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« Ezéchiel sera pour vous un signe » (Ezé. 24 : 24)
                       
                                                                   
  La vision de la gloire de Dieu, point de départ de la mission du prophète
  L'appel d'Ezéchiel à servir le peuple de Dieu
  L'annonce par le prophète de la destruction de Jérusalem
  Le départ de la gloire de l'Eternel avant la destruction du temple
  La suite du service fidèle du prophète
  La vision des eaux qui sortent du sanctuaire
 


            Avant de parler « dans le Fils » à son peuple et à tous les hommes, Dieu, dans sa longue patience, s'est longtemps adressé à eux par les prophètes (Héb. 1 : 1-2 ; 2 Chr. 36 : 15-16).
            L'un d'entre eux, le prophète Ezéchiel était sacrificateur comme l'était Jérémie, son contemporain. Mais ce dernier, un homme au coeur si tendre, avait commencé son ministère depuis 35 ans, au moment où Ezéchiel eut sa première vision ; nulle mention n'est faite de Jérémie dans ce livre d'Ezéchiel.
            Ils ont vécu durant une période particulièrement troublée, du fait des infidélités croissantes d'Israël envers son Dieu. Jérémie était resté à Jérusalem, il a traversé l'agonie de cette ville que Dieu avait pourtant choisie, avec son temple magnifique. Ezéchiel, lui, fera partie du second convoi de captifs emmenés dans le pays des Chaldéens, cinq ans après la déportation de Jehoïakin à Babylone et onze ans avant la destruction complète de Jérusalem (Ezé. 1 : 3 ; 2 Rois 24 : 14 ; 2 Chr. 36 : 5-8).
            Son service plein d'énergie s'est déroulé pendant une période d'au moins 22 ans. Il commence au moment où Jérémie envoie une lettre aux Israélites déjà prisonniers en Chaldée (Jér. 29 : 10). De faux prophètes cherchaient à leur donner des espoirs trompeurs, en parlant d'un retour rapide de leur captivité. Or ils ne montraient aucun signe de repentance ! Jérusalem n'était pas encore complètement détruite.
            Ezéchiel va oeuvrer dans le même sens que Jérémie. Par des paroles pleines de fermeté et des actions symboliques (Ezé. 3 : 24-26 ; 4 : 4-8 ; 4 : 9 ; 5 : 1 ; 12 : 3-7 ; 24 : 15-20 ; 24 : 27) il confirme qu'il n'y a plus d'espoir pour Jérusalem. La clé de son message, cité en tête de ces lignes, se trouve au verset 24 du chapitre 24. Quand la catastrophe aura eu lieu, le ministère d'Ezéchiel change de caractère auprès des déportés. Il les réconforte et leur apporte un message de la part de Dieu annonçant les grandes restaurations (spirituelle et nationale) futures (Ezé. 34-37).  
 
            Ce livre d'Ezéchiel rappelle encore aujourd'hui aux chrétiens que le jugement de Dieu commence par sa propre maison (1 Pier. 4 : 17). La repentance est toujours possible : dans ce cas, Dieu, dans sa souveraineté, répond en exerçant sa grâce.
 
 
           
La vision de la gloire de Dieu, point de départ de la mission du prophète
 
            Cette vision est parmi les plus grandes de l'Ecriture. Notons par ailleurs que beaucoup de passages au début du livre rappellent l'Apocalypse. On peut ainsi comparer avec profit :
                        - Ezé. 1 - Apoc. 4 et 5 
                        - Ezé. 3 : 3 - Apoc. 10 : 10  
                        - Ezé. 8 : 3 - Apoc. 13 : 14-15  
                        - Ezé. 9 - Apoc. 7  
                        - Ezé. 10 - Apoc. 8 : 1-5.
           
