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LA TRINITE : UN SEUL DIEU


La façon dont cette doctrine nous est révélée dans la Bible
          L’Ancien Testament
          Le Nouveau Testament
Formulation de la doctrine de la trinité
Adorer Dieu selon la révélation qu’Il nous donne de Lui-même dans sa Parole
          Attention à qui l’on s’adresse


Introduction

           La question concernant la trinité échappe à l’intelligence humaine la plus vaste et la plus haute. La Bible nous apprend bien des vérités précieuses touchant Dieu, ses perfections et son Etre. Mais il y a en Dieu un mystère que nous ne pouvons pas sonder : Le Père, le Fils, le Saint Esprit.
            C’est le mystère des mystères, connu de la Déité seule. Est-ce là différentes manifestations de la même personne, comme Père, Fils, Saint Esprit ? Ou est-ce trois Dieux en « Un » ? Pourquoi parle-t-on de la « trinité » ?

            Il est vrai que le mot « trinité » ne figure pas dans la Bible. Il transcrit un mot latin qui veut dire : Trois en un ou Tri-unité. Historiquement, le mot « trinité », utilisé par Tertullien à la fin du deuxième siècle, ne trouva formellement place dans la théologie chrétienne qu’au quatrième pour réfuter les erreurs portant atteintes aux personnes divines. C’est la doctrine de la foi chrétienne qui comporte trois points : Il y a un seul Dieu - le Père, le Fils et le Saint Esprit sont chacun Dieu - et chacun est une Personne distincte. C’est une vérité incontournable révélée tout au long des Saintes Ecritures.
            On objectera : puisque le mot Trinité ne se trouve pas dans les Saintes Ecritures, comment peut-on accepter une telle doctrine ?  Notre but, ce n’est pas de vous convaincre, mais laissez Dieu vous convaincre de ce qu’Il est à travers la révélation qu’Il nous donne dans sa Parole (la Bible) ! Le mot Trinité a simplement été utilisé pour formuler cette réalité que nous révèle la Bible sur l’unité des trois Personnes divines pour former un seul Dieu. C’est un mystère qui nous est révélé quoique nous ne puissions pas le comprendre pleinement.
            1) Lorsque vous prenez l’Ancien Testament, Dieu s’est révélé sous le Nom de l’Eternel, le Tout-puissant, le Très-Haut, le Seigneur. Dieu est aussi le Père d’Israël, parce que c’est Lui qui avait choisi et formé ce peuple pour Lui-même (Deut. 32 : 6 ; Es. 64 : 8). Dieu est aussi appelé Père comme ayant donné l’existence à tous les êtres comme l’a dit l’apôtre Paul : « Il y a un seul Dieu et Père de tous » (Eph. 4 : 6).
            2) Dans les évangiles, nous voyons Dieu le Fils devenu homme sur la terre en relation avec le Père. Il est le Fils unique du Père qui est venu révéler le Père afin de donner la vie éternelle à quiconque croit (Jean 1 : 12-18). Il est le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5 : 20).
            3) Dans les Actes des Apôtres, nous voyons Dieu le Saint Esprit qui, après sa descente sur la terre, travaille pour former l’Eglise. Il est une Personne distincte qui enseigne (Jean 14 : 26 ; 16 : 13). Ananias a menti à l’Esprit Saint qui était dans l’Assemblée, mais Pierre lui dit : « Ce n’est pas aux hommes que tu as menti, mais à Dieu » (Act. 5 : 3-4).
            Il n’en demeure pas moins que les trois personnes divines ont travaillé de concert dans tous les temps. Le Seigneur a dit : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi aussi je travaille » (Jean 5 : 17).
            Nous voyons ainsi que la Parole divinement inspirée de Dieu nous présente l’action de Dieu, à travers trois personnes divines distinctes, alors qu’elle nous révèle aussi qu’il n’y a qu’un seul Dieu. « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (2 Tim. 3 : 16).
 Cet enseignement dépasse notre entendement : Trois en un. Nous touchons là au mystère de l’essence divine : le mystère des trois Personnes divines distinctes dans une unité impliquant entre elles des relations dont notre esprit est incapable de pénétrer le secret. Cette incapacité de notre esprit humain est une barrière et une sauvegarde pour nos pensées concernant ce mystère qui nous confond. L’homme, dans son incrédulité, ne peut pas accepter ce qui le dépasse, et il cherche à résoudre ces difficultés par des raisonnements philosophiques qui l’induisent en erreur, parce qu’il n’écoute pas ce que Dieu lui dit dans sa Parole. Même à des hommes religieux comme les sadducéens, Jésus devait dire : « Vous êtes dans l’erreur, vous ne connaissez pas les Ecritures ni la puissance de Dieu » (Matt. 22 : 29).
 Mais cette sagesse que nous ne pouvons pas concevoir, « Dieu nous l’a révélée par son Esprit » et c’est l’Esprit qui donne la capacité de la recevoir « car l’Esprit sonde tout, même les choses profondes de Dieu » (1 Cor. 2 : 10). Seule la foi qui reçoit ce que Dieu donne peut accepter en toute simplicité et humilité cet enseignement que tant d’autres combattent en rabaissant l’infini de Dieu au niveau de l’intelligence humaine.
