bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LES QUARANTE JOURS DE L’ECRITURE (4)

 

LES  SECONDS  QUARANTE  JOURS  DE  MOÏSE  (Ex. 32 : 30-35 ; 33 : 1-23 ; 34 : 1-9, 27-35 ; Deut. 9 : 25-29 ; 10 : 1-5)  - La grâce et la bénédiction, ou la souveraineté de Dieu et ses voies.


Le terrain de la Loi
Un seul remède : la propitiation
Moïse découvre la grâce
La miséricorde
            Dans les Psaumes
            Dans les évangiles
La souveraineté de Dieu
Moïse jouit de la grâce

 

            Au chapitre précédent, nous avions vu que Moïse était monté sur la montagne, où il avait passé quarante jours, recevant de Dieu les dix commandements, la Loi, les exigences de Dieu envers l’homme, écrites sur les tables de pierre. Quand Moïse était redescendu, il avait constaté que l’état de choses en bas était en ruine. Tout était désespéré.

 

Le terrain de la Loi

            Le peuple qui s’était mis sur le terrain de la responsabilité devant Dieu avait déclaré avec la plus grande folie qu’ils feraient tout ce que l’Eternel leur avait commandé. La toute première parole de la Loi était de ne pas se faire d’image taillée ; or la première chose que voit Moïse est un veau d’or, et Israël dansant autour et disant : « C’est ici ton dieu, ô Israël ». La ruine était complète. La relation entre Israël et Dieu était rompue par ce péché commis ouvertement. Nous comprenons bien que Moïse ait été profondément affecté quand il a brisé les tables de pierre. S’il ne les avait pas jetées, Dieu aurait fait tomber un jugement immédiat sur les transgresseurs de la Loi. Face à la difficulté, Moïse a pensé : Si je ne les descends pas, Dieu manifestera ses ressources, car Il est saint ; or ils sont coupables, et comme la Loi s’applique à eux, Il doit les juger. Aussi a-t-il brisé les tables de pierre. Dieu ne l’en a pas blâmé.
            Puis Moïse appelle quiconque est pour l’Eternel à se manifester. Lévi répond, et 3 000 hommes meurent. Ainsi, au jour où la Loi a été violée, le jugement a été modifié. La leçon à tirer est que l’homme ne peut se tenir devant Dieu sur le terrain d’un commandement. Non, il doit soit être devant Dieu dans le sentiment de Sa grâce et sur le terrain de Sa miséricorde, soit être condamné.
            Moïse se tourne ensuite vers le peuple et les accuse en disant : « Vous avez commis un grand péché » (32 : 30). Dans les versets 11 à 13, il avait été zélé pour le peuple devant Dieu ; ici il est zélé pour Dieu devant le peuple. C’est une grande chose de savoir que nous avons péché ! Leur péché était l’idolâtrie. Ils avaient enfreint le commandement exprès de Dieu, aussi l’Ecriture nous dit qu’ils seraient « visités ». De cette racine, un fruit très amer sera produit dans l’histoire d’Israël dans les jours qui suivront, parce que l’idolâtrie était dans leur cœur. Nos péchés ne sont pas exactement les mêmes, mais nous avons aussi commis de grands péchés ; et nous savons que Dieu ne passe pas sous silence le péché.
             Lord Cecil a dit une fois qu’un homme inconverti est mi-bête mi-diable ; il ressemble à la bête dans ses convoitises et ses passions, et il ressemble au diable dans son orgueil. Cette déclaration est vraie, c’est bien l’histoire de l’homme : la corruption et la violence le caractérisent. Il peut y avoir des exceptions, mais généralement l’homme suit ses convoitises et ses désirs ; il ne s’occupe pas de Dieu. Il ressemble aussi à Satan en ce qu’il trouve que le monde est un lieu dans lequel il peut prospérer, et il est fier de s’élever dans ce monde. La Parole de Dieu est très claire : « Tous ont péché » (Rom. 3 : 23). Quiconque a un profond sentiment de son péché devant Dieu, ne le minimise pas.
            Nous pensons qu’aussitôt le péché révélé, Dieu doit le juger. Ah, si l’homme pense cela, Dieu n’agit pas ainsi ! Cette scène du Sinaï montre que quand tout était ruiné, et que le cas d’Israël était absolument désespéré, Dieu s’est alors retranché derrière la bonté absolue de son Etre. La grâce ayant été abusée, la miséricorde est alors apparue, et Dieu a dit, pour ainsi dire : Je suis souverain, je ferai mon bon plaisir ; je les bénirai malgré leur péché.
            Que veut dire « abuser de la grâce » ? Que leur avait-il été manifesté, tout au long de leur chemin jusque-là, si ce n’est la grâce ? Dieu s’était approché de Moïse dans le buisson ardent et lui avait dit : « J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Egypte, et j’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses exacteurs ; car je connais ses douleurs. Et je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens, et pour le faire monter de ce pays-là dans un pays bon et spacieux, dans un pays ruisselant de lait et de miel » (Ex. 3 : 7-8). Cela n’était-il pas la grâce pure, souveraine, bénie ? Dieu les avait conduits depuis le buisson ardent jusqu’au Sinaï ; la manne descendait jour après jour pour eux et l’eau pure les suivait.
            Pour découvrir les voies de Dieu en grâce envers eux, il faut lire le Psaume 105 qui montre tout ce qu’Il a fait ; comment Il les a fait sortir d’Egypte et les a bénis. C’est l’histoire de la bonté inépuisable de Dieu. Il les a amenés au mont Sinaï et leur a dit : « Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Egypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle, et vous ai amenés à moi » (Ex. 19 : 4). Puis Il leur a proposé la Loi ; et, se confiant en eux, sans connaître réellement ce qu’étaient les exigences de la Loi, ils ont dit avec empressement : Tout ce que l’Eternel a dit, nous le ferons. Que s’est-il passé alors ? Dès qu’ils ont été sur le terrain de l’obéissance, ils ont failli, et tout fut fini. Alors, Moïse leur imputa leur péché : « Vous avez commis un grand péché » (Ex. 32 : 30a). De même, le Saint Esprit dit à tout homme : « Tu as commis un grand péché. » Le plus grand péché c’est de ne pas croire au Seigneur Jésus Christ. Parmi des milliers de péchés commis par un homme, le péché le plus accablant de tous, qui le conduira à mourir dans ses péchés, sera celui d’avoir entendu parler de Jésus et de n’avoir jamais cru en Lui.

