Comme au jour de la Création, il suffit d’une parole pour susciter d’innombrables « petits agents » de sa colère : les mouches venimeuses, les moustiques, les sauterelles et les yeleks. Quelle humiliation pour l’homme d’être ainsi vaincu par des insectes ! Mais telle était la volonté de Dieu.
            On peut comparer ces versets à Hébreux 11 : 3 : « Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n’a pas été fait à partir de choses qui paraissent ».
            Israël a quitté l’Egypte, après la Pâque ; il a échangé sa misère contre de grandes richesses (v. 37). Il avait gémi sous l’oppression ; maintenant, Dieu le fait sortir « avec joie » et « avec chant de triomphe (v. 43). Lui qui jusqu’ici a travaillé si durement, va posséder « le travail des peuples » (v. 44 ; Deut. 6 : 10-11).
            Toute cette œuvre rédemptrice est consécutive à l’engagement que l’Eternel avait pris dans sa Parole sainte envers Abraham (v. 42). Rappelons Ses paroles à ce patriarche : « Sache certainement que ta descendance séjournera dans un pays qui n’est pas le sien, et ils l’asserviront, et l’opprimeront pendant 400 ans. Mais aussi je jugerai, moi, la nation qui les aura asservis ; et après cela, ils sortiront avec de grands biens » (Gen. 15 : 13-14).
            Rien ne peut empêcher le Dieu fidèle d’accomplir sa Parole et de se souvenir de sa sainte alliance (v. 42 ; Luc 1 : 72-73). Ce Psaume se termine par un « Alléluia », c’est-à-dire : « Louez Jah ! ».

 

Le Psaume 106La louange des fidèles d'Israël à l'aube du règne de Christ

            Comme le précédent - et les trois suivants, ce Psaume commence par une exhortation à louer l’Eternel. Elle était chantée avec un enthousiasme ardent (Jér. 33 : 11). « Il est bon et sa bonté demeure à toujours. Qui dira les actes puissants de l’Eternel ? Qui fera entendre toute sa louange ? » (v. 1-2). Aucun mortel n’est vraiment capable de célébrer dignement le Seigneur ! Sur la terre, notre langue bégaie encore, il n’en sera pas ainsi dans Sa présence ; nous parlerons alors promptement et clairement (Es. 32 : 4) !
            Avant de rappeler quelques-unes des multiples désobéissances des Hébreux, le psalmiste commence par déclarer : « Bienheureux ceux qui gardent le juste jugement, qui pratiquent la justice en tout temps ! » (v. 3). Il formule ensuite une humble prière : que Dieu « visite » Israël par son salut. Ainsi Il pourra voir le bien de ses élus, se réjouira dans la joie de la nation et se glorifier avec son héritage (v. 4-5).
            Dans le Psaume précédent, l’œuvre de Dieu était seule en vue ! Il n’était pas du tout question des péchés d’Israël. Ici, c’est tout différent. L’histoire de ce peuple est reprise à partir de sa sortie d’Egypte, mais sa responsabilité est soulignée ; on le voit, par exemple, avec le récit de l’épisode des cailles : au Psaume 106, il est précisé que les Israélites « remplis de convoitise » tentèrent Dieu dans le lieu désolé. Moïse, dans cette circonstance, se montre plutôt incrédule (Nom. 11 : 4, 21).
            Le psalmiste reconnaît d’abord : « Nous avons péché avec nos pères ; nous avons commis l’iniquité, nous avons agi méchamment » (v. 6). Sa propre génération n’était donc pas moins coupable !
            La très longue série de fautes et l’ingratitude d’Israël a commencé sur les bords de la Mer Rouge, avant même de quitter l’Egypte. Après la réponse miséricordieuse de Dieu : la traversée miraculeuse de la mer et la mort de toute l’armée égyptienne, « ils crurent à ses paroles, ils chantèrent sa louange » (v. 12 ; Ex. 15). Mais ils oublièrent vite les œuvres de l'Eternel et ne s’attendirent pas à son conseil (v. 13 ; Prov. 8 : 14) ! Leur mauvais état spirituel au désert se manifeste par de nouveaux murmures contre le Seigneur, à la suite d’une pénurie d’eau, ils expriment leurs regrets de ne plus avoir les pots de viande de l’Egypte.
            Le Psaume rappelle également la grande révolte de Coré et de ses complices Dathan et Abiram (v. 16-18), puis le veau d’or (v. 19-23), et enfin la grande émeute incrédule à l’arrivée des espions de retour du « pays promis » (v. 24-27 ; Nom. 13-14). Ils s’attachent ensuite à Baal-Péor, adoré en Moab, et mangent les sacrifices des morts ! Dieu leur envoie la peste, mais un fidèle témoin se lève : Phinées, fils d’Eléazar, opère un jugement sévère . Sa fermeté lui « sera compté à justice pour toujours » (v. 28-31) !
            Il est aussi question des « eaux de Mériba » (v. 32-33). Là, du mal arrive à Moïse ; il est tellement exaspéré des murmures continuels du peuple qu’il parle légèrement de ses lèvres. Dieu décide qu’il n’entrera pas avec le peuple dans le pays de la promesse (Nom. 20 : 12).
            Tous ces versets 34 à 46 décrivent l’ingratitude d’Israël, après son entrée dans le pays de Canaan ; ils correspondent au livre des Juges. Les fils d’Israël ne détruisent pas les peuples du pays, malgré l’ordre divin. Ils « se mêlent » au contraire à eux ! Ils servent bientôt leurs idoles et sacrifient leurs fils et leurs filles aux démons. Ils versent le sang innocent et se rendent impurs.
            Alors la colère de Dieu s’embrase. Il éprouve de l’aversion pour son héritage (v. 40). Il les livre à plusieurs reprises aux nations qui les oppriment et les humilient ! Cependant, se souvenant de son alliance, chaque fois l’Eternel les délivre. Il se repent et Il leur fait trouver compassion auprès de ceux qui les ont emmenés captifs.