            Si la Bible nous présente clairement des Personnes divines distinctes, elle nous montre aussi que ces Personnes ont des relations étroites entre elles. Le Fils et le Saint Esprit procèdent du Père (Jean 8 : 42 ; 15 : 26).
            Assurément, les Personnes dans cette gloire ne sont pas indépendantes l’une de l’autre, mais en relation l’une avec l’autre. Les trois Personnes sont co-égales et co-éternelles. Chacune s’adresse à l’autre en disant « Je » et « Tu » tout en ayant pleinement et spécifiquement les attributs qui n’appartiennent qu’à Dieu seul.
            Dans le chapitre 17 de l’Evangile de Jean, le Fils parle à son Père. Il lui parle des siens comme de ceux que le Père lui a donnés : « Ces hommes que tu m’as donnés du monde », dit-Il ; « ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta Parole » (v. 6) ; ils « ont cru ». Il les remet à son tour à Celui qui est puissant pour les garder du monde, en ce nom du Père en lequel Lui-même les avait gardés.
            Dans l’épître aux Hébreux (ch. 10), nous voyons le conseil de Dieu, sa volonté (v. 7), le Fils se présentant pour l’accomplir (v. 9) et l’Esprit Saint y rendant témoignage (v. 15).
            Le Père veut, le Fils vivifie ceux qu’Il veut, l’Esprit distribue à chacun comme Il veut, mais sa volonté n’est pas séparée de celle du Père et du Fils. Leur dessein, leur but, leur pensée sont un, mais le Père, le Fils agissent d’une manière distincte dans la manifestation de ce « dessein ». Le Père envoie le Fils, le Fils envoie l’Esprit, mais à sa venue, le Fils n’est pas séparé du Père. Il dit : « Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres » (Jean 14 : 10).
            Dieu, n’est pas une personne qui joue trois rôles séparés - ceci est une erreur appelée « Modalisme » - puisque nous voyons les Personnes divines se parler entre elles et agir en même temps. Il n’y a pas non plus trois Dieux qui semblent être « Un » parce qu’ils agissent toujours ensemble. C’est l’erreur du « Trithéisme ».
            Le théologien B.B. Warfield a dit simplement : « Quand nous avons dit ces trois choses :
                  - Il n’y a qu’un « Dieu »,
                  - le Père, le Fils et le Saint Esprit sont chacun Dieu,
                  - le Père, le Fils et le Saint Esprit sont chacun une Personne distincte,
alors nous avons exprimé la doctrine de la Trinité dans sa totalité ».
            Et ce n’est pas dépasser notre mesure de dire que le grand exemple de relation d’Amour, le précieux modèle ou l’original de toute affection, se trouve dans cette relation entre les Personnes divines : « le Père aime le Fils » (Jean 3 : 35), et le Fils dit : « J’aime le Père » (Jean 14 : 31). Dans la Trinité, nous avons le modèle même de la véritable communion qui peut être aussi réalisée dans la création.
            La Bible nous révèle aussi le mystère de l’union de personnes humaines. L’apôtre Paul en parlant du mariage a dit ceci : « C’est pour cela que l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme ; et les deux seront une seule chair ». Et ensuite, il dit : « Ce mystère est grand ; mais moi je parle relativement à Christ et à l’assemblée » (Eph. 5 : 31-32). N’est-ce pas là vraiment un mystère : « les deux seront une seule chair » ? C’est bien quelque chose que nous avons de la peine à comprendre. Le Seigneur dit : « Ils ne sont plus deux, mais une seule chair » (Matt. 19 : 6). Il nous semble pourtant qu’ils restent toujours deux, mais Dieu les voit autrement et nous devons le voir et l’accepter comme vrai puisque c’est Lui qui le dit.
            La Bible nous parle aussi d’une diversité de membres qui forment un seul Corps : c’est l’Eglise appelée le Corps de Christ dont nous sommes les membres. Et dans ce corps, nous sommes membres l’un de l’autre (Eph. 1 : 22-23 ; 1 Cor. 12 : 12-27 ; Rom. 12 : 4-5). Le Seigneur Jésus a dit : « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi ; afin qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que c’est toi qui m’as envoyé » (Jean 17 : 21, 23). Nous avons aussi de la peine à saisir ce que représente pratiquement cette unité ; pourtant, c’est une vérité importante à saisir par la foi, « le mystère tenu caché » qui a été donné à connaître à l’apôtre Paul pour qu’il le révèle de la part de Dieu (Eph. 3 : 1-11).
            Ainsi, la connaissance de l’union des Personnes divines pour former un seul Dieu, établit notre foi personnelle sur ce qu’est Dieu, et en même temps nous enrichit d’une compréhension saine de l’unité du couple dans le mariage et de notre unité avec d’autres croyants (vrais chrétiens) dans l’Eglise. A la Table du Seigneur, nous réalisons cette communion que nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain (1 Cor. 10 : 11).