 

Un seul remède : la propitiation

            Ensuite Moïse dit : « Et maintenant je monterai vers l’Eternel, peut-être ferai-je propitiation pour votre péché » (v. 30b). Remarquons le mot « peut-être ». Il n’est pas sûr de pouvoir faire ce qu’il sait être nécessaire : faire propitiation pour leur péché. Quant à nous, un Homme est monté vers Dieu sans un « peut-être » sur ses lèvres. Cet Homme, maintenant à la droite de Dieu, a été une fois sur une croix entre deux brigands, Il a porté les péchés des pécheurs sous le jugement de Dieu, Il est descendu dans la mort, puis Il est ressuscité d’entre les morts et est monté vers Dieu, en vainqueur. Il a fait l’expiation, Il est monté comme Celui qui, par la mort, a satisfait toutes les exigences de Dieu, et qui ayant accompli l’œuvre que Dieu Lui avait donné à faire, s’est assis sur le trône même d’où venait le jugement qui est tombé sur Lui au Calvaire. Victime bénie, glorieux Vainqueur !
            Quel héritage nous a-t-Il laissé ? Nous savons qu’un héritage est un don qui nous revient de la part d’une personne décédée. Eh bien, Il nous a laissé un héritage merveilleux. Quand le Sauveur est mort sur le bois du Calvaire, ses dernières paroles ont été : « C’est accompli » (Jean 19 : 30). L’héritage qu’Il laisse à toute âme anxieuse et travaillée est une œuvre accomplie. Si Moïse doit dire : « Peut-être ferai-je propitiation pour votre péché », il n’en est pas ainsi du Seigneur Jésus. Il n’a pas dit : Peut-être. Le Saint Esprit dit de Lui : « Ayant fait par lui-même la purification des péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1 : 3). C’est après avoir fait l’expiation, satisfait à toutes les exigences de Dieu, écrasé la puissance de Satan, et porté les péchés de l’homme, qu’Il a annulé la mort, qu’Il est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, et qu’Il est monté en haut.
            La résurrection est la preuve et le témoignage de la satisfaction de Dieu quant à ce que Christ a accompli. En voyant un Christ vivant à la droite de Dieu, l’âme est en paix. Savoir seulement que Jésus est mort ne donne pas la paix. Nous n’avons pas affaire à un Christ mort, il n’est plus dans le tombeau, Il est ressuscité ! « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? » (Luc 24 : 5). En regardant en haut, nous voyons à la droite de Dieu l’Homme Christ Jésus, le Fils unique de Dieu qui a été dans la mort pour nous. Tout est accompli, rien ne nous est laissé encore à faire, si ce n’est s’approprier et jouir de la bénédiction liée à Celui qui est mort et ressuscité. Nous avons déjà dit précédemment que la Loi ne donne ni la vie, ni de puissance, ni d’objet. Que fait l’évangile ? Il donne les trois à celui qui croit en Jésus. Il lui donne la vie éternelle, le don de Dieu, dans le Christ Jésus ; il lui donne la puissance, parce que dès qu’il reçoit le Seigneur Jésus comme son Sauveur, le Saint Esprit vient sur lui en puissance ; et il reçoit un objet pour son cœur dans la personne du Seigneur Jésus. Voilà ce que l’évangile apporte.

