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LA VIE D'ABRAHAM (2)
 

 
 ABRAHAM, ETRANGER ET FORAIN SUR LA TERRE (suite)
      3– Mamré : Abraham, l'adorateur sevré du monde 
               3.1 : Encore des promesses divines ! (Gen 13 : 14-18)
               3.2 : La bataille des rois (Gen. 14 : 1-11)
               3.3 : Lot prisonnier (Gen. 14 : 12)
               3.4 : La victoire d'Abram et la délivrance de Lot ((Gen. 14 : 13-16)
               3.5 : Rencontre avec Melchisédec (Gen. 14 : 17-20)
               3.6 : L'offre du roi de Sodome (Gen. 14 : 21-24)

EN ATTENDANT L'HERITIER  (Genèse 15 à 21)
       1 - La foi « comptée à justice » : (Gen. 15 : 1-7)
       2 - Agar et Ismaël : (Gen. 16 : 1-9, 15-16)
      3 - Les noms changés et la promesse d'une naissance ; la circoncision 
           
3.1 : La marche devant la face du Dieu Tout-puissant (Gen. 17 1-8)
            3.2 :  La circoncision, sa signification (Gen. 17 : 9-14 ; 22-27)
      4 - La visite des anges : (Gen. 18 : 1-15)
      5 - L'intercession d'Abraham : (Gen. 18 : 16-33)
      6 – Guérar, une « récidive » :  (Gen.  20)
      7 - A Beër-Shéba ; au pays des Philistins  (Gen. 21 : 33-34)


ABRAHAM, ETRANGER ET FORAIN SUR LA TERRE (suite)
 
 
3– Mamré : Abraham, l'adorateur sevré du monde
 
           3.1 : Encore des promesses divines ! (Gen 13 : 14-18)
 
            Délivré de son entrave (« après que Lot se fut séparé de lui …»), Abraham reçoit de grandes bénédictions. Dieu lui montre le pays qu'il donnera à sa semence. Mais il ne suffit pas de le regarder, il faut aussi le parcourir entièrement par la foi (v. 17). Ne soyons pas seulement des géographes (qui reconnaissent bien une carte), mais aussi des explorateurs du ciel !
            Abraham vient à Mamré (v. 18) et il bâtit là son troisième autel, celui du renoncement.  Il a tout conservé : la tente et l'autel. Lot, lui, perdra tout !
 
 
           3.2 : La bataille des rois (Gen. 14 : 1-11)
 
            La bataille des rois est le premier conflit entre les nations rapporté dans les Ecritures. Selon la demande de Lot, Tsoar seul sera épargnée.
 
 
           3.3 : Lot prisonnier (Gen. 14 : 12)
 
            Lot a choisi avec des yeux « terrestres » l'endroit où il habiterait ; tous ses biens sont placés dans le monde. Il tourmente de jour en jour son âme juste à cause des actions iniques de ces hommes corrompus » (2 Pier. 2 : 8), jusqu'au moment où il se retrouve captif avec eux.
N'oublions pas que nous ne pouvons être vraiment heureux et utiles en restant associés au monde ; « là où est ton trésor, là sera aussi ton coeur » (Matt. 6 : 21).
            Le choix de Lot a trois résultats :
                        - il perd le témoignage vis-à-vis des personnes auprès desquelles il vivait
                        - il est prisonnier
                        - tous ses biens sont pris.
            Lot s'était amassé des trésors sur la terre que les voleurs avaient percés et dérobés : « ayant semé pour sa propre chair », il lui fallait « moissonner de la chair la corruption » (Gal. 6 : 8).
 
 
           3.4 : La victoire d'Abram et la délivrance de Lot ((Gen. 14 : 13-16)
 
               Cette situation va montrer les liens réels qui lient Lot et Abram : « bien que la foi rende toujours indépendant, elle ne nous rend jamais indifférent », a écrit un serviteur de Dieu. Nous sommes dans le monde, mais pas du monde ; pourtant, nous ne pouvons pas ignorer les diverses circonstances qui atteignent les personnes autour de nous.
            La foi d'Abram opère par l'amour (Gal. 5 : 6), elle est victorieuse du monde (1 Jean 5 : 4). Son affection pour son neveu est réelle : Lot est un « frère » (v. 14) pour le coeur d'Abram. Sommes-nous toujours disposés à tendre la main à un frère en détresse quelles que soient les raisons de son malheur ?
            Ce récit montre où se trouve la force d'Abram : « Il part en vainqueur parce qu'il est libre, sans lien pour l'enlacer, parce qu'il intervient et frappe au moment voulu par Dieu, parce qu'il ne compte pas sur ses forces mais sur Dieu », a-t-on encore exprimé.
            Réagissons-nous comme Abram lorsque Dieu nous donne la certitude de la victoire ou sommes-nous arrêtés par les circonstances qui nous environnent ?
            Abram reviendra vainqueur parce que la foi seule aura dicté son combat. Pour l'homme, c'était une folie de partir au combat ; pour le croyant, comme celui qui a été conduit en faveur du juste Lot, c'est le combat de la foi (2 Pier. 2 : 7-10).
 
