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LE LIVRE DE L’APOCALYPSE  (1b)



CHAPITRE  PREMIER


                        Le titre du livre

            Le mot « Apocalypse » signifie « Révélation ». C’est ainsi que le mot original grec est traduit en anglais ou en allemand. Le langage courant a déformé le sens de ce mot pour désigner un cataclysme ou un malheur catastrophique. Ce livre est donc une révélation divine, concernant des événements à venir dont beaucoup seront effectivement des désastres qui atteindront le monde.
            Mais, par-dessus tout, l’Apocalypse parle de Jésus Christ, de sa Personne et de ses gloires.


                        L’auteur et les destinataires de la Révélation  (v. 1-2)

            La Révélation est celle de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée ; Christ se présente ici comme le Serviteur de l’Eternel, le Fils de l’homme, le Messie rejeté et l’Agneau, et plus tard le Chef sur toutes choses. Cette révélation est signifiée de façon indirecte, par l’ange du Seigneur (un messager) à Jean son esclave, à l’attention des saints sur la terre, appelés ici les esclaves du Seigneur, pour leur dévoiler « ce qui doit arriver bientôt » (v. 1). Cette simple expression montre que même les messages aux sept assemblées (ch. 2 et 3) ont une portée prophétique. « Ce », ce sont les choses qui concernent l’Assemblée dans le monde et le monde lui-même.
            La chaîne de la révélation est donc : Dieu le Père, Dieu le Fils, la médiation d’un ange, Jean et les chrétiens. En même temps, c’est par l’Esprit de vérité que ces choses nous sont communiquées (Jean 16 : 13). Bien qu’elles nous conduisent jusqu’au retour de Christ et même jusqu’à l’état éternel, elles doivent « arriver bientôt » (c’est-à-dire rapidement, comme au chapitre 22 : 7, 12, 20), sans retardement, contrairement à l’affirmation de la maison d’Israël du temps d’Ezéchiel - « la vision que celui-ci voit est pour des jours lointains… des temps éloignés » (Ezé. 12 : 27) - ou aux prétentions des moqueurs de la fin qui « estiment qu’il y a du retard » (2 Pier. 3 : 4, 9).

            Le caractère du message de l’Apocalypse est triple :
                    – 1. C’est le « témoignage de la parole de Dieu ». Ce livre est donc une partie intégrante de la révélation inspirée, ayant l’autorité divine.
                    – 2. C’est le « témoignage de Jésus Christ », identifié plus loin avec « l’Esprit de prophétie » dont il est bien précisé qu’il « est le témoignage de Jésus » (19 : 10). Toutes les révélations du livre ont un lien avec Christ et ses gloires. De plus, l’apôtre est non seulement l’esclave de Jésus Christ, mais aussi son prophète.
                    – 3. C’est un exposé complet de « tout ce que Jean a vu ».

            On notera, tout au long du livre, la répétition de l’expression : « je vis » qui introduit une succession de révélations (19 : 11, 17, 19 ; 20 : 1, 4, 11-12 ; 21 : 1-2). Les visions de Jean sont généralement décrites sous forme de signe (le terme grec traduit par « a fait connaître »  a aussi le sens de « signifier », c’est-à-dire que la révélation de Dieu a été communiquée à Jean par le moyen de « signes », identifiés à des miracles dans son évangile et de symboles.


                        Une béatitude (v. 3)

            En raison de l’imminence des événements à venir, une béatitude (ou un bonheur) est promise à celui qui lit et à ceux qui entendent et gardent les paroles de cette prophétie. Il faut prendre l’habitude de lire la Parole, et prêter l’oreille lorsqu’elle nous est présentée ; ensuite, la garder, c’est-à-dire lui être soumis, de sorte qu’elle ait une influence puissante sur nos âmes. Dans le sombre tableau de l’avenir du monde, la promesse du retour de Christ et de ses gloires est un grand trait de lumière qui doit éclairer notre marche et nous détacher moralement de la terre.
            On a souligné la similitude entre les béatitudes de l’Apocalypse et celles du royaume prononcées par le Seigneur dans le discours sur la montagne. Le bonheur promis aux « humbles en esprit » (Matt. 5 : 3 ; Luc 11 : 28) est à rapprocher de celui qui est présenté ici. La limitation de nos capacités intellectuelles n’est pas un obstacle pour comprendre le message divin; à l’inverse, ces facultés naturelles ne donnent jamais seules la clé des Ecritures. Il faut l’action du Saint Esprit dans un cœur humble et soumis.