 

Moïse découvre la grâce

            Précédemment, nous avons remarqué qu’après les premiers « quarante jours », quand Moïse est descendu de la montagne et a brisé les tables de pierre, son visage s’était embrasé d’une juste colère. Quand il est descendu la seconde fois, il est dit : « Moïse ne savait pas que la peau de son visage rayonnait parce qu’il avait parlé avec Lui. Et Aaron et tous les fils d’Israël virent Moïse, et voici, la peau de son visage rayonnait, et ils craignirent de s’approcher de lui » (Ex. 34 : 29-30). Son visage rayonnait parce qu’il avait éprouvé le sentiment de ce qu’était la grâce. Ce rayonnement résultait de la découverte de la révélation de la bonté absolue de Dieu, prenant la forme de la miséricorde envers un peuple désespérément perdu.
            Quand Moïse était retourné vers l’Eternel, il avait dit à Dieu : « Hélas ! ce peuple a commis un grand péché, et ils se sont fait un dieu d’or. Et maintenant, si tu pardonnes leur péché … » (32 : 31-32). Sentant que c’était presque impossible, il n’avait pas dit : Tu  pardonneras, parce qu’il ne connaissait pas assez bien le cœur de Dieu pour dire cela. Aussi avait-il dit seulement : « Et maintenant, si tu pardonnes leur péché … ; sinon, efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit » (v. 32). Combien Moïse ressemblait à Christ : il était prêt à tout perdre pourvu que le peuple soit béni ! Cela ne lui était pas demandé. C’est là où son amour et l’amour de Christ sont vus. Christ s’est livré Lui-même à Dieu d’une manière absolue, pour nos péchés. La découverte de son amour et du don de Lui-même pour nous, apporte aussitôt à l’âme la bénédiction.
            Ici, Dieu répond à Moïse : « Celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre. Et maintenant, va, conduis le peuple où je t’ai dit. Voici, mon Ange ira devant toi » (v. 33-34). Au chapitre suivant il est dit que Dieu « parlait à Moïse face à face, comme un homme parle avec son ami » (v. 11). Nous avons alors une très belle attitude de Moïse. Dans la compagnie de Dieu, rempli du sentiment de ce qu’est le péché d’Israël d’un côté et du sentiment de la bonté de Dieu de l’autre, il s’enhardi et dit : « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire » (v. 18). La réponse de l’Eternel est admirable : « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face, et je crierai le nom de l’Eternel devant toi ». Si la gloire de l’Eternel avait brillé alors, Moïse aurait été foudroyé. Ce n’est que dans le Fils de Dieu, que la gloire et la majesté peuvent être révélées sans que l’homme soit terrassé. Etant Dieu, Il a quitté la gloire qu’il avait auprès du Père, et est descendu ici-bas pour devenir l’Homme qui a révélé Dieu. Cet Homme parfait a terminé sa vie par la mort, pour l’homme qui n’avait pas de relation avec Dieu. Ensuite, Dieu « l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire, en sorte que votre foi et votre espérance soient en Dieu » (1 Pier. 1 : 21). Maintenant, nous pouvons entrer dans sa présence et contempler la gloire de Dieu dans la face de Christ.
            « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face », est donc la réponse de Dieu au désir de Moïse de voir Sa gloire. Puis Il révèle la pensée de Son cœur en se retranchant, pour ainsi dire, derrière le caractère absolu de Son Etre en bonté, afin d’épargner un peuple coupable. C’est comme si Dieu avait dit à Moïse : La situation est si mauvaise que si je laisse la Loi avoir son cours, je dois retrancher le peuple comme un seul homme. Mais Il dit alors : « Je ferai grâce à qui je ferai grâce, et je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde » (33 : 19). Si la justice avait dominé à ce moment-là, Israël aurait dû être retranché entièrement. Alors, c’est comme si Dieu avait dit : Bien qu’ils aient abusé de ma grâce et enfreint la Loi, il me reste une ressource : la miséricorde. « Je ferai miséricorde » est une prérogative divine, si belle !
            Quelle merveille, quand l’âme a le sentiment de la miséricorde de Dieu ! En disant : « Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde », c’est comme si Dieu disait : Je ferai mon bon plaisir ; je suis absolu. C’est la prérogative de son amour : « Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde ». C’est sur cette base qu’Il rencontre le pécheur le plus coupable qu’il y ait sur cette terre.

