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LA VIE DE DAVID (4)
 

  LA VIE INTERIEURE DE DAVID
             1 - Foi, communion et crainte de Dieu  
             2 - Les psaumes de David 
  LES DERNIERES PAROLES DE DAVID (2 Sam. 23)        


LA VIE INTERIEURE DE DAVID
 
 
1 - Foi, communion et crainte de Dieu :
 
            Toute la vie intérieure de David est marquée par ces trois choses : la foi, la communion, la crainte de Dieu.
            Le nom de David est mentionné dans le tableau des hommes de foi d'Hébreux 11, au verset 32. Cette foi, comme celle de nos conducteurs que nous avons à « imiter » (Héb. 13 : 7), se marque par sa confiance en Dieu. Sans doute y a-t-il eu parfois «un nuage» ; mais fondamentalement, et tout le long de sa vie, combien était réelle et solide la confiance de David en l'Éternel, telle qu'il l'exprimera dans tant de psaumes. Elle se traduisait aussi par la dépendance ; souvent David interroge l'Éternel pour avoir sa pensée, soit durant les années errantes, soit durant son règne. Cette foi ne lui a-t-elle pas donné la hardiesse avec laquelle il s'attaquait au lion, se présentait devant Goliath, ou coupait le pan de la robe de Saül ?
            La communion de David avec son Dieu ressort de beaucoup de psaumes. Elle se traduit en prières, en supplications, mais aussi en louange et en reconnaissance. Plus encore, cette communion l'a conduit à avoir, par l'Esprit de Dieu, une vision de Celui qui, vrai Fils de David, répondrait lui seul en tous points à la pensée de Dieu.
            Enfin la crainte de Dieu a caractérisé sa marche. Elle l'a conduit, lorsqu'il avait péché, à la repentance et à la confession, et à l'acceptation du châtiment. Elle l'a gardé de maints écarts. « Je me suis toujours proposé l'Éternel devant moi » (Ps. 16 : 8) ; paroles sincères dans la bouche de David, elles ont été  accomplies uniquement par Christ.
            Cette vie intérieure de David, au travers des circonstances variées de sa carrière, s'est reflétée dans maints psaumes.
 
2 - Les psaumes de David :
 
            Soixante-treize psaumes sont attribués à David, sans que nous puissions nécessairement penser que leurs suscriptions soient inspirées. Ils expriment ses propres expériences, ses détresses, ses supplications, les délivrances dont il a été l'objet, et la louange et la reconnaissance qui jaillissaient de son coeur.
            Mais ces pages sont aussi pleines d'enseignements pour nous, qui traversons des épreuves diverses : nous pouvons trouver dans ces versets tant d'encouragement et de réconfort.
            Ils ont aussi leur portée prophétique, dirigeant les regards vers le résidu futur d'Israël, et par-dessus tout vers le Messie, le Christ. En effet, David relatant ses expériences, a été conduit bien au-delà par l'Esprit de Dieu, afin de révéler les sentiments mêmes de Christ à travers les faits qui seront relatés dans les évangiles.
            « Qu'y a-t-il dans ce livre de cent cinquante poèmes, pour que depuis bientôt deux millénaires, dans les couvents et dans les ghettos, dans les églises et les communautés chrétiennes les plus diverses, on les relise et on les chante sans jamais se lasser ?... Quelle saveur ont-ils eue dans l'âme de ceux qui ne renoncèrent jamais aux paroles reprises des lèvres mêmes de David, pour qu'ils aient traversé toutes les nuits, toutes les guerres... Ils avaient emporté ce livre dans leurs exils ; ils ont vécu dans leur chair, dans leur sang, chacun de ces versets. C'était écrit : ils le vivaient comme ils le lisaient, et c'était aussi nécessaire de le vivre que de le lire ». Comment expliquer, en effet, que ce recueil composé au cours de plusieurs siècles, mis en ordre sous la direction de l'Esprit de Dieu quand il l'a voulu, ait pu être en bénédiction, en consolation, en encouragement, à tant de générations successives ? Ce n'est pas la valeur littéraire qui en a fait la saveur. On relit Homère, Virgile, mais qu'y a-t-il dans ces écrits pour l'âme ? David lui-même a donné d'avance la réponse à l'étonnement des hommes : « L'Esprit de l'Éternel a parlé en moi, et sa parole a été sur ma langue » (2 Sam. 23 : 2). Seule l'inspiration de l'Esprit de Dieu rend la Parole éternelle, immuable, vivante et opérante.
 