 
            3.5 : Rencontre avec Melchisédec (Gen. 14 : 17-20)
 
            Melchisédec vient lorsque le roi de Sodome va rejoindre Abram.  Melchisédec est le roi de justice et de paix (Héb. 7 : 1-3). Il est une image du Seigneur en tant que sacrificateur et roi de justice et de paix.
            Le but divin est que son serviteur Abram soit fortifié et gardé. Il le sera  de deux manières : par la nourriture et par les bénédictions du roi. Ainsi le roi donnera du pain et du vin pour le restaurer et fortifiera son coeur pour la lutte par les bénédictions spirituelles (Jac. 1 : 17). Réalisons-nous comme Abram que nos bénédictions descendent d'en-Haut ? Sommes-nous conscients qu'avant et pendant l'épreuve, Christ veille sur nous ?
 
            Melchisédec déclare qu'Abram est béni de Dieu. Si la possession du ciel occupait ses pensées, les biens de Sodome ne pouvaient avoir que peu d'intérêt pour lui. Quelle est la nourriture journalière pour notre âme ? Est-ce le pain et le vin que nous recevons du Seigneur, ou les biens de Sodome ?
 
 
             3.6 : L'offre du roi de Sodome (Gen. 14 : 21-24)
 
            Malgré la marche par la foi, il y a encore de nouvelles tentations qui apparaissent après les victoires du fait de notre orgueil. Abram refuse d'être enrichi de biens extérieurs, du monde. Comment réagissons-nous face à l' « ennemi » ? Faisons-nous des compromis ou nous reposons-nous sur les bénédictions et les grâces de Dieu ?
 
            Abram était un étranger (Héb. 11 : 9), à l'opposé de Lot. Si Abram a eu des victoires, c'est qu'il comptait entièrement sur Dieu. Dieu l'a encouragé à sortir de Sodome, Abram a vaincu les tentations du roi de Sodome, car sa confiance n'était pas dans sa sagesse, mais dans la sagesse de Dieu. La conséquence, c'est que la promesse d'avoir une postérité lui est à nouveau confirmée (postérité terrestre et céleste), ainsi qu'un fils.
 
 
 
EN ATTENDANT L'HERITIER  (Genèse 15 à 21)
 

 
 
1- La foi « comptée à justice » : (Gen. 15 : 1-7)
 
            Ce chapitre marque une nouvelle période de l'histoire d'Abram, dans l'attente de la naissance d'Isaac (Gen. 21).
            Le lien avec les versets des chapitres précédents est direct, ce que prouve  l'expression « Après ces choses » (que l'on retrouvera au chapitre 22) ; l'Eternel se présente comme étant la très grande récompense d'Abraham, en contraste avec les biens éphémères du roi de Sodome.
            Abraham ramène cette bénédiction divine à des besoins terrestres (v. 2). Dieu ne lui avait pas dit ce qu'il voulait lui donner, mais ce qu'il voulait être pour lui. Après l'avoir rassuré sur sa descendance directe, Dieu fait sortir Abraham (v. 5). Ne restons pas enfermés sur nos problèmes, mais regardons en haut ! Abraham était dans sa petite tente, mais Dieu lui fait voir la tente du ciel !Il lui montre les étoiles, figure pour nous chrétiens de notre héritage céleste. Abraham croit la promesse divine, il croit Dieu lui-même, « contre toute espérance » ; et cela lui est « compté à justice » (v. 6 ; Rom. 4 : 3 ;  Jac. 2 : 23 ; Gal. 3 : 6). « Il ne forma point de doute sur la promesse de Dieu par incrédulité, mais il fut fortifié dans la foi, donnant gloire à Dieu, et étant pleinement persuadé que ce qu'il a promis, il est puissant aussi pour l'accomplir » (Rom. 4 : 20-21).
            Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu, d'être rendu juste à ses yeux. 
 