 

La miséricorde

            Dans les Psaumes

            Considérons un moment le Psaume 106, où la miséricorde de Dieu apparaît si merveilleusement. Le Psaume 105 a donné les détails de ce que Dieu a été pour Israël, en grâce, puis le Psaume 106 commence ainsi : « Célébrez l’Eternel ! Car il est bon ; car sa bonté demeure à toujours » ; or toute la suite du Psaume montre que les fils d’Israël sont des rebelles endurcis. Pourquoi disent-ils : « sa bonté demeure à toujours » ? Parce qu’il est dit plus loin : « Et il se souvint en leur faveur de son alliance, et se repentit selon la multitude de ses bontés » (v. 45). C’est sa bonté qui conduit Dieu à se repentir. Au Psaume 107 nous retrouvons : « Célébrez l’Eternel ! Car il est bon ; car sa bonté demeure à toujours » (v. 1). En retraçant du début à la fin l’histoire d’Israël, nous voyons que la note dominante de leur cantique a toujours été la miséricorde qui est le fruit le plus caractéristique de la bonté absolue de Dieu. Quand la nation a complètement failli à cause de son péché, Dieu s’est alors retranché derrière la bonté infinie de son Etre, et la miséricorde s’est glorifiée vis-à-vis du jugement.
            Il est beau d’entendre : « Car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, sa bonté est grande envers ceux qui le craignent » (Ps. 103 : 11). Pour connaître la mesure de la bonté de Dieu, il faudrait mesurer la distance jusqu’au ciel, c’est impossible. Le Psaume dit encore : « Mais la bonté de l’Eternel est de tout temps et à toujours sur ceux qui le craignent, et sa justice pour les fils de leurs fils » (v. 17). C’est ce que Dieu est dans son être, Il y trouve Son plaisir.

