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LES  REPONSES  DE  L’ETERNEL  AUX  OBJECTIONS  DE  MOISE


Rappel des circonstances de la vie de Moïse avant l’appel de Dieu à Horeb 
Les différentes objections présentées par Moïse à l’Eternel
 

            Moïse avait beaucoup perdu de son assurance après les quarante ans occupés à garder les troupeaux de son beau-père dans le désert de Moab. Il était devenu indécis et cherchait à se dérober devant la grande tâche que Dieu voulait lui confier. Il pressentait que s’il acceptait de prendre soin d’Israël, le peuple de Dieu, sa vie serait désormais entièrement absorbée par ce service.
            Moïse était, comme Elie, « un homme ayant les mêmes penchants que nous » (Jac. 5 : 17). Il va chercher à produire diverses excuses, mais l’Eternel continuera à lui répondre avec bienveillance. Quand Dieu nous appelle à un service, Il nous donne aussi, dans sa grâce toute suffisante, les ressources pour l’accomplir.
            Si un serviteur est fidèle, il dira avec Paul, conscient de sa faiblesse : « J’ai travaillé… non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est en moi » (1 Cor. 15 : 10). Ne cherchons pas à désobéir à notre appel, à refuser le poste que Dieu a bien voulu, dans sa bonté, nous confier.

 

Rappel des circonstances de la vie de Moïse avant l’appel de Dieu à Horeb 

            Les parents de Moïse appartenaient tous les deux à la tribu de Lévi. Leur enfant était voué à la mort, suite à une décision du Pharaon. Mais Dieu répond à leur foi et, après avoir été déposé au bord du Nil, Moïse est sauvé. Il passe les premières quarantes années de sa vie dans un endroit insolite : le palais du potentat régnant sur l’Egypte. Il est connu alors comme le fils adoptif de la fille du Pharaon. Mais, conduit par Dieu, il décide un jour de faire un choix capital, qui va changer le sens même de sa vie : « Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché ; il estima l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte ; car il regardait à la récompense » (Héb. 11 : 24-26).
            Moïse croyait alors que son peuple comprendrait qu’il était venu vers eux avec l’intention de les délivrer. Mais il est repoussé et s’enfuit en Madian. Là, il devient berger durant les quarante années suivantes. Après un changement si brusque et si total dans sa vie, il aurait pu regretter sa décision. Mais il est dans la meilleure école, celle de Dieu ! Elle est si différente de celle qu’il avait fréquentée en Egypte, où il avait appris tant de choses qu’il lui faut maintenant désapprendre. L’Eternel l’instruit en secret et il comprend lui aussi son incapacité foncière. Toutefois, « voyant Celui qui est invisible » (Héb. 11 : 27), il se développe beaucoup sur le plan spirituel. 
            Après cette longue période de formation, Dieu lui apparaît en Horeb, dans la flamme d’un buisson ardent. Il lui dit : « Viens, et je t’enverrai vers le Pharaon, et tu feras sortir hors d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël » (Ex. 3 : 10). Ceux-ci étaient devenus de véritables esclaves dans cette « fournaise de fer » en Egypte (Deut. 4 : 20). Or Moïse, qui s’était montré si hardi et même téméraire dans le passé, s’estimait maintenant totalement dépassé. C’était vrai pour lui, comme pour beaucoup d’autres. L’apôtre Paul, si brillant avant de rencontrer Jésus sur le chemin de Damas, avait dû faire le même constat. Il en rend témoignage au moment où il est contraint de défendre son apostolat ; il déclare avec force qu’il n’est rien (2 Cor.10 : 11) et nous invite à avoir la même appréciation sur nous-mêmes. Il écrit : « Car si, n’étant rien, quelqu’un pense être quelque chose, il se séduit lui-même » (Gal. 6 : 3).

