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LA SOUVERAINETE DE DIEU ET SA PROVIDENCE



La souveraineté du Dieu créateur
L’action souveraine de Dieu à l’égard d’Adam et d’Eve
Divers éléments, des plus terribles aux plus simples, envoyés des cieux par Dieu pour accomplir ses desseins
La providence divine dans le livre d’Esther
Des créatures que Dieu a utilisées, parfois à leur insu, pour réaliser ses plans souverains

 

            La Providence est l’action par laquelle la main de Dieu conduit toutes choses vers le but que, dans sa sagesse, Il leur a assigné. Tout est dirigé par sa puissance divine ; les voies providentielles de Dieu règlent le cours des événements. La foi discerne « le doigt de Dieu » dans les choses qui se passent : « O Dieu, ta voie est dans le lieu saint. Où y a t-il un dieu grand comme Dieu ? Toi, tu es le Dieu qui fais des merveilles, tu as fait connaître ta puissance parmi les peuples » (Ps. 77 : 13-14). Il se glorifie en toutes choses ; c’est sa prérogative. C’est de Lui que tout procède et par Lui que tout subsiste (Héb. 2 : 10).
            En considérant attentivement la manière d'agir de Dieu, nous ne pouvons qu’être émerveillés, et nous exclamer avec l’apôtre Paul : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies indiscernables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier pour qu’il lui soit rendu ? Il se glorifie en tout, avec tout, c'est sa prérogative. Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11 : 33-36).

 

La souveraineté du Dieu créateur

            Au début du livre de la Genèse, le seul vrai Dieu, qui n’a pas de commencement, est présent. Il crée tout l’univers actuel : les cieux et la terre. Il Lui a suffi de parler pour que tout se forme à partir de rien. Il dit : « Que la lumière soit » et aussitôt elle surgit ; elle est bonne à Ses yeux et Il la sépare des ténèbres. Il y a désormais jour et nuit ; soir et matin ! Tout ceci s’est déroulé le premier jour (1 : 3-5).
            Dieu crée ensuite une « étendue » : il s’agit des cieux qui vont séparer les eaux qui sont « au-dessus » de l'étendue de celles qui se trouvent « au-dessous ». Là encore il y a « soir et matin ». C’est le second jour (v. 6-8).
            Ensuite les eaux situées au-dessous des cieux se rassemblent, sur ordre de Dieu, et le sec apparaît ! Il reçoit le nom de Terre tandis que Dieu appelle Mers les eaux qui se sont rassemblées.
            Tout ce que Dieu vient de faire est bon devant Lui. Il donne alors ordre à la terre de produire de l’herbe, des plantes portant leur semence et l’arbre fruitier produisant du fruit selon son espèce, ayant sa semence en soi. Tout se passe à cet égard comme Il l’a commandé et tout cela est donc bon à Ses yeux. Là encore, il y a soir et matin, nous sommes le troisième jour (v. 9-13).
            Dieu décide alors qu’il y aura des luminaires dans l’étendue des cieux - pour séparer le jour d’avec la nuit. Ils seront là aussi pour signes et en vue de déterminer les saisons - et également pour établir les jours et les années. Ils donneront la lumière sur la terre. Le Tout-puissant fait donc deux luminaires. Le grand domine le jour, et le petit, la nuit ; il fait aussi des étoiles innombrables à nos yeux, mais qu'Il connaît par nom. Tout cela est bon. Il y a soir et il y a matin (v. 16-19). C’est le quatrième jour.
            
Dieu donne alors ordre « aux eaux de foisonner et de fourmiller d’êtres vivants », et « aux oiseaux de voler au-dessus de la terre, face à l’étendue des cieux ». C’est Lui qui crée les grands animaux des eaux (tels que les serpents ou les crocodiles…) et tout être vivant qui se meut - que ce soit dans les eaux ou dans le ciel (oiseaux ailés selon leur espèce). Il constate que tout cela est bon et Il les bénit : « Fructifiez et multipliez et remplissez les eaux dans les mers et que l’oiseau multiplie sur la terre. Et il y a soir et matin, le cinquième jour.
            