            Amis chrétiens, notre propre histoire a souvent le même « double » aspect. L’œuvre parfaite de la grâce de Dieu sauve et nous conduit sûrement, en dépit des obstacles et des difficultés, jusqu’au but ! Celui qui a commencé en nous une bonne œuvre, l’achèvera jusqu’au jour de Christ (Phil. 1 : 6).
            Toutefois notre marche est souvent ralentie par nos détours et nos faux pas ! Nous avons besoin que le Seigneur - dans sa perfection - se tienne continuellement « à la brèche » et intercède pour tous ses rachetés (v. 23 ; Rom. 8 : 34).
            N’oublions pas les bienfaits de l'Eternel, recommande le verset 2 du Psaume 103. Oublier ouvre la porte à la convoitise qui conduit à la rébellion (v. 13, 14, 21). Dans un cœur ingrat, Satan sème à son gré des désirs coupables ; il sait rendre les choses de ce monde attrayantes pour celui qui n’estime plus les dons de Dieu à leur juste et éternelle valeur ! Par ces moyens-là il amène peu à peu ses victimes à suivre un chemin de révolte ouverte contre Dieu. Que le Seigneur nous accorde de rester toujours « attentifs à ses merveilles » (v. 7). Dans le Psaume 105, les verbes sont en relation avec l’intervention souveraine de Dieu : « Il envoya (v. 17, 26, 28), Il parla (v. 31, 34), Il donna (v. 32), Il frappa (v. 36), Il fit sortir (v. 37, 43), tandis qu'ici, nous l’avons déjà vu, les pensées et les actes détestables de l’homme sont aussi mis en évidence par des verbes appropriés : « Ils méprisèrent…n’écoutèrent pas…murmurèrent… provoquèrent… irritèrent » (v. 24-39).
            C’est l’histoire navrante d’un peuple, choisi par pure grâce, qui s’enfonce de plus en plus dans le mal. Il provoque ouvertement la colère de l’Eternel (v. 40). On pourrait s’attendre après une telle conduite à un rejet définitif de la part de Dieu. Cependant, à ce terrible tableau succède au contraire encore une victoire de Sa grâce ! Dans leur détresse, Dieu les a regardés, Il a entendu leur cri. Il se souvient… Il leur fait trouver compassion… (v. 44-46) !
            Le péché du verset 24 était particulièrement propre à attrister le cœur de Dieu : « Ils méprisèrent le pays désirable » (voir Deut. 8 : 7). Chrétiens, nous sommes en route pour une patrie infiniment plus désirable : la maison du Père ! Notre cœur la désire-t-elle vraiment ? Ou notre comportement montre-t-il qu’en réalité nous méprisons plus ou moins notre héritage ? Or notre marche dépend toujours de nos dispositions intérieures.
            Ce Psaume se termine par une prière : « Sauve-nous, Eternel, notre Dieu ! Et rassemble-nous d’entre les nations, afin que nous célébrions ton saint nom, et que nous nous glorifions de ta louange » (v. 47). Dieu s’est montré si souvent miséricordieux envers son peuple coupable, ne pardonnera-t-il pas encore cette fois ?
            Toutefois, à une si grande miséricorde divine, la reconnaissance doit répondre : « Béni soit l’Eternel, le Dieu d’Israël, de l’éternité jusqu’en l’éternité ! Et que tout le peuple dise : Amen ! Louez Jah ! (v. 48). C’est une doxologie, autrement dit une prière à la gloire de Dieu – qui clôt ce quatrième livre des Psaumes.

 

Ph. L le 11. 03. 2018