 

Les différentes objections présentées par Moïse à l’Eternel

                        « Qui suis-je, moi, pour que j’aille vers le Pharaon… ? » (Ex. 3 : 11)

            Effrayé à  la perspective d’un travail qu’il prévoit épuisant, Moïse présente devant l’Eternel sa première objection : « Qui suis-je, moi, pour que j’aille vers le Pharaon ? ».  Il reçoit alors de Dieu une très belle promesse : « Parce que je serai avec toi ; et ceci te sera le signe que c’est moi qui t’ai envoyé : lorsque tu auras fait sortir le peuple hors d’Egypte, vous servirez Dieu sur cette montagne » - c’était Horeb (v. 12). Cette assurance aurait dû lui suffire ! Quand nous avons compris qu’il n’y a rien de bon en nous, nous sommes très reconnaissants de trouver toutes nos ressources en Celui dont la grâce répond à tous nos besoins. Il suit constamment de ses yeux ses serviteurs, et les aide à mener à bonne fin la tâche qu’Il leur a confiée.
            Dieu a ainsi secouru Gédéon (Jug. 6 : 15), le prophète Esaïe (6 : 5), ou encore le prophète Jérémie (1 : 6). Chacun a dû reconnaître son infirmité totale. Le Seigneur a averti de même ses disciples : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15 : 5). Cependant Il ne cesse pas d’encourager les siens. A Gédéon, par exemple, Il dit : « Va avec cette force que tu as, et tu sauveras Israël de la main de Madian … Moi je serai avec toi » (Jug. 6 : 14, 16).

                        « Que leur dirai-je ? » (Ex. 3 : 13)

            Moïse ne se contente pas de cette précieuse réponse divine ; il expose à Dieu la situation embarrassante dans laquelle il craint de se trouver : « Voici, quand je viendrai vers les fils d’Israël, et que je leur dirai : Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous, et qu’ils me diront : Quel est son nom ? Que leur dirai-je ? » (v. 13). Il anticipe un problème éventuel, pensant avoir ainsi trouvé un moyen de s’excuser. Or Dieu lui donne la réponse imparable qu’il devra donner : « Tu diras ainsi aux fils d’Israël : L’Eternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous » (v. 14-15a).
            JE SUIS est éternellement le nom de Dieu, « son mémorial de génération en génération » (v. 15b). Moïse devait également assembler les anciens d’Israël et leur apporter un message qui mettait en évidence les soins continuels de Dieu à leur égard : « Certainement je vous ai visités, et j’ai vu ce qu’on vous fait en Egypte » (v. 16). « J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Egypte… Et je suis descendu pour le délivrer » (v. 7-8). L’Eternel allait les faire monter « dans un pays bon et spacieux… ruisselant de lait et de miel (v. 8, 17). En effet, Il se souvenait de ses promesses à Abraham, à Isaac et à Jacob.
            Actuellement, quel est notre message en tant que serviteurs de Dieu ?  Nous devons dire à ceux que nous abordons : C’est Dieu qui nous envoie ; « nous sommes… ambassadeurs pour Christ », et  Dieu « exhorte par notre moyen… nous supplions pour Christ : soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 20). Christ est descendu du ciel afin d’accomplir son œuvre de salut à la croix ; Il a été « fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (v. 21). L’homme, perdu dans ses péchés, loin de Dieu, peut être délivré ! Avec de telles certitudes dans notre cœur, nous pouvons dire à Dieu, comme David autrefois : « Je suis ton serviteur ; je suis ton serviteur, le fils de ta servante » (Ps. 116 : 16). Jésus nous a Lui-même envoyé comme des témoins au milieu des ténèbres morales de ce monde (Jean 17 : 18). Déjà au moment de quitter ses disciples, Il leur a commandé : « Allez donc et faites disciples toutes les nations » (Matt. 28 : 19). Avons-nous fait l’expérience de la puissance de son merveilleux Nom qui répond toujours à notre foi ?
            Dieu est éternel, Il ne change pas et Il est toujours présent ! Cette expression : « JE SUIS CELUI QUI SUIS » signifie en pratique : « JE SUIS (pour toi) tout ce que JE SUIS dans mon Etre glorieux ». Ce que le Dieu vivant a été pour Abraham, Il l’était « à fortiori » pour Christ, Homme sur la terre - et pour ses rachetés aussi ! Jésus seul pouvait dire : « Avant qu’Abraham fût, Je suis » (Jean 8 : 58). On lit également dans ce même chapitre : « Si vous ne croyez pas que c’est moi (JE SUIS), vous mourrez dans vos péchés » (v. 24), et plus loin : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous connaîtrez que c’est moi (JE SUIS) » (v. 28).
            Pour que ce message soit efficace, il faut que ceux qui l’apportent connaissent personnellement le Seigneur ; ils agiront alors avec la puissance de son grand Nom. Pierre et Jean ont déclaré : « Il n’y a pas non plus sous le ciel d’autre nom qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faut être sauvés » (Act. 4 : 12). Nous pouvons nous appuyer sur cette parole : « Le peuple qui connaît son Dieu sera fort et agira » (Dan. 11 : 32).

