bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

LE  SAINT  ESPRIT (1)


Une Personne divine
L’inspiration des Ecritures
Son œuvre en vivification
 

Une Personne divine

            L’homme, par toute sa recherche, ne peut pas trouver Dieu ; mais nous pouvons contempler et étudier ce que Dieu a révélé à son sujet dans sa Parole. Nous faisons bien de nous engager dans une telle étude avec révérence et crainte de Dieu. Si nous avons une bonne attitude envers Dieu, et que nos esprits restent soumis, nos âmes seront nourries, et notre adoration approfondie. Mais si nous laissons nos esprits s’écarter dans une mesure plus ou moins grande, ou si nous allons au-delà de ce qui est écrit, nous serons en danger, comme beaucoup l’ont éprouvé à leurs propres dépens.
            L’Ecriture, quoique l’incrédulité puisse en dire, montre clairement qu’il y a trois Personnes distinctes dans la Divinité, égales en puissance, en majesté et en gloire, chacune prenant sa part dans tout ce qui est fait, que ce soit dans la création ou dans la rédemption, et pourtant agissant toujours en parfaite unité et communion.
            Il est intéressant de remarquer que la Trinité a été clairement révélée pour la première fois lors du baptême du Seigneur Jésus. En remontant du Jourdain, après avoir accompli toute justice, le Père Lui a ouvert les cieux et a exprimé le plaisir de son cœur en Lui, et l’Esprit est descendu sur Lui sous une forme corporelle comme une colombe (Matt. 3 : 16-17).
            Quoi de plus clair pour un esprit simple ? Le Père parle, le Fils reçoit son témoignage, et le Saint Esprit descend pour Le sceller et pour L’oindre. Trois personnes, et pourtant un seul Dieu.
Nous nous proposons de traiter un peu le sujet de la personne et de l’œuvre du Saint Esprit, et en particulier de ses opérations en grâce dans cette période privilégiée où le Seigneur Jésus est caché dans les cieux à la droite de Dieu. Beaucoup de personnes ont remis en cause la personnalité du Saint Esprit, certains disant qu’Il n’était qu’une simple influence ; d’autres, hélas, se sont enfoncés encore plus bas dans leurs idées. Plusieurs aussi qui aiment vraiment le Seigneur Jésus et désirent avoir des pensées justes, n’ont souvent que des pensées très vagues sur la personne et l’œuvre de l’Esprit de Dieu.
            A cette occasion, je ferai un peu plus que de rassembler certains passages qui affirment nettement Sa personnalité et Sa divinité. Laissons l’Ecriture parler pour elle-même à nos âmes. Est-ce que ce qui suit pourrait être dit d’autre chose que d’une Personne ? « Je vous l’enverrai » - « Quand il sera venu » (Jean 16 : 7-8) » - « Il rendra témoignage de moi » (Jean 15 : 26) - « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, criant : Abba, Père » (Gal. 4 : 6). Il est présenté aussi comme contestant avec l’homme (Gen. 6 : 3), révélant des choses aux saints (1 Cor. 2 : 10 ; Luc 2 : 26), et c’est Lui qui a envoyé Barnabas et Saul d’Antioche pour évangéliser les nations (Act. 13 : 2). L’une de ces choses pourrait-elle être dite d’une simple influence ? En outre, on peut Lui résister (Act. 7 : 51), Le contrister (Es. 63 : 10), L’attrister (Eph. 4 : 30), Lui mentir (Act. 5 : 3), et - ce qui est très solennel - blasphémer contre Lui (Matt. 12 : 31). L’Ecriture déclare encore qu’Il a pris part à la naissance, à la mort et à la résurrection du Seigneur Jésus. L’ange dit à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre : c’est pourquoi aussi celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1 : 35). L’Esprit de Dieu est donc l’antitype de l’huile qui formait l’un des ingrédients de l’offrande, comme quand il est dit « pétri à l’huile » (Lév. 2 : 4).

