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JEUNES HOMMES DE L’ECRITURE (5)



REFUSER ET CHOISIR  - MOISE (Hébreux 11 : 24-28)
          Moïse a été « instruit dans toute la sagesse des Egyptiens »
          Moïse « a refusé d’être appelé fils de la fille du Pharaon »
          Moïse « a estimé l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte »
          Moïse « a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touche pas »
Au cours de cette 5ème prédication, l’auteur avait fait le récit suivant de sa propre conversion 

 

REFUSER ET CHOISIR  - MOISE (Hébreux 11 : 24-28)

            Il y a trois points de l’histoire de Moïse relevés par l’Esprit de Dieu dans ce passage. L’histoire de Moïse est une histoire très intéressante et instructive ; sa vie, et ce qui s’y rattache, occupe une très grande portion du Pentateuque, dont il est l’auteur incontestable. Depuis l’Exode jusqu’à la fin du Deutéronome, nous avons un très grand compte rendu de ce qui a eu lieu dans sa vie, et des résultats de son service. L’Esprit de Dieu, dans ces versets de l’épître aux Hébreux, résume les points saillants de la vie de cet homme remarquable sous trois points : (1) le moment où il s’est tourné complètement vers Dieu ; (2) celui où il a rompu absolument avec le monde ; (3) l’occasion mémorable où il a mis entre lui-même et Dieu le sang d’aspersion, le sang de la propitiation, qui a fait de son propre salut une certitude absolue.
 

                        Moïse a été « instruit dans toute la sagesse des Egyptiens »

            Avez-vous fait une expérience semblable à celle de Moïse ? Il y a deux choses frappantes à noter dans les versets 24 et 25 : « Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché ». Quel âge avait-il au moment où le Saint Esprit dit ici qu’il était « devenu grand » ? Il nous est dit exactement quel âge il avait dans le chapitre 7 des Actes, où l’Esprit de Dieu, par la bouche d’Etienne, dit : « Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens ; il était puissant dans ses paroles et dans ses actions. Mais quand il fut parvenu à l’âge de quarante ans, il eut à cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël » (Act. 7. 22). Peut-être que vous n’appelleriez pas jeune un homme de quarante ans ! Mais il n’était pas vieux, quand on considère l’âge total de cet homme, « Moïse était âgé de cent vingt ans quand il mourut ; son œil n’était pas affaibli, et sa vigueur ne s’en était pas allée » (Deut. 34. 7) ; de sorte qu’à quarante ans, il était plutôt encore dans les jours de sa jeunesse. J’admets pleinement qu’il n’était pas à ce moment-là un homme volage, ni aussi frivole que la plupart d’entre nous à vingt ou vingt-cinq ans. Je pense qu’il était arrivé au moment de sa vie où il avait, comme on dit, « la tête sur les épaules ». Il avait un sentiment réel de ce que les choses étaient. Il était âgé de quarante ans – le nombre de l’épreuve parfaite dans l’Ecriture. Moïse a tourné alors le dos au monde, à l’idolâtrie de l’Egypte, et à la perspective la plus brillante qu’un homme mortel puisse avoir sur la terre ; il savait exactement comment apprécier les choses à leur juste et vraie valeur.
