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LE LIVRE DE JOSUE (18)
ou l'ombre de la plénitude des bénédictions à venir en Christ

 
Paix et adoration  (Jos. 18 : 1)
        Le camp d’Israël transporté à Silo  
        Le tabernacle de l’Eternel dressé à Silo
        Christ, seul centre de véritable communion
        La sainteté et l’obéissance exigées par la présence de l’Eternel
        L’annonce d’un plus beau jour à venir
Dernière exhortation à posséder le pays (Jos. 18-19)   
        L’heure du dernier appel    
        Ne pas seulement savoir où est notre héritage, mais le posséder !
        Une véritable force spirituelle acquise par les soldats de Jésus Christ

                       

Paix et adoration  (Jos. 18 : 1)

            « L'heure vient, et c’est maintenant, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; et en effet le Père en cherche de tels qui l'adorent » (Jean 4 : 23).

                        Le camp d’Israël transporté à Silo

            Une ère nouvelle commence maintenant dans l’histoire d'Israël. Au lieu de Guilgal, c'est Silo, le lieu de l'adoration, qui devient le centre de rassemblement d'Israël. Il ne s'agit plus maintenant du lieu où Dieu avait opéré la délivrance et roulé l'opprobre de l'Egypte de dessus le peuple, mais de l'endroit choisi par Dieu pour que la tente d'assignation y soit dressée. Le renoncement à soi-même et les souffrances du camp de guerre font place à la paix et à l'adoration.
            Debout dans cette liberté de Dieu, sans pour autant cesser de nous tenir pour morts à nous-mêmes, nous montons au combat, spirituellement parlant, et nous entrons ainsi pratiquement en possession de cette part en Christ que Dieu nous a donnée. Cette disposition du cœur nous conduit à faire un pas de plus, qui est celui de l'adoration. Silo signifie « paix » ou « repos », et Israël, après avoir conquis une grande partie de son héritage et trouvé du repos - car « le pays leur fut assujetti » -, dressa la tente d'assignation à cet endroit que Dieu avait choisi pour y faire habiter son Nom (Deut. 12 : 11).
            A Guilgal, l'Eternel avait roulé l'opprobre de dessus Israël et fait de son peuple un peuple libre. Sur les collines d’Ebal et de Garizim, Il avait établi sa Parole dans le pays de la promesse et assujetti son peuple à l'observance de ses commandements. A Silo, il établit son Nom et fait sa demeure au milieu d'eux. Dieu fait la paix, et ses saints l’adorent, bénis par cette paix que Lui-même a faite. Sa main donne le repos dans lequel seul son peuple peut demeurer avec Lui, et Lui au milieu de son peuple.
            Silo était située à peu près au centre de l'héritage d'Israël, et si nous considérons Silo comme étant pour nous une figure de Christ qui est notre paix - nous rappelant que l'un de ses noms est précisément Shilo (Gen. 49 : 10) -, nous découvrons aussitôt quel est le vrai centre de tout le vaste cercle des saints de Dieu, dans la plénitude des bénédictions spirituelles qui sont les leurs.

                      Le tabernacle de l’Eternel dressé à Silo

            A Silo il y avait l'unique autel et l'unique tabernacle formant le centre d'Israël. Autour de ce centre divinement fixé était tracé le cercle des douze tribus. Le rayon de ce dernier cercle variait selon la multitude des enfants d'Israël, mais le centre divin lui-même ne pouvait jamais changer. C'est vers lui que se tournait chaque cœur fidèle de la vaste congrégation, tout aussi sûrement que l'aiguille d'une boussole indique la direction du Nord. Christ est le centre choisi par Dieu pour son peuple, et autour de Christ se trouve le cercle de tous ses rachetés. « A lui sera l'obéissance (ou le rassemblement) des peuples » (Gen. 49 : 10). Christ seul est l'objet de l'adoration de chaque cœur. Dieu n'a donné à ses saints aucun autre centre d'attraction. Christ sera le centre dans la gloire, et déjà maintenant sur la terre, malgré toutes les divisions de langues et de races, et même de confession, Jésus seul est le centre pour tous les siens.
            Le tabernacle d'Israël était l'héritage commun de la nation. Les chefs des pères, comme les plus humbles des Israélites, adoraient là, car ils formaient ensemble l'unique peuple de l'Eternel, et Celui-ci demeurait au milieu d'eux.

