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Les leçons du sanctuaire (2)


Le saint sacerdoce
Quel est le caractère de l’assemblée qui jouit de la présence du Seigneur ?
La responsabilité de garder l’assemblée sainte devant le Seigneur

 

Le saint sacerdoce

«Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés en une maison spirituelle, un saint sacerdoce, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pier. 2 : 5)

            Le sujet que je désire placer devant vous concerne le caractère de la compagnie à laquelle le Seigneur accorde sa présence - les « deux ou trois assemblés à son nom » (Matt. 18 : 20), bien que d’autres présents, tout en professant l’être, ne le soient pas. Ceux-là ne jouissent donc pas de la présence du Seigneur. Cela est montré clairement, dans l’Ecriture, au sujet des fils d’Aaron qui avaient un « défaut corporel ». Bien qu’ils aient un droit commun (nous appartenons tous à cet ordre maintenant), ces hommes ne pouvaient pas s’approcher pour présenter les sacrifices de l’Eternel : « il mangera du pain de son Dieu… seulement il n’entrera pas vers le voile » (Lév. 21 : 21-23). Nous verrons cela un peu plus loin.
 

Quel est le caractère de l’assemblée qui jouit de la présence du Seigneur ?

                        Assemblés au nom du Seigneur

            « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux ». Le Seigneur est là au milieu d’eux, mais c’est conditionnel : ils sont assemblés à Son nom. C’est une condition indispensable qui doit être observée par tout croyant. Il peut sembler superflu de s’arrêter sur un sujet qui devrait être connu parmi nous, mais la façon dont beaucoup l'adoptent à l'époque actuelle fait qu’il est important pour nous de comprendre si nous sommes dans cette condition ou non. Je suis sûr que la seule manière de démasquer l’imitation c’est de présenter la réalité. Il est inutile de désapprouver l’imitation, nous devons clairement mettre en avant la réalité. Regardez les vierges sages : elles ne luttent pas avec les folles, mais elles continuent (Matt. 25). Faisons de même. C’est le conseil donné par l’apôtre Paul à Timothée : « Poursuis ». C’est ce que Moïse fit avec les magiciens. Alors ceux qui s’opposent à la vérité « n'iront pas plus loin, car leur folie sera manifeste pour tous » (2 Tim. 3 : 8-9).

                        Des « pierres vivantes »… une « maison spirituelle »

            Une grande responsabilité repose sur nous de présenter la réalité, non pas une responsabilité à laquelle nous ne pouvons pas faire face comme sous la Loi, car il n’y a pas de responsabilité maintenant qui ne soit pas en accord avec un privilège. Si vous échouez, c’est que vous n'avez pas agi à la hauteur de votre privilège. La Loi révélait l’incapacité de l’homme à accomplir ses commandements, mais nos responsabilités sont en fait de manifester la puissance qui nous est donnée. L’apôtre Pierre dit : « Vous-mêmes aussi, comme des pierres vivantes, êtes édifiés en une maison spirituelle, un saint sacerdoce » ; cela exprime la condition, le caractère de la compagnie qui a le droit de jouir de la présence du Seigneur.
            Le Seigneur a dit à Pierre : « Je te dis que tu es Pierre (ou : une pierre - grec : pétros) ; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée » (Matthieu 16 : 18). C’est Son édifice, n’est-ce pas ? C’est en accord avec le passage déjà cité où il est question « de pierres vivantes ». Pierre nous parle de la nature actuelle de cet édifice : l’assemblée est définie et exclusive,  parce qu’Il est là Lui-même ; l’adjectif « mon » lui donne un caractère défini.