            A quarante ans, quelle était donc la position de Moïse ? Elle est très remarquable. Il était l’enfant de parents hébreux, et à cause de la cruelle injonction du roi, qui voulait que tous les enfants mâles soient détruits, il aurait péri en bas âge, en étant jeté dans le fleuve. Ses parents avaient désobéi « par la foi » à cette injonction et l’enfant avait été mis par sa mère dans un berceau, et posé dans les roseaux sur le bord du fleuve. La fille du Pharaon, alors qu’elle allait se baigner dans le fleuve, vit ce « coffret » et se le fit amener. Il contenait « un petit garçon qui pleurait » ;  son cœur de femme a été touché, et elle a adopté l’enfant. Alors la sœur de Moïse s’est présentée et a demandé à la fille du Pharaon si elle pouvait aller lui chercher une nourrice. Elle lui a commandé de faire ainsi, et la mère de Moïse est venue. « Emporte cet enfant, et allaite-le pour moi, et je te donnerai ton salaire », entend alors cette mère (étonnée). Mais après un certain temps la fille du Pharaon a réclamé l’enfant, « et il fut son fils » (Ex. 2. 1-10). Elle l’a élevé depuis son bas âge jusqu’à qu’il soit devenu un homme fait, comme s’il était son propre fils, et quel a été le résultat ? Quand Moïse a atteint quarante ans, il était en relation directe avec le trône de l’Egypte, et avec la perspective d’y monter. Le Pharaon n’avait pas, semble-t-il de fils, et la fille du Pharaon n’avait pas d’enfants ; au cas où elle mourrait, il n’y avait pas de doute que son fils adoptif monterait sur le trône de l’Egypte. Il deviendrait le monarque de la nation dominante du monde d’alors.
            De plus, Moïse était manifestement un homme extrêmement intelligent. Il était « instruit dans toute la sagesse des Egyptiens », et les Egyptiens étaient loin d’être des ignorants ! Leurs constructions majestueuses en témoignent encore aujourd’hui. Il y avait beaucoup plus de sagesse dans ces jours-là que nous ne pensons. Moïse était un homme savant, doué et intellectuel ; mais plus que cela « il était puissant dans ses paroles et dans ses actions » (Act. 7 : 22). Comme orateur, il pouvait facilement s’adresser à ses compagnons, malgré son humble estimation de lui-même (Ex. 4 : 10) ; il était nettement dans le haut de l’échelle. Il pouvait résister avec succès à tout homme qui cherchait à l’affronter. C’était un homme du monde accompli  à tous égards, dont les Egyptiens pouvaient être fiers. Il aurait pu saisir sa chance. Il avait le monde à ses pieds ! Il était non seulement le fils adoptif de la fille du Pharaon, mais il était en contact avec le trône ; c’était évidemment un homme expérimenté, un homme remarquable, dont ses contemporains espéraient beaucoup.
 

