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LES PRIERES DE MOISE  (2)


Moïse intercédant pour le peuple de Dieu
            A Mara (Ex. 15 : 22-25)
            A Rephidim (Ex. 17 : 1-7)
            A la montagne de Sinaï (Ex. 32 : 7-14, 30-35 ; Deut. 9 : 8-21, 25-29)
            A Tabhéra (Nom. 11 : 1-3)
            A Kibroth-Hattaava (Nom. 11 : 4-35)
            Au désert de Paran (Nom. 14 : 11-35)
            Lors de la révolte de Coré (Nom. 16)
            Lorsqu’Israël doit faire le tour du pays d’Edom (Nom. 21 : 1-9)
            Sur la montagne d’Abarim (Nom. 27 : 12-23)
 

Moïse intercédant pour le peuple de Dieu

            Nous allons maintenant considérer, dans un ordre à peu près chronologique, différentes circonstances où Moïse intercède pour Israël. Dans tous les cas, l’Eternel se laisse fléchir.
 

                      A Mara (Ex. 15 : 22-25)

            Les Israélites viennent de traverser la mer Rouge et se trouvent dans le désert. Ils marchent trois jours et ne trouvent pas d’eau. Mais ils vont apprendre à connaître la grâce patiente de Dieu. Le Nouveau Testament nous rappelle : « Il prit soin d’eux dans le désert » (Act. 13 : 18).
            Venant à Mara, ils trouvent des eaux qui sont amères, qu’ils ne peuvent pas boire, et ils murmurent contre leur conducteur. Alors Moïse « crie à l’Eternel » (v. 25), et Dieu indique à son serviteur « un bois » qu’il doit jeter dans les eaux pour qu’elles deviennent douces.
            Pour nous aussi, les eaux « amères » peuvent devenir « douces » ; les épreuves les plus dures sont souvent une source de bénédiction.

 

                        A Rephidim (Ex. 17 : 1-7)

            Après avoir été merveilleusement nourris avec la manne au désert de Sin (Ex. 16), les fils d’Israël campent à Rephidim. Mais là, l’eau manque et ils murmurent de nouveau contre Moïse: « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Egypte, pour nous faire mourir de soif ? » (v. 3). Aussitôt Moïse crie à l’Eternel, disant : « Que ferai-je à ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront » (v. 4). Mais il réalise encore une fois que la présence divine suffit à répondre à tous les besoins du peuple. Dieu lui dit : « Voici, je me tiens là devant toi, sur le rocher, en Horeb ; et tu frapperas le rocher, et il en sortira des eaux, et le peuple boira » (v. 6). Le rocher devait être frappé, comme Jésus l’a été sur la croix, pour que les eaux coulent en abondance. Le Nouveau Testament nous dit : « Le Rocher était le Christ » (1 Cor. 10 : 4),
            Le Seigneur Jésus enseigne à ses disciples que ceux qui croient en lui recevront le Saint Esprit qui sera en eux comme « des fleuves d’eau vive » (Jean 7 : 38-39).

 

                        A la montagne de Sinaï (Ex. 32 : 7-14, 30-35 ; Deut. 9 : 8-21, 25-29)

