bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Le culte idolâtre à Ephèse et l'annonce de l'évangile



Un grand trouble dans la ville
L'effet purificateur de l'évangile
La plainte de Démétrius contre l'apôtre Paul
Une grande confusion dans le théâtre d'Ephèse
L'intervention du secrétaire de la ville
 

Lire : Actes 19 : 23-40
 

            L’apôtre Paul et ses compagnons arrivent à Ephèse, capitale de la province d’Asie. Paul va y séjourner trois ans. La Parole du Seigneur montre sa force ; elle se répand de plus en plus (v. 20). Des miracles extraordinaires sont opérés par l'apôtre (v. 11), et l’autorité que l’Ecriture a sur les cœurs amène les croyants à confesser devant tous ce qu’ils avaient fait de mauvais dans le passé. Ils renoncent désormais à leurs pratiques occultes de magie. Remplis du « premier amour » (Apoc. 2 : 4), tous ces jeunes Ephésiens convertis ne veulent plus rien avoir de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres, mais ils désirent plutôt démasquer et condamner le mal (Eph. 5 : 11). Ils apportent leurs livres (en fait, des rouleaux de parchemin de grande valeur marchande) et les brûlent publiquement. La valeur approximative de ces ouvrages s’élevait à 50 000 pièces d’argent (v. 19) ! C’était une magnifique preuve de la force de l’Evangile sur ces rachetés et une victoire sur la superstition et le paganisme.
            Chers lecteurs, y a-t-il dans votre vie des fruits de cet ordre, qui montrent à notre entourage, de façon indubitable, la puissance du Seigneur dans notre vie pratique ?

 

Un grand trouble dans la ville

            Une émeute va éclater à Ephèse contre l’apôtre et ses compagnons de travail (v. 23). Paul en reparlera plus tard (2 Cor. 1 : 8-10). Ces chrétiens ont alors traversé une période difficile que Luc décrit fort bien. Ce n’était pas à vrai dire le fanatisme religieux qui l’avait provoquée mais plutôt l’amour de l’argent et la recherche égoïste d’intérêts personnels sordides. Elle n’avait pas été fomentée par les Juifs, mais par des païens.
            Il y avait à Ephèse un temple splendide consacré à la déesse Diane. C’était l’Artémis grecque de l’Asie mineure, considérée comme la déesse de la fertilité et appelée à ce titre la « mère de tous » ! Ce temple faisait d’ailleurs partie des sept merveilles du monde ancien. Il avait des proportions considérables avec, entre autres, 126 colonnes en marbre ! Il pouvait contenir au moins 25 000 personnes. Sa visite détaillée et surtout la vente des miniatures en argent aux visiteurs assuraient une ressource financière importante aux artisans de la ville ! On y pratiquait un culte idolâtre, associé au trafic d’objets religieux. C’était également un lieu qui attirait certaines catégories de visiteurs, car les prêtresses s’y adonnaient à la prostitution.
            On comprend que dans ces conditions la prédication de l’évangile ne pouvait pas être la bienvenue. La vérité qui est en Jésus ne pouvait que causer du tort à tout ce commerce malhonnête et cupide ; elle gênait les auteurs de toute cette souillure bien organisée ! Aussi les artisans étaient tout prêts à s’associer pour défendre leurs « intérêts financiers », tout en prétextant hypocritement des motifs « religieux » imaginaires.
            Nous pouvons comparer l’état d’Ephèse la païenne à celui qui régnait à Babylone, la fausse église décrite dans le chapitre 18 de l’Apocalypse (v. 11-13). Gardons présent à l’esprit que « tout ce qui est dans ce monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie - n'est pas du Père, mais est du monde » (1 Jean 2 : 16-17).
            La liste des biens à Babylone commençait par ce que les hommes estiment le plus (l’or), et se termine en mentionnant ce dont la fausse église faisait également trafic : des âmes d’hommes ! Nos âmes ont, au contraire, un grand prix aux yeux de Dieu !

 