                        Christ, seul centre de véritable communion

           Il ne pouvait y avoir aucune association reconnue de Dieu entre les tribus, si ce n'est là où se trouvait la gloire de Dieu, à Silo. Les saints de Dieu, réunis au nom du Seigneur Jésus, jouissent de sa présence, et de la communion du cœur dans cette présence. « Si nous marchons dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière, nous avons communion les uns avec les autres » (1 Jean 1 : 7). Christ est le seul centre de véritable communion pour ceux qui sont unis à Lui, en même temps que les uns aux autres, et toute vraie communion entre chrétiens existe dans la mesure où elle est pratiquement reconnue. Les chrétiens sont aujourd'hui le cercle de Dieu sur la terre, dont Christ est le centre. Dieu, malgré leur nombre, a fait d'eux un seul corps, par son Esprit qui demeure en eux, et aussi longtemps que Christ est  réellement et pratiquement le centre des saints de Dieu, il en résulte pour eux unité, sainteté, paix et joie d'adorer le Père. Si l'on perd de vue le fait que Christ est le centre, Silo n'est plus malheureusement qu'un nom, un souvenir du temps passé ! Aujourd'hui, en Israël, Silo n'est plus qu'un champ de pierres, un des lieux les plus désolés du monde. Il rappelle d’une manière solennelle la gloire, l'adoration et la paix d'un siècle révolu.

                        La sainteté et l’obéissance exigées par la présence de l’Eternel

            Le tabernacle était la tente - ou la demeure - de l'Eternel, et puisqu’Israël était son peuple élu, la « tente d'assignation » était aussi le lieu de rendez-vous du peuple de Dieu. Les fils d'Israël n'étaient pas seulement établis « au lieu fixé » par Dieu, l'entourant selon les principes de sa parole, mais ils étaient associés avec Dieu, comme Il l'était avec eux. Son Nom exigeait d'eux la sainteté, l'obéissance, une piété pratique ainsi qu'une vie collective qui ait son approbation. Hélas, que de récits font état de la désobéissance du peuple, dans l’histoire d'Israël ! Les ruines mêmes de Silo racontent la sainteté immuable de l'Eternel. Sa désolation est un témoignage éloquent de la colère divine contre ceux qui s'éloignent de Lui. « Allez à mon lieu qui était à Silo, où j'ai fait demeurer mon nom au commencement, et regardez ce que je lui ai fait, à cause de l'iniquité de mon peuple Israël » (Jér. 7 : 12). Et pourtant, chacune des 350 années au moins, pendant lesquelles l'arche a séjourné à Silo, parle de la grande patience de l'Eternel envers son peuple rebelle ! Dieu veillera toujours sur sa vérité, mais Il a fait de ses saints les gardiens de cette vérité. Si donc les siens le déshonorent, Il les dispersera, et ils perdront cette position de confiance. Lorsque nous méditons sur l'histoire de Silo, si riche en prolongements, prenons garde à la parole de notre Dieu : « Ne mettez pas votre confiance en des paroles de mensonge, disant : C'est ici le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel, le temple de l'Eternel !... Cette maison qui est appelée de mon nom, est-elle une caverne de voleurs à vos yeux ? Moi aussi, voici, je l'ai vu, dit l'Eternel » (Jér. 7 : 4, 11).

                        L’annonce d’un plus beau jour à venir

            Silo parle du grand rassemblement des tribus d'Israël dispersées, autour du Christ qu'actuellement elles rejettent. Silo parle aussi au cœur du croyant chrétien. Dans le chapitre 17 de l'évangile de Jean, le Seigneur évoque à plusieurs reprises « l'unité » de la famille des enfants de Dieu. Premièrement, l'unité apostolique, que rien n'a jamais pu détruire ; deuxièmement, l'unité générale sous la grâce ; troisièmement, l'unité dans la gloire. L'unité spirituelle, manifestée sur la terre, est un témoignage pour le monde. Aujourd’hui, l’Eglise est responsable de présenter un tel témoignage. Mais qu’elle sera belle cette unité lorsqu’aux yeux de tout l’univers, elle éclatera dans la gloire, quand ces temps de divisions ne seront plus. Dans ce jour à venir de paix et de repos, la grande famille de Dieu, bien unie ensemble, contemplera la gloire du Seigneur Jésus, que Lui a donnée le Père. Alors, tous les cœurs seront unis pour l'éternité. Alors, tous les désirs seront tournés vers Christ, sans que rien ne puisse les en distraire. Alors, les saints verront « face à face » (litt. « œil à œil ») (1 Cor. 13 : 12). La totalité des riches bénédictions de Dieu sera alors la part du peuple de Dieu tout entier. Le repos après la guerre sera la portion de tous, et, dans la céleste lumière d'une paix sans nuages, nous jouirons de notre Silo. Dans la cité sainte, « l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux ; ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu » (Apoc. 21 : 3).