            Dès qu’il apprend, de la bouche de Dieu, que le peuple a fait un veau d’or et s’est prosterné devant lui, Moïse tombe sur ses genoux et « implore l’Eternel » (Ex. 32 : 11). Il est préoccupé à la fois de la gloire de l’Eternel et du bien de son peuple. Il s’appuie sur les promesses de Dieu : « Souviens-toi d’Abraham, d’Isaac, et d’Israël… auxquels tu as dit : Je multiplierai votre semence comme les étoiles des cieux, et je donnerai à votre descendance tout ce pays » (v. 13).
            Dieu se laisse fléchir et épargne son peuple. « Il dit qu’il les eût détruits, si Moïse, son élu, ne s’était pas tenu à la brèche devant lui, pour détourner sa fureur de sorte qu’il ne les détruisît pas » (Ps. 106 : 23). En rappelant cet épisode du voyage vers Canaan, Moïse déclarera : « L’Eternel m’écouta aussi cette fois-là » (Deut. 9 : 19).
            Le lendemain, Moïse remonte vers l’Eternel et dit : « Hélas ! ce peuple a commis un grand péché… Et maintenant, si tu pardonnes leur péché… ;  sinon, efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit » (Ex. 32 : 31-32). Moïse reconnaît entièrement la faute extrêmement grave du peuple. Et sa demande manifeste la grandeur de son amour pour les coupables : il intercède pour eux contre ses propres intérêts, en s’offrant même comme victime expiatoire ! Or cela était évidemment impossible, car « un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon » (Ps. 49 : 7).
            Moïse se prosterne devant l’Eternel quarante jours et quarante nuits (Deut. 9 : 25). Il le supplie : « Seigneur Eternel ! ne détruis pas ton peuple… que tu as racheté par ta grandeur, que tu as fait sortir d’Egypte à main forte ! Souviens-toi de tes serviteurs, d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob ; ne regarde pas à la dureté de ce peuple, et à sa méchanceté, et à son péché » (v. 26-27).
            Trois mille hommes devront périr sous le gouvernement de Dieu (Ex. 32 : 28). Puis Moïse dresse une tente hors du camp, loin du camp, et là se rassemblent ceux qui cherchent l’Eternel (33 : 7).
            L’énergie de Moïse dans son intercession est admirable. Il dit à l’Eternel : « Si ta face ne vient pas, ne nous fais pas monter d’ici » (v. 15). Et Dieu répond : « Je ferai cela aussi dont tu as parlé ; car tu as trouvé grâce à mes yeux, et je te connais par nom » (v. 17).

 

                        A Tabhéra (Nom. 11 : 1-3)

            Une fois de plus, les fils d’Israël se plaignent et « cela fut mauvais aux oreilles de l’Eternel » (v. 1). « Sa colère s’embrasa, et le feu de l’Eternel brûla parmi eux, et dévora au bout du camp ». « A Tabhéra… vous avez excité à colère l’Eternel », rappellera Moïse plus tard (Deut. 9 : 22).
            Voyant le feu dans le camp, ils crient à Moïse. Celui-ci « prie l’Eternel, et le feu s’éteint » (v. 2). Le châtiment est retiré, mais les cœurs restent éloignés de l’Eternel, comme le montre la suite du récit. Le lieu est appelé Tabhéra, qui signifie incendie.
 

                        A Kibroth-Hattaava (Nom. 11 : 4-35)

            « Et le ramassis de peuple qui était au milieu d’eux s’éprit de convoitise, et les fils d’Israël aussi se mirent encore à pleurer, et dirent : Qui nous fera manger de la chair ? Il nous souvient du poisson que nous mangions en Egypte pour rien… et maintenant notre âme est asséchée ; il n’y a rien, si ce n’est cette manne » (v. 4-6). Tout le peuple pleure, « chacun à l’entrée de sa tente », et ils demandent à Moïse : « Donne-nous de la chair, afin que nous en mangions » (v. 13).
            Alors, « la colère de l’Eternel s’embrasa extrêmement, et cela fut mauvais aux yeux de Moïse » (v. 10). Complètement accablé par le poids des plaintes continuelles du peuple, le conducteur va jusqu’à faire un reproche à l’Eternel : « Pourquoi as-tu fait ce mal à ton serviteur ? » (v. 11). Il estime que Dieu lui a donné un fardeau trop lourd à porter : « Je ne puis, moi seul, porter tout ce peuple, car il est trop pesant pour moi » (v. 14). Dieu va accéder à son désir, et lui adjoindre 70 hommes des anciens d’Israël (v. 16-17, 24-25). Mais on peut remarquer que sa demande diffère entièrement de l’offre dévouée qu’il exprimait après le veau d’or (Ex. 32 : 32).
            Si le Seigneur nous a confié une responsabilité dans un service pour lui, ne doutons jamais de l’entière suffisance de ses ressources. « Séparés » de lui, nous ne pouvons « rien faire » (Jean 15 : 5). Mais « notre capacité vient de Dieu » (2 Cor. 3 : 5).
            Dans le même récit, Moïse manifeste encore d’une autre manière son manque de foi. Le peuple demande de la viande à manger et l’Eternel dit qu’Il lui en donnera, et même plus qu’il ne lui en faut. Moïse lui dit alors : « Il y a 600 000 hommes de pied dans ce peuple… Leur égorgera-t-on du menu et du gros bétail, afin qu’il y en ait assez pour eux ? ou assemblera-t-on tous les poissons de la mer pour eux ? » (v. 21-22). Il reçoit alors la réponse humiliante pour sa foi : « La main de l’Eternel est-elle devenue courte ? » (v. 23).
            Dieu donnera au peuple la viande qu’il a demandée. « Il se leva, de par l’Eternel, un vent qui fit venir de la mer des cailles, et les jeta sur le camp » (v. 31). Mais les Israélites en ramassent et en mangent des quantités déraisonnables, jusqu’à ce que cette nourriture leur sorte par les narines et qu’ils l’aient en dégoût (v. 20). « Il leur donna ce qu’ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes » (Ps. 106 : 15). Le lieu est appelé Kibroth-Hattaava – sépulcres de la convoitise.