L'effet purificateur de l'évangile

            Paul annonçait uniquement Christ ; il ne cherchait pas à dénoncer ouvertement toute cette idolâtrie. Mais nous savons que l’évangile a toujours un effet purificateur ! Il allait nettoyer, ici comme ailleurs, la fange religieuse ; ce qui ne pouvait pas évidemment avoir lieu sans provoquer une violente résistance de l’Ennemi, qui se sert de ses esclaves.
            Démétrius était « orfèvre » ; il sculptait des « temples » en argent. Les visiteurs les emportaient par dévotion et leur donnaient une place d’honneur chez eux, ou ils les portaient, croyant se protéger contre tous les maux ! Mais la Parole de Dieu déclare : « Ils n’ont point de connaissance, ceux qui portent le bois de leur image taillée et présentent leur supplication à un dieu qui ne sauve pas » (Es. 45 : 20).
            Tout ce commerce détestable procurait un grand profit aux artisans qui travaillaient avec lui, mais Démétrius, en marchand averti, craignait qu’une faillite ne se produise rapidement. Cet habile suppôt de Satan prend donc tout naturellement la tête d’un mouvement qui risquait fort de devenir violent. Le prétexte qu’il a choisi pour se mettre en avant le confirme ; il feint de défendre l’honneur de la déesse, de chercher la prospérité de son pays et de défendre la « religion » païenne qui était « son gagne-pain ». Cette « religion » n’était en réalité, comme tant d’autres, que la source d’un « gain honteux » (1 Tim. 6 : 6-10). Il ne cherchait en fait qu’à servir ses propres intérêts !
            Il s’était rendu compte que la cohabitation entre le christianisme et le paganisme était impossible ! On ne peut pas servir à la fois un Dieu saint et une « idole » telle que le Mammon des richesses (Matt. 6 : 24 ; Col. 3 : 5). Cet homme avait été, involontairement, témoin de beaucoup de conversions. Il n’avait pu éviter de constater la réalité des beaux fruits que Dieu avait formés dans le cœur et la conduite pratique de ses concitoyens, depuis le jour où ils étaient devenus, par grâce, de fervents enfants de Dieu. Leur conduite avait totalement changé, leur centre d’attrait n’étant plus le « moi », mais le Seigneur.
            En fait, Démétrius pressentait la ruine du culte de Diane (v. 24). Or que reste-t-il, en effet, aujourd’hui, de ce grandiose temple d’Ephèse ?

 

La plainte de Démétrius contre l'apôtre Paul

            Démétrius désigne ouvertement celui qu’il estime être le principal coupable. On sent sa haine et son mépris pour « ce Paul » (v. 26) qui, dit-il, avait déjà réussi à détourner « une grande foule », en usant de persuasion, et cela dans presque toute l’Asie (en fait, l'Asie mineure). L’apôtre n’avait rien dit qui ne soit la vérité : « Ce ne sont pas des dieux, ceux qui sont faits de main ». On peut se souvenir aussi que de nombreuses assemblées n’allaient pas tarder à se former en Asie (voir Apoc. 2 et 3).
            Démétrius dit à ses collègues : « Hommes, vous savez que notre aisance provient de ce travail… il y a du danger pour nous que cette activité tombe en discrédit, mais aussi que le temple de la grande déesse Artémis soit tenu pour rien... » (v. 25, 27). Puis il colore habilement son discours avec un hommage appuyé à la « majesté » de cette prétendue déesse. A l’entendre, elle est révérée dans toute l’Asie et même dans toute la terre habitée ! Comment, dans ces conditions, pouvait-on oser penser un instant à laisser anéantir une si grande déesse ?
            Que de personnes se laissent influencer, pour leur grand malheur, par des considérations d’ordre matériel ou pécuniaire, au lieu de se laisser pénétrer par la vérité qui est en Jésus (Eph. 4 : 21). Elles pensent avant tout à leur « bien-être », à leur confort passager au lieu de penser à leur sort éternel. Cette attitude égoïste et folle est très répandue. Combien elle diffère de celle de l’apôtre, pour qui « vivre », c'était Christ (Phil. 1 : 21) ! D’autres aussi, craignant seulement la moquerie, font grand cas des opinions si changeantes qui prévalent dans leur entourage immédiat.
            Cet habile discours de Démétrius convenait bien à ses auditeurs ; ils avaient tous ou presque le même « centre » d’intérêt que lui : leur « moi » et les désirs d’une chair toujours insatisfaite. Ses capacités d’orateur déclenchent aussitôt ce qu’il espérait : une grande vague de protestations véhémentes !

 