 

Dernière exhortation à posséder le pays (Jos. 18-19)

            « Prends ta part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2 : 3).

                        L’heure du dernier appel

            La paix que Dieu avait donnée aux fils d'Israël leur permet de se rassembler à son appel à Silo, et c'est de Silo que s'élève la dernière exhortation de Josué à la nation pour qu'elle prenne possession de ce que Dieu lui avait donné : « Jusques à quand vous porterez-vous lâchement à aller prendre possession du pays que l'Eternel, le Dieu de vos pères, vous a donné ? » (18 : 3). Dieu avait dit : « Je ne te laisserai point ». Mais Israël s’était relâché dans son énergie ; il avait perdu de vue cette promesse et était devenu paresseux. A plusieurs reprises, il avait été averti des conséquences de ce laisser-aller, mais jamais plus une pareille exhortation à posséder le pays ne lui serait adressée. L'heure du dernier appel avait sonné. Que le croyant soit sur ses gardes, de peur qu'il ne sombre insensiblement dans l'apathie spirituelle, de peur qu'il ne néglige des exhortations réitérées à se réveiller et à se lever, et que, finalement, un dernier appel lui ayant été vainement adressé, il achève misérablement sa carrière qui, précédemment peut-être, avait été victorieuse.
            « Et il restait parmi les fils d'Israël sept tribus auxquelles on n'avait pas encore distribué leur héritage » (Jos. 18 : 2). Des douze tribus, deux et demie seulement avaient hérité en Canaan, et deux autres tribus et demie avaient reçu leurs parts de l'autre côté du Jourdain.
            Josué donna l'ordre alors à trois hommes de chaque tribu de sortir de Silo pour parcourir le pays et en faire le relevé. « Vous ferez le relevé du pays en sept parts, et vous me l'apporterez ici ; et je jetterai ici le sort pour vous devant l'Eternel, notre Dieu » (v. 6). Le relevé du pays fut donc fait, puis consigné dans un livre et exposé devant l'Eternel à Silo. Le sort fut jeté pour eux devant l'Eternel (v. 10), preuve de son dessein envers son peuple, selon la promesse qu'Il avait faite aux pères. Le pays fut réparti là, entre les fils d'Israël, « selon leurs distributions » qui sont énumérées (voir Jos. 18 : 11 à 19 : 48). D'une manière générale, l'héritage d'Israël était comme mis en réserve, et consigné dans le livre de l'Eternel ; mais les sept tribus n'en prirent pas possession selon l'exhortation dans l'esprit de laquelle ils étaient entrés en Canaan.

                        Ne pas seulement savoir où est notre héritage, mais le posséder !

            Ce fait, qui est une preuve éloquente de l'inertie et de l'incrédulité de la nation, trouve un écho dans l'état de langueur spirituelle de certains saints de Dieu qui se contentent de savoir que leur part d'héritage est « dans le livre », et qui, satisfaits de ce qu'elle y soit consignée pour eux, sont bien trop paresseux dans leurs âmes pour aller en « prendre possession » ! Israël savait exactement ce qui lui appartenait, car le pays qu'il lui restait à posséder était minutieusement décrit, et les régions dont le relevé avait été fait étaient réparties entre les tribus. Mais c'est une chose de savoir ce qu'est notre héritage, et c'est une tout autre d'y demeurer ! Même aux jours les plus glorieux d'Israël, ceux de Salomon, le pays ne fut pas entièrement occupé !
            Dans le domaine spirituel, il y a une immense différence entre savoir et posséder. Posséder signifie pratiquement chasser l'ennemi, et demeurer dans la puissance de ce que l'on sait. Pour Israël, la différence était grande entre le fait d'entendre à Silo l’énumération détaillée des villes de leur héritage et celui d'y demeurer.
            « Se porter lâchement à aller prendre possession » de notre héritage spirituel dont nous connaissons, au moins dans une certaine mesure, les merveilles, c'est mépriser les faveurs de Dieu.
            Chaque jour était un jour perdu, pendant lequel Israël laissait l'ennemi se maintenir dans ses places fortes, ou revenir de ses lieux de retraite pour se réinstaller dans le pays ; et chacun de ces jours qui passaient rendait plus difficile cette prise de possession qui incombait au peuple. Et si chaque progrès que nous faisons dans une piété sincère envers Dieu est un gain incontestable, chaque jour passé dans l'oisiveté spirituelle engendre une nouvelle difficulté qu'il faudra vaincre ! Le chrétien doit s'appliquer à acquérir une force d'âme constante, inébranlable ; il doit cultiver un zèle qui ne se démente jamais, ainsi que cette disposition d'esprit à se tourner sans effort vers les choses d'en haut.