 
2- Agar et Ismaël : (Gen. 16 : 1-9, 15-16)
 
            Malgré la foi en la promesse, la patience d'Abraham est mise à l'épreuve. Saraï veut un enfant à tout prix et cherche un moyen pour y arriver : sa volonté de se construire seule une maison est vaine (Ps. 127 : 1). Elle propose sa servante Agar à son mari. Abraham se laisse influencer, n'interroge pas l'Eternel et prend Agar. De tristes conséquences s'ensuivent : jalousie et mépris de Saraï, le foyer troublé et  Agar obligée de fuir.
            L'Ange intervient en faveur de la servante (v. 7-9). Il lui demande de retourner vers sa maîtresse et de s'humilier. Ismaël naît : son nom signifie « Dieu a entendu ».
            Au festin donné lors du sevrage d'Isaac, Ismaël rit, contestant ainsi la prééminence d'Isaac (Gen. 21 : 9). Sara veut qu'Agar et son fils soient chassés. Cette fois, Abraham est réticent. Pourtant, cela vient de Dieu (Gen. 21 : 12), qui confirme la promesse faite pour Isaac.
 
            L'attitude d'Abraham comporte plusieurs enseignements pour nous :
                  - Il manque de foi pour ce qui concerne sa descendance, comme il en avait manqué pour obtenir la nourriture (Gen. 12). Au ch. 14, Dieu a de nouveau testé sa foi dans ce dernier domaine et Abram a su refuser les biens de Sodome. Au ch. 22, Dieu éprouvera aussi Abraham dans le premier domaine, en lui demandant d'offrir Isaac ; alors Abraham agira avec foi. Souvent, tant que nous ne sommes pas victorieux dans un domaine, Dieu nous y ramène.
                  - Il fait preuve de faiblesse : comme Adam en Gen. 3 : 6. Abraham a moins de discernement que sa femme, il n'est pas à la hauteur de ses responsabilités. Le couple subit les conséquences de son projet : jalousie, mépris et trouble s'installent dans le foyer. Une rivalité historique s'annonce entre Isaac et Ismaël (Juifs et Arabes).
 
            Le comportement de Saraï doit retenir aussi notre attention :
                  - Elle use d'une solution détournée pour enfanter. Le problème peut toucher des couples chrétiens : que faire, face à la stérilité ? La médecine propose bien des solutions, mais le couple chrétien ne devrait-il pas  privilégier l'attitude suivante : s'en remettre à Dieu à ce sujet (Gen. 25 : 21), s'interroger sur le fruit que Dieu attend de cette épreuve. Sans se précipiter sur des expédients, le couple chrétien pieux laissera  le Seigneur agir en premier.
                  - Elle donneun bon conseil à son mari dans cette circonstance (Gen. 21 : 10) ; celui-ci est réticent, mais Dieu approuve Sara (v. 12). Le mari doit suivre l'avis de sa femme s'il vient de Dieu, comme Elkana le fit (1 Sam. 1 : 23).  Pilate, au contraire, n'a pas écouté (Matt. 27 : 19) ! « Chasse la servante » : cette expression est reprise en Gal. 4 : 30, pour exhorter en figure, le croyant, à se débarrasser du légalisme.
 
            Enfin, l'attitude d'Agar est encore un avertissement pour nous :
                  - Elle fuit les difficultés (chap. 16) : le croyant doit être gardé de le faire, mais assumer avec douceur les conflits (Phm. 11 ; 1 Cor. 7 : 12). Il doit faire sa part de chemin vers la réconciliation (« humilie-toi »), faire lui-même le premier pas (Matt. 18 : 15), et s'en remettre à Dieu pour le reste.
               - Elle doit entendre  Dieu lui demander : « D'où viens-tu et où vas-tu ? » Question essentielle pour tout homme, et qu'il est bon de laisser Dieu nous poser de temps à autre.
Plus tard, elle est renvoyée (chap. 21), conformément au dessein de Dieu. Cette fois, Dieu vient à son secours, et use de miséricorde envers elle. On trouve dans la Bible de nombreux exemples de femmes brisées par les circonstances, que Dieu a honorées : en particulier, la femme cananéenne (Matt. 19) et les femmes de la généalogie de Jésus (Tamar, Rahab, Ruth, Bath-Shéba). « Il a élevé les petits »,  dit Marie dans son Magnificat (Luc 1 : 51).
 