                        La salutation de la part des Personnes divines (v. 4-5a)

            Jean promet aux sept assemblées d’Asie la grâce et la paix, de la part des trois Personnes de la Divinité :
                    – 1. Dieu, Jéhovah, « Celui qui est, qui était et qui vient ». Celui qui s’était révélé à Moïse dans le buisson comme « JE SUIS CELUI QUI SUIS » (Ex. 3 : 14), se présente ici dans la nature essentielle de son Etre, dans son existence éternelle, présente, mais aussi rattachée au passé (« Celui qui était »). Celui qui s’était révélé aux hommes de foi de l’Ancien Testament est prêt à venir pour accomplir ce qui avait été annoncé à son sujet. « Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? », pouvait déjà demander Jean le Baptiseur, perplexe, du fond de sa prison (Matt. 11 : 3).

                    – 2. Le Saint Esprit présenté comme l’agent direct de la puissance dans la septuple perfection attribuée par le prophète Esaïe à la personne, au gouvernement et au royaume du Messie : c’est l’Esprit de l’Eternel, de sagesse, d’intelligence, de conseil, de force, de connaissance, de crainte de l’Eternel  (Es. 11 : 2). Ici les sept Esprits (une plénitude) sont devant le trône de Dieu, prêts à intervenir dans le gouvernement de la terre. Pour autant, l’unité de l’Esprit, qui est un, demeure éternellement : « un seul Esprit » (Eph. 4 : 4).

                    – 3. Enfin, Jésus Christ, l’Homme qui, dans le passé, a été le Témoin fidèle, qui est aujourd’hui ressuscité d’entre les morts (le Premier-né d’entre les morts) (Col. 1 : 18), et qui sera demain le « Prince des rois de la terre », dans l’exercice de son gouvernement.


                        La louange des saints (v. 5b-6)

            Lorsque le nom du Seigneur est prononcé, le cœur des saints déborde pour rappeler immédiatement ce que Christ a fait pour eux : ils sont les objets de son amour et ils sont lavés de leurs péchés dans son sang. C’est la première expression de la louange des rachetés, aussitôt suivie par la déclaration des résultats de l’œuvre de Christ en gloire : « Il a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ». Quel bonheur de Lui être déjà soumis et associés pour exercer cette fonction de sacrificateurs pour son Dieu et Père, dès maintenant et pour toujours ! Plus tard, ils seront rois et régneront avec Lui (5 : 10).


                        Christ venant avec les nuées (v. 7)

            Cette solennelle déclaration résume le thème du livre entier. Les« nuées » sont les instruments de sa puissance (Matt. 26 : 64), peut-être des anges : « Il fait des nuées son char ; il se promène sur les ailes du vent. Il fait ses anges des esprits » (Ps. 104 : 3-4). Déjà Daniel avait vu le Fils de l’homme venir « avec les nuées des cieux » (Dan. 7 : 13). Au verset 1 du chapitre 10, Christ sera vu comme « revêtu d’une nuée », symbole de sa gloire divine.
            Lorsque Christ viendra en grâce nous prendre auprès de Lui, nous serons enlevés avec les saints ressuscités « dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air » (1 Thes. 4 : 17), au-dessus et hors de la terre. Alors, le monde ne le verra pas. En revanche, quelques années plus tard, quand Christ descendra en gloire pour prendre son royaume, « tout œil le verra ». D’abord, les croyants du résidu reconnaîtront « celui qu’ils auront percé » (Zach. 12 : 10), conscients du crime de la nation juive d’avoir mis à mort son Messie. A leur détresse et à leur repentance, Dieu répondra par le pardon, fondé sur la valeur du sang de la nouvelle alliance. Mais toutes les tribus de la terre aussi, tous les hommes vivants, réaliseront alors que leur cause est perdue en face du juste jugement qui les attend.
            L’Eglise avait scellé la louange à son Rédempteur par un glorieux « Amen » (v. 6). Maintenant, elle s’associe à la juste sentence prononcée contre les rebelles par un autre « Amen » (v. 7). La juxtaposition de ces deux « Amen » - en vérité, oui, ainsi soit-il - à la grâce de Dieu et à son jugement est d’une extrême solennité.


