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Trop difficile ?

 

            « Plus de simplicité, s’il vous plaît », entend-on parfois après une méditation ou une étude biblique. Au début, on a bien essayé de suivre l’exposé, mais après un quart d'heure, on a décroché. Pendant le reste du temps, on n’y a plus porté attention ; ce qu'on entendait ne pénétrait plus. Et la bénédiction a fait défaut.

            Nous pouvons faire de telles expériences. Qu’en faisons-nous alors ? Sont-elles normales ou y sommes-nous peut-être déjà habitués ? Quelqu'un objectera : Mais comment faire, si les frères traitent toujours des sujets si difficiles ? - Oui, les frères… mais les auditeurs ne seraient éventuellement pas aussi responsables du manque de bénédiction ?


A l'école

            Pour l'enseignement scolaire, il existe un programme qui oriente autant les enseignants que les élèves. Chacun sait que la matière enseignée doit tenir compte de l'âge et de la préparation des élèves. Car, en mathématiques par exemple, tant que les élèves n'ont pas appris les quatre opérations de base, il est inutile de leur expliquer les fractions. Ou encore : qui ne connaît pas les rudiments du français ne fera jamais une rédaction correcte.

            Le programme d'enseignement est conçu de manière à ce qu’en faisant des progrès dans leur apprentissage, les élèves pourront obtenir une qualification.


Le « programme d'enseignement » de Dieu

            Tout chrétien est un élève, dans le sens le plus large du terme, et pour cela il n'est pas nécessaire de s'inscrire dans une école biblique. Et Dieu a fixé pour chacun de nous une « qualification » à atteindre : Il veut nous amener à la maturité spirituelle. Ce but ne sera pas atteint en n'apprenant que la théorie, évidemment. Bien des choses s'apprennent, avant tout, par des expériences de la vie quotidienne, telle que celle-ci : dans ma chair, dans ma vieille nature, il n'y a rien de bon. Pourtant, la « matière » que la Bible enseigne est d'une importance capitale pour atteindre la « qualification ».

            Les points suivants font partie du « programme d'enseignement » de Dieu :
                        - « que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle,… croissant par la connaissance de Dieu » (Col. 1 : 9-10),
                        - « pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection » (Phil. 3 : 10),
                        - « afin que nous connaissions ce qui nous a été librement donné par Dieu » (1 Cor. 2 : 12),
                        - « afin que nous ne soyons plus de petits enfants, ballottés et emportés çà et là à tout vent de doctrine » (Eph. 4 : 14),

            Est-ce que nous pouvons nous identifier à ces buts ? Celui qui désire les atteindre fera des progrès spirituels.


Le « manuel scolaire » de Dieu

            Dieu, le Saint Esprit, a inspiré le texte de la Bible, mot à mot à ceux qui l’ont écrite (comp. 2 Tim. 3 : 16 ; 2 Pier. 2 : 21). Ainsi, chacune de ses déclarations se trouve à la bonne place et elle correspond à la disposition voulue par Dieu. Il ne veut donc pas nous communiquer seulement le contenu de la Bible ; mais la « méthode » qu'Il emploie a également son importance. C'est pourquoi nous ferons toujours attention à ce que Dieu a à nous dire, et en même temps, nous admirerons comment Il nous présente les choses.

            Toutefois, la Bible n'est pas un manuel didactique. Nous n'y trouverons pas la doctrine du pardon, du comportement d'un disciple ou celle concernant le Saint Esprit exposée en un seul chapitre. Souvent, on ne comprend la doctrine de la Bible que lorsqu'on regroupe les déclarations de plusieurs passages.

            Il est vrai qu'il y a des livres faciles à comprendre, d'autres bien plus difficiles. Mais nous ne pourrons jamais renoncer à aucun d'eux. Chaque livre de la Bible contient des versets faciles et d'autres qui sont difficiles, en sorte que même des lecteurs « avancés » n'atteindront jamais une maturité telle qu’ils n'auraient besoin que des livres ou versets plus exigeants. Non, ce sont précisément les versets simples qui représentent parfois un grand défi pour notre comportement pratique. Et encore, les versets simples ont souvent une signification profonde que seuls les lecteurs « avancés » discernent.


Pas sans assistance

            Imaginons que nous devions lire la Bible sans aucun moyen auxiliaire. Que comprendrions-nous ? Jusqu'à quel point pourrions-nous connaître la volonté et les pensées de Dieu ? Et comment serait notre vie pratique ? - Qu'on nous comprenne bien : tout croyant possède l'Esprit Saint, qui le conduit dans toute la vérité (Jean 16 : 13). Celui qui lit la Bible avec sincérité et qui l'applique dans sa vie fera en tout cas des progrès spirituels – et il en comprendra toujours mieux le sens. Mais, tout de même, pour la plupart des lecteurs, bien des vérités resteraient cachées parce que la vision d'ensemble leur manquerait. C'est pourquoi Dieu « a donné des dons aux hommes » (Eph. 4 : 8). Et Il tient beaucoup à ce que les choses apprises soient communiquées à d'autres : « Ce que tu as entendu de moi… confie-le à des hommes fidèles qui soient capables à leur tour d’en instruire d’autres » (2 Tim. 2 : 2).