            Quant à la croix, nous lisons que Christ « par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Puis, après avoir été « mis à mort en chair », Il a été « vivifié par l’Esprit » le troisième jour et « démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (1 Pier. 3 : 18 ; Rom. 1 : 4). Le dernier passage, soit dit en passant, comprend sans doute la résurrection d’autres personnes, comme Lazare par exemple, en plus de celle du Seigneur Jésus. Mais tous ces passages nous parlent, sans contestation possible, d’une Personne - et d’une personne divine -, comme je vais maintenant essayer de le montrer.

            La Parole de Dieu présente la part de Christ dans l’œuvre de la création, son omniscience, son omniprésence, sa souveraineté et son égalité avec le Père et le Fils !

                        - Sa part dans l’œuvre de la création. Il a eu une part avec le Père et le Fils dans tout ce qui a été fait. Sinon quelle serait la force de ce passage : « Par son Esprit le ciel est beau » (Job 26 : 13) ? Quant à la création inférieure, nous lisons: « Tu envoies ton esprit : ils sont créés, et tu renouvelles la face de la terre » (Ps 104 : 30). Et pour revenir au premier récit, la première mention de l’activité divine dans le travail des six jours est « L’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux » (Gen. 1 : 2). Quoi de plus clair ?
                        - Son omniscience. Nous lisons qu’Il « sonde tout, même les choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2 : 10) Nous ne pouvons pas faire cela. L’apôtre montre que nous n’aurions jamais connu les profondeurs de Dieu si le Saint Esprit n’était pas descendu du ciel pour être notre instructeur.
                        - Son omniprésence. David dit : « Où irai-je loin de ton Esprit ? et où fuirai-je loin de ta face ? » (Ps. 139 : 7). Il ressentait que partout où il allait, en-bas ou en-haut, dans les ténèbres ou dans la lumière, l’Esprit de Dieu connaissait tous ses mouvements, et discernait les pensées et les intentions de son cœur. Et dans la période actuelle de la grâce, n’est-ce pas le même Esprit qui agit dans tous les saints de Dieu à travers le monde ?
                        - Sa souveraineté. 1 Corinthiens 12 parle de ses manifestations dans les saints pour leur profit mutuel et pour la gloire du Seigneur, et nous y lisons qu’Il « [distribue] à chacun en particulier comme il lui plaît » (v 11). C’est une affirmation claire de Son action souveraine, et ceux qui ne parviennent pas à le comprendre et à s’y conformer dans la foi sont les perdants.
                        - Son égalité avec le Père et le Fils. Quoiqu’une personne distincte, le Saint Esprit n’est en aucun cas inférieur au Père et au Fils ! Tous sont égaux et éternels. En conclusion de sa deuxième épître aux Corinthiens l’apôtre associe le Saint-Esprit avec Dieu et le Seigneur Jésus-Christ, dans sa salutation. Et le Seigneur, donnant des instructions à ses disciples en s’en allant, leur ordonna « de faire disciple toutes les nations, les baptisant pour le nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » (Matt. 28 : 19).
            Ces associations ne sont-elles pas divinement formées ? Qui oserait mettre au même rang que le Père et le Fils une personne qui n’est pas divine ? La foi peut donc être assurée que le Saint Esprit, dont nous parlons, est une vraie personne, divine dans son essence.

 