            Parmi ces nombreux psaumes, nous en retiendrons quelques-uns ; ils se rapportent à des circonstances particulières de la vie de David, selon l'indication donnée par leur suscription.
 
 
                        2. 1 : Psaume 23
 
            N'est-il pas le plus connu, le plus aimé, qui pendant trois mille ans a soutenu la foi des croyants de tout pays, de toute race, de toute époque ? Nous ne savons pas si David l'a composé tout jeune, quand il était berger lui-même, ou plus tard en se remémorant sa vie. Ce psaume n'a pas de date. Il ne vieillit pas. Ses six versets s'appliquent à tous les âges, dans tous les temps (aux jours de joie, aux nuits d'épreuve), aux malades et aux bien-portants… Il réjouit la foi aussi bien au début de la vie qu'aux approches de la mort ; il fait converger tous les regards vers l'avenir éternel qui, pour nous, est la maison du Père.
            « L'Éternel est mon berger » : sa fidélité, sa présence, sa communion, vont remplir la vie. Tout d'abord l'âme parle de Lui (v. 1-3) ; puis, ayant fait des progrès dans sa connaissance, elle s'adresse directement à Lui : « Tu es avec moi... Tu dresses... Tu as oint ». Enfin, considérant la course qui est encore devant elle, elle peut dire avec assurance : « Oui, la bonté et la gratuité me suivront tous les jours de ma vie ». Dirigeant enfin ses regards vers l'avenir, elle ajoute : « Mon habitation sera dans la maison de l'Éternel pour de longs jours » (v. 6).
 
                             2.2 : Psaumes 59, 56, 54
            Ces trois psaumes montrent la confiance de David lorsqu'il est en danger.
Dans le premier, il est surveillé dans sa maison par les émissaires de Saül, qui ont ordre de le mettre à mort ; dans le second, il est apparemment détenu dans Gath, où il s'est enfui de devant le roi d'Israël ; dans le troisième, les Ziphiens ont averti son persécuteur qu'il se tient caché auprès d'eux, afin qu'il puisse le prendre.
            Dans chacune de ces circonstances, la prière, la supplication montent à Dieu pour être délivré des ennemis. Mais, en même temps, David exprime des certitudes : « Dieu est ma haute retraite », « Dieu est pour moi », « Dieu est mon secours ». Alors, dans la confiance que Dieu répondra, jaillit la louange : « A toi je chanterai », « Je te rendrai les louanges », « Je célébrerai ton nom ».
 
                         2.3 : Psaume 34
 
            Psaume de l'exaucement, il suit moralement le 56 : « J'ai cherché l'Éternel et il m'a répondu, et m'a délivré ». « Ils ont regardé vers lui, et ils ont été illuminés... Cet affligé a crié ; et l'Éternel l'a entendu, et l'a sauvé de toutes ses détresses » (Ps. 34 : 4-5).
            Ayant fait l'expérience de cette réponse magnifique à ses supplications, David peut se tourner vers les autres et les engager à se confier en Dieu : « Les justes crient, et l'Éternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses. L'Éternel est près de ceux qui ont le coeur brisé, et il sauve ceux qui ont l'esprit abattu » (v. 17-18).
            Dans le sentiment de la faute qu'il avait commise, en s'enfuyant vers un ennemi de son peuple, il peut ajouter : « Aucun de ceux qui se confient en Lui ne sera tenu pour coupable » (v. 22).
 