                        Les sept attributs de Christ (v. 8)

            L’introduction du livre (v. 1-8) se conclut par la révélation de quatre titres de gloire de Christ, qui s’ajoutent aux trois déjà nommés à l’occasion de la salutation (v. 5), pour compléter la plénitude des attributs de notre Sauveur.
 

                        La vision du Fils de l’homme (v. 9-19)

                             Jean à Patmos : v. 9-11

            L’apôtre Jean était banni dans l’île de Patmos par l’empereur romain Domitien qui persécutait les chrétiens. Il se présente, non pas comme apôtre ou même prophète, mais comme un simple membre de la famille chrétienne, partageant avec ses frères la tribulation, le royaume et la patience en Jésus :
                    – 1. La tribulation est la part de tous les croyants fidèles dans le monde actuel. « Vous avez de la tribulation dans le monde… », dit le Seigneur à ses disciples (Jean 16 : 33). La partager avec nos frères est l’occasion de resserrer les liens de la communion fraternelle.
                   – 2. Jean, avec tous les croyants vivants sur la terre, avait aussi part au royaume de Dieu, encore en mystère (car Christ, le Roi, est encore caché au ciel), en attendant sa manifestation en gloire, un des sujets essentiels du livre.
                    – 3. Dans l’intervalle, nous avons besoin de patience, celle même de Christ. « Que le Seigneur incline vos cœurs…à la patience du Christ » (2 Thes. 3 : 5).
            L’injuste réclusion de l’apôtre allait servir à accomplir le but divin : donner à Jean, par une vision, une révélation qui constitue la parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ. La journée dominicale est le premier jour de la semaine, celui de la résurrection du Seigneur ; ce n’est pas le jour du Seigneur (2 Thes. 2 : 2) ni le jour de Dieu (2 Pier. 3 : 12) qui désignent dans la Parole la période des jugements de la fin, période qui sera précisément le sujet du livre (chap. 6 à 20). C’est donc bien dans la journée dominicale que le Saint Esprit élève l’âme du prophète et que le Seigneur se sert des circonstances mêmes pour lui communiquer sa révélation.
            L’apôtre Jean entend, sur la terre, une grande voix, éclatante comme le son d’une trompette, qui retient son attention comme l’enjoint le prophète : « Vous tous…quand la trompette sonnera, écoutez ! » (Es. 18 : 3). Plus tard, cette même voix l’appellera à monter dans le ciel pour y voir « les choses qui doivent arriver après celles-ci » (4 : 1). La voix qu’il entend est derrière lui, car Jean est manifestement tourné vers l’avenir du monde qui va lui être révélé.
            Jean doit écrire ce qu’il voit dans un livre et l’envoyer à sept assemblées d’Asie qui existaient à ce moment et dont l’état moral présente prophétiquement toute l’histoire de l’Eglise considérée dans sa responsabilité sur la terre.


