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Rahab, la foi qui sauve

 

Un jugement imminent devait atteindre Rahab
Sauvée par le moyen de la foi
Crainte et révérence dans le cœur de Rahab
La maison de Rahab
Le cordon de fil écarlate
Rahab placée dans la lignée du Messie

 

            Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu (Héb. 11 : 6). « Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’avaient pas cru, parce qu’elle avait reçu les espions en paix » (v. 31). Le récit de Josué 2, que nous proposons de considérer brièvement, est une illustration remarquable de la justification reçue par la foi.

 

Un jugement imminent devait atteindre Rahab

            Le jugement allait tomber sur la ville maudite de Jéricho, entraînant la destruction complète de cette cité fortifiée et la mort de tous ses habitants (Jos. 6 : 21). Rahab est à cet égard une figure de toute la race humaine sur laquelle la colère et le jugement divin sont également suspendus. « Il n’y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23). Aussi devant le tribunal de Dieu toute bouche sera-t-elle fermée. Tous les accusés, sans exception, sont coupables et seront condamnés à la mort éternelle, s’ils n’ont pas été mis à l’abri du sang de Christ versé à la croix en faveur de tout pécheur repentant.
            Rahab s’était rendue coupable d’une forme de péché particulièrement odieuse, très répandue déjà à cette époque au milieu des nations, comme plus tard durant la période apostolique, et maintenant encore dans les « derniers jours » (Jac. 5 : 3). En s’adressant aux enfants de Dieu à Ephèse, l’apôtre Paul écrit : « Voici donc ce que je dis et atteste dans le Seigneur, c’est que vous ne marchiez plus comme marche le reste des nations dans la vanité de leurs pensées ; ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur ; ayant rejeté tout sens moral, ils se sont livrés à la débauche, pour pratiquer avidement toute impureté » (Eph. 4 : 17-19).
            Dans le Nouveau Testament, il est question deux fois de Rahab ; elle est désignée comme « la prostituée », en relation avec son péché (Héb. 11 : 31 ; Jac. 2 : 25). L’Ecriture ne cherche pas, comme il est courant de le faire dans le monde, à « parer » ce péché d’un faux éclat, ni à l’amoindrir en employant des expressions lénifiantes qui plaisent à la chair. Agir ainsi aurait pour effet de minimiser l’étendue de la grâce de Dieu. Rahab va être arrachée à un jugement mérité. Comme le souverain sacrificateur Joshua (Zach. 3 : 2), et également tous les enfants de Dieu, elle sera un « tison sauvé du feu ».

 

Sauvée par le moyen de la foi

            Rahab n’avait absolument rien à faire valoir devant Dieu et elle n’a pu être sauvée autrement que sur le principe de la grâce ; c’est notre cas également. Elle n’avait pas l’apparence d’une bonne « moralité » dont certains se targuent, et elle ne pouvait pas non plus se prévaloir d’avoir des ancêtres juifs.
            « Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté à justice ; et il a été appelé ami de Dieu. Vous voyez qu’un homme est justifié par les œuvres et non par la foi seulement. Pareillement, Rahab aussi, la prostituée, n’a-t-elle pas été justifiée par les œuvres, ayant reçu les messagers et les ayant renvoyés par un autre chemin… la foi sans œuvres est morte » (Jac. 2 : 23-26). L’apôtre Jacques, voulant donner des exemples irrécusables d’une foi véritable, a choisi un Juif, Abraham, et une personne des nations, Rahab. Abraham a eu, durant sa vie ici-bas, une marche habituellement digne de Dieu, tandis que la conduite de Rahab a été longtemps complètement ruinée par son désordre moral. Mais finalement l’un et l’autre ont cru Dieu et ont été justifiés sur la base de la foi.
            Paul présente un autre aspect de la vérité : la foi rend quelqu’un juste devant Dieu ; tandis que Jacques montre que pour être reconnus justes devant les hommes, des œuvres sont nécessaires (Jac. 2 : 24). Ces œuvres sont le fruit de la foi qui sauve ; Dieu les a préparées à l’avance pour que nous marchions en elles (Eph. 2 : 10).
            Ce n’est pas par la racine que l’on peut apprécier la « valeur » d’un arbre, mais par son fruit (Luc 6 : 43-44). Si l’on cherche à s’appuyer sur l’appréciation d’une simple « morale », d’ailleurs de plus en plus déchristianisée, on estimera qu’Abraham était un père criminel et que Rahab a trahi son peuple. Mais Dieu retient ce qu’il juge, dans sa souveraineté, comme étant des actes « justes » chez l’un et chez l’autre ; ce sont les bons fruits de leur foi. Celle-ci les a conduits à faire, par obéissance à Dieu, de grands sacrifices. Si nous avons affirmé un jour à notre entourage que nous avions la foi, l’avons-vous montré dans notre pratique journalière ?
            Abraham et Rahab ont fait passer la volonté de Dieu avant toute autre considération, d’ordre familial ou national. Jésus a dit : « Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi » (Matt. 10 : 37). Il veut être lui-même la priorité absolue aux yeux des siens.