                        Sanctifiés, mis à part pour Dieu

            « Si je ne te lave pas, tu n'as pas de part avec moi », dit Jésus à Pierre (Jean 13 : 8).  Le Seigneur dit à ses disciples que maintenant tout est changé et qu’ils ne peuvent s’approcher de Lui à moins qu’ils ne soient lavés. C’est pourquoi il est dit en Hébreux 7 : 26 : « Car un tel souverain sacrificateur nous convenait, saint, exempt de tout mal, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux ». Il était à part des pécheurs quand Il était ici-bas. Tout est maintenant selon un ordre céleste et pas un iota de terrestre n’y entre, rien qui vienne du premier homme ; tout est parti, tout ce qui est nouveau est entré. C’est l’accomplissement de Josué 5. Maintenant nous avons affaire avec le vrai. Il est « ministre des lieux saints et du vrai tabernacle que le Seigneur a dressé, non pas l'homme » (Hébreux 8 : 2). C’est pourquoi, pour jouir de la présence du Seigneur, le ministre des lieux saints, nous devons y être avec Lui. Quelle merveilleuse compagnie sanctifiée nous sommes alors !
            Ce n’est pas « simplement » que nous sommes sauvés, mais qu’il n’y a aucune ombre entre Lui et nous. J’ai dit précédemment que la toute première chose qui marque la jouissance de Sa présence, la première caractéristique, c’est qu’il n’y a pas de nuage. Or, sans séparation vous ne pouvez pas jouir de cette présence ; vous n’êtes pas un de ceux qui sont assemblés à Son nom.  Sans doute certains ne le sont pas, mais c’est un soulagement de penser que bien qu’ils ne soient pas en compagnie avec Lui et qu’ils n’entrent donc pas encore au-dedans du voile, ils sont pourtant nourris : « Nul homme de la descendance d'Aaron, le sacrificateur, en qui il y aura quelque défaut corporel, ne s'approchera pour présenter les sacrifices de l'Eternel faits par feu… il ne s'approchera pas pour présenter le pain de son Dieu. Il mangera du pain de son Dieu, des choses très saintes et des choses saintes ; seulement il n'entrera pas vers le voile, et ne s'approchera pas de l'autel… il ne profanera pas mes sanctuaires ; car moi, je suis l'Eternel qui les sanctifie » (Lév. 21 : 21-23). C’est un immense réconfort de savoir cela. J’insiste d’abord sur ce point car, s’il y a une ombre, vous ne faites pas partie consciemment de la compagnie qui L’entoure là, de celle de laquelle Il ne retirera pas sa présence. Cela explique  la pauvreté parfois de nos rassemblements, quand certains ne sont pas en communion. Vous pouvez même dire que c’était une bonne réunion, mais vous n’avez pas goûté Sa présence.

                        Jésus est là, au milieu des siens

            En Jean 20 nous voyons le modèle de l’assemblée, des deux ou trois assemblés autour du Seigneur. Les portes sont fermées, et le Seigneur se tient au milieu d’eux (v. 19). Ils ont été réunis là à la suite du message transmis par Marie de Magdala. Jésus leur dit : « Paix à vous ! ». Il les rend propres à se tenir en Sa présence. L’assemblée peut être réduite aux deux ou trois, juste comme Aaron quand il n’a plus que deux fils. Tout croyant est un sacrificateur maintenant, nous sommes constitués un « saint sacerdoce ». Pour échapper à cette responsabilité, la chrétienté a divisé les croyants en deux classes : les prêtres et les laïques. Il n’y a pas de distinction dans le Nouveau Testament ; nous sommes tous sacrificateurs. Tout sacrificateur est une pierre vivante, associée à l’intérieur du voile au Seigneur - tous sont là. C’est ce à quoi nous sommes appelés. Les deux ou trois sont la limite que le Seigneur a Lui-même fixée, elle est applicable dans les temps les plus faibles. Mais je parle du privilège de tout croyant ; la condition s’applique non seulement à l’assemblée quand il y a seulement deux ou trois, mais elle est propre à tous les saints.
            Il n’y a rien de plus important à garder de manière précise à l’esprit que l’état de l’assemblée qui désire jouir de la présence de Jésus. Si on n’est pas dans la condition voulue, on ne peut pas jouir de Sa présence. Le Seigneur la limite donc au plus petit groupe dans lequel vous pouvez vous trouver et ce qui est vrai pour la plus petite assemblée vaut pour toutes les assemblées. J’ai déjà essayé de montrer que la présence du Seigneur requiert d’y être apte. Nous voyons comment Rebecca s’est préparée quand elle a vu Isaac (Gen. 24). Vous ne pouvez pas goûter la présence du Seigneur, à moins que vous ne soyez propre pour vous y tenir ; ce serait impossible. « Elle sera amenée au roi en vêtements de brocart » (Ps. 45 : 14). Il faut être apte pour la présence du Seigneur, sans laquelle Il ne peut pas se manifester. C’est pourquoi c’est conditionnel. « Là ou deux ou trois sont assemblés à mon nom ». Si vous n’êtes pas à la hauteur, vous n’êtes pas à votre place comme l’est une pierre vivante.