La façon dont cette doctrine nous est révélée dans la Bible

                        L’Ancien Testament

            L’Ancien Testament affirme que Dieu est unique (Deut. 6 : 4-5). Ce qui reste vrai. Partout dans l’Ecriture sainte, l’unité de Dieu est proclamée en contraste avec la pluralité des divinités païennes. « Il y a un Dieu » était la grande vérité écrite sur la bannière d’Israël, quand bien même « Dieu » (Elohim en Hébreu) est un pluriel : la Déité dans son sens absolu.
            Cependant, certains passages nous montrent aussi Dieu, sa Parole et son Esprit agissant ensemble. Nous lisons dans le livre de la Genèse : « Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. Et la terre était désolation et vide, et il y avait des ténèbres sur la face de l’abîme. Et l’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux. Et Dieu dit : « Que la lumière soit ! Et la lumière fut » (Gen. 1 : 1-3). Il suffit de lire attentivement ce passage à la lumière du Saint Esprit, pour voir que les trois Personnes divines étaient présentes lors de la création.
            Dans le verset 1 nous voyons Dieu.
            Dans le verset 2 nous voyons le Saint Esprit en action personnellement, comme dans de nombreux autres passages de l’Ecriture. Il est présent et agit dans l’acte créateur. Ainsi nous le voyons, lorsque la terre était désolation et vide : il planait sur la face des eaux.
            Dans le verset 3, nous voyons que Dieu a appelé toutes choses à l’existence par sa « parole ». L’évangile de Jean présente le Seigneur comme le Fils de Dieu qui est dans le sein du Père éternellement. Il est appelé dans les premiers versets de cet évangile : « la Parole ». Au commencement était la Parole, c’est-à-dire le « verbe ». Ensuite, il est dit : « Et la Parole était auprès de Dieu ». Il est donc dit explicitement que la Parole qui était Dieu, est aussi bien distincte de Dieu, puisqu’elle était au commencement auprès de Dieu tout en étant elle-même Dieu. Il est ensuite ajouté : « Tout fut fait par elle ; et sans elle, pas une seule chose ne fut faite de ce qui a été fait » (Jean 1 : 1-3). Citons encore : « C’est par lui que tout a été créé : ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre, le visible et l’invisible, soit trônes, ou seigneuries, ou pouvoirs, ou autorités ; tout a été créé par Lui et pour Lui, et Lui est avant tout, et tout subsiste par Lui » (Col. 1 : 16-17). « Quand Il disposait les cieux j’étais là (le Seigneur Jésus) ; quand il ordonnait le cercle qui circonscrit la face de l’abîme, quand il établissait les nuées en haut, quand il affermissait les sources des abîmes, quand il imposait son décret à la mer, afin que les eaux n’outrepassassent point son commandement, quand il décrétait les fondements de la terre : j'étais alors à côté de Lui son nourrisson, j’étais ses délices tous les jours » (Prov. 8 : 27-31). Tous ces versets nous montrent que le Seigneur Jésus est effectivement l’artisan de Dieu pour la création (lire encore Héb. 1 : 1-12). C’est donc bien lui, le Verbe, la Parole, qui est présent en Gen.1 : 3 lorsqu’il est écrit « Dieu dit ».
            Notons en passant que, nulle part, la Bible n’enseigne que Dieu est la Parole, mais elle affirme l’inverse en Jean 1 : 1 : la Parole est Dieu - ce qui n’enlève absolument rien à la divinité du Père qui est dans les cieux. Tous ces versets ne montrent-ils pas que le Fils de Dieu est bien distinct du Père ? Il était dans le sein du Père et quand bien même Il s’est abaissé, en quittant le ciel de sa gloire pour devenir un homme semblable à nous, Il n’a cependant jamais cessé d’être dans le sein du Père. Car Il a continué de manifester toutes les perfections divines dans son humanité. Par le mystère de l’incarnation, le Fils qui était toujours le Fils du Père depuis l’éternité passée, est descendu pour nous faire connaître le cœur de Dieu rempli d’amour infini envers une créature déchue et rebelle et de nous préparer des places pour une éternité future dans la maison de son Père. Telle est la volonté de son Père (Jean 6 : 38-40 ; Jean 14 : 1-3).
