bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

La foi manifestée dans la famille de Moïse


La foi des parents de Moïse
Le frère et la sœur de Moïse
La foi de Moïse


            Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Héb. 11 : 6) ; c’est le principe vivant et vital du juste. La foi rend présent et visible l’avenir ; elle se manifeste sous des formes différentes et dans des occasions diverses, à mesure que la vie chrétienne s’écoule. Il y a toujours pour un croyant, sous le regard du Seigneur, de nouvelles décisions à prendre. A chaque génération, la foi personnelle doit se manifester chez un chrétien ; elle a toujours également des répercussions sur l’entourage.


La foi des parents de Moïse

             « Par la foi, Moïse, après sa naissance, fut caché trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi » (Héb. 11 : 23).

            Dans la famille du tout jeune Moïse, un choix était inévitable. Un garçon était né, et suite à l’ordre du Pharaon, il devait être mis à mort. Mais, avec foi, ses parents se décident à le cacher ; ils refusent de céder aux intentions meurtrières du monarque.
            Mais leur foi est rapidement mise à rude épreuve. Au bout de trois mois, il devient impossible de cacher le nouveau-né plus longtemps. Alors Amram et Jokébed, ses parents (Ex. 6 : 20), prennent la décision douloureuse de déposer leur enfant sur les eaux du Nil, au milieu des roseaux. Avec soin ils le placent là dans un petit coffret confectionné avec amour.
            On peut se demander pourquoi tant de malheurs atteignent les croyants fidèles, alors qu’apparemment les méchants prospèrent, et dépassent les imaginations de leur cœur ( Ps. 73 : 3-7,13-14). Mais Dieu ne se trompe jamais dans sa façon d’agir : c’est toujours avec amour qu’il s’occupe des siens ! Il va sauver Moïse de la mort et en faire un « vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 2 : 21). Le chemin suivi dans ce but peut paraître vraiment étrange aux parents, mais ils se confient avec foi aux soins de Dieu. Puissions-nous avoir les mêmes certitudes au sujet de nos enfants !
            Un tout jeune fils de roi, Joas, a été caché durant six ans dans le temple par Jéhosheba, sa tante ; il échappe ainsi à la folie meurtrière d’Athalie (2 Rois 11 : 2-3 ), Mais Moïse sera, lui, élevé dans le palais du Pharaon, le plus grand ennemi de l’heure du peuple de Dieu ! Cet abri paradoxal est un bel exemple de la puissance divine : « Toutes choses Le servent » (Ps. 119 : 91). Finalement le Pharaon, avec son décret meurtrier, aura servi à préparer dans sa propre maison un sauveur pour Israël.
            L’Eternel fait travailler toutes choses pour le bien de ceux qui l’aiment, de ceux qui sont appelés selon son dessein (Rom. 8 : 28). Dans un sens, le meilleur moment dans la vie d’un chrétien est celui où il n’a plus aucun secours humain. La grâce lui est donnée pour rejeter, par la foi, son fardeau sur le Seigneur, et le Lui abandonner. Alors il n’a plus de préoccupations au sujet du moyen que Dieu va employer pour sa délivrance, ni du moment où cela aura lieu. Le Seigneur lui-même est son garant.
            Jérémie dit : « Je sais, Eternel, que la voie de l’homme n’est pas à lui, et qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche de diriger ses pas » (10 : 23). Salomon affirme que « les pas de l’homme viennent de l’Eternel » (Prov. 20 : 24). C’est ainsi, dirigée par Dieu, que la fille du Pharaon choisit un moment précis pour descendre se laver au fleuve. Elle aperçoit le coffret et envoie sa servante le chercher ; elle l’ouvre et voit qu’il s’agit d’un petit garçon qui, précisément, pleure à ce moment-là. Elle a compassion de lui, comprenant qu’il s’agit de l’un des enfants des Hébreux.
            Elle a été ainsi préparée à accepter l’intervention de Marie, la sœur de Moïse. Jusque-là, celle-ci s’était tenue à distance pour voir ce que l’on ferait à son frère. Elle avait certainement partagé les appréhensions de ses parents et aussi leurs prières. Son vif désir était de les aider, car elle aussi aimait son frère. Heureuse attitude formée chez une enfant qui avait le privilège de vivre dans une maison où régnait la piété. Ses parents lui avaient appris à aimer Dieu et les siens, et elle était prête à servir, à la mesure de ses capacités. En est-il de même dans les foyers chrétiens actuels ?