                        Moïse « a refusé d’être appelé fils de la fille du Pharaon »

            Moïse renonce à tout ; il tourne le dos à ce qu’il avait jusqu’ici apprécié, et qui l’avait attiré. Pour quelle raison ? L’Ecriture dit : « Par la foi, Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon » (Héb. 11 : 24). Quelle était l’énergie qui a opéré dans son âme ce changement ? C’était la foi. La foi est le principe qui lie une âme à Dieu. C’est un principe puissant qui voit au-delà des choses de la vie et contemple directement l’éternité. Le fait est que d’une manière ou d’une autre,  l’Esprit de Dieu a opéré dans le cœur de cet homme et ses regards se sont portés au-delà du temps, vers l’éternité.
            Oh ! que Dieu veuille vous accorder de jeter un long regard dans l’éternité ! L’éternité est devant vous, exactement comme Moïse savait qu’elle se trouvait devant lui ; il regardait directement dans l’éternité, et il mesurait avec la balance du sanctuaire ce qu’il possédait dans le « temps » et ce qu’il pouvait acquérir dans l’éternité. Par grâce, il a fait un choix remarquable : il a abandonné le « présent » en vue d’obtenir l’avenir. Il a choisi « d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché » (v. 25). Refuser et choisir ! Tout homme doit faire la même chose. Chacun de nous doit refuser et doit choisir. Soit vous refusez le monde et vous choisissez Christ, soit vous refusez Christ et vous choisissez le monde. J’admets tout à fait qu’à ce moment-là les réalités actuelles de l’évangile, dans toute leur douceur et leur plénitude, n’étaient pas révélées comme elles le sont pour nous maintenant ; mais Moïse en a vu assez pour penser ceci : Il y a quelque chose d’infiniment meilleur dans  le ciel que ce que j’ai maintenant ; je vais m’y adonner. - Mais qu’en est-il de ta position, Moïse ? De ta place à la cour et dans le palais ? - Ces choses sont des obstacles sur ma route, et je les abandonne, telle a été sa réponse.
            Je ne doute pas que le diable lui ait suggéré : Pourquoi ne gardes-tu pas la place où la Providence t’a placé ? Sans aucun doute lui avait-elle donné cette position. Mais la Providence est une chose et la foi est autre chose. Quoique sans doute la providence de Dieu l’ait mis dans une position élevée, il faisait partie intégrante de ceux qui n’étaient pas le peuple de Dieu. Il a vu que la chose de la plus haute importance était de faire partie et d’être identifié avec ceux qui formaient ce peuple. Il y a quelques personnes dans ce monde qui appartiennent à Dieu. Lui appartenez-vous ? Alors comprenez clairement ceci : Si un homme n’appartient pas à Dieu, Satan réclame ses droits sur cet homme. Les gens n’aiment pas cette doctrine ; ils pensent qu’elle est très bizarre. « Le dieu de ce siècle » vous réclame, vous tient et vous lie, si vous n’appartenez pas à Dieu. Moïse le sentait et le savait, alors il a choisi d’être « d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché ». Il a dit : Laissez-moi vivre au milieu du peuple de Dieu ; je préfère être dans l’affliction avec lui que d’avoir la faveur et la flatterie du monde, et tout ce que les enfants du monde peuvent m’offrir - Il était sage.
            Mais peut-être me direz-vous : Pourquoi a-t-il renoncé ? Je reconnais qu’il a abandonné une cour et une couronne terrestres, et la compagnie de courtisans mondains, mais l’Ecriture nous dit : « il regardait à la récompense» v. 26). Je me demande si vous avez jamais pensé à la compagnie dans laquelle Moïse est entré par la suite ; elle est digne d’intérêt. Dans le Nouveau Testament, nous lisons que dans une certaine occasion, le Seigneur Jésus Christ a été « transfiguré ». Pierre, Jacques et Jean L’ont vu transfiguré : « Voici, deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Elie qui, apparaissant en gloire, parlaient de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem » (Luc 9. 30-31). Moïse a reçu sa récompense là. Il a été dans la compagnie, non seulement du peuple de Dieu, mais du Fils de Dieu ! Je désire pour vous mes amis, que vous suiviez ses traces. Je désire que chacun de ceux qui ne se sont pas encore tournés vers le Seigneur Jésus, fassent ce que Moïse a fait. Il s’agit pour chacun de refuser et de choisir.