            C'est près du fleuve Kébar, au milieu des déportés, que la Parole est expressément adressée au prophète : « les cieux furent ouverts » et la main de l'Eternel fut sur lui ! C'est le seul cas dans l'Ancien Testament, tandis qu'un tel fait est mentionné quatre fois dans le Nouveau Testament : Matt. 3 : 16 ; Jean 1 : 51 ; Apocalypse 4 : 1, 9 : 11).  
            Ezéchiel voit d'abord un vent de tempête venu du nord. Il symbolise l'envahissement du territoire d'Israël par un ennemi (Babylone) avec toutes les catastrophes qui s'ensuivent. Une vision extraordinaire suit immédiatement : au milieu du feu et de l'airain brillant, image de la justice divine exerçant ses droits, le prophète aperçoit quatre animaux fantastiques. Ce sont des chérubins, gardiens et défenseurs de la sainteté de Dieu. Cette vision se reproduit dans les chapitres 3 : 22 ; 8 : 4 et 43 : 1. Elle concerne donc l'ensemble de ce livre prophétique et fixe le caractère des divers aspects et des enseignements qui s'y trouvent.
            Les attributs de ces chérubins (faces, ailes, pieds et mains) sont autant de symboles par lesquels Dieu fait comprendre ses caractères en justice et en jugement. L'intelligence, la force, la patience et la rapidité y sont représentées respectivement par la face de l'homme, du lion, du boeuf et de l'aigle.
            L'ensemble de la vision se présente comme un char terrifiant, à plusieurs étages. Ses roues remplies d'yeux sont particulièrement effrayantes, avec leurs jantes hautes et terribles. Elles vont et viennent sur la terre, d'une manière qui pourrait paraître, a priori, arbitraire. Mais, de fait, leur mouvement dépend des animaux et ceux-ci vont l'Esprit doit aller  (Ezé. 1 :20).
            Ces roues sont un symbole du gouvernement et de la providence divine. Les événements du monde sont dirigés par l'Esprit, qui souffle où il veut (Jean 3 : 8). Rien, contrairement aux pensées incrédules des hommes, n'est un effet du hasard.
            Le prophète, lui aussi conduit par l'Esprit, lève les yeux pour contempler la partie la plus merveilleuse de cette vision. En effet, au-dessus des roues, des chérubins et de l'étendue, il découvre la ressemblance d'un trône, avec l'aspect d'un homme dessus, en haut. (Ezé. 1 : 26). Le monde est gouverné selon la volonté et le propos d'un Homme dans la gloire, Christ lui-même. Il sera plus tard présenté dans l'Ecriture, comme un Agneau immolé assis au milieu du trône (Apoc. 5 : 6).
             Tous les instruments de sa gloire sont au-dessous du firmament ; Celui qui est glorifié se trouve au-dessus. Le trône de Dieu, suprême et souverain sur toutes choses n'est pas vu maintenant à Jérusalem mais dans l'empire des Chaldéens (JND).
            Dieu donne à son serviteur, dans ce temps d'épreuve, un merveilleux sujet d'espérance propre à fortifier son coeur. Comme Jean plus tard, devant la majesté de cette scène, qui restera gravée dans son souvenir, Ezéchiel tombe sur sa face ! « C'était là l'aspect de la ressemblance de la gloire de l'Eternel » (Ezé. 1 : 28) ; Cette grande vision, comme pour Esaïe, sera pour Ezéchiel le point de départ de son appel et de sa mission. L'Esprit de Dieu le saisit, il se tient debout et désormais son intelligence sera ouverte pour recevoir la Parole de Dieu.
 
 
 