            Dieu met alors dans la bouche de la jeune Marie les paroles qui conviennent : « Une parole dite en son temps, combien elle est bonne ! » (Prov. 15 : 23). Cette enfant, âgée de 10 à 12 ans peut-être, s’approche et propose à la fille du Pharaon d’aller chercher parmi les femmes hébreues une nourrice disposée à allaiter ce bébé. Celle-ci acquiesce et Marie court chercher sa mère !
            Ainsi l’Eternel use de bonté envers sa servante, Jokébed. Il rend « pour un temps » le fils à cette mère qui a compris qu’il était « beau à Dieu » (Act. 7 : 20). Elle aura le privilège - et la responsabilité - de le nourrir le mieux possible. Tous les parents chrétiens - les mères en particulier - ont-ils saisi combien précieux est le service que Dieu leur confie ? La place d’une mère est au foyer, sauf impossibilité, auprès de ses enfants en bas âge. Les premières années de la vie d’un enfant ont une grande importance ! « Elève le jeune enfant selon la règle de sa voie ; même lorsqu’il vieillira, il ne s’en détournera point » (Prov. 22 : 6).
            Il semble presque que c’est Dieu qui parlait par la bouche de la fille du Pharaon quand elle dit à cette mère, sans savoir à qui elle s’adressait : « Emporte cet enfant, et allaite-le pour moi, et je te donnerai ton salaire » (Ex. 2 : 9). Mais Jokébed agira tout autrement ; durant cette courte période, Moïse sera élevé pour Dieu. Ne gaspillons pas le temps où nos enfants sont encore à la maison ; il est beaucoup plus court que nous ne le pensions au départ !
            Pour ces parents, l’épreuve douloureuse se poursuit, car un jour il faut ramener avec tristesse l’enfant au palais royal. La fille du Pharaon a été un « instrument » inconscient dans la main de Dieu, mais elle estime l’avoir sauvé des eaux et l’appelle Moïse (v. 10) ! Désormais, il sera élevé avec soin, « comme son fils ».
            Souvent des parents pieux voient avec appréhension venir le jour où l’un de leurs enfants doit, pour ses études ou son apprentissage, s’éloigner du foyer. Amram et Jokébed avaient de grands motifs pour s’adonner sans se lasser à la prière. Dieu désire que les siens montrent ainsi leur dépendance. C’est le rôle de tous les parents chrétiens d’intercéder jusqu’à la fin de leurs jours pour leurs enfants. Ce couple de lévites voulait continuer à se confier en l’Eternel (Ps. 112 : 7). Il faut accepter, avec foi, le chemin que Dieu connaît d’avance pour nos enfants dans un monde toujours aussi dangereux, même au moment où il semble nous sourire.
            Moïse est désormais élevé loin de ses véritables parents, dans un milieu franchement idolâtre. Il est « instruit » dans toute la sagesse des Egyptiens et devient « puissant dans ses paroles et dans ses actions » (Act. 7 : 21-22). Cependant, par la suite, sa conduite va montrer que l’Eternel a toujours eu accès à son être intérieur.
            Dieu veille également aujourd’hui sur les enfants de chrétiens qui se trouvent par exemple dans les « grandes écoles ». Ce sont des classes d’intellectuels très prisées dans les  pays occidentaux. Mais les mauvaises compagnies n’y manquent pas non plus et rapidement aussi, dans un tel milieu, l’orgueil d’abord caché s’étale au grand jour (1 Cor. 15 : 33 ; 1 Jean 2 : 16). D’autres vont débuter leur travail dans une compagnie débilitante pour leur jeune foi. Ils entendent, malgré eux, des grossièretés et parfois même des blasphèmes. La grande ressource pour leurs parents et leurs proches est de les confier, jour après jour, à Dieu, en Lui disant : « Seigneur ! tout mon désir est devant toi, et mon gémissement ne t’est point caché » (Ps. 38 : 9).
            Durant sans doute au moins une partie de la longue période qui suit - près de quarante ans -, Dieu répond à la foi persévérante des parents de Moïse. Ils ont ainsi servi les desseins de Dieu durant leur génération (Act. 13 : 36) - avant de céder la place à une autre génération, appelée à son tour à servir son Dieu (Ecc. 1 :4).
 

