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L’abandon de Christ

 

Est-ce comme Dieu ou comme homme que Christ a été abandonné, lorsque sur la croix Il a crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matt. 27 : 46 ; Ps. 22 : 1). Dans le verset 6 de ce Psaume, Il dit : « Moi, je suis un ver, et non point un homme ».

            Il est évident, d’après les Ecritures, que le Seigneur Jésus Christ « s’est anéanti lui-même... étant fait à la ressemblance des hommes », et cela afin de mourir (Phil. 2 : 6-8 ; Héb. 2 : 9). La mort est entrée par un homme qui a péché, de même la résurrection des morts est introduite par un homme, par Christ, qui est appelé « le second homme » (1 Cor. 15 : 21, 47). Or on ne peut pas ressusciter sans avoir passé par la mort. Nous avons donc là un témoignage bien clair, relativement à l’humanité de Christ en rapport avec la mort, et il y en a d’autres, par exemple Romains 8 : 3.
            Mais, d’un autre côté, il faut se garder de perdre de vue la divinité du Seigneur. Il était la Parole « faite chair » qui habita au milieu de nous, « et la Parole était Dieu » (Jean 1 : 1, 14). En devenant homme, Il n’a pas mis de côté sa divinité. « Avant qu’Abraham fût, je suis », dit-il, et les Juifs comprirent si bien que par ces paroles il affirmait sa divinité de la manière la plus positive, qu’ils prirent des pierres pour le lapider. Ce fut la même chose, lorsqu’Il a dit : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 8 : 58-59 ; 10 : 30-31, 33).
            Il est donc impossible de séparer en Christ l’humanité et la divinité. Dans sa nature, Il était Dieu, et Il est devenu homme en entrant dans ce monde. On comprend donc que dans sa mort Il puisse être vu sous différents aspects, ainsi que nous le voyons dans les quatre évangiles. Dans les deux premiers, Matthieu et Marc, Il nous est montré comme « abandonné » sur la croix. Là il est donc question de l’expiation. Dans Matthieu, Christ est présenté comme « fils de David, fils d’Abraham » (Matt. 1 : 1), par conséquent, il s’agit plutôt de son humanité.
            Mais dans Marc, Il est « Fils de Dieu » (Marc 1 : 1), le parfait serviteur de Dieu, son Fils bien-aimé en qui Il trouvait son plaisir (v. 11). Nous trouvons donc là davantage sa divinité, et ainsi nous avons une réponse à la question.
            Les Ecritures sont encore plus explicites sur ce point : Matthieu et Marc, les deux seuls évangélistes qui rapportent les paroles de Christ : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? » sont aussi les seuls qui donnent le témoignage du centurion au sujet de la mort de Jésus : « Véritablement celui-ci était Fils de Dieu » (Matt. 27 : 54 ; Marc 15 : 39). De plus, Marc appuie davantage sur l’expression : « Véritablement, cet homme était Fils de Dieu », et il fait ressortir très clairement que la mort du Seigneur était un acte délibéré, et non l’effet de l’assujettissement de notre race déchue au péché et à la mort. Le Seigneur avait pris volontairement sur lui nos péchés, aussi remet-Il son esprit au Père de sa propre volonté ; Il laissa sa vie de lui-même (Marc 15 : 37-39 ; comparez Jean 10 : 17-18). « Ayant jeté un grand cri, il expira ». C’est là ce qui frappe tellement le centurion et lui fait rendre son témoignage : « Cet homme était Fils de Dieu ».
            Enfin n’oublions pas que la rédemption obtenue par le Seigneur est une « rédemption éternelle » (Héb. 9 : 12), infinie dans sa valeur. Il fallait donc un sacrifice à la hauteur de cette rédemption, celui de l’Agneau de Dieu, « préconnu avant la fondation du monde » (1 Pier. 1 : 18-20). C’est par le sang de son propre Fils que Dieu a acquis l’Assemblée (Act. 20 : 28). Et c’est ainsi que la vie et l’incorruptibilité ont pu être mises en lumière par l’évangile (2 Tim. 1 : 10).
            L’expression : « Je suis un ver, et non point un homme », montre le profond degré d’abaissement auquel le Seigneur de gloire avait bien voulu descendre.

 

W. J. Lowe – Article paru dans le périodique d'évangélisation « le Salut de Dieu »