                        2.4 : Psaume 51
 
            Psaume de la repentance après la chute, avec tout l'exercice d'âme amenant à la restauration.
            Conscient de son crime, David n'a plus d'autre recours que la grâce de Dieu : « Use de grâce envers moi, ô Dieu ! selon ta bonté » (Ps. 51 : 1). Il ne cache rien : « Je connais mes transgressions, et mon péché est continuellement devant moi » (v. 3). Il est amené à confesser qu'il a péché contre Dieu, non pas seulement contre Urie : « Contre toi, contre toi seul, j'ai péché, et j'ai fait ce qui est mauvais à tes yeux » (v. 4) !
            Alors, à deux reprises, il peut supplier : efface, lave, purifie.
            Il reconnaît non seulement ses fautes (v. 9), mais aussi sa nature pécheresse : « Dans le péché ma mère m'a conçu «  (v. 5). L'épître aux Romains le démontrera avec tant d'évidence ; il n'y a pas seulement les péchés, fruits de l'arbre, mais le péché lui-même, cette mauvaise nature qui est en nous, la chair. Il faut donc être amené au jugement de soi-même, pour produire « la vérité dans l'homme intérieur » (v. 6).
            Alors la grâce opère la restauration : « Renouvelle au-dedans de moi un esprit droit... Rends-moi la joie de ton salut... J'enseignerai tes voies aux transgresseurs... » (v. 10, 12-13) Le salut n'est pas perdu, mais bien la joie, et seul le retour à Dieu permettra de la retrouver. La restauration est complète ; non seulement la faute est effacée, mais l'âme qui est de nouveau en communion avec Dieu, peut enseigner ses voies aux pécheurs, et dire au Seigneur : « Ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange » (v. 15).
            David reste conscient que les sacrifices, les offrandes qu'il pourrait apporter à Dieu n'expient pas le péché. Dieu demande au pécheur plus que des regrets : un esprit brisé, la repentance et la confession. Alors il pardonne, et il restaure, parce qu'il a en vue l'oeuvre de Christ à la croix (Rom. 3:25-26).
 
                        2.5 : Psaume 32
 
            Ce psaume suit tout naturellement le psaume 51 : l'âme, qui jouit à nouveau de la communion avec son Dieu, rappelle ses expériences.
            Les deux premiers versets présentent une double «béatitude», soulignant la reconnaissance de celui dont la transgression est pardonnée, à qui l'Éternel ne compte pas l'iniquité. David rappelle que lorsqu'il cachait sa faute, la main de Dieu s'appesantissait sur lui, il était dans la détresse (expérience que bien des âmes ont faite après lui, sous le poids de leurs péchés). Mais il ajoute : « Je t'ai fait connaître mon péché et je n'ai pas couvert mon iniquité ; j'ai dit : je confesserai mes transgressions à l'Éternel ; et toi tu as pardonné l'iniquité de mon péché » (v. 5).
            L'accès du sanctuaire est de nouveau ouvert : « Tout homme pieux te priera au temps où l'on te trouve » (v. 6). Dieu protégera, il gardera de la détresse, il délivrera.
            Il faut reprendre la route avec une nouvelle décision ; la voix du Seigneur se fait entendre : « Je t'instruirai et je t'enseignerai le chemin où tu dois marcher ; je te conseillerai, ayant mon oeil sur toi » (v. 8).
            Dépendance bénie du croyant qui écoute la voix de son Maître et persévère dans sa communion. Refuserait-on de « s'approcher de lui » ? Dieu doit alors employer « la bride et le mors », c'est-à-dire exercer la discipline, pour que, bon gré mal gré, on marche dans son chemin.
            Le psaume se termine sur une note de bonheur : « Réjouissez-vous en l'Éternel et égayez-vous, justes ! et jetez des cris de joie, vous tous qui êtes droit de coeur » (v.11). Qui d'autre que notre Dieu pourrait ainsi donner la joie et la louange après la détresse où le péché avait plongé ?
 
            Mais avant que l'expérience de notre psaume puisse se réaliser, il a fallu le psaume 22 !
 
                        2.6 : Psaume 3
 
            David a composé beaucoup moins de psaumes depuis qu'il est devenu roi que durant les années de détresse avant son accès au trône. Sa fuite de devant Absalom le replace dans des circonstances similaires à celles de sa jeunesse. De nouveau sa prière s'adresse à Dieu devant le nombre de ses ennemis, de ceux qui disent : Il n'y a point de salut pour lui en Dieu.
            Comme autrefois, il dit avec assurance : « Toi Éternel ! Tu es un bouclier pour moi ; tu es ma gloire, et celui qui élève ma tête » (Ps. 3 : 3). Il crie de sa voix à l'Éternel, et peut ensuite se coucher et s'endormir, car le Seigneur le soutient : « En toutes choses exposez vos requêtes à Dieu... et la paix de Dieu… gardera vos coeurs » (Phil. 4 : 6-7). Il peut conclure en disant : « L'Éternel est le salut » (v. 8), comme Jonas terminera sa prière en affirmant : « La délivrance est de l'Éternel » (Jon. 2 : 10).
 