L’inspiration des Ecritures

            Nous avons vu que l’Esprit de Dieu est une Personne, et qu’Il est divin dans le plein sens du terme ; nous allons maintenant regarder ses opérations en grâce en rapport avec les Ecritures.
            C’est une miséricorde inexprimable dans un monde comme celui-là, avec le « Babel » des opinions humaines de tout côté, que notre Dieu nous ait donné une parfaite révélation de sa pensée et de sa volonté dans sa propre Parole. Où ailleurs pourrions-nous nous tourner pour obtenir des certitudes divines ? Où ailleurs trouverons-nous un roc solide pour nos pieds ? Et où, si ce n’est vers l’Ecriture, pourrions-nous nous tourner pour trouver un lieu de repos sûr et établi ? Possédant la Parole de Dieu, nous sommes parfaitement équipés ; nous avons de la nourriture pour nos âmes et de la lumière pour notre chemin.
            L’Ecriture est l’œuvre du Saint Esprit. C’est Lui qui a guidé chaque auteur, que ce soit dans l’Ancien ou dans le Nouveau Testament, remplissant et prenant possession du vase, tenant en échec tout ce qui était de l’homme, pour que nous puissions avoir la pensée de Dieu dans sa perfection et sa pureté sans adultération et sans mélange. Retenons ceci fermement. Le manque de conviction est grave dans une telle affaire. Nous vivons dans un jour de pensées relâchées sur l’Inspiration. Jamais autant qu’aujourd’hui Satan n’a été plus déterminé à arracher les Ecritures des âmes. D’une part le Ritualisme met un prêtre entre la Parole de Dieu et l’âme ; le Rationalisme, d’autre part, jette le doute sur tout ce qui est révélé. Les deux systèmes, mais de différentes façons, cherchent à dérober le trésor inestimable que Dieu a donné. 1 Corinthiens 2 : 10-14 fournit des enseignements précieux concernant les sujets connexes de la Révélation et de l’Inspiration. L’apôtre nous rappelle la parole d’Esaïe : « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment », ajoutant « mais Dieu nous l’a révélée par son Esprit ». Il affirme ici que la révélation divine est la source des vérités vitales qu’il enseignait. Nous lisons aussi dans l’épître aux Ephésiens (3 : 3-5) : « comment, par révélation, la connaissance du mystère m’a été donnée, ainsi que je l’ai déjà écrit brièvement. D’après cela vous pouvez, en lisant, comprendre quelle est mon intelligence dans le mystère du Christ. Ce mystère, en d’autres générations, n’a pas été donné à connaître aux fils des hommes comme il a été maintenant révélé à ses saints apôtres et prophètes par l’Esprit ». L’apôtre était l’administrateur de bénédictions que Dieu n’avait pas fait connaître jusque-là. Une vérité comme celle de l’union des saints avec la Tête glorifiée en un seul corps avait été cachée en Dieu jusqu’à ce que le Seigneur Jésus soit exalté et le Saint Esprit descendu. Paul a été ce vase honoré - il a eu « des visions et des révélations du Seigneur ». Il lui a été donné de compléter la Parole de Dieu, c’est-à-dire, de compléter les sujets qu’elle traite (Col. 1 : 25-26). Personne ne peut révéler les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu. L’apôtre demande : « Qui donc, parmi les hommes, connaît les choses de l’homme, si ce n’est l’esprit de l’homme qui est en lui ? Ainsi, personne ne connaît les choses de Dieu non plus si ce n’est l’Esprit de Dieu » (1 Cor. 2 : 11). Comme personne ne connaît mes pensées, si ce n’est mon propre esprit, jusqu’à ce que je les prononce ou les révèle, ainsi aussi personne ne connaît les choses de Dieu, si ce n’est l’Esprit de Dieu.
            Rien n’est plus dégradant que la notion que Dieu ne peut pas révéler sa pensée à l’homme. C’est rabaisser Dieu douloureusement. Si la créature peut communiquer ses pensées à une autre, peut-on supposer que le Créateur ne peut pas le faire ?
            Certains hommes parlent beaucoup de la raison en relation avec la Parole de Dieu, mais où est leur raison quand ils supposent une telle chose de notre Dieu ? La vérité est que le Saint Esprit a révélé la pensée de Dieu, et nous l’avons dans les Ecritures. Ainsi, les écrits apostoliques sont la norme selon laquelle la vérité et l’erreur peuvent être testées. Jean dit : « Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas : à cela nous connaissons l’esprit de vérité et l’esprit d’erreur » (1 Jean 4 : 6).
            Mais, comme il est souvent remarqué, la révélation ne va pas au-delà de la personne qui la reçoit ; communiquer la vérité dans sa perfection à d’autres requiert l’inspiration divine. L’homme est tel qu’on ne pouvait pas même se confier dans les destinataires privilégiés des révélations divines pour les communiquer à d’autres sans les altérer.