            Nous lisons encore dans l’Ancien Testament : « L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, et de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. Et l’un criait à l’autre, et disait : Saint, saint, saint, est l’Eternel des armées ; toute la terre est pleine de sa gloire ! Et les fondements des seuils étaient ébranlés à la voix de celui qui criait, et la maison était remplie de fumée. Et je dis : Malheur à moi ! Car moi, je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures, et je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures ; car mes yeux ont vu le roi, l’Eternel des armées. Et l’un des séraphins vola vers moi ; et il avait en sa main un charbon ardent qu’il avait pris de dessus l’autel avec des pincettes ; et il en toucha ma bouche, et dit : Voici, ceci a touché tes lèvres ; et ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché. Et j’entendis la voix du Seigneur qui disait : Qui enverrai-je, et qui ira pour nous ? Et je dis : Me voici, envoie-moi. Et il dit : Va, et dis à ce peuple : En entendant vous entendrez et vous ne comprendrez pas, et en voyant vous verrez et vous ne connaîtrez pas. Engraisse le cœur de ce peuple, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux, de peur qu’il ne voie des yeux, et n’entende de ses oreilles, et ne comprenne de son cœur, et ne se convertisse, et qu’il ne soit guéri » (Es. 6 : 1-10). Ce passage nous montre le Seigneur, le Roi, l’Eternel des armées, dont les séraphins proclament la sainteté et la gloire. Or dans son évangile l’apôtre Jean l’assimile à Jésus en disant, après avoir cité ce passage d’Esaïe : « Esaïe a dit cela parce qu’il a vu sa gloire et qu’il a parlé avec lui » (Jean 12 : 41). Dans les Actes nous voyons que l’apôtre Paul attribue ces paroles prononcées par l’Eternel à l’Esprit Saint : « L’Esprit Saint a bien parlé à nos pères par le moyen du prophète Esaïe quand il déclarait : va… » (Act. 28 : 25).
            On peut aussi remarquer, dans ce passage d’Esaïe 6, la triple répétition du mot « saint » par les séraphins à l’égard de l’Eternel qui peut être une allusion aux trois Personnes divines.
            Mais dans l’Ancien Testament, Dieu ne s’était pas encore clairement révélé et ce n’est que d’une manière voilée, sous-entendue, que nous découvrons les trois Personnes divines. Nous pouvons les découvrir maintenant parce que nous en avons la claire révélation dans le Nouveau Testament mais pour les croyants de cette époque, c’était un mystère caché.
 Par exemple, nous les découvrons dans les relations avec Israël : « Je rappellerai les bontés de l’Eternel… certainement ils sont mon peuple, des fils qui ne mentiront pas ; et il est devenu leur sauveur. Dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et l’Ange de sa face les a sauvés ; dans son amour et dans sa miséricorde il les a rachetés, et Il s’est chargé d’eux, et il les a portés tous les jours d’autrefois ; mais ils se rebellèrent et contristèrent l’Esprit de sa sainteté, et il se changea pour eux en ennemi ; lui-même, il combattit contre eux » (Es. 63 : 7-10). Dans ces versets nous voyons l’Eternel, l’Esprit Saint et le Seigneur, le Fils de Dieu appelé l’Ange de l’Eternel avec un grand « A » et il est même dit ici : « l’Ange de la face de l’Eternel ». Plusieurs passages de l’Ancien Testament, sous cette appellation de l’Ange de l’Eternel, le désigne ainsi comme n’étant personne d’autre que l’Eternel lui-même.
            Lorsque Agar, après sa fuite de devant Saraï sa maîtresse, vint dans le désert près d’une fontaine d’eau, il est dit : « Mais l’Ange de l’Eternel la trouva… L’Ange de l’Eternel lui dit… Et elle appela le nom de l’Eternel qui lui avait parlé : Tu es le Dieu qui te révèles ; car elle dit : N’ai-je pas aussi vu ici, après qu’il s’est révélé ? » (Gen. 16 : 7-14). Ici, l’Ange de l’Eternel est appelé l’Eternel, le Dieu qui se révèle.
            Ailleurs, nous voyons l’Ange de l’Eternel se tenir devant l’Eternel comme une personne distincte de l’Eternel tout en parlant comme l’Eternel lui-même. « Il me fit voir Joshua, le grand sacrificateur, debout devant l’Ange de l’Eternel, et Satan se tenant à sa droite pour s’opposer à lui. Et l’Eternel dit à Satan : Que l’Eternel te tance, Satan… Et l’Ange prit la parole… Et l’Ange de l’Eternel protesta à Joshua, disant : Ainsi dit l’Eternel des armées… » (Zach. 3 : 1-7).
            Qui étaient l’Eternel, l’Ange de l’Eternel, l’Esprit de sa sainteté ? C’était difficile à comprendre pour les Israélites de ce temps-là, car le mystère de la trinité n’était pas encore pleinement révélé ; mais dans le Nouveau Testament, tout s’éclaire.