                             Christ, le Fils de l’homme : v. 12-20

            Jean se retourne pour « regarder quelle voix » lui parlait - expression surprenante et remarquable, car habituellement, on entend une voix, on ne la voit pas. La même expression se trouve au début du livre d’Amos : « Les paroles d’Amos, qui était d’entre les bergers de Thekoa, qu’il a vues touchant Israël ». La voix est donc ici comme personnifiée, identifiée à Celui qui la prononce, Christ. Jean a devant lui le Seigneur Jésus, non pas comme la Tête céleste du corps, ni même comme le Christ (titre particulier que Jésus prend à l’égard de son peuple juif), mais comme le Fils de l’homme, le juge de toute la terre, qui reçoit la domination universelle. Il se tient au milieu de sept lampes d’or qui sont sept assemblées (1 : 20).
            La vision glorieuse montre neuf caractères de Christ, comme Dieu : trois gloires personnelles, trois gloires relatives et trois gloires officielles sont successivement déclarées par la voix céleste. Plusieurs de ces attributs avaient déjà été révélés au prophète Daniel dans sa vision au bord du Tigre (Dan. 10 : 1-9). Plus loin, Christ lui-même déclarera à Jean trois autres de ses gloires en rapport avec la rédemption (v. 17-18).
 

                             Les trois gloires personnelles de Christ

            – 1. Une robe qui allait jusqu’aux pieds. Elle souligne sa majesté et sa dignité ; elle n’est pas relevée par une ceinture pour la marche ou pour le service comme on le voit dans l’évangile : « Le maître… se ceindra et, … s’avançant, il les servira » (Luc 12 : 37), ni mise de côté comme lorsque Jésus, pour s’occuper de ses disciples dans leur faiblesse, « met de côté ses vêtements… » et commence à leur laver les pieds (Jean 13 : 4). Ce n’est pas non plus la robe de bleu du souverain sacrificateur céleste, ni la tunique sur laquelle les soldats avaient osé jeter le sort (Ps. 22 : 18 ; Jean 19 : 23-24). Non, c’est ici le vêtement porté par le Juge de toute la terre.

            – 2. Une ceinture d’or à la poitrine : Daniel avait vu Christ portant une ceinture d’or sur les reins. La gloire de Dieu (l’or) s’exprime en justice dans le Messie, le Roi car « la justice sera la ceinture de ses reins » (Es. 11 : 5). Jean contemple encore maintenant la dignité du Fils de l’homme comme liée à la justice divine. Mais la ceinture est sur la poitrine. En présence de l’infidélité des siens sur la terre, l’expression de ses affections est comme retenue, bien qu’elles demeurent les mêmes, alors qu’il doit juger et châtier. « Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime », déclare le Seigneur à l’assemblée à Laodicée (3 : 19).

            – 3. Sa tête et ses cheveux, blancs comme de la laine blanche ou de la neige. C’est l’Ancien des jours, éternel et immuable dans son existence (Dan. 7 : 9), inspirant le respect, car il faut se lever devant les cheveux blancs et honorer la personne du vieillard (Lév. 19 : 32 ; Prov. 16 : 31). D’un autre côté, les « boucles… noires comme un corbeau » (Cant. 5 : 11) du Bien-aimé nous disent que l’Homme Christ Jésus, l’Ancien des jours, est en dehors de toute atteinte du temps, contrairement aux humains.
 

                             Les trois gloires relatives de Christ

            – 1. Ses yeux sont comme une flamme de feu. « Les yeux de l’Eternel qui parcourent toute la terre » sont « en tout lieu » (2 Chr. 16 : 9 ; Prov. 15 : 3 ; Zach. 4 : 10). Ils scrutent toutes choses, comme aussi la Parole de Dieu discerne tout (Héb. 4 : 12).

            – 2. Ses pieds sont semblables à de l’airain brillant, comme embrasés dans une fournaise : ils symbolisent le jugement de Dieu vis-à-vis de l’homme pécheur et responsable. Ce jugement est à la fois ferme (les pieds) et juste (l’airain brillant). Ainsi, s’expriment la stabilité et la marche de Christ  dont le trône a comme base la justice et le jugement (Ps. 89 : 14).

            – 3. Sa voix, comme une voix de grandes eaux : cette voix puissante et majestueuse invite « toute la terre » à faire silence devant Dieu (Hab. 2 : 20).
 