            Ne voudriez-vous pas plutôt choisir Jésus Christ et « être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché », et ensuite souffrir le châtiment éternel ? Moïse a vu où il était. Il a compris qu’il allait suivre un courant descendant. Descendez-vous avec le courant ou non ? Pouvez-vous me dire la différence entre un poisson mort et un poisson vivant, dans l’eau ? Je pense que beaucoup d’entre vous le pourraient. On reconnaît assez facilement un poisson mort. Il suit le courant, mais généralement vous trouvez le poisson vivant avec son naseau en amont du courant. Moïse savait qu’il suivait le courant, et tout homme inconverti le suit aussi ; mais, il est plus que temps de vous arrêter ! Il y a des châtiments liés au péché auxquels sont exposés tous ceux qui cherchent les délices du péché. Ceux-ci ne sont que pour un temps ; ils ne satisfont pas réellement. 
            Arrêtez-vous juste et au milieu de votre folie, de votre légèreté et de votre impiété, réfléchissez un instant et vous deviendrez malheureux, car votre conscience agira. Trois mois avant que je ne sois converti, j’étais dans une salle de bal, et au milieu d’une valse avec une jeune femme nous nous sommes arrêtés un instant devant un meuble où il y avait quelque belles fleurs. Ne sont-elles pas belles ces fleurs ?  dit-elle. - Oui, elles sont magnifiques, répliquai-je, mais elles sont très semblables à nous. - Que voulez-vous dire ? demanda-t-elle. - Elles sont coupées, elles seront fanées et mortes demain, dis-je, car j’avais une conscience qui me reprenait. - Oh ! que voulez-vous dire ? dit-elle, vraiment alarmée. - Ne vous inquiétez pas, ai-je répondu. Et nous sommes entrés dans le tourbillon de la valse une fois de plus. Mais ma remarque avait transpercé sa conscience ; elle voyait que la mort était devant elle. La mort et la damnation étaient devant moi, et je le savais parfaitement bien. Je savais que la mort, le jugement et l’enfer se dressaient devant moi. Je suis reconnaissant de dire que ma remarque a été utilisée par l’Esprit de Dieu et a été comme une semence jetée dans la bonne terre. Elle est restée sur sa conscience, et son âme n’a pas eu de repos jusqu’à ce qu’elle vienne à Jésus. Dieu m’a amené à Lui et j’ai prêché quelques mois après dans la ville où cette jeune fille habitait ; elle vint m’entendre prêcher, trouva Christ comme son Sauveur, et me raconta ensuite comme elle avait été « réveillée » dans la salle de bal.
            C’est une chose merveilleuse d’avoir Christ, une chose extraordinaire d’être sauvé. Ayez tout votre compte de plaisir ici-bas, prenez tout ce que le monde peut vous donner, mais que se passera-t-il ensuite ? Vous irez dans l’éternité. Vous n’avez pas « un bail » pour conserver votre vie. Vous pouvez avoir un bail pour votre maison, pour votre magasin, ou pour votre entrepôt, mais vous n’en avez pas pour garder votre vie ! Celle-ci est souvent courte. L’appel pour l’éternité peut être soudain. Récemment, un beau jeune homme, le fils d’un de mes amis, a été soudainement « appelé » par Dieu, alors qu’il faisait une promenade à cheval : il a heurté son front contre la branche d’un arbre, et il est tombé sur le sol inconscient. Vingt-quatre heures après, il est entré dans l’éternité. Dites-moi, si maintenant vous deviez passer dans l’éternité, où la passeriez-vous ? N’esquivez pas la question. Avez-vous la vie éternelle ? Etes-vous pardonné ? Connaissez-vous ce Sauveur vivant qui est mort sur le bois du Calvaire ?
            Par la foi Moïse refusa ce qui était décevant. Par la foi il choisit d’être en compagnie des enfants de Dieu. Par la foi il s’empara de ce qui avait été révélé à son âme : les choses de Dieu et de l’éternité. Il n’avait pas honte de se trouver avec le peuple de Dieu. Peut-être que vous auriez honte d’être appelé chrétien. Non, vous n’avez pas raison d’avoir honte. Supposez que vous ayez à souffrir des afflictions avec le peuple de Dieu ; réjouissez-vous ! Les premiers disciples « se réjouissaient d’avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le nom » (Act. 5. 41). L’homme qui souffre pour Christ n’a pas à en avoir honte. Il y a de la honte pour le pécheur impénitent et éternellement perdu. Il a eu les délices du péché sur la terre et les souffrances, il aura les peines et les conséquences du péché dans l’éternité. Le péché est une chose terrible. Faire notre propre volonté, c’est une chose affreuse. Pour commencer elle sépare l’homme pour l’éternité de Dieu. Les délices du péché entraînent des peines terribles, et l’homme qui choisit les délices du péché de préférence aux délices de Dieu n’est pas sage. Le psalmiste a dit en vérité : « Ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours » (Ps. 16. 11). Et qui peut les avoir ? Vous pouvez les avoir dès aujourd’hui, si par grâce, vous êtes conduit à vous tourner vers le Seigneur Jésus Christ.
 