                        Le Nouveau Testament

                                Les Evangiles

            Dans le Nouveau Testament, la venue de Jean le baptiseur réveilla chez plusieurs la conscience de la réalité du Saint Esprit (Matt. 3 : 11).
            La naissance et le baptême de Jésus sont tous deux associés à une révélation de la « Trinité ». « L’Ange lui répondit : l’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi celui qui naîtra, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1 : 35). Les trois Personnes étaient là dans l’annonce de la naissance de Jésus. Ensuite, nous voyons que lorsque Jésus est baptisé par Jean, « le ciel s’ouvrit ; alors l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle,  comme une colombe ; et il y eut une voix qui venait du ciel : tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Luc 3 : 22). Les trois Personnes se manifestent ensemble lors du baptême de Jésus Christ (Lire aussi Matt. 3 : 16-17).
            Le Seigneur Jésus parlait du Père qui l’avait envoyé, de lui-même qui révélait le Père et de l’Esprit qui agissait avec le Père et le Fils. Leurs relations sont spécialement soulignées dans Jean 14 : 7-23. Ce passage distingue les trois Personnes et affirme leur unité. Elles demeurent dans le croyant véritable : le Père (v. 23), le Fils (v. 18) et le Saint Esprit (v. 17).


                                Les Actes et les épîtres

            Le reste du Nouveau Testament indique que l’enseignement de Jésus sur ce sujet, était plus étendu que ce que rapportent les Evangiles. Pierre rattache le phénomène de la Pentecôte à la trinité. Il pouvait dire : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité : nous en sommes tous témoins. Ainsi, après avoir été exalté par la droite de Dieu et avoir reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez » (Act. 2 : 32-33). Dieu le Père ressuscite Jésus son Fils, qui, après son exaltation et avoir reçu de la part du Père l’Esprit promis le répand sur les croyants.
            Paul évoque les dons de l’Esprit : « Or il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : il y a diversité de services, et le même Seigneur ; il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous » (1 Cor. 12 : 4-6). Ces versets nous montrent que la distribution des dons spirituels se fait par les trois Personnes divines. Paul les mentionne d’une façon distincte : « Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu, et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous ! » (2 Cor. 13 : 13). « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel ; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; il y a un seul Dieu et Père de tous… » (Eph. 4 : 4-6).
            L’apôtre Pierre écrit également : « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 2).
            Tous ces passages nous montrent clairement le Père, le Fils, le Saint Esprit agissant ensemble, dans l’unité, comme le seul Dieu unique qui s’était révélé comme tel dès l’Ancien Testament, mais qui s’est fait connaître clairement en trois personnes distinctes, lorsque le mystère de la piété a été révélé : « Le mystère de la piété est grand : Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru dans le monde, a été élevé dans la gloire » (1 Tim. 3 : 16). C’est au moment où Dieu a été manifesté en chair, qu’Il a pleinement fait connaître ce qu’Il est, trois Personnes divines ensemble, devant les hommes pour la première fois, au moment du baptême de Jésus par Jean. Les Evangiles, les Actes et les Epîtres en parlent ensuite ouvertement. C’est donc cette révélation que Dieu donne de Lui-même, un Dieu unique en trois Personnes distinctes qui agissent dans l’unité. On peut éviter d’employer le mot Trinité, mais rejeter ce que le mot exprime, c’est rejeter cette révélation de Dieu dans sa Parole, c’est rejeter le mystère de la piété.
