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UNE VIE AGREABLE A DIEU (2)
 

Un collier qui doit orner chaque chrétien (2 Pier. 1 : 1-11)
Nous sommes participants de la nature divine
Dieu nous a appelés par la gloire et par la vertu
Notre responsabilité
Le collier à huit chaînons (2 Pier. 1 : 5-7)
Les conséquences temporelles et éternelles

 

Un collier qui doit orner chaque chrétien (2 Pier. 1 : 1-11)

                        Ce que nous avons reçu

            La seconde épître de Pierre commence par l’énumération de précieux trésors que chaque chrétien né de nouveau a reçus :

                    - Une foi de pareil prix, telle que celle de l’apôtre lui-même (1 Pier. 1 : 1). Cette foi est la main par laquelle nous saisissons l’ensemble des vérités chrétiennes. Elle est précieuse, car elle embrasse toutes les merveilles préparées par Dieu de toute éternité pour nous, les croyants de la période chrétienne ; même si nous ne les voyons pas encore, ces choses nous appartiennent dès maintenant et pour toujours.

                    - Tout ce qui concerne la vie et la piété (1 Pier. 1 : 3). Nous avons reçu tout ce qui nous est nécessaire pour manifester la nature divine ici-bas, dans notre vie pratique de tous les jours, et pour réaliser une vie de piété – une relation de l’âme avec Dieu caractérisée par la crainte et la confiance. Attention, c’est la force divine qui nous a donné tout cela, afin que nous puissions progresser dans la sainteté et atteindre la gloire. La force morale propre à la nature humaine corrompue ne doit, ni ne peut, rien ajouter.

                    - Dieu nous a donné les très grandes et précieuses promesses (1 Pier. 1 : 4). En contraste avec les promesses faites aux pères, celles que nous avons reçues par Christ sont « très grandes » et nous en jouissons déjà en partie. Elles comprennent : le don du Saint Esprit de la promesse (Eph. 1 : 13 ; Gal. 3 : 14 ; Act. 1 : 4 ; 2 : 33), la promesse de la vie (2 Tim. 1 : 1 ; Tite 1 : 2), la promesse de la relation avec Dieu le Père (2 Cor. 6 : 18), la promesse de l’héritage éternel (Héb. 9 : 15), la promesse de la venue du Seigneur (2 Pier. 3 : 9), et enfin la promesse de la gloire (Rom. 8 : 18).

 

Nous sommes participants de la nature divine

            La possession de ces promesses, qui sont la part du nouvel homme, nous rend participants de la nature divine (1 Pier. 1 : 4). Cette expression ne sous-entend pas la vérité que nous sommes « en Christ » et « enfants de Dieu », mais bien plus, elle signifie que dans ce monde, nous participons à la nature morale de Dieu.
            Comme tels, nous avons échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise. C’est un fait accompli (« ayant échappé »), qui s’est passé à la conversion. Depuis lors, nos pensées peuvent se mouvoir dans une sphère entièrement nouvelle, et par là nous nous tenons pratiquement éloignés de la corruption qui est dans le monde.
            Celui qui ne « participe pas » à la nature divine ne peut pas réaliser de telles choses. Nous en trouvons un exemple dans les personnes citées en 2 Pierre 2 : 20 qui ont connu le christianisme sans être vraiment sauvées. En apparence, elles avaient « échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ ». La connaissance extérieure des vérités chrétiennes les conduisait à une certaine séparation d’avec les souillures du monde. Mais elles ne maintenaient pas cette séparation, car celle-ci ne provenait pas de la participation à la nature divine. Leur cœur retournait à ce qu’il avait abandonné, alors que le croyant s’en est échappé une fois pour toutes. C’est pourquoi on devrait voir chez lui, dès ce moment, un progrès et un développement dans la manifestation pratique de cette participation à la nature divine.