            L’Esprit de Dieu apparaît donc de nouveau. Paul nous dit : « nous en parlons, non selon des paroles enseignées par la sagesse humaine, mais selon des paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels » (1 Cor. 2 : 13). C’est l’inspiration. Ici aussi, nous pouvons voir combien l’inspiration va loin. Beaucoup n’en ont que de vagues pensées. Certains ont enseigné que les doctrines des Ecritures sont inspirées de Dieu, mais que les écrivains ont été autorisés à les exprimer dans leur propre langage ; d’autres, comme Burnet, que les raisonnements qu’on retrouve si souvent, en particulier dans les épîtres, ont été laissés aux écrivains ; d’autres encore, comme Paley, pensent qu’ils ont utilisé leurs propres illustrations, et choisi des écritures de l’Ancien Testament pour confirmer leurs paroles. Toutes ces pensées sont en dessous de la vérité, et l’Ecriture est ainsi blessée par ceux qui désirent sincèrement en être les amis. Le fait est que rien n’a été laissé au vase : les mots, et pas seulement les vérités ou les doctrines, ont été donnés par le Saint Esprit. Nous ne pourrions avoir aucune certitude divine s’il en avait été autrement. Où devons-nous tracer la ligne entre l’humain et le divin ? Et pourrions-nous tous être d’accord quant à la ligne à tracer ? Non pas que l’élément humain soit totalement nié. Paul a son style et Pierre le sien ; l’Esprit a pris les hommes tel qu’Il les a trouvés ; néanmoins, chaque mot ainsi écrit venait de Lui-même. Personne ne serait assez fou pour lutter en faveur de l’inspiration d’une traduction. Il peut y avoir (et il y a) des imperfections dans de tels efforts, car Dieu ne fait pas de miracles perpétuels. Dans ce cadre, l’étude des langues est quelque chose d’important et de précieux. Tout ce que nous affirmons est que les écrits originaux, comme produits par Matthieu, etc., ont été inspirés mot à mot par l’Esprit de Dieu.
            Simplement quelques preuves de l’Ecriture. Quant à l’Ancien Testament, Pierre dit « Car la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 Pier. 1 : 21). Il nous dit aussi que l’Esprit de Christ était en eux, témoignant à l’avance des souffrances de Christ et des gloires qui suivraient (1 Pier. 1 : 11). Paul dit en Actes 28 : 25 : « L’Esprit Saint a bien parlé à nos pères par le moyen du prophète Esaïe… ». Joël est cité comme suit en Actes 2 : 17 : « Il arrivera aux derniers jours, dit Dieu ». En Actes 3 : 18, il nous est dit que Dieu a montré par la bouche de tous ses prophètes que le Christ devait souffrir. Quant aux Psaumes, nous trouvons : « Toi… qui as dit, par la bouche de David ton serviteur » (Act. 4 : 25). Et le psalmiste dit de lui-même : « L’Esprit de l’Eternel a parlé en moi, et sa parole a été sur ma langue » (2 Sam 23 : 2). Les livres de Moïse sont déclarés divinement inspirés dans des passages tels que Matt. 15 : 4 : « Car Dieu a commandé : … »
            Le Nouveau Testament, tout comme l’Ancien, est attesté dans la déclaration générale de 2 Timothée 3 : 16 « Toute Ecriture est inspirée de Dieu… ». Le mot « Ecriture », je l’admets, signifie simplement « écrit », mais c’est le terme technique pour désigner les livres sacrés, et c’est ainsi qu’il est compris. On nous comprend très bien quand nous disons « la Bible », ce qui, après tout, signifie simplement « le livre ». Par conséquent tout ce qui vient sous le terme « l’Ecriture » est inspiré de Dieu. C’est ainsi que 2 Pierre 3 : 16 désigne les écrits de Paul, y compris, et je suppose tout spécialement, l’épître aux Hébreux. Paul appelle lui-même ses épîtres « l’Ecriture » en Romains 16 : 25-26, où nous devons lire « par des écrits prophétiques, » et non pas « par les écrits des prophètes ». Et en 1 Timothée 5 : 18, il cite Luc 10 et dit : « l’Ecriture dit ».
            L’Apocalypse est un livre à part parmi les écrits du Nouveau Testament, mais son caractère est clairement indiqué dans le premier chapitre : Jean « a rendu témoignage de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus Christ, de tout ce qu’il a vu » (v. 2). Omettant le « et » avant « de toutes les choses », nous apprenons que les visions données à Jean étaient la parole de Dieu. Que personne, donc, ne méprise ce livre en raison de son symbolisme.
            Ce ne sont là qu’une petite partie des preuves. Que les âmes diligentes les recherchent ; plus le sujet sera étudié en profondeur, plus l’âme aura la profonde confiance que Dieu nous a donné par son Esprit son infaillible Parole dans toute sa plénitude et sa beauté.
En conclusion, une pensée reste encore à noter en 1 Corinthiens 2. Nous avons vu que ce chapitre évoque la révélation et l’inspiration ; il enseigne également que l’aide du Saint Esprit est nécessaire pour recevoir et comprendre les choses qui ont été données.
            Voilà pourquoi les ennemis trébuchent. L’esprit de l’homme n’est d’aucune utilité ici. En dehors du Saint Esprit, son instruction est en défaut, et ses pouvoirs inutiles. « L’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement ». L’âme doit être née de Dieu, et l’Esprit, celui qui enseigne ; tout est alors simple et clair. Il est venu d’en haut pour conduire les saints dans toute la vérité, et il ne déçoit jamais l’âme qui s’attend humblement à Lui.