                        « Ils ne me croiront pas et n’écouteront pas ma voix » (Ex. 4 : 1)

            Cette fois Moïse présente à Dieu une objection qui paraît fondée : « Mais voici ils ne me croiront pas, et n’écouteront pas ma voix ; car ils diront : l’Eternel ne t’est point apparu » (4 : 1). En réponse, il reçoit de Dieu trois grands signes dont il pourra se servir devant le peuple.
            L’Eternel interroge Moïse : « Qu’est-ce que tu as dans ta main ? » (v. 2). Il répond : « Une verge » (v. 3). Il reçoit alors de l’Eternel l’ordre de la jeter à terre. Elle devient un serpent et Moïse fuit devant lui. Dieu lui ordonne alors de saisir ce serpent par la queue et il redevient une verge dans sa main ! La leçon est claire pour un croyant : nous pouvons nous servir de ce que nous avons dans la  main : ce peut être un stylo, un livre, ou même un instrument aratoire - peu importe, dans un sens. Il faut le consacrer entièrement au service du Seigneur. Les hommes le verront et comprendront que Dieu met sa bénédiction sur notre service pour Lui. Ainsi la plus petite chose peut, selon l’usage que nous en faisons, montrer à Qui nous appartenons et Qui nous servons.
            L’Eternel commande ensuite à Moïse : « Mets maintenant ta main dans ton sein » (v. 6). Puis Il lui demande de la retirer : elle est maintenant « lépreuse, blanche comme neige » ! Moïse doit la remettre dans son sein. Quand il la retire, elle est « redevenue comme sa chair » (v. 7).
            Les hommes accepteront-ils de croire au premier signe ? Ou devra-t-il leur montrer le second ? Si jamais ils restaient insensibles, Moïse doit prendre de l’eau du fleuve, la verser sur le sec, et elle deviendra du sang (v. 9). 
            Dieu permet parfois déjà à ses serviteurs d’exercer un jugement de Sa part - comme sa nation à l’aube milléniale (Ps. 149 : 7-9). Ce fut le cas plus tard, pour Pierre, à l’égard d’Ananias et de Sapphira (Act. 5 : 3-11), et de Paul vis-à-vis d’Elymas (Act.13 : 8-12). La puissance de Dieu se déploie alors devant tous. Des pécheurs craignent Dieu ; ils se tournent vers Lui et croient.

                        « Je ne suis pas un homme éloquent » (Ex. 4 : 10)

            Moïse, toujours hésitant, s’écrie : « Ah, Seigneur ! je ne suis pas un homme éloquent, - ni d’hier, ni d’avant-hier, ni depuis que tu parles à ton serviteur ; car j’ai la bouche pesante et la langue pesante » (v. 10).
            Retenons la réponse solennelle de Dieu : « Qui est-ce qui a donné une bouche à l’homme ? ou qui a fait le muet, ou le sourd, ou le voyant, ou l’aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Eternel ? Et maintenant, va, et je serai avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu diras » (v.11-12).
            Que faut-il penser de ce « dernier » échange ? Ne faisons pas trop de cas de l’éloquence ou des autres dons naturels d’un homme. En tout état de cause, cet homme les a reçus également de Dieu. C’est Lui qui prépare notre bouche à dire ce qu’Il veut que nous disions.
            