Dieu dit encore : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : le bétail et tout ce qui rampe (les reptiles) et les bêtes de la terre selon leur espèce ». Il en est ainsi ; c’est Dieu qui les crée et tout est bon (v. 24-25).
            Mais Il dit aussi : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance et qu’ils dominent sur les poissons et sur la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail et sur toute la terre, sur tout animal qui rampe sur la terre. Et Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu ; il les créa mâle et femelle » (v. 26-27). Il les bénit, eux aussi et leur dit : « Fructifiez et multipliez, remplissez la terre et l’assujettissez ; et dominez … sur tout être vivant » (v. 28). Et Il donna toute plante verte à l’homme pour sa nourriture (v. 30).
            Et Dieu voit que tout ce qu’Il a fait est très bon et il y a soir et il y a matin. C’est le sixième jour (v. 31). Les cieux et la terre sont achevés et toute leur armée. Dieu a terminé son œuvre le septième jour et Il se repose (2 : 1-2).

                        Fils du Très-Haut, toi, l’Admirable, sur ton front brille en sa splendeur,
                        
Du Père l’amour ineffable, et de sa gloire la grandeur
                        
Ta main soutient le vaste monde, que ta main tira du néant,
                        
Tout dit ta sagesse profonde, et te célèbre, ô Dieu puissant.

            Cette scène majestueuse de la Création, que nous contemplons en adorant, fait ressortir toute la souveraineté de Dieu, et également la grandeur infinie de Celui qu’Il a « établi héritier de tout, par qui aussi il a fait les mondes » (Héb. 1 : 2). Il « vit éternellement », son royaume est « de génération en génération ». Il a tout créé et tout Lui appartient. Aussi agit-il « selon son bon plaisir dans l’armée des cieux et parmi les habitants de la terre ; et il n’y a personne qui puisse arrêter sa main et lui dire : Que fais-tu ? (Dan. 4 : 34-35 ; Job 9 : 32 ; Jonas 1 : 14). Nous reconnaissons avec le psalmiste : « Toutes choses Te servent » (Ps. 119 : 91).

 

L’action souveraine de Dieu à l’égard d’Adam et d’Eve

            Après avoir créé l’homme à son image, nous voyons Dieu l’installer dans un jardin de délices. A la différence de la bête, l’homme a reçu une âme vivante et impérissable ; il en est responsable devant Dieu. Mais le bonheur de cet homme en Eden sera de courte durée. Sous la forme du serpent, le diable s’introduit dans le jardin et capte la confiance d’Eve. Elle désobéit aux ordres formels de Dieu, son Créateur et mange du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Elle était attirée à l’idée d’être, ainsi que Satan le lui affirmait, comme Dieu. Adam écoute sa femme et suit lui aussi ce terrible chemin de « la convoitise » (1 Jean 2 : 15-17) dans lequel notre chair nous pousse à la désobéissance. Celle-ci produit le péché et ses conséquences, la maladie et la mort.
            Adam et Eve ont réalisé leur nudité ; ils ont peur de Dieu avec lequel pourtant ils se promenaient jusqu’ici au frais du jour dans le jardin d’Eden. Ils cherchent alors à se cacher devant Lui. Mais les terribles questions que l’Eternel pose à ces deux coupables excluent les faux-fuyants et les excuses ! « Tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13). Adam et Eve ont bien essayé de coudre des feuilles de figuier afin de s’en faire des ceintures, mais leurs efforts se sont révélé vains.
            La seule justice dont l’homme peut se parer est celle de Dieu. Les peaux de bêtes dont Il a revêtu Adam et Eve venaient de la dépouille d’une victime. Cette justice dont Dieu « couvre » le pécheur est celle de Christ, l’Agneau mis à mort pour nos péchés, seule victime acceptable pour Dieu.
            Il est consolant que l’homme n’ait pas été chassé du Jardin, avant que Dieu ne lui révèle ses pensées de grâce et de salut. Dans sa miséricorde l’Eternel annonce aussi que la descendance de la femme (Christ) brisera la tête du serpent, autrement dit sa puissance.