                        Moïse « a estimé l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte »

            Je ne doute pas qu’on se soit bien moqué de Moïse quand il a pris la décision de  montrer qu’il était du côté de Dieu et de s’identifier avec le peuple de Dieu. Vous ne devez pas oublier ce qu’ils étaient : les esclaves du Pharaon. Quand la pensée de Moïse a été arrêtée, je ne doute pas que ses anciens camarades se sont moqués de lui, ils l’ont méprisé, ils se sont raillés de lui, et ils ont dit : Quel sot, ce Moïse ! Or Moïse n’était pas sot. La sottise est le sentier de l’homme qui entre dans l’éternité indifférent aux besoins de son âme. Moïse pouvait avoir été appelé de toutes sortes de noms. Mais cela ne lui fait pas beaucoup de mal. Ça ne fait rien si les hommes qui ont été vos compagnons vous traitent d’« illuminé », et se moquent de vous. Le chrétien a obtenu le meilleur sur toute la ligne, complètement, pour le temps et l’éternité. Il a Dieu pour son Père, Christ pour son Sauveur, le Saint Esprit pour son Consolateur, la Bible pour son guide, et les enfants de Dieu pour ses compagnons. Quel homme heureux ! Quel homme béni ! Qu’est-ce qu’il perd ? Il perd ses péchés ; et la perte d’être jugé pour vos péchés n’est pas une perte à déplorer !
            Estimer l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte, est un beau principe d’action. Je ne doute pas que Moïse, avant de faire ce pas, a mis dans un des plateaux de la balance ce qu’il avait pour le temps en relation avec l’idolâtrie de l’Egypte, et dans l’autre plateau il a mis « l’opprobre du Christ ». Il a mis en balance les trésors du monde avec « l’opprobre du Christ », et alors il a estimé avec bonheur « l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Egypte car il regardait à la récompense ». Il a pris en considération l’avenir. Je vous en prie : prenez en considération l’avenir. Pensez à ce qu’est l’éternité. Avez-vous jamais réellement réfléchi à ce qu’est l’éternité ? C’est un mot terrible pour un homme qui n’est pas sauvé. Vous ne pouvez pas vous la représenter. Vous ne pouvez pas la mesurer. S’il était possible qu’un oiseau vole depuis cette terre jusqu’à l’étoile fixe la plus proche, et que son vol soit aussi rapide que la lumière, cela prendrait des milliers d’années. Si son service était d’y transporter cette terre, grain par grain, le temps occupé par les voyages aller et retour, jusqu’à ce que toute la terre ait été transportée là-bas à l’étoile fixe, serait illimité et absolument incalculable. Mais quand ce travail a été fait, l’éternité n’a fait que commencer. Votre condition et votre état constant, en tant que pécheur sans Dieu, dans ce que l’Ecriture appelle « l’étang de feu », où « leur ver ne meurt pas », ne fera alors que commencer. Oh ! je vous prie d’y penser !
            Mais je vous entends dire : Je ne crois pas à l’enfer. Mon ami, le fait que vous n’y croyez pas ne change rien. Les hommes voudraient nous faire croire de nos jours que c’est une fable sans fondement ; mais c’est impossible. Le fait que Christ est mort, souffrant « le juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Pier. 3 : 18), et que les portes de la gloire puissent nous être ouvertes, est une preuve péremptoire des réalités éternelles de la scène dans laquelle l’homme non régénéré doit souffrir. N’y aurait-il rien pour y échapper, pourquoi Jésus a-t-il enduré volontairement l’abandon de Dieu sur la croix ? Les souffrances du Sauveur sont pour moi une preuve absolument péremptoire des souffrances inévitables du pécheur qui entre dans l’éternité dans ses péchés.
            L’homme qui entre maintenant dans l’éternité sans être pardonné s’y rend  avec les yeux ouverts, car Dieu a parlé clairement. La lumière que vous avez est infiniment plus grande que celle que Moïse avait, mais « il regardait à la récompense ». Le monde est pour le temps, dit-il, je désire quelque chose pour l’éternité. Le monde est fugitif et passager ; je désire quelque chose qui demeure et qui soit éternel. Ce monde est passager ! Donnez-moi ce qui demeurera pour toujours, la compagnie du peuple de Dieu dans le temps et celle de Dieu Lui-même pour l’éternité. Dans le 9e chapitre de Luc nous avons vu que sa récompense était la gloire ; car là vous trouvez Moïse dans la gloire avec Christ. Je ne vous rencontrerai jamais en enfer, et Moïse ne vous y rencontrera jamais ; et si sa voix pouvait être entendue depuis le ciel aujourd’hui, elle vous dirait : Jeune homme, tu ferais mieux de suivre mon chemin. Les gens ont pensé que j’étais un sot dans mon chemin terrestre, mais vois où je suis maintenant ; je suis dans la gloire avec Christ. « Il regardait à la récompense», à la rémunération, et elle était grande en vérité.
            Mais il y avait une grande énergie dans la foi de Moïse, car nous lisons : « Par la foi, il quitta l’Egypte, sans craindre la colère du roi, car il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible » (v. 27). Qu’est-ce qui l’a encouragé, l’a gardé dans sa marche ? Qu’est-ce qui l’a poussé ? Il avait les yeux fixés sur Dieu. Il Le connaissait. Le chrétien connaît Dieu. Le jeune homme chrétien connaît Dieu comme son Père, et le Fils de Dieu comme son Sauveur. Il sait que ses péchés sont pardonnés. La foi voit maintenant dans l’avenir. La foi sait ce qui va arriver. Je ne peux rien vous dire au sujet du temps, mais quant à l’éternité, tout est aussi clair que la lumière à midi ! Celui qui croit en Jésus a la vie éternelle. Le pécheur qui se confie en Jésus sait que ses péchés sont pardonnés. « Tous les prophètes lui rendent témoignage, que, par son nom, quiconque croit en lui reçoit la rémission des péchés » (Act.10 : 43).
 