                             Les trois gloires officielles de Christ

            – 1. Dans sa main droite, sept étoiles. Les étoiles sont le symbole d’une autorité subordonnée. En effet, les sept anges des sept assemblées sont placés sous l’autorité suprême de Christ (v. 20).

            – 2. Dans sa bouche, une épée aiguë à deux tranchants. La puissance du jugement est par sa Parole (la terre est réservée pour le feu et le jugement par la parole de Dieu). Lorsque Christ sortira pour les jugements guerriers, son épée, qui est la Parole, servira à frapper les nations (19 : 15).

            – 3. Enfin, son visage, « comme le soleil quand il brille dans sa force ». Sur la montagne de la transfiguration les trois disciples, avec Moïse et Elie, avaient déjà vu le visage de Christ resplendir comme le soleil (Matt. 17 : 2). Le « soleil » est l’emblème de l’autorité suprême, visible dans la face de Christ lorsqu’il possédera la domination officielle. Plus tard, le « soleil de justice » apportera la guérison dans ses ailes (Mal. 4 : 2).

            La vision prophétique ôte toute force à l’apôtre, comme à d’autres avant lui, en particulier Daniel et Esaïe. L’exemple de Jean montre à nouveau l’influence, sur son être physique, de ce que perçoit ou éprouve l’esprit d’un croyant. Mais le Seigneur, le Vivant, le soutient et le rassure, comme pour Daniel autrefois (Dan. 10 : 10, 18-19). Il se révèle alors à lui dans ses gloires en rédemption et en résurrection.
 

                             Les trois gloires de Christ en rédemption : v. 17-18

            Trois gloires sont ajoutées aux neuf gloires de la vision précédente :
                    – 1. Il est le premier et le dernier, et le vivant : comme l’Eternel, il est
le Même, de toute éternité (Es. 41 : 4). Il a la vie en lui-même. Telle est la gloire de sa divinité.

                    – 2. Il a été mort, et il est vivant aux siècles des siècles : il a donné sa vie, mais il est sorti de la mort dans la puissance de la résurrection. C’est sa gloire personnelle dans la rédemption.

                    – 3. Il tient les clefs de la mort et de l’hadès. C’est la gloire de sa domination sur tous et sur toutes choses. Christ a vaincu la mort et l’a annulée (2 Tim. 1 : 10) ; Il a aboli le péché par son sacrifice (Héb. 9 : 26) en détruisant le pouvoir de Satan. Tenir les clefs signifie qu’Il a tout pouvoir sur le double domaine de la mort et du hadès :
                          ¤ la mort quand il s’agit du corps de l’homme ;
                          ¤ l’hadès, appelé shéol dans l’Ancien Testament, est le lieu invisible où vont les âmes après la mort, dans l’attente de leur résurrection. Shéol et hadès doivent être soigneusement distingués de la géhenne - dérivé de Gué-Hinnom, vallée d’immondices située au sud de Jérusalem - qui désigne symboliquement le lieu des tourments éternels, quand il s’agit de son âme.

            On notera que plusieurs des caractères et attributs de Christ présentés dans cette scène glorieuse apparaissent dans la manifestation de Christ aux quatre premières assemblées, tandis que des caractères particuliers seront révélés aux trois dernières.
 

                        Les sept assemblées (v. 20)