 

Divers éléments, des plus terribles aux plus simples, envoyés des cieux par Dieu pour accomplir ses desseins

            Dieu se sert continuellement, à son gré, de « toutes choses » en vue de conduire ses desseins à bonne fin, et de manifester ainsi sa puissance ; ces diverses choses font partie de ces éléments de la nature que Dieu a choisis lors de la création des cieux et da terre. Citons le feu, le vent, les tremblements de terre, la mer avec ses terribles tempêtes - comme, par exemple un récent tsunami. Par la Parole, nous apprenons, de temps à autre, comment Dieu les appelle à jouer un rôle pour accomplir ses desseins.
            On découvre une des plus solennelles circonstances au moment où Dieu envoie le feu du ciel dans le livre de la Genèse. Le cri de Sodome et de Gomorrhe était grand, et leur péché s’était très aggravé (18 : 20-21). L’Eternel fait pleuvoir des cieux sur elles du soufre et du feu ; ces villes sont détruites avec tous leurs habitants, à part Lot et une petite partie de sa famille (19 : 24-25, 29 ; 2 Pier. 2 : 6 ; Jude 7).
            Le prophète Jonas avait été désigné par l’Eternel pour aller à Ninive et y délivrer un très sérieux message. Désobéissant, le prophète cherche à s’enfuir à Tarsis. Un navire s’y rend justement. Le prophète fugitif donne le prix de sa place et s’endort aussitôt au fond de la cale. Cependant, l’Eternel envoie un grand vent sur la mer. Le navire semble vouloir se briser. Les marins ont peur et crient chacun à son dieu. Le maître des rameurs finit par réveiller Jonas, et l’invite à crier à son Dieu. Ils jettent le sort pour savoir à cause de qui ce malheur arrive. Le sort tombe sur Jonas (Prov. 16 : 33). Alors les questions pleuvent au sujet de cet homme, car au début ils avaient entendu de sa bouche qu’il s’enfuyait de devant l’Eternel. Il se déclare hébreu, et affirme qu’il craint « le Dieu des cieux qui a fait la mer et la terre » (1 : 9). Les marins sont saisis d’une grande frayeur. La mer grossissant toujours, ils demandent à Jonas : « Que te ferons-nous pour que la mer s’apaise pour nous ? ». Jonas reconnaît qu'il est responsable de cette terrible situation et il leur dit qu'ils doivent le jeter à la mer pour que la tempête s’apaise (v. 11-12).
            Mais les hommes continuent à ramer sans succès. Or la mer ne cesse de grossir contre eux ! Ils s’adressent alors à l’Eternel au sujet de la vie de Jonas : « Toi, Eternel, tu as fait comme il t’a plu » (v. 14). Puis ils se résignent à le jeter à la mer, et celle-ci s’apaise aussitôt. Ces hommes craignent beaucoup l’Eternel et lui offrent un sacrifice : ils Lui font aussi des vœux (v. 15-16). Toute cette scène est d’une grande majesté et met en évidence la toute puissance du seul vrai Dieu.
            On pourrait penser qu’il en est fini de la vie de Jonas, mais les « compassions » de l’Eternel sont grandes. Pour la conservation de la vie de ce coupable, il a « préparé » un grand poisson pour l’engloutir (2 : 1). Jonas, dans ce poisson, crie à l’Eternel qui entend sa voix ; le prophète rend grâces pour sa délivrance avant même qu’elle ait eu lieu (v. 7). Dieu commande alors au poisson de vomir Jonas sur la terre (v. 11).
            Le prophète doit maintenant aller à Ninive. Là, contrairement au désir caché de son cœur, tous les habitants de la ville se repentent profondément en entendant de ses lèvres le message divin. Dieu voit leurs œuvres et Il leur fait grâce, ce qui déplaît fort à Jonas, cet homme si peu miséricordieux. Il ose dire à l’Eternel : « Je savais que tu es un Dieu qui fais grâce et qui es miséricordieux, lent à la colère et grand en bonté ». C’était en effet la raison profonde - Dieu le savait bien - pour laquelle son serviteur avait voulu s’enfuir à Tarsis ! A ce « rebelle » qui demande à mourir (4 : 1-3), Dieu répond dans sa miséricorde : « Fais-tu bien de t’irriter ? ».
            Jonas espère encore que Dieu finira par détruire Ninive, cette ville des nations. Il s’installe donc dans une tente à proximité de la cité. Dieu fait alors monter au-dessus de sa tête un kikajon qui le protége de l’ardeur du soleil. Puis, dans l’intention d’instruire son serviteur, Il « prépare » un ver et le kikajon, rongé par ce ver, sèche et ne remplit plus son office. L’Eternel « prépare » alors un doux vent d’Orient (v. 8) - très différent apparemment de celui qu’Il avait envoyé au début ; mais ce vent est, lui aussi, au service de l’Eternel. Soumis à une forte chaleur, Jonas défaille. Va-t-il enfin s’humilier, comprenant l’activité du grand amour divin qui cherchait par cet ensemble de disciplines à le restaurer ? Hélas, il semble toujours dans le même état de rébellion : ses paroles sont « fortes » contre Dieu (Mal. 3 : 13). Il Lui demande à nouveau la mort pour son âme, oubliant la merveilleuse délivrance dont il vient d’être l’objet. Dieu lui pose la même question que plus haut et il Lui répond avec audace : « Je fais bien de m’irriter jusqu’à la mort » (ch. 4 : 8-9) !
            Le récit est, semble-t-il, volontairement inachevé. Dieu veut s’adresser à nos cœurs et à nos consciences. Conduits par l’Esprit de Dieu, nous découvrons les étapes de l’amour divin, caché derrière les moindres détails de ce que Dieu choisit pour nous « former » dans nos vies, à la ressemblance de son Fils bien-aimé (Gal. 5 : 19 ; 1 Jean 3 : 2).

