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Quelques réflexions au sujet de l'enseignement de la jeunesse
 
 
            Nous assistons aujourd'hui, dans le monde christianisé, à un véritable « écroulement » de la famille –auquel a certainement contribué le travail de la femme en dehors de son foyer. La politique et plus encore les sports ou certains milieux religieux, sous les prétextes les plus variés, se disputent la jeunesse et l'entraînent loin des parents, ceux-ci étant souvent consentants.
            Chrétiens, nous faut-il imiter le monde et laisser s'installer une sorte de mainmise sur notre jeunesse ? Ce serait mépriser le privilège confié aux parents qui ont reçu de la part de Dieu autorité et responsabilité. Si aucun de nous ne perdait cela de vue, les problèmes actuels au sujet de la jeunesse n'auraient pas la même acuité. Bien des difficultés, préoccupant tant de croyants fidèles, résultent de nos défaillances
            Des chrétiens, à l'origine, ont cherché à grouper des enfants issus de familles incroyantes pour leur enseigner les vérités de l'Evangile. Dieu a pu bénir ce service accompli envers ces jeunes qui, chez eux, n'étaient pas instruits dans la Parole. Ensuite, d'autres frères ont voulu rassembler également les enfants de familles chrétiennes, constatant que les parents n'étaient pas suffisamment conscients de leurs devoirs. Cela a commencé par des rassemblements présentant un caractère purement local. Il s'agissait alors d'une simple aide, sans aucune intention de se substituer aux parents. Cette activité demeurait sous leur contrôle et celui de l'assemblée locale. 
            Depuis  plusieurs décennies, un élargissement s'est produit : des groupements de jeunes de diverses régions, voire même de différents pays, échappent désormais au contrôle effectif des parents et de l'assemblée à laquelle ils se rattachent. Certes, c'est un désir louable chez les frères qui organisent ces rencontres, de vouloir intéresser ce jeune auditoire aux choses de Dieu. Mais, ne convient-il pas de se poser la question : est-ce selon l'enseignement de la Parole ? De tels rassemblements ont-ils toujours une base scripturaire ?
            Il semble qu'Elie et Elisée ont assumé une telle responsabilité à l'égard de ceux que l'Ecriture appelle « les fils des prophètes ». Au début du 19ème siècle, dans la période du Réveil, des conducteurs ont pu, avec la communion de leurs frères, enseigner les vérités bibliques à des groupes de jeunes gens. Mais où voyons-nous, dans le Nouveau Testament, des activités de ce genre, même du temps des apôtres ? Paul ne réunissait sans doute pas seulement des jeunes autour de lui, lorsqu'il « prêchait et enseignait publiquement et dans les maisons » (Act. 20 : 20). Des indications concernant diverses réunions sont données (réunions pour la prière en assemblée, le culte, l'édification, l'étude de la Parole, ou encore réunion à la charge d'un frère, celui-ci exerçant sous sa responsabilité le ministère pour lequel Dieu l'a doué), mais il n'est question nulle part d'autre chose.
 
            Sans doute, les regroupements dont nous parlons -qu'ils aient un caractère local ou élargi- témoignent-ils de la négligence des parents quant à leur responsabilité au sein de leur foyer. Ne manifestent-ils pas aussi l'insuffisance de l'enseignement donné dans l'assemblée locale ? Ainsi, nous comprenons que plusieurs croyants, animés de bonnes intentions -mais celles-ci ne suffisent pas, elles doivent être conformes aux directions de l'Ecriture- aient cherché à y remédier un peu. Ne convient-il pas d'abord de rappeler aux parents chrétiens leur devoir envers les enfants que Dieu leur a donnés ? N'y a-t-il pas aussi un précieux service confié aux frères : celui de dispenser l'enseignement dans l'assemblée locale, aux agneaux comme aux brebis du troupeau ? Sommes-nous prêts à écouter ?
 