 
L'appel d'Ezéchiel à servir le peuple de Dieu
 
            Ezéchiel doit commencer par se nourrir de la Parole de Dieu : « Mange ce que je te donne ». Il écoute ce que Dieu lui dit, avant de communiquer l'Ecriture aux autres. Il faut d'abord que la Parole agisse en lui (Ezé. 2 : 8). Il est impossible de la présenter avec efficacité à d'autres avant d'en avoir éprouvé soi-même les effets. Se nourrir, dès notre jeunesse, des Ecritures, est le secret d'une vie utile pour le Seigneur. Même si le message est difficile à recevoir, il ne tarde pas à devenir pour le croyant fidèle «  doux comme le miel » (Ezé. 2 : 9-10 ; 3-1-3 ; Jér. 15 : 16) ! Nous ne sommes jamais fondés à nous appuyer sur nos propres pensées pour décider du message qui doit être délivré.
            L'Eternel avertit son serviteur qu'Israël ne l'écoutera pas. En fait c'est le message de Dieu qu'ils refusent d'entendre (Ezé. 2 : 3-4 ; 3 : 7) ! Les paroles du Seigneur devraient toujours se trouver dans la bouche d'un croyant. Avec un tel message, il n'y a plus de place  pour une discussion : elle est inutile !
            Le front d'Israël était dur mais l'Eternel promet de rendre son serviteur plus ferme encore. Le nom du prophète était déjà en soi une promesse : ne signifie-t-il pas : « Dieu fortifiera » ? (Ezé. 3 : 8 ; Es. 50 : 7 ; Luc 9 : 51). 
            Ezéchiel est ensuite enlevé par l'Esprit. Une voix déclare derrière lui : « Bénie soit de son lieu la gloire de l'Eternel » ! Il perçoit aussi le bruit caractéristique que font les animaux et les roues (Ezé. 3 : 12-13). La main de l'Eternel est forte sur lui et l'emmène à Thel-Abib, où il semble avoir habité (Ezé. 3 : 15) ; là où les captifs sont assis, il s'assied stupéfait au milieu d'eux, sept jours durant (Ezé. 3 :15 Job 2 : 13). Il ne faut pas se hâter de parler, mais être prompt à écouter. C'est ainsi que l'on peut entrer dans les difficultés et saisir les vrais besoins de son entourage. Ezéchiel acquiert ainsi l'attitude convenable pour présenter le message de Dieu. Il ne faut pas se placer au-dessus des autres. Désirons plutôt, avec l'aide du Seigneur, rester humblement à leur portée.
            Il apprend que l'Eternel lui confie un poste de sentinelle (Ezé. 3 : 17) avec les caractères qui s'y rattachent : une vigilance continuelle et une fidélité rigoureuse dans la transmission des avertissements divins.
            Sans doute il n'est plus question pour lui, hélas, d'espérer le réveil de la nation tout entière. C'est le méchant qui doit être personnellement averti. La responsabilité d'écouter est individuelle. Toutefois le serviteur doit présenter la Parole à tous, « soit qu'ils écoutent, soit qu'ils n'en fassent rien » (Ezé. 2 : 5, 7 ; 3 : 11, 27). L'appréciation que Dieu porte sur ceux qu'il emploie n'est pas fonction de leurs résultats mais de leur fidélité (1 Cor. 4 : 2). Chaque croyant devrait avoir le rôle d'une sentinelle, mais comment s'acquitte-t-il de cette tâche ? Si sa trompette reste muette ou si elle rend un son confus (1 Cor. 14 : 8), Dieu se pourvoira autrement. Toutefois, il faudra rendre compte d'avoir manqué à sa propre responsabilité.
 
 
 
L'annonce par le prophète de la destruction de Jérusalem
 
            Avant de commencer son ministère, Ezéchiel peut contempler une nouvelle fois la gloire de l'Eternel dans la vallée. Emerveillé d'une telle vision, il se prosterne. A nouveau, l'Esprit lui donne la force de se relever pour accomplir son ministère (Ezé. 3 : 24 ; 2 : 2).
            Il devra avertir les captifs, par des signes divers, des douloureuses circonstances que le peuple tout entier va traverser. Ezéchiel perdra même sa femme bien-aimée, « le désir de ses yeux » (Ezé. 24 : 16), le jour même où l'on apprendra la chute de Jérusalem. Si un serviteur passe par l'école de l'humiliation et de la souffrance, il est ensuite en mesure de sympathiser avec ceux qui traversent la détresse. Il peut les mettre en garde contre le découragement. Ses exhortations auront beaucoup plus d'entrée dans leur coeur.
 