 

                        Au désert de Paran (Nom. 14 : 11-35)

            Douze espions ont été envoyés pour explorer le pays de Canaan (ch. 13). A leur retour, deux d’entre eux seulement, Caleb et Josué, encouragent le peuple à monter hardiment pour conquérir le pays promis. Tous les autres sont incrédules et découragent leurs frères.
            « Toute l’assemblée éleva sa voix, et jeta des cris, et le peuple pleura cette nuit-là. Et tous les fils d’Israël murmurèrent contre Moïse et contre Aaron ; et toute l’assemblée leur dit : Oh ! si nous étions morts dans le pays d’Egypte ! Ou si nous étions morts dans ce désert ! » (14 : 1-2). Ils se proposent même d’établir un chef sur eux et de retourner en Egypte.
            L’Eternel menace de détruire le peuple par la peste, et dit à Moïse qu’il va faire de lui une nation grande et forte (v. 12). Mais de nouveau Moïse intercède en faveur du peuple. Il fait appel à la gloire de Dieu. « Les nations qui ont entendu parler de toi, parleront, disant : Parce que l’Eternel ne pouvait pas faire entrer ce peuple dans le pays qu’il leur avait promis par serment, il les a tués dans le désert… Pardonne, je te prie, l’iniquité de ce peuple, selon la grandeur de ta bonté, et comme tu as pardonné à ce peuple depuis l’Egypte jusqu’ici » (v. 15-19).
            L’Eternel exauce sa demande : « J’ai pardonné selon ta parole » (v. 20). Seulement son gouvernement devra s’exercer sur toute cette génération incrédule. « Vos cadavres tomberont dans ce désert… Mais vos petits enfants… je les ferai entrer, et ils connaîtront le pays que vous avez méprisé» (v. 29-31). Le voyage des espions a duré 40 jours, celui d’Israël durera 40 ans (v. 34) !

 

                        Lors de la révolte de Coré (Nom. 16)

            L’orgueil et la révolte se manifestent chez Coré, Lévite, et deux acolytes, Dathan et Abiram, appartenant à une autre tribu. Ils reprochent à Moïse et à Aaron de s’élever au-dessus de la congrégation d’Israël, et veulent s’emparer du sacerdoce que l’Eternel a confié exclusivement à Aaron et à ses fils (v. 3, 10). Se joignent à eux 250 hommes d’Israël, « princes de l’assemblée… des hommes de renom ». Moïse tombe sur sa face, puis annonce pour le lendemain un test dans lequel l’Eternel fera connaître celui qu’il a choisi pour son service (v. 5). Tous ces hommes doivent se présenter devant l’Eternel avec un encensoir et de l’encens (v. 7).
            L’assemblée se réunit à l’entrée de la tente d’assignation, avec Moïse et Aaron, et « la gloire de l’Eternel apparaît à toute l’assemblée » (v. 19). Dieu est prêt à exécuter un jugement immédiat. Il dit à ses serviteurs : « Séparez-vous du milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un moment » (v. 21). Moïse et Aaron tombent sur leurs faces et intercèdent : « O Dieu ! Dieu des esprits de toute chair ! un seul homme péchera, et tu seras courroucé contre toute l’assemblée ? » (v. 22).
            Un jugement terrible va s’exercer sur les révoltés : la terre va s’ouvrir sous eux et les engloutir vivants. Mais il y a une façon d’échapper à ce jugement, c’est de se distancer de ces hommes. L’Eternel dit à Moïse : « Parle à l’assemblée, en disant : Retirez-vous d’autour de la demeure de Coré, de Dathan et d’Abiram » (v. 24). Moïse obéit et dit à tous : « Eloignez-vous, je vous prie, d’auprès des tentes de ces méchants hommes, et ne touchez à rien qui leur appartienne, de peur que vous ne périssiez dans tous leurs péchés » (v. 26).
            Quand Moïse a fini de parler, le sol se fend, « la terre ouvre sa bouche et les engloutit, eux et leurs maisons ». De plus, « il sort du feu de la part de l’Eternel, et il consume les 250 hommes qui présentaient l’encens » (v. 35).