            Dans les évangiles

            Rappelons de belles expressions du Seigneur concernant la miséricorde. Il vaut la peine d’y prêter attention. « Et il arriva, comme Jésus était à table dans la maison, que voici, beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent et se mirent à table avec Jésus et ses disciples. Ayant vu cela, les pharisiens dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? Jésus, l’ayant entendu, leur dit : Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin d’un médecin, mais ceux qui se portent mal. Allez donc apprendre ce que signifie : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice » ; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (Mat. 9 : 10-13). Ainsi, ce sont les malades qui ont besoin d’un médecin ; la miséricorde est la note dominante de toutes les voies de Dieu qui n’attend rien de personne pour régler les choses. En Matthieu 12, on voit les pharisiens condamner les disciples qui arrachaient des épis et les mangeaient le jour du sabbat. Le Seigneur leur répond : « Si vous aviez compris ce que signifie : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice », vous n’auriez pas condamné ceux qui ne sont pas coupables » (v. 7). Ailleurs, les pharisiens le condamnaient aussi parce qu’Il avait béni un homme le jour du sabbat !
            Le plaisir de Dieu dans la miséricorde est un témoignage continuel dans sa Parole. On en trouve un bel exemple dans le livre de Michée où le caractère de Dieu et son attitude envers un peuple dans l’inquiétude y sont exprimés d’une très belle manière. Le peuple peut enfin se réjouir dans la miséricorde et la fidélité de Dieu, en disant : « Qui est un Dieu comme toi, pardonnant l’iniquité et passant par-dessus la transgression du reste de son héritage ? Il ne gardera pas à perpétuité sa colère, parce qu’il prend son plaisir en la bonté. Il aura encore une fois compassion de nous, il mettra sous ses pieds nos iniquités ; et tu jetteras tous leurs péchés dans les profondeurs de la mer. Tu accompliras envers Jacob ta vérité, envers Abraham ta bonté, que tu as jurées à nos pères dès les jours d’autrefois » (Mich. 7 : 18-20). La pensée qu’un Dieu saint prenne ainsi plaisir en la bonté remplit le cœur de joie. Le Seigneur se plaît à rencontrer tout pécheur perdu qui se sent misérable, pour lui faire grâce, lui pardonner ses péchés, et il lui donner la jouissance de Son pardon. Que personne ne remette à plus tard de goûter que le Seigneur est bon !

 

La souveraineté de Dieu

            Admettons qu’un créancier remette la dette d’un débiteur qui ne pourrait pas la rembourser ; il pourrait le faire sans manifester la moindre grâce. Mais Dieu se plaît à rencontrer un homme qui tremble dans ses péchés et à lui remettre la dette de ses péchés. Sa nature même se réjouit de donner à l’homme le sentiment de Son amour, de le recevoir et de le bénir sur la base de la justice. Dieu a une joie immense de bénir un homme sur la base de ce que son cher Fils a fait. « Je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde » révèle la profondeur de la bonté du cœur de Dieu.
            Certains achoppent sur la souveraineté de Dieu, pensant que ses voies sont arbitraires. Non, si Dieu a dit : « J’ai aimé Jacob, et j’ai haï Esaü » (Rom. 9 : 13), Il ne l’a pas dit quand ils sont nés. Cette déclaration se trouve dans le dernier livre de l’Ancien Testament (Mal. 1 : 2-3). Il l’a dit longtemps après qu’ils soient morts. Malgré sa malhonnêteté Jacob était un croyant, et Dieu aime la foi et bénit toujours le croyant. Mais Esaü était vraiment un homme du monde qui vendit son droit d’aînesse pour un potage de lentilles – un peu de réconfort dans ce monde. Qu’en est-il de sa postérité ? Elle a toujours combattu contre Dieu et contre le peuple de Dieu. Quant à Israël, c’était son peuple, et leur péché même Lui a donné l’occasion de montrer ce qu’Il était en bonté. Il est dit en Romains 9 : « Car il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j’aurai compassion de qui j’ai compassion » (v. 15). Ah, Dieu n’est-Il pas souverain ? Dans la scène du Sinaï, Il s’est retranché derrière sa souveraineté pour exercer l’attribut le plus béni de sa nature : la miséricorde. Si Dieu s’était occupé des fils d’Israël comme ils le méritaient, ils seraient morts dans leur péché. Au lieu de cela, Il a usé de miséricorde envers eux. Il est « riche en miséricorde » (Eph. 2 : 4).
            Dieu avait dit à Moïse : « Je ferai passer toute ma bonté devant ta face ». Dieu a fait passer toute sa bonté devant nous dans le don de son Fils. Dieu a donné son Fils pour nous. Jésus est allé jusqu’à la croix du Calvaire, a connu la douleur, la souffrance et la mort, afin de nous amener à Dieu sur la base de la justice. La bonté et la justice de Dieu ont été manifestées dans son Fils. La Parole nous dit que Christ est mort pour les pécheurs, « pour des impies » (Rom. 5 : 6) ; si nous avons la conviction que nous sommes pécheurs, alors nous pouvons affirmer avec certitude : « Christ est mort pour moi ». C’est ainsi que toute âme peut avoir l’assurance du salut.