            Reconnaissons que Dieu, dans ses compassions infinies, a souvent produit du bien à l'occasion de rassemblements de jeunes, conduits par des frères qui ont la crainte de Dieu et montrent un réel attachement à l'assemblée. Qu'Il en soit béni et soyons reconnaissants ! Nous désirons constater un réveil dans les familles et les assemblées ; cela doit être un sujet de prière continuel. Pourtant, la véritable cause du mal n'a pas été guérie, on a seulement cherché à en diminuer les effets.
            Une certaine inquiétude peut parfois se produire à l'occasion de ces rencontres, bien que des frères présents et actifs prennent à coeur d'y veiller. Ces réunions n'ont pas toujours pour résultat de resserrer les liens de la communion fraternelle ; au contraire, une sorte d'esprit de parti risque de s'y créer. Il faut veiller à rappeler le prix de l'Assemblée aux yeux de Dieu (Act. 20 : 28). C'est autour du Seigneur qu'il faut se retrouver à tout âge car Il a promis sa présence « aux deux ou trois » (Matt. 18 : 20). N'est-ce pas là avant tout que le Seigneur, par son Esprit, désire donner la nourriture spirituelle aux siens qui s'attendent entièrement à Lui, même dans un temps de grande faiblesse ?
 
            Le vrai remède ne peut venir que d'en Haut. L'exercice d'un service pastoral, préparé par la prière devant Celui qui parle aux coeurs et aux consciences, s'impose à l'égard des parents. Il convient de placer devant eux les enseignements de l'Ecriture et d'attirer avec douceur leur attention sur leur responsabilité au sein de leur foyer, et sur le fait qu'il leur en sera demandé compte. Il faut les aider à comprendre que c'est à eux d'abord qu'il appartient d'enseigner à leurs enfants l'obéissance, la crainte de Dieu, la séparation, la soumission à la discipline de la famille et de l'assemblée. Ils ont le sérieux devoir de les instruire dans la connaissance des Ecritures, sans se décharger de cette responsabilité sur qui que ce soit ! L'enseignement dispensé dans le foyer sera accompagné par le service de la Parole dans l'assemblée, celui-ci pouvant être très profitables aux enfants. Veillons, avec l'aide du Seigneur, au cours des méditations, à apporter quelque chose qui soit à leur portée !
            Pensons aux résultats d'un tel exercice de foi dans la vie du foyer chrétien : quel bénéfice en retireront les enfants, comme aussi les parents ! Ceux-ci, en particulier le père, chef de famille, seront amenés à se nourrir de la Parole, à l'étudier avec prière, en vue aussi de nourrir et instruire leurs enfants. Ils sentiront la nécessité de rechercher le secours et les directions d'en Haut dans une persévérante intercession. Ces exercices auront d'heureuses et bienfaisantes répercussions dans la vie de l'assemblée !
 
            Ce qui est fait dans les rassemblements de jeunes, quelque bien que Dieu puisse produire dans sa grâce, ne risque-t-il pas de maintenir une fâcheuse disposition au sommeil spirituel des parents et de l'assemblée ? Diverses réunions d'adolescents, organisées par des frères et soeurs peu ou pas attachés au témoignage du Seigneur, ont certainement causé du dommage aux jeunes coeurs en leur faisant perdre de vue le prix de l'Assemblée aux yeux du Seigneur. Il en est ainsi chaque fois que nous agissons suivant nos pensées personnelles, sans serrer de près l'enseignement des Ecritures.
 
            Instruire les jeunes ? Oui et de tout coeur, avec le secours du Seigneur. Si le Seigneur nous y appelle, visitons les assemblées ; pensons aussi à diffuser largement les traités qui ont contribué à former dans le témoignage les générations des siècles passés. Insistons sur ce point, c'est autant que possible localement que le travail doit être fait. Laisser la jeunesse dans une seule main est sérieux et peut présenter un grave danger, s'il s'avère que ceux qui s'y emploient ne sont pas étroitement liés à l'assemblée. Prenons rapidement conscience, avant qu'il ne soit trop tard, de la nécessité de tenir éloignés nos enfants de toutes les influences néfastes. Ils sont semblables à ces vases découverts dont parle l'Ecriture (Nom. 19 : 15), il nous appartient de veiller à y placer un couvercle en temps utile.
 