 

Crainte et révérence dans le cœur de Rahab

            Rahab reçoit les espions « en paix » et les cache à ses risques et périls sur son toit, sous des tiges de lin (v. 6). Elle leur dit : « Je sais que l’Eternel vous a donné le pays » (v. 9). Sa foi repose sur cette assurance qui remplit son cœur et sa conduite montre qu’il y a chez elle une crainte remplie de révérence envers Dieu.
            Chacun, autour d’elle, avait sans doute entendu parler des merveilles opérées par l’Eternel en faveur de son peuple et célébrées déjà sur la rive de la Mer Rouge (v. 10 ; Ex. 15 : 11). Elle-même déclare : « Notre cœur s’est fondu, et le courage d’aucun homme ne se soutient plus devant vous » (v. 11a). Cependant les consciences restaient endurcies. A l’approche d’un jugement inexorable, aucun ne s’était tourné vers Dieu dans la repentance et dans la foi, à l’exception de cette femme avilie par le péché, objet probable d’un mépris général (Matt. 21 : 31).
            Rabab « la prostituée » dit aux « espions » envoyés par Josué, qui étaient avant tout des « messagers » de la grâce de Dieu : « L’Eternel, votre Dieu, est Dieu dans les cieux en haut, et sur la terre en bas » (v. 11b). Elle reconnaît la souveraineté de Dieu ; elle comprend que tout Lui est soumis, qu’Il est le Tout-puissant. Désormais, elle est disposée à tout abandonner pour Lui obéir. Elle n’est pas arrêtée par la crainte de la haine dont elle sera probablement l’objet de la part de ses concitoyens, qui estimeront qu’elle a trahi sa patrie. Elle croit l’Eternel et sa parole. Son désir de pouvoir s’associer au peuple de Dieu sera satisfait : sur l’ordre de Josué, les deux espions la feront sortir de Jéricho, elle et sa famille - « comme vous le lui avez juré » (6 : 22), dira le conducteur. Ils seront d’abord laissés hors du camp (v. 23), mais peu après, la Parole déclare au sujet de Rahab : « Elle a habité au milieu d’Israël jusqu’à ce jour, car elle avait caché les messagers que Josué avait envoyés pour explorer Jéricho » (v. 25).

 

La maison de Rahab

            Rahab n’avait pas oublié sa famille ; elle l’avait incluse dans sa requête aux deux Israélites qui se trouvaient alors cachés chez elle : « Puisque j’ai usé de bonté envers vous, vous aussi vous userez de bonté envers la maison de mon père ; et vous me donnerez un signe certain que vous laisserez vivre mon père, et ma mère, et mes frères, et mes sœurs, et tous ceux qui sont à eux, et que vous sauverez nos âmes de la mort » (2 : 12-13). Elle dit : « Maintenant, je vous prie, jurez-moi par l’Eternel » - c’est en Lui qu’elle met sa confiance ! Ayons comme elle d’abord à cœur le salut de ceux qui font partie de notre « maison » ; cherchons le bien spirituel de ceux que le Seigneur nous a confiés.
            Rahab a compris que tous les membres de sa famille qui se trouveraient dans sa demeure au moment de l’assaut contre la ville seraient sauvés « de la colère de Dieu qui vient sur les fils de la désobéissance » (Eph. 5 : 6 ; Col. 3 : 6). La maison de Rahab avait une porte qui permettait d’entrer et de se trouver à l’abri, au moment où la muraille de cette ville tomberait sur elle-même (6 : 20) ; tous ses habitants seraient épargnés ! La maison avait également une fenêtre, mais elle ne regardait pas vers le monde - représenté ici par la ville -, mais vers l’extérieur. Par cette fenêtre, les messagers allaient sortir, mais elle permettrait aussi à ceux qui se trouvaient dans la maison de garder les yeux fixés en dehors de la ville, du côté d’où viendrait bientôt pour eux le salut. Aujourd’hui encore, tous les hommes peuvent entrer par la porte étroite (Matt. 7 : 13-14) et recevoir le salut de leur âme. Là, ils seront désormais fermement assurés d’être sauvés ; ils le sont déjà « en espérance » (Rom. 8 : 24).
            Lot avait eu lui aussi la velléité de convaincre ses gendres de quitter Sodome, avant la destruction complète de cette ville. Mais, hélas, toute sa conduite passée ne le rendait pas crédible et son avertissement tardif est resté sans effet. Quand il leur a dit : « Levez-vous, sortez de ce lieu, car l’Eternel va détruire la ville », il a semblé à ses gendres qu’il se moquait d’eux (Gen. 19 : 12-14). Les anges envoyés vers Lot ont d’ailleurs dû saisir sa main et celle de ses deux filles, car « il tardait » (v. 15-16). Quel contraste avec Rahab ! Elle n’avait plus rien qui retienne son cœur à Jéricho, à la différence de la femme de Lot, qui se retournant vers Sodome s’est trouvée soudain changée en statue de sel (v. 26). Rahab attendait désormais la délivrance promise ; sa conduite va le montrer.