Dieu nous a appelés par la gloire et par la vertu

            Le premier caractère de notre appel est la gloire. C’était le Dieu de gloire qui apparut à Abraham en Mésopotamie et qui l’appela (Act. 7 : 2). Pour lui, quel puissant stimulant cela a-t-il dû être pour quitter son entourage idolâtre, son pays, et sa parenté ! Par l’obéissance de la foi il se mit en chemin, sachant que celui-ci le conduisait vers la gloire. Il ne la chercha pas dans le pays de Canaan, mais dirigea son regard vers la gloire céleste, vers « la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le constructeur » (Héb. 11 : 10), et il tressaillit de joie à la pensée qu’il verrait le jour du Seigneur (Jean 8 : 56). Cette espérance de la gloire lui a donné du courage pour avancer dans le chemin de la foi avec persévérance, et pour surmonter les difficultés.
            Paul nous présente encore une autre image : le stade. Les sportifs courent en regardant au but (1 Cor. 9 : 24), et en pensant au prix, à la joie et à la gloire qui seront la part des premiers arrivés. Tout cela leur paraît si désirable qu’ils donnent le maximum de leur force et acceptent d’endurer les fatigues intenses de la course. A l’avance déjà, ils vivent en s'imposant « un régime strict » (v. 25), se privant de tout ce qui pourrait compromettre la victoire. Et pourtant, il ne s’agit que d’une couronne corruptible !
            Le deuxième caractère de notre appel est donc la vertu. Si nous étions livrés à nous-mêmes, dans la course qui conduit à la gloire céleste, nous ne pourrions pas atteindre le but, car le chemin à suivre est rempli de difficultés. Mais le Saint Esprit nous a été donné, nous sommes revêtus de « puissance d’en haut » (Luc 24 : 29), pour pouvoir courir en avant avec énergie spirituelle, détermination et courage moral.
            Nous lisons en Hébreux 12 : 1 que la séparation du mal fait partie de ce courage moral : « rejetant tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, courons avec patience la course qui est devant nous ». C’est une véritable vertu, et le Seigneur nous en a donné le parfait exemple, comme pour toutes choses. Il a affronté toute la résistance de l’Ennemi, s’est séparé de toute forme de péché – péché qui se présentait à lui de l’extérieur – et, pour finir, Il a enduré la croix, ayant méprisé la honte, à cause de la joie qui était devant Lui (v. 2). Quelle vertu, quelle énergie spirituelle incessante ! Par la foi Il a commencé, poursuivi et achevé sa course. C’est pourquoi une entrée triomphante dans la gloire Lui a été accordée (2 Pier. 1 : 11), une entrée d’une richesse incomparable ; les « portails éternels » (Ps. 24 : 7, 9) se sont élevés devant Lui.


Notre responsabilité

            Il nous faut donc maintenant réfléchir aux points suivants :
                    - Dieu m’a donné, par sa puissance divine, tout ce qui concerne la vie et la piété,
                    - Il m’a mis en possession des « très grandes » promesses,
                    - Il m’a rendu participant de la nature divine,
                    - Il me fera entrer dans sa gloire à la fin de mon voyage,

            Est-il convenable d’essayer d’échapper à ma responsabilité, par quelque mauvais prétexte tels que « Je ne peux rien faire, je suis trop faible ! », excusant ainsi mon infidélité et ma marche mondaine ? Non, si Dieu m’a tant donné, Il attend de moi que je manifeste ce que j’ai reçu, en y apportant « tout empressement » (2 Pier. 1 : 5). On ne peut posséder ces choses et les cacher. Maintenant il est tout « naturel » pour moi de constituer un collier, une chaîne, à partir des merveilleux et précieux caractères de la nature divine énumérés dans les versets 5 à 7 ; ils orneront ma vie, à la gloire du Seigneur.

 

Le collier à huit chaînons (2 Pier. 1 : 5-7)

            1- La foi est le premier chaînon de ce collier. C’est, en effet, uniquement par la foi que l’homme reçoit la vie de Dieu. Sans ce premier chaînon, aucun autre ne peut donc être ajouté.
            De façon générale, tous les caractères cités dans ces versets dépendent les uns des autres. La nature du croyant, donnée par Dieu, est comme une plante dont la semence contient déjà en germe tout ce qui se développera plus tard. Pour qu’une plante puisse se développer normalement dans la nature, il lui faut des conditions favorables : un milieu nutritif, de l’humidité, de la chaleur et de la lumière. De même, le chrétien est responsable de se trouver dans des conditions de vie favorables, c’est-à-dire dans la présence du Seigneur. Alors il doit lui-même, avec diligence, relier l’un à l’autre les différents caractères de la nature divine et les manifester.