 
3- Les noms changés et la promesse d'une naissance ; la circoncision :
 
          3.1 : La marche devant la face du Dieu Tout-puissant (Gen. 17 1-8)
 
            Dieu se présente comme le « Tout-puissant » : il est le seul qui peut accomplir ses promesses. Abraham tombe sur sa face.  Dieu lui renouvelle ses promesses et les élargit (v.1-8). En conséquence de ces nouvelles promesses, Abram (« père élevé ») devient Abraham (« père d'une multitude »). Dieu fait une alliance dont le signe est la circoncision (v. 9-14). Saraï (« princière ») est associée aux promesses et devient Sara (« princesse ») - v. 15-21. La promesse d'une naissance est précisée ; Abraham rit, et donc, en apparence il doute.
            Treize années sont passées sous silence, entre les chap. 16 et 17 : ainsi, nos vies peuvent-elles être faites de temps forts et de temps de mise à l'écart.
 
            « Marche devant ma face » : Dieu ne dit pas « Marche devant moi », mais « devant ma face ». Puissions-nous marcher sous son regard, et en le suivant.
            « Père d'une multitude » : Abraham est le père de deux grandes lignées humaines (Juifs et Arabes), et spirituellement, il est le père de tous les croyants (Rom. 4 : 1-17).
 
            Depuis l'appel de Charan, c'est la 4ème fois que Dieu fait des promesses à Abraham, mais rien n'est encore visible ! La patience d'Abraham en sera d'autant plus récompensée (Héb. 6 : 12 ; voir aussi Jean 11 : 40).
 
           3.2 :  La circoncision, sa signification (Gen. 17 : 9-14 ; 22-27)
 
            Pour Israël, cette incision du prépuce pratiquée chez les jeunes garçons était un signe de l'alliance entre Dieu et son peuple terrestre ; donnée à Abraham, elle fut reprise par Moïse (Lév. 12), d'où Jean 7 : 22.
            Pour les croyants, sa réalisation matérielle n'a plus de sens (Act. 15). Sur le plan spirituel, la « circoncision du Christ » évoque le dépouillement de la chair, lors de la nouvelle naissance (Col. 2 : 11-12) et dans la pratique (Phil. 3 : 3).
 
 
4- La visite des anges : (Gen. 18 : 1-15)
 
            Dieu apparaît à Abraham par les anges, pour lui confirmer de façon précise la venue de l'héritier. Abraham reconnaît la présence divine. Il accueille les étrangers avec beaucoup de sollicitude.
            Abraham est ici un bel exemple quant à l'exercice de l'hospitalité. Il a obéi, il a mis de l'ordre dans sa maison. Il est préparé pour une visite particulière ;  son accueil est empressé. De même, les croyants sont invités à une hospitalité spontanée, en toutes circonstances, « sans murmures » (1 Pier. 4 : 4). Abraham reçoit ces hommes avec le pressentiment que c'est Dieu lui-même qu'il reçoit (v. 3-5). Lot fera de même (19 : 1 ;  voir aussi Héb. 13 : 2). Ainsi, recevoir quelqu'un comme disciple de Jésus, c'est recevoir Jésus lui-même (Matt. 10 : 40-42).
 
            Sara doute, un instant, de la promesse : comme Abraham (17 : 17), elle rit en elle-même, à l'écoute de la promesse. Pourtant, il est dit de chacun d'eux, dans le N.T., qu'ils ne doutèrent point (Rom. 4 : 19 ;  Héb. 11 : 11). Ceci montre la grâce rétrospective de Dieu qui sonde les coeurs (Ps. 139 : 1, 4) et les pèse (Prov. 21 : 2), pour distinguer entre une petite défaillance momentanées et l'incrédulité.
            « Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour l'Eternel ? » : Dieu peut faire enfanter une vierge (Luc 1 : 31) et amener le coeur le plus endurci à se convertir (Luc 18 : 27).
 
 
5- L'intercession d'Abraham : (Gen. 18 : 16-33)
 
             Dieu va faire entrer Abraham dans ses secrets. Il lit dans son coeur et connaît ses dispositions quant à sa famille. Le jugement de Sodome et Gomorrhe est annoncé ; Abraham, confident de Dieu (v. 17), entre dans le secret divin à l'égard d'un monde dont il est séparé.
Alors, Abraham intercède pour ces villes coupables et pour les justes qui y séjournent (v. 22 : 33). Par 6 fois, il reprend sa prière. Il fait appel à la justice de Dieu. Il s'arrête à 10 justes. Dans sa grâce, Dieu en délivrera un seul, Lot, ainsi que ses deux filles (Gen. 19) !
 