            On ne peut donc en toute honnêteté s’affirmer « chrétien » si on rejette la doctrine de la Trinité. Toute communion est alors impossible avec quelqu’un qui la refuse. Car elle est capitale pour notre foi. La nier, porte atteinte à la substance même de l’Evangile. Plus grave encore, la nier porte atteinte à Dieu lui-même ; c’est un blasphème des plus graves. C’est pour cela que l’apôtre Jean dit : «Quiconque mène plus avant et ne demeure pas dans la doctrine du Christ (c’est-à-dire Dieu manifesté en chair - voir v. 7), n’a pas Dieu. Celui qui demeure dans la doctrine, celui-là a le Père et le Fils. Si quelqu’un vient vers vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses œuvres mauvaises » (2 Jean 9-11). Ne rabaissons pas Dieu à la limite de notre intelligence limitée, car Il est infini, Il est inscrutable, mais ayons foi pour accepter simplement la révélation qu’Il nous donne de Lui-même dans sa Parole. Et c’est en Jésus que nous avons la pleine révélation de Dieu.


Formulation de la doctrine de la trinité

            Pour les premiers chrétiens, l’existence d’un Dieu en trois Personnes était une réalité biblique qui ne fut formulée que plus tard, sous forme de doctrine. A l’époque d’Athanase, elle fut proclamée comme la foi de l’Eglise au Concile de Nicée en 325. Un siècle plus tard, Augustin donne une formule, inspirée du crédo d’Athanase, qui demeure vraie : Ce symbole déclare particulièrement que Christ - de même que le Saint Esprit - est Dieu et qu’Il est éternel et égal au Père.
            Trois vérités sont reconnues dans les relations entre les Personnes Divines :
                  Premièrement : L’essence divine se manifeste sous trois formes. Dieu est un dans son essence, sa volonté, mais se manifeste dans divers caractères, personnes, et opérations.
                  Deuxièmement : Les trois Personnes sont égales en dignité, nature et honneur (Matt. 12 : 31-32 ; Jean 5 : 18 ; 1 Cor. 2 : 10-12).
                 Troisièmement : Les Personnes opèrent de différentes façons : le Père à travers le Fils (2 Cor. 4 : 6 ; Héb. 1 : 1-4), par l’Esprit (1 Cor. 2 : 10 ; Jean 14 : 26), d’où la subordination de relation (non de nature) impliquée dans Jean 14 : 28 ; 16 : 13.
            Dans l’épître aux Hébreux, il est dit : « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et, considérant l’issue de leur conduite, imitez leur foi. Jésus Christ est le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement. Ne soyez pas égarés par des doctrines diverses et étrangères » (Héb. 13 : 7-9). Ceux qui nous conduisent sont d’abord les apôtres et prophètes qui ont posé le fondement de l’Eglise : Jésus Christ lui-même, qui est aussi appelé la maîtresse pierre du coin (Eph. 2 : 20). Dans leurs écrits, les apôtres ont pleinement révélé la doctrine de la Trinité. Ces choses ont été gardées par ceux qui nous ont devancé dans la foi, et nous sommes exhortés à nous en souvenir parce qu’ils nous ont conduits. Il est juste que nous nous souvenions d’eux, car ils nous ont annoncé la parole de Dieu. Jude s’est trouvé dans la nécessité d’écrire aux croyants de son temps pour les appeler à combattre pour la foi qui leur avait été enseignée au commencement car, certains hommes s’étaient glissés parmi eux et reniaient le seul Maître et Seigneur Jésus Christ (Jude 3-4).
            N’avons-nous pas aujourd’hui encore besoin de ces avertissements de l’apôtre Jude ? Ne vous laissez pas séduire par ces séducteurs qui accomplissent la volonté de leur maître, Satan, qui cherche toujours à contrecarrer les voies de Dieu. Mais leur fin sera un terrible jugement (Jude 14-16). Ensuite Jude dit ceci : « Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles qui ont été prononcées auparavant par les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ… » (Jude 17-19). Ici Jude nous parle aussi du souvenir, pour rester toujours près de cette source divine dont les apôtres ont été les dépositaires ; source à laquelle nous aussi nous sommes invités aujourd’hui à nous abreuver :