                        Moïse « a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touche pas »

            Il y a un troisième point d’une immense importance déclaré au sujet de Moïse dans le passage qui est devant nous. « Par la foi, il a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touche pas » (Héb. 11 : 28). Comprenez-vous cela ? C’était l’aspersion du sang de l’agneau de la pâque sur le linteau et les poteaux de la porte avant que les Israélites puissent sortir d’Egypte. Moïse avait pris la décision à ce moment-là de tourner le dos au roi d’Egypte, le prince du monde, et de partir pour le ciel et la gloire. Mais Dieu avait dit que, en vue de la délivrance du peuple, le sang de la rédemption, le sang de l’agneau de substitution devait être vu par Lui sur les linteaux. Le Saint Esprit nous dit ici au sujet de Moïse qu’afin d’assurer sa rédemption, et afin que son être soit à l’abri du juste jugement de Dieu, il a mis entre son âme et Dieu le sang de la propitiation, le sang de l’agneau mis à mort. Vous devez imiter Moïse si vous désirez le salut. Vous pouvez l’obtenir aujourd’hui, si par la foi vous mettez entre votre âme coupable et Dieu le sang de Jésus. Combien est merveilleuse la vérité que le Fils de Dieu, le Fils de l’homme béni et sans péché, est mort pour vous ; et si vous croyez en Lui, et reposez votre âme sur la vérité bénie de sa mort et de sa résurrection, votre salut éternel est assuré. « Par la foi, Moïse a fait la pâque et l’aspersion du sang, afin que le destructeur des premiers-nés ne les touche pas ».
            Pourquoi est-il parlé ici de l’aspersion ? Parce que croire dans le simple fait que Christ est mort ne me sauvera pas. Je dois me l’approprier, et c’est ce que la foi fait : elle asperge le sang. Il y a beaucoup de personnes aujourd’hui qui croient que Jésus est mort, mais qui n’ont pas appliqué son sang à leur propre âme. C’est comme l’homme en Egypte qui aurait mis à mort l’agneau, et mis le sang dans le bassin, mais il n’aurait pas mis le sang sur le linteau de sa porte. Le sang versé parle du fait que Jésus est mort ; le sang aspergé indique que je crois qu’Il est mort pour moi ; je me le suis approprié pour mon propre besoin. Il n’y a pas de réelle application de la vérité à l’âme tant que ce point n’est pas atteint. Il doit y avoir une application personnelle de la vérité. Le salut de Dieu est individuel. Il ne marche pas pour des familles, des églises ou des nations. « Étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie ». Et pourquoi ? Parce que nous pouvons y entrer seulement un par un. C’est individuel. Vous devez l’avoir pour vous-même ; l’obtenir pour vous-même. Grâces à Dieu, je l’ai obtenu ! Ne voulez-vous pas recevoir Christ ce soir ? Vous ne pourriez rien faire de mieux que de suivre le chemin de Moïse : Premièrement se décider pour Christ ; deuxièmement tourner le dos au monde ; et troisièmement, vous mettre à l’abri du sang de Jésus. La foi fait ces trois choses-là : avez-vous la foi ?