            Nous ne voudrions pas terminer sans rappeler aux parents chrétiens quelques-uns des enseignements de l'Ecriture qui définissent leurs responsabilités à l'égard de leurs enfants.
            « Va dans ta maison vers les tiens... », dit le Seigneur au démoniaque qu'Il vient de guérir (Marc 5 : 19). L'injonction contenue dans cette parole est souvent oubliée aujourd'hui. On veut faire quelque chose, parfois de grandes choses au dehors, et l'on perd de vue que le service et le témoignage commencent dans la « maison ». C'est parfois un service difficile que de présenter la Parole en la rendant accessible aux jeunes coeurs ; il faut savoir aussi parler à leur conscience, afin que l'oeuvre de Dieu s'accomplisse en eux. C'est pourtant une belle et noble tâche : il vaut la peine de s'y consacrer en comptant sur le Seigneur pour bénir la semence répandue. Que de regrets peuvent avoir des parents qui ont renoncé à ouvrir la Parole avec leurs enfants et à les intéresser aux choses de Dieu ! Ils comprennent enfin la grandeur et la valeur de la tâche qui leur était confiée, alors que le moment propice pour l'accomplir est passé.
            Deutéronome 4 : 9-10 présente d'abord la responsabilité personnelle, ensuite celle qui incombe à des parents, au père spécialement, vis-à-vis de leurs enfants : « seulement, prends garde à toi et garde soigneusement ton âme, de peur que tu n'oublies les choses que tes yeux ont vues (et afin que, tous les jours de ta vie, elles ne s'éloignent pas de ton coeur, mais que tu les fasses connaître à tes fils et aux fils de tes fils), le jour où tu te tins devant l'Eternel, ton Dieu, à Horeb, quand l'Eternel me dit : assemble-moi le peuple, et je leur ferai entendre mes paroles, qu'ils apprendront pour me craindre tous les jours qu'ils seront vivants sur la terre, et qu'ils enseigneront à leurs fils ». Le même enseignement est donné au chapitre 6 : « ... afin que tu craignes l'Eternel, ton Dieu, pour garder, tous les jours de ta vie, toi, et ton fils, et le fils de ton fils, tous ses statuts et ses commandements que je te commande, et afin que tes jours soient prolongés... Et ces paroles que je te commande aujourd'hui seront sur ton coeur. Tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras par le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ; et tu les lieras comme un signe sur ta main, et elles te seront pour fronteau entre les yeux, et tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes » (v. 1-9). « Tu les inculqueras... », quelle patience, quelle persévérance, quels soins d'amour cela implique ! Les expressions qui suivent, dans les versets 7-9, disent bien quelle incessante activité doit être celle des parents à l'égard de leurs enfants. Elles nous montrent également quelle place la Parole doit tenir dans la maison du croyant ; il faut en premier lieu que « ces paroles » soient « sur les coeurs » des parents (v. 6), c'est-à-dire à la source même de la vie.
            Les parents chrétiens sont responsables de remplir un si précieux service dans leur maison afin que la Parole, entendue et reçue, produise chez leurs enfants crainte et obéissance (Deut. 32 : 46-47), confiance et soumission (Ps. 78 : 5-8). Citons seulement parmi bien d'autres, deux ou trois passages du livre des Proverbes. Le fils est responsable d'écouter l'instruction de son père, de ne pas abandonner l'enseignement de sa mère (Prov. 1 : 8 ; 4 : 1-13 ; 6 : 20-24). Retenons encore cette injonction, avec la promesse qui s'y rattache : « Elève le jeune garçon selon la règle de sa voie ; même lorsqu'il vieillira, il ne s'en détournera point » (Prov. 22 : 6). Compter sur Dieu pour nos enfants avec une entière confiance et les élever pour lui dans l'obéissance à la Parole, les deux vont ensemble. Une vraie confiance en Dieu s'allie toujours à l'obéissance. 
            L'apôtre Paul exhortait les anciens à « tenir leurs enfants soumis en toute gravité », avant de leur adresser cet avertissement : « Mais si quelqu'un ne sait pas conduire sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'assemblée de Dieu ? » (1 Tim. 3 : 4-5). Rappelons enfin le passage si connu, mais malheureusement si souvent méconnu : « Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste. "Honore ton père et ta mère" (c'est le premier commandement avec promesse), "afin que tu prospères et que tu vives longtemps sur la terre". Et vous pères, ne provoquez pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (Eph. 6 : 1-4). 
            
            Que Dieu veuille attacher les coeurs des jeunes parents chrétiens aux enseignements de sa Parole, et qu'ils puissent les vivre auprès de leurs enfants dès leur tout jeune âge : ce sera pour la gloire du Seigneur et le bien des assemblées si chères à son coeur.