 

Son œuvre en vivification

            Nous avons déjà vu la personnalité du Saint Esprit et avons également examiné son œuvre en grâce à l’égard de la Parole de Dieu. Nous allons maintenant nous pencher sur son travail dans l’âme pour produire une vie nouvelle vis-à-vis de Dieu, là où le péché et la mort régnaient jusque-là.
            Ceci est présenté très simplement en Jean 3. Nicodème est venu de nuit au Seigneur. Il avait été convaincu extérieurement par les miracles que le Seigneur avait accomplis, comme beaucoup d’autres à Jérusalem à cette époque (Jean 2 : 33). Il est venu « de nuit », sentant instinctivement que le monde et Jésus étaient opposés, et qu’être vu aller à Lui amènerait la persécution, ou tout au moins l’opprobre, sur lui-même. Il commença en disant : « Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n’est pas avec lui » (Jean 3 : 2). Le Seigneur lui a instantanément répondu avec cette solennelle déclaration : « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est pas né de nouveau, il ne peut pas voir le royaume de Dieu » (Jean 3 : 3).
            Combien cela est humiliant ! Quel revers pour les pensées du chef des Juifs ! Nous apprenons ici le fait solennel que l’homme, dans son état naturel, ne peut pas percevoir ou comprendre les choses de Dieu. Privilèges ou avantages n’y changent rien. Nicodème en avait beaucoup. Il n’était pas un homme profane et immoral, ni même un païen. Il était un Juif de haute position comme docteur enseignant parmi ses semblables, familier avec la lettre de l’Ecriture, et, nous n’avons aucune raison d’en douter, moral et religieux. Pas possible d’imaginer un spécimen meilleur de l’humanité !
            Saul de Tarse était aussi un tel homme. Nous n’avons qu’à lire le rapport qu’il fait de lui-même en Philippiens 3. Il possédait tous les avantages naturels, du point de vue dispensationnel et religieux.
            Certains, peut-être, auraient mieux compris la question si le Seigneur avait parlé de nouvelle naissance en Jean 4 plutôt qu’en Jean 3. En Jean 4, on le voit aux prises avec une femme ouvertement mauvaise, au puits de Sichar. Mais ce n’est pas dans ce quatrième chapitre, mais dans le troisième, que le Seigneur dit : « il vous faut être nés de nouveau » (v. 7).
            Tous doivent apprendre tôt ou tard que la nature de l’homme est entièrement opposée à Dieu, entièrement mauvaise et corrompue devant Lui. Ce n’est pas seulement que les hommes ont fait de mauvaises choses, mais que la nature même est mauvaise au-delà de toute amélioration. Peu acceptent cela. Nous entendons beaucoup parler de nos jours d’amélioration de l’homme, de soulèvement des masses. Mais tout cela nous montre que les hommes n’ont pas accepté le verdict de Dieu sur eux-mêmes. S’ils s’inclinaient devant ce verdict, ils seraient reconnaissants d’être les objets de la souveraine grâce et de l’amour de Dieu.
            Mais il reste vrai qu’il n’habite rien de bon dans la chair. Sa pensée est inimitié contre Dieu, et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu (Rom. 7 : 18 ; Rom. 8 : 7-8). Ceci est  sans appel et sans modification possible. Un homme doit être né de nouveau, ou bien il ne pourra jamais voir ou entrer dans le royaume de Dieu.