                        2.7 : Psaume 18 (2 Sam. 22)
 
            David sort de ses épreuves et de son affliction avec un chant de triomphe et de louange. Il avait appris dans ses souffrances à connaître Dieu ; « le jour où l'Éternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül » (2 Sam. 22 : 1), il veut chanter sa reconnaissance. Il semble n'avoir pas assez d'expressions pour qualifier les ressources qu'il a trouvées en Dieu : mon rocher, mon lieu fort, Celui qui me délivre, mon bouclier, la corne de mon salut, ma haute retraite, mon refuge. Quelles que soient les épreuves traversées, il affirme que «la voie de Dieu est parfaite» (Ps. 18 : 31). Peut-être avait-il trouvé cette voie dure, incompréhensible, quand il devait fuir de lieu en lieu, qu'il était méprisé par Nabal et rencontrait l'ingratitude des hommes de Kehila. Mais une fois l'épreuve terminée, regardant en arrière, il reconnaît que Dieu l'a bien conduit, qu'il a « aplani parfaitement sa voie » (2 Sam. 22 : 33). « C'est toi qui fais luire ma lampe » (Ps. 18 : 28). Tout n'a pas été facile et aisé certes, mais lorsqu'il a rencontré des difficultés qui à première vue semblaient insurmontables, il a fait l'expérience que Dieu rendait ses pieds « pareils à ceux des biches, et le faisait se tenir debout sur ses lieux élevés » (Hab. 3 : 19).
 
                        2.8 : Psaume 133
 
            David avait eu à coeur de faire remonter l'arche de Kiriath-Jearim jusqu'en Sion (Ps. 132). Dans ce jour de joie, où le roi a pu bénir le peuple qui l'entourait, distribuer à chacun nourriture et rafraîchissement, et inviter les chantres à louer l'Éternel, il considère ce grand rassemblement autour de l'arche, et s'écrie : « Voici, qu'il est bon et qu'il est agréable que des frères habitent unis ensemble ! » (Ps. 133 : 1)
            Finie, la guerre civile qui opposait la tribu de Juda à toutes les autres ; Israël a trouvé son centre : l'arche de l'Éternel à Jérusalem ; l'unité fraternelle est « comme la rosée de l'Hermon qui descend sur les montagnes de Sion ; car c'est là que l'Éternel a commandé la bénédiction, la vie pour l'éternité » (v. 3).
 
                        2.9 : Psaume 72
 
            Sans qu'il soit attribué expressément à David, ce psaume place devant nous le roi, qui, au soir de la vie, considère son fils Salomon. Mais le regard de sa foi s'étend bien au-delà, vers Celui qui est «plus grand que Salomon», le Roi de gloire, dont la bénédiction « descendra comme la pluie sur un pré fauché » (Ps. 72 : 6). En ses jours il y aura abondance de paix ; sa domination s'étendra sur toute la terre ; son nom sera pour toujours ; toutes les nations le diront bienheureux !
            Les lèvres du psalmiste vont se clore ; devant ses yeux resplendit la beauté de Celui qui, un jour, viendra établir son règne de paix sur la terre. La carrière s'achève, « les prières de David, fils d'Isaï, sont finies » (v. 20), et c'est sur la vision de la gloire de Christ qu'il va s'endormir.
 
 
 
 
LES DERNIERES PAROLES DE DAVID (2 Sam. 23)
 
 
            Quel contraste entre ses dernières paroles et le chant de triomphe qui terminait les épreuves du désert. David est au soir de la vie. Il a derrière lui toutes les années de prospérité, les années de règne, avec leur gloire, leurs victoires, mais aussi leurs chutes.
 
            Il nous est présenté sous quatre caractères (2 Sam. 23 : 1) :
                        - il est le fils d'Isaï : l'homme humble qui, derrière le désert, gardait les troupeaux de son père et n'était même pas invité à la fête de famille.
                        - il est aussi « l'homme haut placé », celui que Dieu a pris d'entre les parcs des brebis pour en faire le premier homme au milieu de son peuple,
                        - il est « l'oint du Dieu de Jacob », le roi que Dieu avait choisi.
                        - il reste toujours « le doux psalmiste d'Israël », le prophète et le chantre qui, au-delà de ses expériences personnelles, a exprimé celles des autres, jusqu'à s'élever aux pensées, aux sentiments, aux douleurs de Christ lui-même.
 