 

La providence divine dans le livre d’Esther

            La caractéristique surprenante de ce livre est que le nom de l’Eternel n’y est même pas mentionné ! Mais l’amour de Dieu reste immuable et travaille sans cesse de diverses manières en faveur de son peuple captif au milieu des nations et placé ainsi sous les conséquences de ses nombreux péchés. Il concerne surtout les Juifs qui n’ont pas répondu à l’offre de Cyrus pour rentrer à Jérusalem. Chronologiquement, ce livre d’Esther se situe entre les chapitres 6 et 7 du livre d’Esdras.
            Dès le premier chapitre, il est question du puissant Assuérus. Son nom réel était Xerxès ; c’était un fils de Darius. Tout dans le premier chapitre, en particulier cette réception fastueuse, se veut à la « gloire d’un homme », dont l’orgueil n’a pas de limites. Mais « le cœur d’un roi, dans la main de l’Eternel, est des ruisseaux d’eau ; il l’incline à tout ce qui Lui plaît » (Prov. 21 : 1). Tout ce récit en apporte une fois encore la preuve. Autour de Xerxès s’agitent pourtant de sinistres personnages, tel un certain Haman l’Agaguithe. Le roi, dans sa naïveté, donne son anneau, c'est-à-dire les pleins pouvoirs, à cet homme méchant (3 : 10). Il devient, du fait de son emprise, le grand confident de ce faible monarque. Il montre alors sa haine contre tous les Juifs. Elle est tenace et se dirige avant tout contre Mardochée, qui, par fidélité à Dieu, ose ne pas se courber devant lui ! C’est l’occasion de nous souvenir que nous devons nous prosterner seulement devant Christ.
            Haman semble pourtant un instant triompher : il obtient du roi le massacre, quelques mois plus tard, de ce peuple Juif dont les lois en effet sont, comme il le dit, « différentes de celles de tous les autres peuples » (3 : 8). Mais très vite, sa chute sera complète ! Il lui sera impossible d’échapper au jugement divin (6 : 14). Dans sa « providence », Dieu, tout en restant invisible, va tout faire concourir contre cet ennemi de son peuple, qui est une figure de l’adversaire, de Satan. Tout dans l’univers est constamment au service du Dieu souverain.
            Il permet d’abord que ce roi ait, ce qui paraît banal, une insomnie (6 : 1-3). Pour se distraire, il se fait lire les annales du royaume. Dieu permet que cet homme découvre que l’on a « oublié » d’honorer Mardochée qui avait « veillé» à assurer la sécurité du monarque en dénonçant un complot contre sa vie.
            Or, justement, à ce moment précis, Haman entre dans la cour extérieure et Xerxès lui demande ce qu’il faut faire à un homme que le roi désire honorer. Persuadé dans son orgueil insensé que le roi ne peut penser qu’à lui en posant cette question, Haman fait un tableau mirifique de la façon d’honorer un tel homme. Or, le roi le choisit aussitôt pour revêtir Mardochée d’un vêtement royal ; il doit ensuite le faire monter sur un cheval et en tenant la bride de l’animal, conduire Mardochée en triomphe à travers les rues de la ville ! Haman est fortement humilié d'avoir à tenir ce rôle (6 : 6-11). Mais si même les roues du gouvernement divin semblent parfois tourner lentement, rien ne les empêchera finalement de meuler très fin.
            Peu après, l’entretien d’Haman avec ses proches, les amènent à conclure en lui disant : « Tu tomberas certainement devant (devant Mardochée) » (6 : 13). Ils parlent encore au moment où des eunuques entrent, et Haman doit impérativement les suivre jusqu’à la table royale, où se trouvent déjà Esther et le roi. Là, va se terminer subitement sa brillante carrière. Esther le dénonce comme son ennemi et celui de son peuple. Très en colère, le roi le fait pendre à un « bois » qu’il avait justement préparé pour y pendre Mardochée, ce juif courageux, fidèle à son Dieu (7 : 9-10) ! Une fois encore, il est évident que « la roche Tarpéienne est proche du Capitole ». Une mort ignominieuse peut suivre de très près un triomphe apparent. Tout est entre les mains de Celui à qui tout appartient !