            Plus tard, au moment où justement des anciens sont venus lui rendre visite, en leur présence, Ezéchiel est l'objet d'une nouvelle vision. Cette extase le transporte en esprit à Jérusalem. Il voit un être terrifiant, probablement le Fils de Dieu lui-même.
            A Jérusalem il découvre les choses terribles qui se commettent dans le sanctuaire et qui sont une provocation permanente à son égard !
            La première chose qu'Ezéchiel voit est une idole de jalousie, située près de la première porte du temple. Elle rappelle celle que le roi Manassé avait placée dans le temple (2 Rois 21 : 7 ; 23 : 6 ; comparer avec Matt. 24 : 15). Puis, à la suite d'un ordre divin, le prophète perce le mur et découvre avec stupeur soixante-dix anciens, autrement dit des personnes particulièrement responsables. Chacun a un encensoir à la main, persuadé que l'Eternel ne le voit pas. Ils sont convaincus que Dieu a abandonné le pays !
            Une épaisse nuée d'encens – or l'encens devait être exclusivement réservé pour Dieu - montait autour d'eux (Ex. 30 : 37). Et là, dans les ténèbres, ils vénéraient des animaux, dans leurs cabinets d'images. Toutes sortes de bêtes exécrables étaient tracées tout autour sur les murs. Cette scène a été comparée aux fruits impurs de notre imagination. Ils sont cultivés secrètement dans les coins les plus obscurs de nos pauvres coeurs. De sorte que ces derniers peuvent devenir de véritables «cabinets d'images» (Ezé. 8 : 10) !
            Au milieu de ces idolâtres se tenait un certain Jaazania. C'était pourtant un des fils du fidèle Shaphan qui avait lu la loi au roi Josias ! (Voir 2 Chr. 34, 8, 15). Quel triste exemple d'un homme, placé pourtant par naissance dans des circonstances favorables, où la piété pourrait s'épanouir, mais qui abandonne le Dieu vivant et vrai (Jonas 2 : 9).
            L'Eternel attire ensuite l'attention de son serviteur sur des femmes en train de pleurer Thammuz, une répugnante idole, à l'entrée de la porte située au nord du temple. Il lui dit : «  As-tu vu fils d'homme ?  Tu verras encore des abominations plus grandes que celles-là » ! Et Il le fait entrer dans le parvis intérieur de la maison de l'Eternel ; là, entre le portique et l'autel, se trouvent environ vingt-cinq hommes. Ils représentent probablement les vingt-quatre classes de la sacrificature avec le souverain sacrificateur. Ils sont tournés du côté de l'Orient et se prosternent vers le soleil. Par contre, ils tournent volontairement le dos au temple (Ezé. 8 : 16 ; Deut. 4 : 19 ; 32 :16) !
            A nouveau, l'Eternel interroge : « As-tu vu, fils d'homme ? ».  Il semblait que pour la maison de Juda, commettre de telles abominations soit une chose légère. ! Qui plus est, ils remplissaient le pays de violence, provoquant constamment l'Eternel à la colère !  
            Dieu seul peut scruter la conscience et porter une appréciation justesur le mal qui porte atteinte à sa propre gloire ! Il annonce qu'il n'aura pas compassion : il n'écoutera pas quand ils crieront à haute voix vers lui (Ezé. 8 : 18). La conduite ignoble de ce peuple décide l'Eternel à quitter son sanctuaire. Ezéchiel vient de constater le comportement abominable d'Israël : ne foulait-il pas délibérément aux pieds la gloire de Dieu ?
            Un jugement pleinement justifié est maintenant imminent ! Toutefois, Dieu ne fera pas périr le juste avec le méchant (Gen. 18 : 25). Au milieu des six hommes armés de leurs instruments de destruction, un septième tient dans sa main un instrument de grâce : un encrier d'écrivain. Il va lui servir à marquer au front tous ceux que le péché fait soupirer et gémir (comparer avec Apoc 9 : 4). Le T, dernière lettre de l'alphabet hébreu, servait de marque et de signature (Job 31 : 35). Elle figure une croix dans plusieurs langues.
            Cet homme vêtu de lin est une belle figure du Seigneur Jésus, Celui qui nous délivre de la colère qui vient. Au sein de la grande chrétienté envahie par le mal et sur le point d'être jugée, Dieu a mis son sceau, le Saint Esprit, sur tous ceux qui lui appartiennent. Il reconnaît ses enfants par ce signe divin.
            Dans cette scène, tous les fidèles du résidu ayant aussi reçu la marque protectrice, l'ordre de destruction peut être donné. Le jugement doit frapper d'abord l'élément le plus responsable : ceux qui ont souillé le sanctuaire qu'Ezéchiel a visité (comparer Ezé. 9 : 6 avec 1 Pier. 4 : 17).
 