                        Source d’amour, toujours nouvelle,
                        Qui jaillis pour nous du Saint Lieu,
                        De ta plénitude éternelle,
                        Tu nous remplis, source de Dieu !

            Jude, dans son exhortation, parle aussi de la Trinité : « Mais vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, priant par le Saint Esprit, conservez-vous dans l’amour de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ «  (Jude 20-21).
            Dans sa louange finale, il s’adresse à Dieu, notre Sauveur, par notre Seigneur Jésus Christ, faisant ainsi bien la distinction entre ces deux Personnes divines (Jude 24-25).


Adorer Dieu selon la révélation qu’Il nous donne de Lui-même dans sa Parole

            Nous ne devons adorer personne d’autre que Dieu. Cependant, nous ne devons pas l’adorer selon nos conceptions. Faire cela conduit à l’idolâtrie. Nous devons, par conséquent, l’adorer selon la révélation que Lui-même nous a donnée dans sa Parole.
            Avant la venue de Christ, le Fils de Dieu sur la terre, les croyants de l’Ancien Testament adoraient déjà Dieu : le vrai Dieu selon Deutéronome 6 : 4-5. Il s’était révélé à eux comme : le « Tout Puissant », comme le « Très-Haut » et c’est comme tel qu’ils l’adoraient. Plus tard, le peuple d’Israël rendait un culte à « l’Eternel ». Après sa mort et sa résurrection, le Seigneur a chargé Marie de Magdala d’aller dire à ses disciples qu’une nouvelle relation était établie avec eux : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17).
            La pleine révélation de Dieu caractérise les bénédictions du christianisme, où Dieu est révélé comme Père par le Fils, où le Saint Esprit nous est donné comme sceau de Dieu par lequel Dieu reconnaît le croyant comme son enfant, et par lequel nous pouvons aussi connaître Dieu comme notre Père. « A tous ceux qui l’ont reçu (Jésus), il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu » (Jean 1 : 12). Nous avons reçu « l’Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Rom. 8 : 15-16).
            « Personne n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1 : 18). Le Fils est descendu pour nous faire connaître le Père afin de former un peuple qui puisse L’adorer en Esprit et en vérité ; selon le désir de son cœur (Jean 4 : 23).