Si l’on en croit ses ennemis, la façon de parler de Paul était « méprisable » (2 Cor. 10 : 10). Mais il n’a pourtant jamais demandé à Dieu d’être éloquent. Il se montrait assez réticent, craignant que l’éloquence soit d’origine charnelle - ce qui est assez fréquent, même chez des chrétiens. Chaque enfant de Dieu doit lire avec soin l’enseignement de 1 Cor. 2 : 1-5. Paul demandait en revanche à Dieu de mettre dans sa bouche les paroles convenables pour accomplir son service à Sa gloire. Ce qui est vraiment précieux pour un enfant de Dieu, c’est que le Saint Esprit puisse montrer librement en lui sa puissance divine. C’est ainsi que la foi « ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (v. 5).
            Pour se révéler, Dieu se sert habituellement d’hommes parlant « comme oracles de Dieu » (1 Pier. 4 : 11). Le désir d’un serviteur fidèle est d’enseigner très exactement ce que le Seigneur lui a communiqué. Apollos, homme de Dieu éloquent, désirait humblement se laisser instruire (Act. 18 : 24-24). Ne cherchons pas l’éloquence, car elle peut plaire aux auditeurs et détourner leurs cœurs de la personne de Christ et du désir de mettre en pratique son enseignement (Ezé. 33 : 32). Ayons le même souhait que Jean le Baptiseur : « Il faut que Lui (Christ) croisse et que moi je diminue » (Jean 3 : 30).

                        « Ah, Seigneur ! envoie, je te prie, par celui que tu enverras » (Ex. 4 : 13)

            En présentant son ultime excuse, Moïse se borne à dire : « Ah, Seigneur ! envoie, je te prie, par celui que tu enverras » (v. 13). Ce qui équivalait à dire : Envoie par qui Tu voudras, mais pas par moi ! Il semble qu’il y avait chez lui, à ce moment-là, un mélange d’incrédulité et d’obstination.
            « Alors la colère de l’Eternel s’embrasa contre Moïse, et il dit : Aaron, le lévite, n’est-il pas ton frère ? Je sais qu’il parlera très bien… Et tu lui parleras et tu mettras les paroles dans sa bouche ; et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous ferez » (v. 14-15).
            Dieu est patient à notre égard ; ne méprisons pas « les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longue attente » (Rom. 2 : 4). Il supporte notre faiblesse, mais notre défiance et notre désobéissance attirent sa colère ! Dans sa bienveillance, Il ne nous retire pas en général notre service. Mais la bénédiction qui en aurait résulté pour nous est parfois donnée à un autre.
            Au lieu d’être en aide à Moïse, Aaron a été un « fardeau » pour lui, une épreuve durable. En dépit de ses capacités oratoires, il a montré une déficience spirituelle chronique (Ex. 32 : 22-24 ; Nom. 12 : 1).

            Moïse avait donc soulevé toutes sortes d’objections : il avait insisté sur son incapacité, son ignorance, son absence d’éloquence…  Nous avons souvent, nous aussi, une fâcheuse tendance à manquer de confiance en Dieu. Nous cessons de fixer nos yeux sur Celui duquel descend « tout don parfait » (Jac. 1 : 17). Christ nous a laissé un modèle pour que nous suivions ses traces (1 Pier. 2 : 21). La force pour Le servir se trouve en Lui : « Si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit » (1 Pier. 4 : 10-11).
            Admirons la patience et l’amour insondable de notre Dieu Sauveur envers nous durant toute notre vie de croyant. C’est un merveilleux et continuel sujet de reconnaissance et d’adoration.

 

Ph. L              Le 02-07-2016      

 

                    Ta sagesse, ta grâce et ton pouvoir s’unissent
                    
Pour nous conduire au séjour bienheureux.
                    
O Dieu ! jamais pour nous tes soins ne s’affaiblissent :
                    
La nuit, le jour, tu nous suis de tes yeux.

                    Tendres compassions, force au jour de l’épreuve,
                    
Grâce et pardon, long support, douce paix
                    
De ton cœur plein d’amour jaillissent comme un fleuve
                    
Qui ne s’épuise et ne tarit jamais.