 
 
Le départ de la gloire de l'Eternel avant la destruction du temple
 
            Une page solennelle de l'histoire d'Israël va suivre. Jusqu'ici l'Eternel habitait au milieu de son peuple (Ex. 15 : 17), mais ce dernier aurait du maintenir la sainteté qui sied à la maison de Dieu ; or il avait complètement failli à sa responsabilité (Ps. 93 : 5). L'Eternel, qui ne peut donc plus demeurer avec lui, s'en va, mais avec une touchante lenteur, par étapes. La gloire se tient d'abord sur le seuil du sanctuaire (Ezé. 10 : 4 ; 9 : 3). Elle s'élève et s'arrête encore à la porte orientale de la Maison de l'Eternel. Finalement, elle monte au milieu de la ville et se tient sur la montagne à l'orient de la ville (Ezé. 11 : 23). Le prophète prononce alors une parole qui a été en consolation pour beaucoup de croyants isolés, à travers tous les siècles. Dieu promet qu'Il sera pour eux comme un petit sanctuaire dans ces pays où ils seront dispersés (Ezé. 11 : 16)
            La gloire ne reviendra habiter le nouveau temple magnifique, décrit à la fin de ce livre, qu'après des siècles d'absence - après l'enlèvement de l'Eglise et la grande tribulation, à l'aube milléniale. Son retour sera accompagné d'une promesse sans prix : « Je demeurerai au milieu des fils d'Israël à toujours » (Ezé. 43 : 7, 9 ; 48 : 35).
            Lecteurs chrétiens, n'oublions pas que nous sommes présentement le temple de Dieu et que son Esprit habite en nous (1 Cor. 6 : 19-20). Si ce «temple », si notre coeur, vient à être rempli d'idoles, l'Esprit attristé n'agira plus, la communion sera interrompue ! Notre Dieu est un Dieu jaloux : il ne supporte aucun partage dans les affections des siens (2 Cor. 6 : 15).
 
            Les paroles d'Ezéchiel sont subitement appréciées ! Son entourage parle maintenant d'un chant agréable, d'une belle voix, de quelqu'un qui joue bien (Ezé. 33 : 32) ! Pourtant Jérusalem vient d'être prise ! Plus que jamais, il conviendrait de s'humilier ! Ezéchiel est en danger de devenir populaire : en effet ses laudateurs estiment que ses prophéties se sont réalisées !
            Alors chacun s'approche volontiers pour l'entendre : « Venez donc et écoutez la parole qui est sortie de la part de l'Eternel ». Quel piège subtil pour lui et pour chaque serviteur de Dieu ! Ces flatteries qui succèdent aux moqueries, sont plus à craindre encore (Ezé. 21 : 5). Dieu prend soin de lui, en lui rappelant : «Ils entendent tes paroles, mais ils ne les pratiquent nullement» (Es. 29 : 13). Leur comportement pourrait laisser croire qu'ils sont réellement le peuple de Dieu. Mais s'ils disent des choses agréables, leur coeur en réalité va après leur gain déshonnête (Ezé. 33 : 31).
            N'en est-il pas souvent de même aujourd'hui ? Certains semblent prendre plaisir à entendre la prédication de la Parole, mais sans réaliser, semble-t-il, que c'est à eux que le Seigneur s'adresse. Ne nous séduisons pas nous-mêmes : recevons  les avertissements du Seigneur et soyons prêts à Lui obéir (Jac. 1 : 22).
 
 
 
La suite du service fidèle du prophète
 
            Comme Jérémie (Jér. 17 : 16), Ezéchiel ne cessera pas de se conduire en pasteur fidèle, en suivant l'Eternel. Il est certes entouré d'un peuple rebelle et de mauvais pasteurs, complètement défaillants. Ceux-ci dominent avec audace sur ce qu'ils osent considérer comme leur héritage. Ils ne prennent pas soin des brebis faibles, malades, blessées ou égarées. Sans crainte de Dieu et sans amour, ils s'engraissent aux dépens du troupeau (Ezé. 34 : 2-4).
            Dieu déclare qu'il va lui-même prendre soin de ses brebis (Ezé. 34 : 11). Aujourd'hui encore, chacun des rachetés goûte cet amour merveilleux du Berger (Ps. 80 : 1). Dieu promet de sauver le « troupeau de sa pâture » (voir aussi pour cette expression le Ps. 100 : 3). Il veut le rassembler, le mener auprès des ruisseaux d'eau, dans de gras pâturages, le faire reposer dans un bon parc. La perdue sera cherchée, l'égarée ramenée à la bergerie. La blessée sera soignée et la malade, si elle n'est pas guérie, sera certainement fortifiée (Ezé. 34 : 12-16).
            Quel précieux rappel des tendres soins du Seigneur envers ses brebis ! Ces soins sont connus, si nous Lui appartenons (1 Pier. 5 : 7). En parlant de David, Dieu veut nous entretenir de Christ, son Bien-aimé (Ezé. 34 : 23). Il est vraiment le plant de renom qu'il va leur susciter (Ezé. 34 : 29).
            Moi je suis le bon Berger, pouvait dire Jésus, en contraste avec des mauvais pasteurs qui foisonnaient de son temps. Il était ému de compassion envers les foules, lasses et dispersées comme des brebis qui n'ont pas de berger (Matt. 9 : 36). Le bon Berger est le seul qui, pour sauver ses brebis, a mis sa vie pour elles (Jean 10 : 11). Telle a été la preuve suprême de sa bonté ; elle dépasse largement tous les soins énumérés par Ezéchiel dans le chapitre 34 !
 