D’après W. T. P. Wolston

A suivre

 

Au cours de cette 5ème prédication, l’auteur avait fait le récit suivant de sa propre conversion :

            Quand je me suis converti à Dieu, j’ai refusé et j’ai choisi. Je devais être un homme de loi, j’étais venu du sud de Devon à Londres pour poursuivre mes études de droit, et je suis allé dans une réunion où un serviteur de Dieu prêchait. C’était il y a trente-trois ans, le 16 décembre 1860. Le cher serviteur de Dieu qui parlait ce soir-là a fait ressortir très simplement l’importance et la bénédiction d’être un chrétien. Chaque siège de la salle était occupé, et je me tenais sur le bas-côté tout au long de cette soirée. Comme le prédicateur - qui est maintenant parti pour la gloire – continuait à parler, je pensai : Cet homme a raison ; il a raison et j’ai tort. Mais il y avait plus que cela : j’avais le sentiment  que cet homme connaissait Dieu, et que je ne le connaissais pas, qu’il s’en allait vers la gloire, tandis que je m’en allais vers l’enfer ! Qu’il allait se trouver dans la compagnie de Christ, alors que je savais parfaitement que j’allais être dans la compagnie du diable. Vous demandez : Etiez-vous un pécheur excessivement grossier ? J’étais exactement comme vous, un jeune homme incroyant, un homme entièrement occupé du monde. J’admets qu’à ce moment-là il n’y avait pas un plaisir de ce monde dans lequel je n’ai pas plongé. J’avais goûté « les délices du péché », mais ils ne m’avaient jamais satisfait, et ce soir-là j’étais un homme convaincu, un homme réveillé. J’ai compris que j’étais vraiment sur la mauvaise route, que j’avais tout à fait tort. J’ai été arrêté net. Dieu m’a arrêté. Que Dieu vous arrête aussi !
            A la fin, le prédicateur a invité celui qui aimerait avoir une conversation avec lui à l’attendre derrière la salle, et j’ai attendu. Dix ans auparavant, j’avais vu ce prédicateur. Combien curieux sont les « maillons » de la chaîne de la grâce de Dieu envers une âme inconvertie ! Ce serviteur de Dieu était descendu dans le Devonshire pour prêcher, et s’était arrêté dans la maison de mon père. Il désirait aller à un endroit éloigné de huit kilomètres pour voir un ami, et mon père m’avait demandé de l’y conduire. De retour à la maison, il m’avait dit : Cela a été une belle promenade, en voici un petit souvenir. Puis il m’avait remis un canif avec un manche en nacre et quatre lames. Quand je passai la porte de la salle ce soir-là à Londres, et que j’entendis qui devait prêcher, je sentis que j’avais un certain lien avec celui qui allait parler, le bien-aimé C. Stanley. J’écoutais avec un réel intérêt son appel solennel et pénétrant au sujet de Salomon bâtissant le temple - publié depuis sous le titre de « Pierres de grand prix » et je pensais que j’aimerais renouer mon amitié avec lui. Après quelques mots, il me présenta à un jeune homme d’à peu près mon âge, qui me demanda simplement : « Etes-vous chrétien ? - Non, monsieur, répondis-je, je ne suis pas chrétien. - Oh ! vous n’êtes pas chrétien ! Comment cela se fait-il ? - Je dis : Je ne sais pas, mais je n’en suis pas un. - Ne désirez-vous pas en être un ? - Oui, j’aimerais en être un. - Eh bien ! qu’avez-vous à faire pour cela ? - Je suppose que je n’ai qu’à croire au Seigneur Jésus Christ. - Oui, et croyez-vous en Lui ? - J’y crois ; nous croyons tous en Angleterre. - Oui, mais dites-moi, que croyez-vous ? ». Je confesse que j’ai été frappé par cette question quand il me l’a posée. J’avais été élevé dans une famille chrétienne. J’avais un père chrétien et une mère chrétienne, un frère converti, et plusieurs sœurs chrétiennes, mais moi-même je n’étais pas un chrétien. Je n’avais jamais été plus perplexe que quand il m’a posé la question : « Que croyez-vous ? ». Après une pause, je dis : « Je crois que le Seigneur Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. - Et pour vous sauver ? - Eh bien ! j’espère qu’il en est ainsi... - Croyez-vous en Lui ? - Je crois. - Et êtes-vous sauvé ? - Oh ! non, je ne sens pas que je suis sauvé ; et je ne peux pas m’attendre à être sauvé jusqu’à ce que je sente que je le suis ». Mon jeune ami dit alors : « Ecoutez, pensez-vous que vous avez réellement besoin d’être sauvé ? Savez-vous que vous êtes un pécheur ? - Je le sais, et qui plus est, je donnerai le monde entier pour être un chrétien. - Mais vous n’avez rien à donner, vous n’avez qu’à recevoir ». Alors il m’a exposé très simplement l’évangile. J’étais sur le point de croire l’évangile et d’accepter le moyen de salut de Dieu, quand un ancien ami m’a arrêté et a chuchoté à mon oreille : « Rappelle-toi que tu as chanté dans un concert dans le Devonshire ». J’avais l’habitude en effet de chanter dans des concerts, principalement des chansons comiques, la semaine de Noël. Ce camarade a ajouté : « Tu as beaucoup d’engagements semblables cette semaine. Or personne ne peut servir deux maîtres. Tu ne peux pas être un chrétien et répondre à tous tes engagements mondains. Tu ferais mieux de différer de quinze jours la décision d’être un chrétien, et ensuite quand tu reviendras à Londres tu pourras croire l’évangile et être un croyant ». Ainsi se présentait cette tentation subtile et cependant odieuse, car c’était le diable qui chuchotait : « Nul ne peut servir deux maîtres » ; et je me rappelle que j’ai dit à ce moment-là : « C’est vrai, je t’ai servi trop longtemps. Tu es un mauvais maître, et je ne te servirai plus ». Et, grâces à Dieu, j’ai pris la décision sur le champ. Le passage que le diable avait cité pour me retenir, m’a réellement aidé à me décider pour Christ !
            « Et vous croyez vraiment en Jésus ?  dit le jeune homme qui s’entretenait avec moi. - Je crois vraiment. - Et que croyez-vous ? demanda-t-il de nouveau. - Je crois que Christ est mort pour me sauver. - Et pensez-vous que le Seigneur veut vous sauver ? - Oui, je pense qu’Il le veut. - Et vous a-t-il sauvé ? - Ah ! non, je ne suis pas encore sauvé, je ne me sens pas sauvé ». J’attendais l’expérience. Tout à coup il me dit : « Je vois où vous êtes ; vous êtes exactement dans la position de l’homme auquel l’apôtre Jacques dit : « Tu crois que Dieu est un ; tu fais bien, les démons aussi croient, et ils frissonnent » (Jac. 2 : 19). Qui est-ce qui ne croit pas qu’il y a un Dieu ? Tout jeune homme le croit. « Tu fais bien, les démons aussi croient, et ils frissonnent ». Ce verset m’a transpercé. Je vis en un instant le terrain sur lequel j’étais, et la compagnie avec laquelle je me trouvais ; et je n’ai pas honte de confesser que quand je vis dans quelle compagnie j’étais encore, je m’enfuis. S’enfuir, mais vers qui ? ! Vers le Sauveur ! Je vis où j’étais. Je vis qu’en fait j’étais le compagnon de ceux qui, alors qu’ils croient qu’il y a un Dieu, frissonnent dans le sentiment de son jugement, sachant qu’ils sont éternellement perdus. Cette parole : « Les démons aussi croient, et ils frissonnent » a transpercé ma conscience au plus haut degré. Eux et moi étions sur le même terrain. Le jeune Ecossais qui parlait avec moi, me dit : « Il y a cette différence entre vous et eux ; il n’y a pas de miséricorde pour eux ; elle n’est plus pour eux. Il y a miséricorde pour vous, et Dieu accorde que vous puissiez la goûter. - Que dois-je faire pour être sauvé ? jaillit de mes lèvres. - Vous n’avez qu’à croire au Seigneur Jésus Christ et vous serez sauvé. - Je pensais : Puis-je croire que Jésus est mort pour moi ? Oui, je le crois vraiment, et grâces à Dieu, je me décidais pour le Seigneur sur-le-champ ;  je l’ai trouvé comme mon Sauveur, j’ai reçu le pardon et la paix aussitôt. J’étais rempli de joie, et pas un seul moment depuis, je ne me suis repenti de mon choix.
            Faites la même chose aujourd’hui même, je vous en supplie. J’ai choisi Christ, et j’ai refusé le monde, dans la même seconde. « Par la foi, Moïse, étant devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant plutôt » et vous devez choisir. Dès maintenant, faites votre choix.