            2- A la foi, il faut ajouter la vertu dont nous avons déjà parlé, c’est-à-dire le courage moral, l’énergie et la détermination qui sont propres à la nature divine. C’est elle qui nous permet de surmonter les difficultés rencontrées dans une vie d’obéissance et de dépendance de Dieu. – Un chrétien se contentant d’une foi qui lui assure une place au ciel n’a pas compris les motifs pour lesquels Dieu l’a laissé dans ce monde après sa conversion. Une telle personne ne déploie aucune énergie, aucun courage pour surmonter les difficultés qu’une marche et un service fidèles rencontrent de la part de Satan et de la chair. – En Philippiens 3, nous trouvons un bel exemple de cette vertu. Paul faisait une chose : il abandonnait tout ce qui pouvait le retenir et tendait avec effort vers le but qui était devant lui, dans la gloire.

            3- A la vertu, le croyant doit ajouter la connaissance. Dieu ne peut pas communiquer ses pensées à quelqu’un qui ne déploie aucune énergie pour se séparer du mal sous toutes ses formes ; car la vertu se manifeste par la sainteté pratique. Les progrès dans la connaissance sont donc intimement liés à une marche sainte, et par conséquent à l’obéissance. Le Seigneur se révèle à celui qui garde ses commandements (Jean 14 : 21). La connaissance de Dieu est une lumière croissante, qui rend capable de manifester toujours mieux la vertu. Elle est quelque chose de précieux pour l’âme, mais en même temps un feu consumant pour tout ce qui n’est pas de Dieu.

            4- La connaissance doit être liée à la tempérance. La tempérance est la capacité de nous maîtriser nous-mêmes. La connaissance des pensées de Dieu dévoile les penchants de la vieille nature, et par la vertu (la force et l’énergie de l’Esprit) je peux les maîtriser. La chair a peur de la tempérance car cette dernière la prive de ce qu’elle aime. Nous voyons cela avec le gouverneur Félix, quand Paul lui parla de la tempérance (Act. 24 : 25)), bien qu’il ne fût pas encore sauvé. Voulant atteindre sa conscience, l’apôtre lui dit à peu près ceci : tu dois exercer la justice et te maîtriser au lieu de vivre dans le péché et de céder aux convoitises de ta chair. Si tu ne m’écoutes pas, tu tomberas sous le jugement. – Or Félix ne voulut pas suivre ce conseil et congédia Paul.

            5- La capacité de se maîtriser soi-même, conformément à la connaissance que l’on a de la pensée de Dieu, se manifeste par l’abnégation ; la volonté est brisée et cela produit la patience qui doit conduire à la tempérance. Conscients que nous ne pouvons rien attendre de nous-mêmes ni des autres, nous apprenons à nous attendre à Dieu. La patience est la capacité nécessaire donnée au croyant pour supporter toutes les contrariétés en vue d’atteindre le but.
            Nous constatons que chacune de ces choses ne peut être ajoutée à l’autre que lorsque la précédente a été réalisée avec zèle et fidélité. Ensuite, il nous faut montrer le même zèle pour ajouter le chaînon suivant au collier. Nous commettons si souvent l’erreur de nous arrêter à mi-chemin. Lot manqua de vertu, Moïse de patience, David de tempérance, Salomon de piété…
           Tout au long de notre chemin, la gloire qui est devant nous doit nous attirer, et la vertu doit nous faire avancer. Après avoir assemblé ici-bas avec fidélité chaque chaînon du collier, seule la gloire manquera encore : Dieu l’ajoutera au ciel.