Le frère et la sœur de Moïse

            Il est question dans l’Ecriture des trois enfants que ces parents pieux, Amram et Jokébed, ont élevés « pour Dieu » : Marie, Aaron et Moïse. Pour beaucoup d’autres parents, au cours des siècles, quel témoignage est celui qui a été ainsi rendu au Seigneur !

                        Aaron

            Il avait trois ans de plus que Moïse. Ce dernier, au moment de son appel, avait affirmé à l’Eternel qu’il n’était pas un homme éloquent. Alors Dieu lui accorde la collaboration d’Aaron ; celui-ci est d’ailleurs tout disposé à devenir son porte-parole (Ex. 4 : 14, 27).
            Leur service sera vraiment très difficile. Aaron accompagnera Moïse lors des visites successives, toujours éprouvantes, à ce Pharaon qui a « laissé passer le temps » de se repentir et qui s’endurcit toujours plus (Ex. 6 : 27). Aaron fera devant ce monarque plusieurs miracles de jugement (Ex. 7 : 9-12, 19 ; 8 : 6 ; 11 : 10...).
            Avec Ur, Aaron soutient les bras de Moïse au moment où il prie pour Josué qui combat contre Amalek (Ex. 17 : 12).
            En l’absence de Moïse, monté à l’appel de Dieu sur la montagne du Sinaï, Aaron, aidé à nouveau par Ur, le remplacera - difficilement - auprès d’Israël, ce peuple rebelle (Ex. 24 : 14). Il montera ensuite avec Moïse et les 70 anciens sur la montagne, où ils verront Dieu, mangeront et boiront (Ex. 24 : 9-11).
            Il devient souverain sacrificateur (Ex. 28 : 1 ; 40 : 31-32). Par son ministère, il est un type de Christ ; toutefois il ne pouvait pas entrer dans le Saint des saints, sans du sang (Héb. 9 : 7).
            Lors de la contradiction de Coré (Nom. 16) et de la révolte qui suit, Aaron, pourtant souvent jalousé, insulté et accusé par le peuple, prend l'encensoir de Moïse ; puis, il court, se tient entre les vivants et les morts, fait propitiation, et la plaie s'arrête.

                        Marie

            Après sa belle attitude dans son enfance, Marie se lève, quatre-vingt ans plus tard, au moment où le peuple chante sur la rive de la mer Rouge, le cantique de la délivrance. La « prophétesse, sœur d’Aaron » - la Parole l’appelle ainsi - se saisit alors d’un tambourin et se met à jouer (Ex. 15 : 20-21). Toutes les femmes d’Israël sortent après elle, avec leurs propres tambourins et en chœur (de danse). Marie leur répond : « Chantez à l’Eternel, car il s’est hautement élevé ; il a précipité dans la mer le cheval et celui qui le montait » (Ex. 15 : 20-21). Son chant de louange triomphant - et celui de ses sœurs - devient une source de réconfort renouvelé durant la longue marche au désert.
 

La foi de Moïse

            « Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché ; il estima l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte ; car il regardait à la récompense » (Héb 11 : 24-26).