 
 
La vision des eaux qui sortent du sanctuaire
 
            Avant que sa prophétie s'achève, le prophète conduit par un homme qui sort vers l'orient, est amené à suivre le bord d'une rivière dont les eaux sortent du sanctuaire (Ezé. 47 : 1). C'est une figure remarquable de la grâce et de l'amour de Dieu jaillissant de son coeur et se répandant en bénédictions toujours plus vastes et plus profondes.
            Après avoir été amené au Seigneur, et trouvé en lui son Sauveur, (Eph. 2 : 8) le croyant est appelé à croître dans la grâce. Beaucoup de chrétiens se contentent en quelque sorte de longer la rivière, sans jamais la traverser.
            L'homme qu'il suit mesure mille coudées, et le prophète doit ensuite traverser les eaux qui montent jusqu'aux chevilles des pieds. C'est la grâce dans les circonstances variées du chemin. Autant d'occasions de goûter la bonté de Dieu, ses soins, ses délivrances. Israël au désert pendant près de quarante, en a fait l'heureuse expérience : son pied ne s'est pas enflé (Néh. 9 : 21).
            L'homme se sert à nouveau de son cordeau et après avoir marché mille coudées Ezéchiel doit traverser à nouveau les eaux : elles montent maintenant aux genoux. Parfois, dans la course, l'on se sent découragé, las du chemin, effrayé peut-être. Traversons la rivière dans la prière, à genoux (Héb. 12 : 12). Recherchons le Seigneur, il est toujours prêt à secourir, à fortifier, à restaurer peut-être.
            Puis avec son compagnon, le prophète parcourt à nouveau mille coudées et après avoir mesuré, l'arpenteur lui fait encore traverser des eaux qui montent maintenant aux reins, une figure de l'être intime qui doit être formé par la Parole de vérité et renouvelé de jour en jour.
            Mille coudées encore : « c ‘était une rivière que je ne pouvais traverser, car les eaux avaient crû, des eaux où il fallait nager ». Il faut être rendu capable de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur – et de connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance. Alors nous serons remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu (Eph. 3 : 18-19).
 
 
 
            La vie d'Ezéchiel contient de précieuses leçons spirituelles, quelques-unes seulement viennent d'être évoquées. On est frappé de la sainte énergie, du zèle pour Dieu, de l'indignation et de l'autorité morale dont ce prophète fait preuve en reprenant Israël. Il a expérimenté dans son service la force que donne l'Esprit de Dieu.
            Il s'efface devant son message, lui qui pourtant présente tant de fois la gloire de l'Eternel ; son nom n'apparaît que deux fois dans son livre et une seule autre fois en 1 Chr. 24 : 16. Cet homme, auquel la parole de l'Eternel vint « expressément », devait être un  « signe » (1 : 3 ; 24 : 24). De même Jean le Baptiseur rendant témoignage à la gloire de la personne de Christ dont il annonçait la venue déclare : « Moi je suis la voix qui crie dans le désert » ; devant la grandeur de Celui dont il n'était  « pas digne de délier la courroie de la sandale », il allait disparaître, ainsi qu'il l'avait annoncé : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (Jean 1 : 23, 27 ; 3 : 30). 

            Ezéchiel et Daniel sont les seuls à être appelés « fils d'homme », à l'exception naturellement de Celui qui est le Maître, mais le plus abaissé des serviteurs : Il s'est acquis tous les titres de gloire, même ceux de la honte, des souffrances et du rejet ! Cependant le jour vient où ces deux serviteurs aussi seront manifestés avec Lui en gloire. Que leur exemple reste devant nos coeurs !  
 
 
 
 
                                                                                              Ph. L    -   08. 01. 07.