            6- La patience nous permet de supporter les peines du voyage sans être découragés par les contrariétés rencontrées. Celles-ci nous poussent vers Dieu, et nous rendent plus conscients que nous avons besoin de lui. C’est ainsi que la piété est ajoutée à la patience. Elle est la réalisation de notre relation avec Dieu dans la confiance en lui seul, accompagnée de la crainte de lui déplaire. Paul exhortait Timothée à s’exercer à la piété, ajoutant : « mais la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de la vie à venir » (1 Tim. 4 : 7-8). De même il constate : « Or la piété, avec le contentement, est un grand gain » (1 Tim. 6 : 6). Prenons garde de ne pas avoir seulement une forme de piété ou l’apparence seule d’une relation avec Dieu et d’un service pour lui si, en réalité, nous n’avons aucune force issue de la piété.

            7- La piété, fruit de vraies relations de l’âme avec Dieu, doit être liée à l’affection fraternelle. Celle-ci réchauffe nos relations avec les frères, c’est-à-dire avec tous ceux qui sont nés de Dieu. A qui manque la piété, manque aussi l’affection fraternelle. Une telle personne aura toujours quelque chose de négatif à dire sur son frère. La piété nous amène à voir nos frères « en Christ », objets du même amour dont nous jouissons nous aussi. « Quiconque aime celui qui a engendré aime aussi celui qui est engendré de lui » (1 Jean 5 : 1). Dès l’instant où nous aimons Jésus il y a une telle relation d’intimité entre lui et nous que nous aimons aussi ceux qui lui appartiennent.

            8- Enfin, l’amour doit couronner et pénétrer toutes ces choses. L’amour est le véritable caractère de la nature de Dieu. En Christ, Dieu s’est abaissé jusqu’à nous pour montrer son amour à des hommes sans force, sans Dieu, à des pécheurs et à des ennemis (Rom. 5 : 6-10). Cet amour a son mobile en lui-même et ne pourra jamais être dominé par ce qui attire ou repousse la nature humaine. Il n’a rien à faire avec des sentiments de sympathie ou d’antipathie. « Il ne cherche pas son propre intérêt ».
            C’est pour cela qu’il doit être ajouté à l’affection fraternelle (voir Col. 3 : 12-14), car, dans notre faiblesse, nous ne sommes que trop portés à nous laisser influencer par les fautes ou les qualités de nos frères et sœurs, lorsqu’il s’agit de manifester de l’affection fraternelle. Pour l’exercice de cet amour-là, nous n’avons pas besoin d’être nés de Dieu, « car les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment » (Luc 6 : 32).
            L’amour me poussera à aller voir mon frère lorsque quelque chose ne va pas dans sa vie, même s’il m’a causé une injustice. Il me pousse à chercher sa restauration, conformément aux enseignements de la Parole.
            Certes, l’amour doit être sévère à l’occasion ; il ne peut pas s’identifier avec le mal. Il ne peut éviter de rendre attentif à son péché un chrétien qui marche dans la désobéissance ; il s’efforcera de l’amener au jugement de soi. Sinon, l’amour associerait le péché à la nature divine. Nous lisons en 1 Jean 5 : 2 : « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements ». Mais le péché de mon frère ne doit jamais m’empêcher de l’aimer.


Les conséquences temporelles et éternelles

            L’apôtre dit : « Si ces choses sont en vous et y abondent… », il y a pour vous des conséquences infiniment bénies, dès maintenant et pour l’éternité :
                    1- Ces choses « ont pour effet de ne pas vous laisser inactifs pour ce qui concerne la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ » (2 Pier. 1 : 8). Vous croîtrez dans la connaissance de sa personne glorieuse, ce qui doit bien être le but de votre vie. Au lieu de rester de petits enfants, vous deviendrez des pères qui connaissent « Celui qui est dès le commencement » (1 Jean 2 : 13-14).
                    2- Par elles vous affermirez dans vos propres cœurs votre vocation et votre élection, et vous vous comporterez devant vos frères et devant le monde comme des personnes élues (1 Thes. 1 : 4, 8-10).
                    3- « Vous ne faillirez jamais » (2 Pier. 1 : 10).
                    4- « Car ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera richement donnée » (2 Pier. 1 : 11).

            Chers amis, ne vaut-il pas la peine de mettre tout l’empressement possible pour montrer et assembler chaque chaînon de ce collier ?


W. Gschwind - L'ABC du chrétien