                        Une véritable force spirituelle acquise par les soldats de Jésus Christ

            Ces soldats de Christ, en qui nous reconnaissons ses « hommes forts et vaillants » et que nous voyons agir dans la puissance de son Esprit, comment ont-ils acquis cette force spirituelle ? Les jeunes gens, qui ont vaincu le méchant (1 Jean 2 : 13), ont d'abord été de petits enfants, et ce n'est pas sans entraînement qu'ils ont appris à « prendre leur part des souffrances comme de bons soldats de Jésus Christ ». L'apôtre Paul nous dit qu'il mortifiait son corps et l'asservissait (1 Cor. 9 : 26-27), et, chez lui, on peut observer une force spirituelle plus grande vers la fin de sa carrière qu'au début. L'inertie de notre nature, son incapacité totale à saisir les choses divines, et le caractère contradictoire de ses goûts et de ses désirs, auquel il faut ajouter l'attrait exercé par le monde extérieur sur nos sens, de toutes ces choses l'Ennemi se sert pour entraver notre croissance « dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3 : 18) et nous réduire à un état de paresse. Mais de même qu'un soldat peut fortifier ses camarades, ainsi le « soldat de Christ » peut aider ses compagnons, et nous sommes invités à nous exhorter l'un l'autre chaque jour, et cela d'autant plus que nous voyons le jour approcher (Héb. 10 : 25). « Joignez à votre foi, la vertu », c'est-à-dire le courage moral, la vaillance (2 Pier. 1 : 5).
            Puisse l'exemple de l'apôtre Paul parler à nos cœurs ! Il avait arrêté dans son cœur de ne rien savoir, parmi ces Corinthiens querelleurs, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié ; les hommes ne comptaient pas pour lui lorsqu'il se trouvait en face de l'Ennemi qui emmenait captifs les chrétiens de Galatie ; les gloires de Christ étaient tout pour lui lorsqu'il mettait les Colossiens en garde contre l'Adversaire ; et il ne chercha pas à éviter de se trouver seul en Asie pour l'amour de Christ. Rien ne pouvait l'ébranler, et son âme de soldat demeurait ferme et sincère pour Christ.
            Nous parlons d'Israël entrant en possession de son pays ruisselant de lait et de miel, mais ce pays ne donne qu'une faible idée des lieux célestes et de leurs richesses spirituelles. Les ennemis cananéens ne ressemblent aux ennemis « spirituels » du chrétien que dans une certaine mesure. Ce type est insuffisant pour nous faire entrer dans la réalité spirituelle ; le langage ne réussit pas à exprimer les sentiments profonds du cœur, car l'Esprit seul peut sonder les choses de Dieu les plus profondes, et Lui seul nous les révèle (1 Cor. 2 : 10). Mais Israël est un exemple, et un avertissement auquel le chrétien est invité à prendre garde (1 Cor. 10 : 11).
            Le pays ayant été remis à Israël, et distribué à chaque tribu selon l'ordre que l'Eternel jugeait bon, les fils d'Israël « donnèrent un héritage au milieu d'eux à Josué, fils de Nun » (Jos. 19 : 49). Ainsi prend fin la répartition de l'héritage : « Eléazar… et Josué… et les chefs des pères des tribus… achevèrent le partage du pays » (v. 51).

 

D’après H. F. Witherby