            Retirons pour nous-mêmes des enseignements de ces versets, en considérant l'intimité d'Abraham avec Dieu et son intercession fidèle.
            Dieu connaît Abraham et lui fait confiance longtemps à l'avance (comme Jésus, quand il dit à Pierre : « quand tu seras revenu, fortifie tes frères » - Luc 22 : 32). En retour, Abraham reçoit les secrets de Dieu : « le secret de l'Eternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14 ; voir aussi Amos 3 : 7). Deux fois, dans l'Ecriture, Abraham est appelé « ami de Dieu » (2 Chr. 20 : 7 ;  Es. 41 : 8 ; voir aussi Jac.  2 : 23). De même, pour le croyant, la communion avec Dieu lui donnera une clairvoyance certaine, ainsi qu'une vision différente du monde et de son destin.
            Les croyants sont appelés à intercéder pour tous les hommes (1 Tim 2 : 1). « La fervente supplication  du juste peut beaucoup »  (Jac. 5 : 16 ;  Jér. 5 : 1), sauf quand la colère de Dieu est à son comble (Ezé. 14 : 12-16). La prière d'Abraham ressemble presque à un marchandage : les croyants sont invités à prier avec hardiesse (Matt. 7 : 8 ; Luc : 5-7), mais aussi avec soumission (Matt. 6 : 9). En fait, dans la Bible, on voit que les prières les plus audacieuses sont des prières d'intercession (par ex. Ex. 32 : 14), alors que les prières personnelles sont le plus souvent des prières de soumission (Matt. 26 : 39 ;  2 Cor. 12 : 8-9). Deux exceptions toutefois sont données : Jacob (Gen. 32 : 26) et Ezéchias (2 Rois 20 : 3) : mais remarquons que, dans les deux cas, l'exaucement a été accompagné de douleurs.
 
 
6– Guérar, une « récidive » :  (Gen.  20)
 
            Comme au chap. 12, Abraham descend de la montagne vers le midi. A nouveau, il a peur pour sa vie et retombe dans le piège du « demi-mensonge ». Dieu parle directement à Abimélec. Abraham essaie de se justifier : il est repris par un incrédule ! Il priera ensuite Dieu qui retirera les malheurs amenés, « à cause de Sara » (v.18), sur la maison d'Abimélec.
           
            Cette faute d'Abraham (qui est en réalité une « récidive ») consiste dans le fait qu'il méprise l'honneur de sa femme (comp. 1 Pier. 3 : 7). Il rechute : un mal non jugé bourgeonne immanquablement à nouveau. Ici, Abraham n'aura pas l'occasion de se racheter dans ce domaine et le mal se transmettra à son fils Isaac, lequel, bien plus tard (Gen. 26 : 7), commettra la même faute. Peut-être avons-nous aussi un point faible, sur lequel Satan veut nous faire sans cesse chuter (Jac. 1 : 14) ? Que nous soyons alors enfin victorieux !
Abimélec peut représenter un incrédule de bonne moralité : cet homme n'est pas un inique et Dieu en tient compte (voir aussi Act. 28 : 2, 7). Mais le sens moral ne sauve pas (Rom. 2 : 12-16) ! Sachons intercéder pour ceux qui sont tels autour de nous et leur parler avec tact et respect.
 
 
7- A Beër-Shéba ; au pays des Philistins  (Gen. 21 : 33-34)
 
            Abraham fait alliance avec Abimélec et retrouve un puits perdu.  Abimélec reconnaît que Dieu est avec Abraham. Peut-on penser la même chose de nous, chrétiens ? Que ce ne soit pas en raison de nos succès, mais à cause de l'onction qui marque notre vie ! (voir Act. 4 : 13). Ceci peut susciter des contacts spontanés (Zac. 8 : 23). Abimélec n'est pas le roi de Sodome ;   il ne cherche pas à lier Abraham et accepte de pactiser. Ainsi, sans se mettre sous un joug mal assorti (2 Cor. 6 : 14 ; voir aussi Deut. 22 : 9-11), le chrétien cherchera à vivre en paix avec tous les hommes, autant que cela dépendra de lui (Rom. 12 : 18).
            Abraham invoque l'Eternel comme le « Dieu d'éternité » : il souligne ainsi l'immutabilité de Dieu, qui ne change pas, ne se lasse pas et n'oublie pas ses promesses (Es. 40 : 28).