                             Le mystère des sept étoiles et des sept lampes : v. 20

            Le Seigneur se tient au milieu des sept lampes d’or (v. 12). L’Assemblée est donc vue dans sa totalité (sept lampes sont le symbole d’une unité complète), mais chaque lampe représente une assemblée particulière dans sa position sur la terre, placée par Dieu selon sa justice et sa gloire (comme l’indique l’or). Ainsi, chaque église locale est appelée à porter la lumière divine dans le monde. Si elle est infidèle, le Seigneur ôtera la lampe de son lieu, comme pour Ephèse (2 : 5). Autrefois, le chandelier à sept branches, dans le tabernacle, symbolisait la lumière divine qui rendait dans le monde un témoignage parfait par la puissance de l’Esprit (Ex. 25 : 37 ; 27 : 20-21). Pendant sa vie sur la terre, Christ était Lui-même la lumière, « la lumière du monde » (Jean 8 : 12 ; 9 : 5 ; 12 : 46). Maintenant, l’Assemblée doit faire briller la lumière que Dieu lui a confiée, et Christ est vu distinct des lampes qui sont responsables de briller pour lui. Les assemblées locales (les lampes) sont des porte-lumières, car la lumière elle-même est de source divine et céleste.
            Le Seigneur tient aussi les sept étoiles dans sa main droite. Les étoiles sont des autorités subordonnées, appelées à briller et à représenter Christ dans la nuit, pendant son absence. L’ange, ou le messager, est le représentant administratif symbolique de l’assemblée, auquel Christ communique son message relatif à l’état moral de l’ensemble. C’est ainsi qu’en s’adressant à l’ange, le Seigneur parle à toute l’assemblée dans sa responsabilité générale.


                             Le plan des messages aux sept assemblées

            On voit ainsi l’ordre remarquable suivi dans ces lettres et les caractères qui s’en détachent :

                    – 1. Les attributs de Christ. D’abord le Seigneur se présente lui-même à chaque assemblée d’une façon adaptée à son état : des caractères généraux évoqués dans la vision du chapitre 1, pour les quatre premières, qui présentent l’ensemble de l’histoire générale de l’Assemblée ; des caractères personnels qui, pour les trois dernières présentent un aspect particulier de l’histoire de l’Eglise.

                    – 2. Ce qui plaît à Christ. Chaque message commence par ces mots : « Je connais tes œuvres », « Je sais où tu habites » (2 : 2, 13). Le Seigneur donne ensuite son appréciation. Il reconnaît toujours le bien que sa grâce a produit dans l’assemblée. Pour Laodicée seulement, rien de bon n’est signalé ! Toutefois, l’appel à vaincre retentit encore dans cette dernière assemblée.

                    – 3. Le blâme. En partant du bien encore réalisé dans l’assemblée, Celui qui a les yeux comme une flamme de feu sonde le véritable état moral et met en évidence ce qu’il n’approuve pas. Le blâme est introduit par cette expression : « J’ai contre toi » (2 : 4, 14, 20) ou encore : « Je connais tes œuvres » (3 : 1, 15). Ainsi, des reproches, accompagnés d’une menace de jugement, sont adressés aux cinq assemblées à Ephèse, Pergame, Thyatire, Sardes et Laodicée. Seules, Smyrne et Philadelphie n’encourent pas de reproches : elles sont l’objet de la consolation et de l’encouragement de Christ.

                    – 4. Un appel à la repentance. Il est adressé aux cinq mêmes assemblées qui ont reçu les reproches (2 : 5, 16, 22 ; 3 : 3, 19).

                    – 5. Une exhortation individuelle à écouter (« que celui qui a des oreilles écoute ») ce que le Seigneur et l’Esprit discernent dans la sphère de l’assemblée.

                    – 6. Une promesse au vainqueur. Elle est aussi adressée individuellement (« à celui qui vaincra ») en rapport avec l’état du moment et les difficultés à surmonter. Par exemple, le vainqueur à Smyrne, éprouvé jusqu’à la première mort, est assuré de la promesse de ne pas souffrir de la seconde mort.
            L’exhortation à écouter et la promesse au vainqueur sont présentées dans un ordre différent pour les trois premières épîtres et les quatre dernières : d’abord adressée à l’ensemble lorsque l’espoir d’une restauration collective est encore en vue, l’exhortation à écouter précède la promesse au vainqueur. A partir de Thyatire, l’ordre est inverse : l’exhortation à écouter, donnée après la promesse au vainqueur, ne s’adresse qu’à ceux qui vaincront dans l’assemblée.

                    – 7. Enfin, le retour du Seigneur est présenté aux quatre dernières églises, montrant qu’elles doivent subsister ensemble jusqu’à la fin.

 

 D’après « Sondez les Ecritures » (vol. 15)


A suivre