                        Autour du ministre des lieux saints

            Le Seigneur est « le ministre des lieux saints », c’est très important. Pouvez-vous entrer dans les lieux saints, sans être dans une sainte compagnie ? Vous ne pouvez pas être avec le grand souverain sacrificateur d’une autre façon. Si vous êtes occupés de votre état, vous ne l’êtes pas de Christ. Je pense que nous devons voir clairement, bien-aimés, que le « caractère » qui appartient à tout croyant, c’est de porter la robe de sacrificateur. Je ne sais pas si chacun l’a revêtue, mais tous l’ont.
            Nous avons vu le caractère de la compagnie à laquelle le Seigneur accorde sa présence, et Il est vraiment là : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux ». Si le Saint Esprit nous rassemble, le Seigneur est là. Nous lisons en Nombres 5 : « Commande aux fils d'Israël qu'ils mettent hors du camp tout lépreux, et quiconque a un flux, et quiconque est impur pour un mort. Tant homme que femme, vous les mettrez dehors ; vous les mettrez hors du camp, afin qu'ils ne rendent pas impurs leurs camps, au milieu desquels j'habite » (v. 2-3). Il y a ici un « type »  de la responsabilité de la congrégation chrétienne. Et ici c’est la congrégation qui doit être gardée dans un état qui convienne à la présence du Seigneur. Tous les enfants d’Israël constituaient l’assemblée, non pas simplement les sacrificateurs ou les Lévites. Quelqu’un a dit qu’il y avait trois classes : les guerriers, les serviteurs ou travailleurs, et les adorateurs ; mais pourtant ils étaient tous là ensemble, toute la congrégation. C’est d’une immense importance en ce qui concerne la sainteté de l’assemblée : chaque membre du groupe était responsable de l’état de celui-ci. C’est le même principe en Jean 13 : vous êtes tenus de vous laver les pieds les uns des autres. Mais ce passage de Nombres 5 montre le caractère de la souillure qui doit être exclue. C’est ce à quoi il est fait allusion au début de 1 Corinthiens 5 : « Vous n'avez pas plutôt mené deuil, afin que celui qui a commis cette action soit ôté du milieu de vous ! » (v. 2), et dans 1 Corinthiens 10 : « Provoquons-nous le Seigneur à la jalousie ? Sommes-nous plus forts que lui ? » (v. 22). Paul dit encore : « C'est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu'un assez grand nombre dorment » (11 : 30). Cela montre la grande sainteté imposée à cette compagnie, et je pense que nous sommes souvent trop indifférents à ce sujet.

