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Le Fils de l’homme debout et assis

 

            Dans le passage d’Actes 7 : 56, Etienne dit : « Voici, je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » ; tandis que dans l’épître aux Hébreux le Seigneur est toujours présenté comme étant assis à la droite de Dieu (1 : 3, 13 ; 8 : 1 ; 10 : 12 ; 12 : 2.). Pourquoi cette différence ?

         L’épître aux Hébreux fait connaître la position de tous les croyants sur la terre en rapport avec le rejet du Messie et l’accomplissement définitif par Lui de l’œuvre de la rédemption. Jésus est souverain sacrificateur dans le ciel, son œuvre achevée ; Il s’est assis, en attendant que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds – contraste frappant avec les sacrificateurs lévitiques qui étaient toujours « debout », parce que leur service n’était jamais fini. Le Saint Esprit, dans cette épître, s’adresse premièrement aux Juifs (aux Juifs convertis, bien entendu), parce que les Juifs avaient des droits terrestres assurés par les promesses de Dieu faites à leurs pères. Les Gentils (ou : non Juifs, ceux qui appartenaient aux Nations) n’en avaient pas, en sorte que pour eux la question est plus simple. Mais les Juifs croyants - ainsi que nous le voyons, même chez Pierre et les autres apôtres, au commencement du livre des Actes - avaient beaucoup de peine à accepter la mise de côté de leurs privilèges et des rites mosaïques, en faveur des Nations (peuples non juifs) qui jusqu’alors n’y pouvaient participer qu’en se faisant « prosélytes » (Act. 2 : 11), c’est-à-dire en se convertissant au Judaïsme. Cependant, par le rejet de leur Messie, les Juifs avaient perdu tout droit à la réalisation immédiate des bénédictions que le Messie seul pouvait apporter et devait dispenser. En même temps, par sa mort l’accès dans les lieux saints était ouvert, le voile étant déchiré ; et c’est « dans le ciel même » que le Christ est entré, « afin de paraître maintenant pour nous devant la face de Dieu » (Héb. 9 : 24) ; c’est là que les mérites de son précieux sang « qui parle mieux qu’Abel » (Héb. 12 : 24), sont pleinement manifestés en faveur de tous les croyants tant Gentils que Juifs (Act. 13 : 46-48).
            Mais, dans le livre des Actes, et surtout dans les premiers chapitres, l’Esprit Saint nous fait assister aux événements qui ont abouti au changement de position et de relation dont nous avons parlé. Les Juifs avaient crucifié leur Messie, mais Dieu, au lieu de les punir immédiatement, dans sa grâce, les invitait encore à la repentance. Il agissait envers eux et envers le monde entier d’après la valeur qu’avait à ses yeux le sang de son Fils Jésus Christ, qui « purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 9). C’était le premier et le grand résultat de la mort de Christ. Le jugement de ce monde pour avoir crucifié Jésus est remis à un jour à venir (Act. 17 : 30-31). Par conséquent l’apôtre Pierre présente Jésus comme prêt à revenir du ciel, si les Juifs se tournaient vers Dieu. Il attribue à l’ignorance leur crime national d’avoir mis à mort le Prince de la vie, puis il ajoute : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés : qu’ainsi des temps de rafraîchissement puissent venir du Seigneur, et qu’il envoie Jésus Christ, Celui qui vous est destiné… » (Actes 3 : 19-20).
            Dieu donne à Etienne de voir sa gloire, et Jésus « debout » à sa droite. Il était, en principe, prêt à revenir si les Juifs écoutaient ce dernier appel qui leur était adressé. Au lieu de le faire, ils consommèrent leur rébellion en mettant à mort Etienne, et par cet acte ils fermèrent pour un temps la porte de la grâce que la miséricorde de Dieu leur tenait encore ouverte. Dès ce moment-là, l’évangile fut présenté aux nations. Et par une merveilleuse direction des voies de Dieu, le jeune homme, aux pieds duquel les témoins qui lapidaient Etienne avaient déposé leurs vêtements, devint, bientôt après, le grand apôtre des nations. Les Juifs, comme Etienne le leur montra, n’avaient pas seulement violé la Loi, tué les prophètes et crucifié Christ, mais ils résistaient toujours au Saint Esprit, et dorénavant le jugement de Dieu les attendait. Encore quelques années et leur ville serait détruite et la nation dispersée (Matt. 22 : 6-7).

 

W. J. Lowe – article paru dans un ancien périodique d'évangélisation : « le Salut de Dieu »