                        Lorsqu’Israël doit faire le tour du pays d’Edom (Nom. 21 : 1-9)

            Dieu a protégé et nourri miraculeusement les Israélites tout au long de leur voyage, qui arrive bientôt à son terme. Mais une fois de plus, ils se plaignent et parlent contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d’Egypte, pour mourir dans le désert ? car il n’y a pas de pain, et il n’y a pas d’eau, et notre âme est dégoûtée de ce pain misérable » (v. 5). Dieu leur envoie, comme châtiment, des serpents dont la morsure est mortelle, « et de ceux d’Israël, il mourut un grand peuple » (v. 6).
            Alors ils reconnaissent qu’ils ont péché et demandent à Moïse : « Prie l’Eternel qu’il retire de dessus nous les serpents ». Immédiatement, « Moïse prie pour le peuple » (v. 7). Dieu aurait pu répondre en retirant immédiatement le fléau, mais Il le fait d’une autre manière. Il dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et mets-le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera, vivra » (v. 8). Seuls seront sauvés ceux qui, par la foi, porteront leur regard vers le serpent d’airain.
            De même aujourd’hui, Dieu donne à tous les hommes un moyen de salut : la foi en Christ élevé sur la croix. Jésus a dit : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 14-15).


                        Sur la montagne d’Abarim (Nom. 27 : 12-23)

            L’Eternel annonce à Moïse que le jour de sa mort approche. Mais Il lui offre le privilège de monter sur la montagne d’Abarim (identifiée au mont Nebo en Deut. 32 : 49) et de regarder le pays qu’Il donne aux fils d’Israël. Moïse ne parle plus de l’interdiction qui lui a été faite d’entrer dans le pays de Canaan. Il n’a en vue que le bien du peuple de Dieu, et prie une nouvelle fois pour lui. « Que l’Eternel, le Dieu des esprits de toute chair, établisse sur l’assemblée un homme qui sorte devant eux…; et que l’assemblée de l’Eternel ne soit pas comme un troupeau qui n’a pas de berger » (v. 16-17).
            Sa touchante compassion à l’égard des fils d’Israël évoque les sentiments du Seigneur Jésus envers les foules qui n’avaient pas de berger (Mat. 9 : 36). Elle rappelle aussi ceux de l’apôtre Paul envers ses frères dans la foi : « Il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11 : 28). Dans la même épître, il dit : « Et moi, très volontiers, je dépenserai et je me dépenserai moi-même entièrement pour vos âmes, même si, vous aimant beaucoup plus, je devais être moins aimé » (12 : 15).
            Dieu répond aussitôt à la prière de Moïse en lui désignant son successeur : « Prends Josué, fils de Nun, un homme en qui est l’Esprit, et pose ta main sur lui. Et tu le feras se tenir devant Eléazar, le sacrificateur, et devant toute l’assemblée, et tu lui donneras des ordres devant leurs yeux ; et tu mettras sur lui de ta gloire, afin que toute l’assemblée des fils d’Israël l’écoute » (v. 18-20). On trouve davantage de détails dans le récit de Deutéronome 31.

 

AF – article paru dans le « Messager évangélique » (avril 2017)

A suivre