            Cette juive, Esther (étoile), a été choisie et devient « par la volonté de Dieu », l’épouse d’Assuérus ; elle partage désormais son intimité. Dieu avait préparé cette orpheline dès sa prime jeunesse ; elle avait été recueillie par Mardochée et elle lui était restée sagement soumise. Selon le désir de cet oncle, elle se présentera un jour à la cour, sans y être appelée ! Il lui fallait beaucoup de courage pour le faire. Mais elle reçoit le secours d’en haut. Elle risquait sa vie : un règlement intérieur interdisait de s’approcher à l’improviste du roi, sans en avoir reçu l’ordre. Mais l’Eternel incline le cœur de Xerxès et il lui tend son sceptre. Elle aura, les jours suivants, ce rôle décisif auprès de son mari en faveur de son peuple, qu’Haman dans sa haine avait voué au génocide (7 : 2-6). Israël, durant sa tumultueuse histoire, a souvent été abaissé et souffrant (Es. 18 : 2). Mais il est toujours l’objet de la miséricorde de Celui qui l’a définitivement choisi comme son peuple.
            D’une façon invisible, en restant dans les coulisses, derrière la scène, Dieu fait travailler toutes choses pour le bien de son peuple (1 Sam. 12 : 22 ; Rom. 8 : 28). Le Tout-Puissant a « dirigé » dans un premier temps le « tirage au sort » en faveur d’Israël. D’après les résultats, une longue période d’attente devait précéder le jour du massacre. Or ce treizième jour du mois d’Adar devient pour Israël un jour de triomphe, au cours duquel ses ennemis seront anéantis. Ce changement des instructions prévues a lieu en dépit des lois alors en vigueur dans ces pays.
            Ce n’est jamais impunément qu’on s’attaque au peuple de Dieu ! Celui qui le touche, « touche à la prunelle de son œil » (Zach. 2 : 8 ; Ps. 105 : 12-15). L’Eternel peut se servir d’une nation, par exemple l’Assyrie, pour devenir une verge (un bâton) dans sa main, montrant son indignation contre son peuple désobéissant à sa volonté (Es. 10 : 5-6). Mais Dieu sera courroucé contre cette nation et le montrera, s’il devient évident que cette nation a « aidé au mal » (Zach. 1 : 15 ; Hab. 1 : 6, 2 : 7-8).
            Mardochée a été lui aussi un instrument de grande valeur dans la main de Celui qui souvent « paraît dormir ». Ce Benjaminite veillait tendrement sur sa nièce et il lui envoyait de temps à autre un message d’instructions. L’un de ces messages est vraiment prophétique. Mardochée dit à Esther : « Qui sait si ce n’est pas pour un temps comme celui-là que tu es parvenue à la royauté ? ». C’était, en effet, pour un service très spécial - comme Mardochée l’avait entrevu - que la providence divine avait permis qu’Esther devienne épouse du roi Xerxès.
            Mardochée est un beau type de Christ, son comportement est toujours spirituel. Il cherchait la paix de la ville où il avait été déporté (Jér. 29 : 7). Il restait assis à la porte du roi, communiquant avec Esther pour lui indiquer si elle devait agir ou non (2 : 10, 20). Et sa nièce était encouragée par son affection dans des moments difficiles, et préparée aussi à montrer au péril de sa vie son attachement à son peuple.
            Après la mort d’Haman, Mardochée ira grandissant et deviendra rapidement le second après Assuérus (8 : 1-2 ; 9 : 3-4 ; 10 : 2-3) !