                        Attention à qui l’on s’adresse

            Les attributs de Dieu sont aussi ceux du Fils de Dieu et du Saint Esprit. Les qualités que nous trouvons en Dieu, comme la sainteté, la justice, la pureté, l’amour, la bonté, etc… sont aussi celles du Seigneur Jésus et du Saint Esprit. Les Ecritures manifestent que le Fils et le Saint Esprit sont égaux au Père en leurs attribuant de telles qualités : attribut, œuvre et adoration qui sont appropriés à Dieu seul (Es. 6 : 3-8 ; voir Jean 12 : 41 ; Act. 28 : 25 ; Jean 5 : 20 ; Act. 5 : 3-4, etc.). Cependant si nous voulons prier et adorer Dieu d’une manière spirituelle et intelligente, nous devons être au clair dans nos pensées.
            La Bible dit par exemple : « Christ est mort pour nos péchés » (1 Cor. 15 : 3), mais elle ne dit jamais que Dieu est mort. L’affirmation « Dieu est mort », constitue un blasphème qu’il faut rejeter à tout jamais. Jésus est mort comme homme et c’est pour pouvoir mourir, qu’Il a pris un corps d’homme, de chair et de sang, étant fait un peu moindre que les anges en devenant un homme (Héb. 2 : 9). Dieu est Esprit et, comme tel, Il n’a pas de sang. La Bible dit : « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7). A qui nous adressons-nous ? Au Père ou au Fils ? En nous adressant à Dieu notre Père dans la prière, nous lui rendons grâce d’avoir donné son Fils pour mourir à notre place. Nous remercions le Seigneur Jésus pour son sang précieux répandu à la croix. Mais ce serait une erreur de remercier Dieu d’avoir donné son sang pour nous !
            Le Seigneur Jésus étant Dieu, Il reçoit l’adoration qui ne revient qu’à Dieu. « Que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n’honore pas le Fils n’honore pas le Père qui l’a envoyé » (Jean 5 : 23). Sa naissance ici-bas a été annoncée et célébrée par des anges (Luc 2 : 8-14). « Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui » (Héb. 1 : 6). Peu après, Il a reçu l’adoration des mages (Matt. 2 : 2, 11). Comme nous l’avons fait remarquer à plusieurs reprises pendant son ministère terrestre, le Seigneur a accepté l’adoration de ceux qui se sont prosternés devant Lui (Matt. 8 : 2 ; 9 : 18 ; 14 : 33 ; 15 : 25 ; 20 : 20 ; etc.). Le Seigneur Jésus a été adoré après sa résurrection par les femmes au sépulcre (Matt. 28 : 9), par les disciples réunis en Galilée (Matt. 28 : 16-47), et encore par les onze après son ascension (Luc 24 : 52).
            Nulle part dans la Bible nous ne trouvons d’exemple d’exhortation à adresser des prières ou des louanges au Saint Esprit. Le Saint Esprit est Dieu, mais la Bible enseigne que son rôle est différent de celui du Père et du Fils. C’est Lui qui nous conduit dans la vérité (Jean 16 : 13), et qui nous guide dans notre marche (Rom. 8 : 14 ; Gal. 5 : 25). Il est en nous et nous sommes exhortés à prier par l’Esprit (Eph. 6 : 18 ; Jude 20).
            Il est donc clair que c’est l’œuvre du Saint Esprit de nous conduire dans l’adoration plutôt que de recevoir notre adoration. « L’Esprit nous est en aide dans notre faiblesse ; car nous ne savons pas ce qu’il faut demander comme il convient ; mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables » (Rom. 8 : 26). C’est le Saint Esprit qui nous apprend à mieux connaître Dieu, sa grandeur, sa grâce. C’est aussi l’Esprit qui nous fait voir les beautés du Seigneur Jésus et considérer les glorieux résultats de son œuvre rédemptrice. Le Seigneur a dit de lui : « Celui-là me glorifiera ; car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera » (Jean 16 : 14).
            La trinité est un divin mystère que nous ne pouvons, ni sonder, ni expliquer, mais que nous pouvons simplement recevoir par la foi comme étant la révélation de Dieu à l’homme. Un serviteur de Dieu a dit : Je crains beaucoup le langage humain sur ce sujet ; mais j’affirme que la seule pleine révélation du seul vrai Dieu est sa révélation dans la « trinité » (J.N. Darby).
            Dieu ne pouvait donner une pleine révélation de Lui-même, et par conséquent sa révélation comme Père, que par le Fils qui est descendu ici-bas pour nous le révéler, lui-même conçu par le Saint Esprit (Jean 1 : 18). Ainsi le seul Dieu n’est pleinement révélé que comme Père, Fils et Saint Esprit.
            Nos prières s’élèvent de la même manière : par la médiation du Fils, nous avons accès auprès du Père par un seul Esprit (Ephésiens 2 : 18).
            Devant une telle révélation, que pouvons-nous faire, sinon nous prosterner et adorer ?

                        Heureux, toujours heureux ! J’ai le Dieu fort pour Père,
                        Pour Sauveur Jésus Christ, pour Conseil l’Esprit Saint !
                        Que peut ôter l'enfer, que peut donner la terre,
                        A qui jouit du ciel et du Dieu juste et saint ?


C. Gnimadi