Une grande confusion dans le théâtre d'Ephèse

            D’immenses clameurs s’élèvent en faveur de la déesse ! L’attitude de ces hommes ne fait que souligner l’incapacité de toutes les idoles à montrer leur «soi-disant » grandeur et à se défendre elles-mêmes ! « Elles ont une bouche et ne parlent pas ; elles ont des yeux et ne voient pas ; elles ont des oreilles et n’entendent pas… » (Ps. 115 : 4-7 ; lire aussi le récit de 1 Rois 18 : 26-29).
            Le monde actuel, qui se croit plus « évolué » et plus « éclairé », n’a fait que changer plus ou moins de « dieux » ! Mais les cœurs, hélas, n’ont guère changé. Il y a une « multitude » d’idoles. Elles sont toujours suggérées par l’Ennemi pour répondre à toutes nos mauvaises « tendances ». On en trouve certaines en particulier dans les stades, d’autres dans tous les spectacles ou parmi les chansonniers. Les foules s’enflamment vite pour l’un ou l’autre et les portent aux nues sans plus de réflexion. Satan, le chef de ce monde, propose sans cesse de nouveaux objets de culte : il est passé maître, depuis longtemps, dans l’art d’égarer les âmes. Les idoles dans ce monde disparaissent aussi promptement qu’elles sont apparues ! Le rocher tarpéien est près du Capitole. Toute gloire ici-bas passe et tombe, éphémère.
            La colère est toujours une mauvaise conseillère (Prov. 14 : 17) ; elle s’empare des auditeurs. Ils entraînent avec eux Gaïus et Aristarque, Macédoniens, deux compagnons de Paul, et se précipitent d’un commun accord dans le théâtre, où se déroulait habituellement ce genre de manifestations populaires.
            Apprenant la nouvelle, Paul veut s’élancer à leur suite pour essayer de défendre ses collaborateurs (v. 30-31) ; il en est heureusement empêché par les frères et même par des émissaires envoyés par les dignitaires asiarques de la ville, qui, voyant sa conduite sans reproche, étaient devenus ses amis.
            Durant ce temps, une confusion totale régnait dans le théâtre, au point que beaucoup de personnes ne savaient même pas pour quel motif elles se trouvaient là ! L’un d’entre eux, un certain Alexandre, poussé par ses amis, veut présenter son apologie. Or la foule apprend qu’il est Juif et ils s’écrient tous ensemble, durant près de deux heures : « Grande est la Diane des Ephésiens ! » (v. 28). On voit combien leur égarement collectif était grand ; il est vrai que l'on avait prétendu que la statuette qui représentait Diane était tombée du ciel !
            Des désordres comparables ont souvent lieu aujourd’hui un peu partout dans ce monde où la crainte de Dieu a été remplacée par des « idoles » de toutes sortes. Le cœur de la plupart des hommes est profondément troublé. C’est vraiment terrible d’être sans espérance et sans Dieu ! Ne cessons pas de prier pour que des âmes soient touchées par la grâce avant que la porte de la grâce ne se ferme définitivement (Matt. 25 : 10).

 

L'intervention du secrétaire de la ville

            Le secrétaire de la ville entre alors dans cette salle ; c’était un homme habile, il avait visiblement appris à manier les foules ; il craignait probablement de perdre la confiance des Romains - et sa place ! Il lui faut absolument ramener ces agités au calme.

            Il prononce un discours plutôt ambigu et équivoque, mais encore très prisé dans notre société ruinée au point de vue moral. Les harangues où l’hypocrisie et le mensonge occupent la première place, se succèdent rapidement, mais elles ne font qu’augmenter le malaise général. A qui se fier ? C’est une grande grâce pour chaque enfant de Dieu de pouvoir sans crainte s’appuyer entièrement sur la Bible et se confier en Dieu seul (2 Tim. 3 :16-17).
            Le discours du secrétaire de la ville va pourtant convaincre momentanément ses auditeurs. Il souligne que les hommes qu’ils ont amenés « ne sont ni des voleurs sacrilèges, ni des blasphémateurs de notre déesse » (v. 37). Après avoir dit habilement « notre déesse », il renvoie, au cas où Démétrius et les autres artisans estimeraient leur démarche vraiment nécessaire, aux tribunaux et aux magistrats. Il ajoute : « Si vous avez une réclamation à faire sur d’autres sujets, on en décidera dans l’assemblée légale (v. 39). Il a tenu jusqu’ici en réserve une menace sans réplique : ils risquent, après un tel désordre, de faire partie des émeutiers ! Or les Romains étaient bien connus pour réprimer très durement toute forme de révolte. Cette mise en garde du secrétaire lui permet de congédier facilement la foule.
            Cet homme était, sans le savoir, un « instrument » dans la main de Dieu, qui protégeait ainsi ces chrétiens en danger de mort violente. « Toutes choses te servent », dit le psalmiste (Ps. 119 : 91) et le Seigneur fait tout « travailler » pour le bien de ceux qui L’aiment (Rom. 8 : 28).
            Il nous faut respecter les autorités, tout en ayant le désir d’obéir à Dieu d’abord (Act. 4 : 19). Prions pour elles, sans oublier qu’ « il n’existe pas d’autorité, si ce n’est de par Dieu » (Rom. 13 : 1-5).
            « Ce n’est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure qui amène la ruine : la ruine est terrible » (Mich. 2 : 10). Ainsi parlait le prophète à Israël, mais ce peuple ne comprenait pas que l’Eternel ne cherchait qu’à le bénir. Lecteurs chrétiens, écoutons Sa voix et n’arrêtons pas nos cœurs en ces bas lieux.

 

Ph. L le 17. 06. 2017