 

Des créatures que Dieu a utilisées, parfois à leur insu, pour réaliser ses plans souverains

            Dieu se sert encore présentement de toutes ses créatures - et avant tout des hommes - seuls à avoir reçu une âme vivante, impérissable. Les incrédules Le servent souvent de façon inconsciente ; ils n’en sont pas moins entièrement à la disposition de la Providence. Les croyants, eux, sont « heureux » de prendre part, malgré leur faiblesse, au conseil divin. « Qu’il est bon d’être à ton service, Jésus, mon Sauveur… Prends ma vie, elle est toute à toi », dit un cantique. Dans sa merveilleuse grâce, le Seigneur prend plaisir à se servir souvent des siens - quoiqu’ils soient des serviteurs « inutiles » (Luc 17 : 10). Il n’a aucun besoin des hommes, comme certains le prétendent à tort.
            Nous trouvons dans la Parole de Dieu quelques exemples de ces incrédules dont Dieu s’est servi. C’est le cas des Pharaons d’Egypte (ce pays est dans l’Ecriture une figure du monde). C’est par le moyen de l’un d’entre eux que l’Eternel a « élevé » Joseph à la gloire. Joseph a pu être ainsi une grande bénédiction, non seulement pour la famille de Jacob, son père, mais pour toute l’Egypte où il vivait au moment de la famine.
            Mais l’un des descendants de ce Pharaon, qui n’avait pas connu Joseph, a transformé plus tard son pays en une « fournaise de fer » pour les descendants de Jacob. Il avait commencé par endurcir son cœur, refusant de laisser les fils d’Israël quitter l’Egypte. Une fois il dit : « j’ai péché », mais ensuite il continue justement de pécher ! Alors c’est Dieu qui endurcit son cœur et finalement, au moment où il cherchait à poursuivre Israël, il devra périr avec son armée, englouti dans la Mer Rouge (Ex. 10-14). Jérémie dit plus tard : « Le Pharaon, roi d’Egypte n’est qu’un bruit, il a laissé passer le temps » (Jér. 46 :17). Dieu se servira de cette dynastie des rois d’Egypte pendant des siècles. Dans ses desseins, Il a fait comme Il lui a plu. Il s’adresse ainsi au Pharaon : « C’est pour cela même que je t’ai suscité, pour montrer en toi ma puissance et pour que mon nom soit proclamé dans toute la terre ! Ainsi il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut » (Rom. 9 : 17-18 : Ex. 9 : 16).
            Balaam est un autre « instrument » dans la main de la Providence : son exemple met en évidence la manière dont Dieu « courbe » la volonté d’un homme, alors que celui-ci est pourtant bien décidé à mal agir. Ce devin cupide (Jos. 13 : 22) aurait tant voulu obtenir l’argent que lui promettait le roi d’Edom, Balak – à condition qu’il maudisse Israël, selon ses vœux ! Mais « qui intentera une accusation contre des élus de Dieu ? » (Rom. 8 : 33). Aussi, les quatre « discours sentencieux » de ce prophète se changent en bénédictions glorieuses pour Israël. Impossible en effet de maudire celui que l’Eternel a décidé de bénir ! Balaam a les « yeux ouverts » mais il tombe : il ne contemplera pas de près les grandes merveilles de la grâce de Dieu à l’égard de son peuple. Il aurait pourtant voulu mourir de la mort des hommes droits, il désirait en vain que sa fin soit comme la leur (Nom. 23 : 10).