 

Moïse jouit de la grâce

            Ce qui suit cette révélation de Dieu concernant sa miséricorde, en Exode 34, est très intéressant. Dieu appelle Moïse à monter de nouveau sur la montagne (v. 28) : « Et Moïse fut là avec l’Eternel quarante jours et quarante nuits », à la fin desquels Dieu lui donna pour la seconde fois les tables de pierre. Pendant ces seconds quarante jours, Moïse devait pleinement jouir de la compagnie de l’Eternel, car « l’Eternel descendit dans la nuée, et se tint là avec lui, et cria le nom de l’Eternel. Et l’Eternel passa devant lui, et cria : L’Eternel, l’Eternel ! Dieu, miséricordieux et faisant grâce, lent à la colère, et grand en bonté et en vérité, gardant la bonté envers des milliers de générations, pardonnant l’iniquité, la transgression et le péché » (v. 5-7). Moïse devait jouir de la grâce de l’Eternel et du profond sentiment de sa miséricorde. Il devait sentir que Dieu épargnerait son peuple, bien qu’ils fussent coupables. Ces quarante jours ont dû être merveilleux pour Moïse. Quand il descendit, « la peau de son visage rayonnait » (v. 30), comme celui d’Etienne en Actes 6. De même, si nous passons quarante jours avec le Seigneur, notre visage rayonnera. Nous goûterons toujours la joie, la paix et la bénédiction si nous restons en compagnie du Seigneur Jésus.
            Il est intéressant de lire ce que dit l’Esprit de ces instructifs quarante jours en 2 Corinthiens 3. Il est dit : « Or si le ministère de la mort, gravé en lettres sur des pierres, a été introduit avec gloire, au point que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les yeux sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage - gloire qui devait prendre fin -, à plus forte raison le ministère de l’Esprit ne subsistera-t-il pas en gloire ? » (v. 7-8) Ce « ministère de la mort » est la conséquence inévitable de la Loi, comme telle, et est lié à l’épreuve du premier homme. Il est en contraste avec le ministère de l’Esprit, qui est un ministère de vie et de justice et qui est lié à Christ monté en haut. La conséquence du ministère de l’Esprit est la liberté, et non la servitude. Suite à cela, il peut être dit : « Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (v. 18). Chacun peut s’approcher de Dieu, maintenant, sur le terrain de la mort, de la résurrection et de l’ascension de Christ, en sachant que c’est son sang qui nous rend apte à nous approcher, et en goûtant, près de Lui, l’amour, la bonté et la grâce qui sont dans le cœur de Dieu.
            Nous ne pouvons enlever un seul péché, mais le sang du Fils de Dieu a enlevé tous les péchés ; nous sommes amenés à Dieu et nous découvrons l’immense provision de grâce qui est en Lui. Nous pouvons bien nous exclamer avec l’apôtre Paul : « O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies indiscernables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier, pour qu’il lui soit rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11 : 33-36). Il a agi pour Lui-même, d’une manière digne de Lui-même, en relation avec la mort et la résurrection de son Fils bien-aimé. Il veut que sa maison soit remplie d’âmes affranchies et heureuses, qui peuvent dès maintenant l’appeler Père. Tous ses enfants seront là, à la ressemblance de Christ, sur le terrain de sa grâce souveraine.

 

Extrait et adapté de la traduction de l'ouvrage : "Les quarante jours de l'Ecriture" (W.T.P. Wolston)

 

A suivre