            Mais comment ceci se produit-il ? Nicodème ne pouvait pas le dire, tout comme beaucoup aujourd’hui, mais le Seigneur Jésus l’explique. « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est pas né d’eau et de l’Esprit…» (Jean 3 : 5). Nous l’avons ici en quelques mots. C’est l’œuvre directe de l’Esprit de Dieu, agissant dans l’âme par le moyen de la Parole de Dieu. Peut-être ai-je besoin de rappeler que « l’eau » est ici la figure de la Parole de Dieu. Certains ont importé l’idée du baptême dans ce chapitre et celle de la Cène du Seigneur en Jean 6. Mais le baptême chrétien n’a été institué qu’après la résurrection du Seigneur, et la Cène du Seigneur pas avant la nuit de sa trahison. Aucun de deux ne peut donc être trouvé dans les premiers chapitres de l’évangile de Jean.
            L’eau est un symbole de la Parole de Dieu, ce qu’un docteur juif aurait dû comprendre à partir de passages de l’Ancien Testament comme Ezéchiel 36 : 25, ou Psaume 119 : 9. Les chrétiens ont la pensée confirmée en Ephésiens 5 : 26 et Jean 15 : 3. L’Esprit de Dieu applique la Parole à l’âme, la convainc de péché et lui révèle le Sauveur mort et ressuscité. L’âme s’incline en croyant, et ainsi une vie et une nature nouvelles lui sont communiquées. Comme nous lisons en 1 Pierre 1 : « régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu » (v. 23). Ce n’est pas une « amélioration » de la vieille nature. En aucun cas. Elle reste aussi mauvaise que jamais, et doit être soumise par l’âme qui a appris la délivrance par la mort et la résurrection de Christ. C’est une vie conférée qui n’existait pas dans la personne auparavant, et qui lui permet désormais de s’attrister selon Dieu pour le péché, de croire à l’évangile, d’aimer le Sauveur, de prier et d’adorer, et d’aimer la sainteté et la vérité. Elle participe de la nature de Celui qui est sa source : « ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3 : 6).
            Ceci n’est pas propre au christianisme. Depuis que le péché est entré dans le monde, les hommes ont ainsi été travaillés en grâce par le Saint Esprit. Ce qui est particulier à cette période est la demeure de l’Esprit, dont nous parlerons plus tard. Mais son œuvre en vivification dans l’âme est vraie de tout temps, indépendamment des différences de dispensation.
            Le Seigneur dit pourtant davantage en Jean 3 que ce qui avait été révélé dans l’Ancien Testament : Il parle de la vie éternelle. Il était venu du ciel pour faire connaître Dieu et montrer ce qui convenait à sa présence. Il a été la manifestation de la vie éternelle. La vie éternelle était Lui-même ; oui, Il était la vie éternelle, une vie céleste dans sa source et son caractère, dont le ciel est la sphère adaptée, mais qui est aussi la portion dont jouissent aujourd’hui tous ceux qui croient dans le Fils. Le Fils a été élevé afin que la vie puisse être accordée à tous ceux qui se confient en son nom. Nous ne nions pas que les saints d’autrefois aient eu la vie éternelle. Mais la vie n’a pas été révélée dans son caractère complet et céleste jusqu’à ce que le Fils unique soit sorti dans le monde « d’auprès du Père » (Jean 16 : 28).


W.W. Fereday (traduit de l’anglais)


A suivre