            Rien d'étonnant, car « l'Esprit de l'Eternel a parlé en lui, et sa parole a été sur sa langue » (v. 2). C'est l'inspiration divine de l'Ecriture. En outre, les communications qu'il a reçues, comme instrument pour les transmettre à d'autres, ont été aussi pour lui : « le Rocher d'Israël m'a parlé » (v. 3). Que reste-t-il devant la vision de ce vieillard dont la vie va s'éteindre ? Il décrit non ce qu'a été mais ce que sera « celui qui domine parmi les hommes ». Tourné vers l'avenir, il considère ce Roi de gloire qui un jour viendra et dominera en la crainte de Dieu, « comme la lumière du matin, quand le soleil se lève, un matin sans nuage » (v. 4). Il voit Christ, sa justice, sa splendeur. Il semble dire : voilà ce que j'aurais dû être ; je ne l'ai pas été, mais un Autre le sera. En effet, il ajoute : « ma maison n'est pas ainsi avec Dieu » (v. 5). Quelle humiliation et en même temps quelle simplicité dans ces quelques mots. Il ne veut pas parler de lui-même, ni de sa famille. De quoi pourrait-il se glorifier ? Si regardant en arrière, il doit confesser : « ma maison n'est pas ainsi avec Dieu », il peut cependant ajouter : « Il a établi avec moi une alliance éternelle, à tous égards bien ordonnée et assurée, car c'est là tout mon salut et tout mon plaisir ». Assurance du salut devant la mort, parce que ce salut ne dépend pas des oeuvres, de la marche, mais de la grâce infinie de Celui qui a établi pour les siens une alliance éternelle bien ordonnée et sûre. Pour ceux qui la refusent, les fils de Bélial, le jugement est inévitable : « ils seront entièrement brûlés par le feu sur le lieu même » (v. 6).
 
            David (celui dont la voix avait tant de fois chanté la bonté de Dieu, sa gloire et ses merveilles, dont le coeur avait su se confier en lui au travers des plus grandes détresses, dont les lèvres n'avaient pas craint, lorsque la lumière divine avait fouillé sa conscience, de confesser ses fautes et ses péchés) s'endort avec ses pères et attend maintenant le grand jour de la résurrection.
 
            « Après avoir, en sa propre génération, servi au conseil de Dieu, il s'est endormi » (Act. 13 : 36). David occupait une grande place dans ces conseils divins ; il fut le premier roi, selon le coeur de l'Eternel ; c'est lui qui donna à Israël ce centre de Jérusalem que Dieu avait choisi pour y mettre son nom ; c'est lui qui fit la grandeur du peuple terrestre, et qui, plus encore, fut de tant de manières, un type du Seigneur Jésus.
 
            Pourtant, ne peut-on pas dire que de chacun de ses enfants, Dieu attend qu'il serve, en sa propre génération, à son conseil ? A l'époque où ils vivent, dans le milieu où ils sont placés, Dieu a en vue quelque chose pour chacun d'eux. Il veut s'en servir pour accomplir son oeuvre sur la terre. Y a-t-il plus beau témoignage à la fin d'une carrière, ou plutôt au jour où tout sera manifesté, que d'entendre la voix du Seigneur dire que son racheté, malgré beaucoup de fautes, de faiblesses, de manquements, a « servi à son conseil » et accompli en quelque mesure ce pour quoi Il l'avait laissé ici-bas ?
 
            Mais il est une joie plus grande encore : considérer Celui qui lui-même est la lumière, ce soleil de justice qui au jour du matin sans nuages, éclairera tous les coeurs, particulièrement ceux qui, auprès de Lui dans la Maison du Père, partageront sa gloire :
 
 
                                   O lumière ineffable,
                                   Splendeur inaltérable
                   Quand de leur Dieu les saints jouiront à jamais !
                                   Bonheur incomparable
                                   Quand sa face adorable
                   Resplendira sur eux dans l'éternelle paix.
 
 
                                   Toujours, dans la lumière
                                   De la maison du Père
                   Toute ombre a disparu devant l'éclat du jour.
                                   Et bien loin de la terre,
                                   Notre âme toute entière
                   Goûtera près de Lui le repos de l'amour.
 
                                                                                              D'après G. André