 

Les « enseignants » de Dieu

            Quand des serviteurs de Dieu prêchent la Parole, ce n'est pas avec l'intention de faire valoir leur don ou pour ne transmettre que des connaissances, mais pour qu’elle soit « propre à l’édification selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent » (Eph. 4 : 29). L'édification – cela signifie tout ce qui fait croître, ce qui fait progresser, pas seulement ce qui exalte ou réjouit. Paul, ce serviteur éprouvé du Seigneur, avait toujours pour but dans son service d'amener tous les croyants à la maturité spirituelle. Il travaillait à cela avec beaucoup de persévérance, « exhortant tout homme et enseignant tout homme en toute sagesse » (Col. 1 :  28).

            Remarquons comment Paul faisait cela : « en toute sagesse ». Il tenait compte de l'état dans lequel se trouvaient les croyants au moment où il les enseignait. Lorsqu'il était à Corinthe, il ne pouvait pas développer les vérités qu'il a communiquées plus tard aux Ephésiens. Les Corinthiens étaient encore de petits enfants en Christ. C'est pourquoi il leur a « donné du lait à boire, non pas de la viande », ils n'auraient pas pu la supporter (1 Cor. 3 : 1-2).

            L'écrivain de l'épître aux Hébreux a procédé de façon similaire. Il leur aurait volontiers parlé plus abondamment des gloires du Seigneur. Mais il était difficile de les leur présenter, car ils étaient « devenus paresseux à écouter » et ne pouvaient absorber que du « lait » (Héb. 5 : 11-12).

 

Un « public mélangé »

            Lorsque les croyants sont réunis en assemblée, la situation n'est pas la même qu'à l'école.  Les jeunes et les personnes âgées sont ensemble et chacun s’attend à recevoir une bénédiction. Dieu ne désire pas faire une « ségrégation » suivant l'âge ou le degré de maturité. Face à un « public mélangé », le serviteur est confronté à une certaine difficulté. Doit-il s'orienter d'après celui qui est le plus jeune dans la foi – ou plutôt d'après la « moyenne » ? Il est naturellement préférable que tous reçoivent quelque chose. Aucun serviteur ne pourrait satisfaire à cette exigence, si le Seigneur ne dirigeait, tant celui qui parle que ceux qui écoutent. Il peut donner la juste mesure spirituelle et il le fera. Qu'il lui en soit rendu grâces ! Notre responsabilité, comme frères, est bien sûr de présenter un message compréhensible et, que les auditeurs aient le désir sincère de recevoir une bénédiction.

 

Des « élèves » disponibles et appliqués

            Il est tout à fait normal que des questions surgissent pendant que le message est donné et qu'elles restent sans réponse. Ce n'est pas une raison pour être déprimé. Au contraire, cela montre que les auditeurs écoutaient attentivement. Les questions permettent d'apprendre quelque chose de nouveau. Cette situation existait aussi à Corinthe. Quelques femmes avaient des questions et désiraient des explications. Que pouvaient-elles faire ? Puisque les femmes doivent se taire dans les assemblées, Paul leur donne des « devoirs à domicile » : « Si elles veulent apprendre quelque chose, qu’elles interrogent leur propre mari à la maison » (1 Cor. 14 : 35). Ce qui avait été entendu devait être revu à la maison. Cela profitait ainsi à chacun.

            Cette façon de faire convient sans doute aussi à tous les jeunes gens et à toutes les célibataires. Celle qui n'a pas de mari ou de père, trouvera un frère connaissant bien les Ecritures qui l'aidera bien volontiers – aussi par téléphone ou par courriel. Ce qui est déterminant, ce n'est pas d'abord notre situation familiale, mais le fait que nous voulons apprendre.

            Les épîtres de Paul sont les plus difficiles du Nouveau Testament. Même l'apôtre Pierre le reconnaît. Il devait sans doute faire lui-même un effort pour bien comprendre certaines lettres (2 Pier. 3 : 16). Mais cela ne signifie pas qu'il les négligeait ou les ignorait. Non, il était tout à fait conscient qu'il s'agissait de la Parole de Dieu. Voilà pourquoi il blâme ceux qui les tordent.

            N'accepterions-nous pas et ne nous approprierions-nous pas la Parole de Dieu tout entière lorsqu'elle est lue ou prêchée ? Celui qui ne veut que lire ou entendre ce qu'il comprend tout de suite et ce qui lui apporte immédiatement quelque chose laissera de côté bien des chapitres de la Bible. Mais quel désastre ce serait si on tronquait le message que Dieu adresse aux hommes ! Quel dommage ce serait, si nous passions indifférents à côté des trésors qui font partie de notre bonheur ! Faisons comme Caleb. Arrivé à un âge avancé, il voulait encore conquérir, avec l'aide de Dieu, la terre que Dieu lui avait donnée. Et quelle était sa motivation ? Il savait apprécier son héritage à sa juste valeur.

 

D’après H. Mohnke - Folge mir nach