                        Non, ne crains pas, espère, et que ton cœur s’apaise,
                       
La lumière en salut pour toi va resplendir ;
                       
Ne crains pas, ô Rahab, car ta foi t’a sauvée ;
                       
Le soleil de justice est là ; sous ses rayons,
                       
Comme d’un bain lustral, tu sortiras lavée ;
                       
Et ton nom sera grand parmi les plus grands noms.
                       
Abaisse tes yeux, vois tout près, plus près encore,
                       
Le sceau de ton rachat, gage du Tout-Puissant.
                                   
A. Gibert

 

Le cordon de fil écarlate

            Rahab reçoit des espions le « signe certain » demandé ; c’est un « cordon de fil écarlate » (2 : 18). Elle n’attend pas que les troupes d’Israël entourent la ville pour l’accrocher ostensiblement à sa fenêtre ; elle le fait aussitôt (v. 21).
            Ce fil d’écarlate évoque le « sang précieux de Christ », le « signe » de la faveur de Dieu : par l’œuvre de son Fils bien-aimé, Il a été parfaitement satisfait au sujet du péché. « Le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7) ; il a répondu à ce que Dieu, dont les yeux sont « trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 13), réclamait au sujet du péché, et a satisfait à ses justes exigences.
            Rahab avait aussi cette promesse des deux espions : « Nos vies payeront pour vous… lorsque l’Eternel nous aura donné le pays, nous userons de bonté et de vérité envers toi » (v. 14). Ces hommes avaient engagé leur vie pour la sienne. « Parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez », a dit Jésus (Jean 14 : 19). Il est « le Dieu véritable et la vie éternelle » et « celui qui a le Fils a la vie » (1 Jean 5 : 12, 20). Dans la vie de Christ ressuscité et monté au ciel, nous qui croyons, nous sommes en dehors du jugement du monde, comme Rahab qui n’appartenait plus à la cité qui allait être détruite. Nous faisons partie de ceux qui attendent la venue du Seigneur ; nous sommes simplement de passage ici-bas. Donnons-nous des preuves visibles que nous sommes en route pour notre vraie patrie où se trouve déjà notre Seigneur, en qui nos vrais biens sont présentement cachés ?
            Jésus a été revêtu par ses bourreaux, avec dérision, d’un manteau d’écarlate ; mais l’écarlate est un symbole de ses droits et de son autorité en tant que Roi. Dans le chapitre 31 des Proverbes, toute une maison, celle de la femme vertueuse, est vêtue d’écarlate (v. 21). C’est une maison heureuse, les droits du Seigneur y sont reconnus par tous ceux qui s’y trouvent.
            Les espions ont été dévalés par la fenêtre au moyen d’une corde (v. 15). L’apôtre Paul a été, lui aussi, descendu dans une corbeille le long de la muraille de Damas, échappant ainsi à ceux qui dans cette ville voulaient se saisir de lui (2 Cor. 11 : 33). Dans la vie d’un croyant, Dieu permet parfois qu’il ait à suivre un chemin humiliant ou que soient employés à son égard des moyens peu ordinaires, pour échapper à un danger. La foi se confie en Lui et accepte la volonté du Maître.

 

Rahab placée dans la lignée du Messie

            Sauvée du jugement et de la mort qui pesaient sur Jéricho, Rahab a été associée au peuple élu de Dieu. Elle est l’une des femmes de l’Ecriture - avec Tamar, Ruth et « celle qui avait été la femme d’Urie » - que l’on retrouve avec surprise dans la lignée de Christ ici-bas (Matt. 1 : 3-7). Devenue l’épouse de Salmon, elle donnera naissance à Boaz, lui-même père d’Obed ; ce dernier « fut le père d’Isaï, père de David » (Ruth 4 : 17).

            Quelle grâce merveilleuse et illimitée voyons-nous briller dans ce récit ! Le gage du salut donné à Rahab par les espions pouvait paraître sans intérêt, mais la foi de cette femme s’est attachée à la promesse donnée : le salut de sa maison était lié à ce cordon de fil écarlate ! « De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles : et il leur donne en héritage un trône de gloire » (1 Sam. 2 : 8).

 

Ph. L Le 01-05-2015