            Le projecteur divin s’arrête plus longuement sur Moïse et attire ainsi notre attention vers l'un des plus beaux types de Christ dans la Parole. A son sujet, l’Eternel dit : « Mon serviteur Moïse... est fidèle dans toute ma maison ; je parle avec lui bouche à bouche, et en me révélant clairement, et non en énigmes ; et il voit la ressemblance de l’Eternel » (Nom. 12 : 7-8). 
            Moïse est un grand exemple pour les chrétiens, car ils sont tous placés un jour devant le même choix : le monde et ses convoitises, ou l’opprobre de Christ.
            Outre les richesses de l’Egypte, il y avait à la cour du Pharaon tout ce qui peut réjouir un esprit supérieur comme celui de Moïse, quand il se trouve en compagnie d’hommes cultivés. Mais tout cela n’était que des « apparences » ! Elles cachaient mal beaucoup de corruption - ces « délices du péché » - et ce désordre moral commun à tous les hommes pécheurs.
            Agé de quarante ans, Moïse a le désir d’aller visiter ses frères, les fils d’Israël. La Parole ne dit pas s’il a demandé au préalable à Dieu sa pensée. Il croyait que ses frères comprendraient ses intentions. Il se proposait de les délivrer de leur terrible esclavage ! Mais il est absolument incompris quand il tue un Egyptien qui molestait un Israélite. Le lendemain, il cherche à faire cesser une querelle entre deux Hébreux ; alors l’un des deux lui dit : « Est-ce que tu veux me tuer, comme tu as tué l’Egyptien ? » (Ex. 2 : 14).
            On peut aimer ses frères, avoir le désir de les aider et être incompris ! Il faut acquérir d’abord la conviction que Dieu veut se servir de nous. Il convient de discerner, par la prière, quel est le service qu’Il veut nous confier et comprendre à quel moment il convient de l’entreprendre.
            Il faut se montrer dépendant et se confier dans le Seigneur, et si nécessaire être d’abord éprouvé et humilié (1 Pier. 1 : 6). Si, faute de soumission à Dieu, nous n’acceptons pas sa discipline, l’orgueil naturel à notre cœur nous rendra inutile. Moïse, après sa formation en Egypte, était en danger de tomber dans le « piège du diable » (1 Tim. 3 : 7).
            Moïse s’enfuit, craignant le Pharaon car il vient de tuer un de ses sujets. Cette fuite sera pour sa bénédiction et celle d’Israël ! Une page importante de sa vie se tourne. Il s’en va dans un pays étranger. Il vient de passer quarante ans en Egypte dans un palais. Tout change maintenant dans sa façon de vivre. Il délivre et désaltère les filles d’un sacrificateur de Madian. Il accepte de se rendre chez Rehuel, leur père, et d’habiter avec lui. Il épouse Séphora qui lui donne deux fils. L’un s’appelle Guershom ; son nom rappellera toujours que son père est un étranger.
            Moïse est devenu berger (Ex. 3 : 17-22). Au désert, durant quarante ans, il garde les troupeaux de son beau-père. Mais il n’est pas seul : Dieu lui parle. Il avait besoin de désapprendre une bonne partie de la science égyptienne - le chrétien a la même expérience à faire, au sujet de la sagesse du monde. Mais Moïse va surtout être instruit à la meilleure des écoles, celle de Dieu. Près de Lui, on apprend à connaître chaque jour un peu mieux les trésors mis à la disposition de la foi (Osée 2 : 14) ! Ensuite seulement, son service pour Dieu peut réellement commencer. Il sera extrêmement fructueux à la gloire de Dieu après ces quarante ans passés au désert.
            Chaque enfant de Dieu est appelé à son tour à pratiquer la foi, quelle que soit la situation où le Seigneur permet qu’il se trouve. Ne nous rebellons pas, ne murmurons pas. Laissons-nous plutôt instruire et le Seigneur nous enseignera, pas après pas, le chemin à suivre (Ps. 32 : 8).
            Le travail divin est comparé par l’Ecriture à celui du potier (Jér. 18 : 1-6). Avec une de ses mains à l’intérieur du vase, l’artisan le pétrit de façon invisible ; avec l’autre, à l’extérieur, il le polit. Dieu se sert de diverses circonstances - comparées dans l’Ecriture aux vents du nord et du midi (Cant. 4 : 16) - afin que chacun des siens devienne un vase utile au Maître, préparé pour toute bonne œuvre.


            Parcourons avec attention les récits concernant la vie de foi de ces témoins de l'Ancien Testament. Nous serons « réveillés » en voyant les effets d’une foi « vivante », qui cherche la seule gloire de Dieu. Imitons-la ! Elle a brillé par exemple, durant douze longues années, chez un Bunyan emprisonné dans un donjon. De nombreux martyrs ont reçu aussi la force de supporter la flamme des bûchers - comme Huss, malgré la longueur voulue de son supplice - et de tenir ferme également durant de longs combats, en dépit de tous les ravages causés par l’épée de leurs adversaires (Héb. 11 : 36-38).
            Ne désirerions-nous pas prendre place au milieu de cette « grande nuée de témoins » (Héb. 12 : 1) ? Ils courent avec patience la course qui est devant eux, les yeux fixés sur Jésus, « le chef de la foi et celui qui l’accomplit pleinement » (Héb. 12 : 2).


Ph. L  -  25-01-2016