            Saül, qui pourchassait David comme une perdrix sur la montagne (1 Sam. 23 :14), croyait toucher à son but funeste au moment où il s’approchait plein d’audace de Rama. Il savait que David s’y trouvait dans l’heureuse compagnie de Samuel. Mais soudain, à la surprise générale des témoins de cette scène extraordinaire, l’Esprit de Dieu vient sur lui ; il se dépouille alors de ses vêtements et prophétise devant Samuel tout ce jour-là et pendant la nuit (1 Sam. 19 : 23-24) ! Ce n’était pas, hélas, le signe chez lui d’une conversion, mais un témoignage rendu à la puissance du Saint Esprit.
            Rappelons encore les paroles adressées par le souverain sacrificateur, Caïphe, aux autres membres du sanhédrin : « Vous ne savez rien ! Vous ne réfléchissez même pas qu’il nous est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation tout entière ne périsse pas ». Il ne disait pas cela de lui-même ; « mais étant souverain sacrificateur cette année-là, il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation, et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11 : 49-52). C’est encore un exemple de la manière dont Dieu se sert d’un homme, au moment et de la manière dont Il le juge bon. Caïphe voulait donner une leçon aux autres et pourtant il ne réalisait pas lui-même la portée de ses paroles !
            Par la grâce de Dieu, il y a eu, et il y a encore beaucoup de serviteurs fidèles, engagés de cœur dans le service du Seigneur. Ils sont en grand nombre dans la Parole ; les interventions de la Providence divine par le moyen de tels témoins de la grâce sont très fréquentes, qu’ils en soient ou non immédiatement conscients.

            « Eternel, mon Dieu, tu es merveilleusement grand, tu es revêtu de majesté et de magnificence », déclare le psalmiste (Ps. 104 : 1). Salomon, bâtissant la maison de l’Eternel, a pu dire : « Notre Dieu est grand au-dessus de tous les cieux » (2 Chr. 2 : 5-6). Il n'est soumis à aucune loi. Il agit selon sa souveraineté absolue, sans avoir à rendre compte à qui que ce soit de ses actions (Job 33 : 13).
            Souvenons-nous aussi, amis chrétiens, que nous avons affaire à ce Dieu souverain, à ce Dieu d'amour dont la main agit, de façon invisible, mais avec grâce et puissance. Confions-nous en lui, sachant que nos temps sont dans sa main (Ps. 31 : 15), et même les épreuves que nous traversons. « Nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28). Et nous pouvons être persuadés que Celui qui a « commencé en nous une bonne œuvre l’amènera à son terme jusqu’au jour de Jésus Christ » (Phil. 1 : 6).
            Prosternons-nous devant Dieu « qui seul est sage » ; « par Jésus Christ, à lui la gloire éternellement ! » (Rom. 16 : 27).

 

Ph. L - Le 19-11-2016