                        La sainteté qui caractérise l’assemblée

            Revenons maintenant à Lévitique 21 : « Nul homme de la descendance d'Aaron, le sacrificateur, en qui il y aura quelque défaut corporel, ne s'approchera pour présenter les sacrifices de l'Eternel faits par feu ». Je sais que ceci est parfois limité au ministère, mais ce n’est pas sa signification parce que vous voyez, d’après les passages lus, que nous sommes un saint sacerdoce à l’intérieur du voile. Si quelqu’un a un défaut, il ne s’approchera pas pour offrir le pain de son Dieu ; il mangera le pain de Dieu, C’est le cas souvent pour une personne : elle est nourrie, mais elle n’entre pas à l’intérieur du voile. « Moi, je suis l'Eternel qui vous sanctifie ». Chers amis, qu’en résulte t-il ? Une merveilleuse sainteté, « exclusivité » de la compagnie, le mot le plus fort que l’on puisse utiliser. Cependant, si nous avions à rencontrer un simple chrétien, nous n’irions pas au-delà de Matthieu 18. Pour lui, il suffit de dire : Vous devez être réuni au nom du Seigneur, vous devez  porter ce caractère. Le Seigneur ne pourrait pas donner Son nom à un groupe qui ne serait pas en accord avec ce nom,
            Plus vous réfléchirez à ce grand sujet, plus grandira en vous la merveilleuse sainteté de ceux qui vivent dans la présence du Seigneur. J’espère que cette grande lumière pénétrera dans votre âme : la sainteté d’une compagnie à laquelle le Seigneur ne peut pas refuser sa présence. Quand Dieu descendit au milieu de son peuple Israël comme un peuple terrestre racheté, Il demanda à toute la congrégation de rejeter tout ce qui était souillé par un corps mort ; toucher un corps mort, c’était être légalement souillé. Si le niveau dans la dispensation charnelle était déjà aussi grand, combien plus doit l’être le spirituel. Une tache est vraiment une faiblesse, et vous n’avez aucune liberté dans le rassemblement si vous en avez une. Nous entendons souvent certains dire qu’ils ont été « rafraîchis », mais ce n’est pas jouir vraiment de la présence du Seigneur. Plusieurs effets différents sont connus de celui qui est dans la présence du Seigneur. Tout le monde peut avoir du rafraîchissement et de la nourriture. Ce sont des choses différentes de l’édification. C’est seulement dans la présence du Seigneur qu’on est « hors de soi ».

                        Tous les croyants sont sacrificateurs

            « Et Moïse fit approcher Aaron et ses fils, et les lava avec de l'eau » (Lév. 8 : 6). Il s’agit de ceux qui étaient consacrés, comme vous le trouverez au verset 22 : « Et il fit approcher le second bélier, le bélier de consécration ; et Aaron et ses fils posèrent leurs mains sur la tête du bélier ». Ils typifient l’Eglise. Dans la chrétienté, on limite les sacrificateurs au clergé. Personne d’autre que les personnes consacrées n’entrait dans les lieux saints. Mais, dira quelqu’un, ne sommes-nous pas tous consacrés ? Oui, tous les « fils d’Aaron », tous ceux qui sont acceptés par Christ, peuvent en principe entrer dans les lieux saints, mais peut-être sans en jouir - et cela c’est autre chose.  Nous ne devons pas perdre de vue le fait que l’assemblée qui jouit de la présence du Seigneur est une compagnie particulièrement choisie. Je ne veux pas dire une compagnie éclectique, je veux dire que chacun, tout chrétien, est sacrificateur, et il ne peut entrer d’aucune autre façon qu’avec des vêtements sacerdotaux. C’est sa place, en parlant maintenant de ce qu’il est devant Dieu. La place d’un sacrificateur est à l’intérieur pour offrir à Dieu. Dans le Nouveau Testament, ils servent le Seigneur, offrant des sacrifices spirituels. Au dehors, ce sont des sacrifices lévitiques. Mais plus vous penserez à la grandeur de Sa présence, plus vous verrez que la consécration est requise pour en jouir. Prenez par exemple le cas d’un souverain terrestre. Pensez-vous qu’on peut se précipiter en sa présence sans manière adéquate, sans préparation, sans les vêtements appropriés ? Jamais. Et pourriez-vous vous aventurer dans la présence du Seigneur béni sans vous préparer aussi ?

 

La responsabilité de garder l’assemblée sainte devant le Seigneur

            Une fois que vous avez compris le vrai sens de la sainteté que l’assemblée reçoit du fait de la présence du Seigneur, votre responsabilité est de la garder sainte devant Lui. Plus vous comprendrez la sainteté qu’Il requiert, plus vous aurez de zéle pour la garder telle que le Seigneur la veut. Plus vous appréciez la dignité, plus vous penserez que vous ne pouvez pas permettre à quoi que ce soit de la compromettre, et vous sanctionnerez ce qui est impropre à Sa présence.

                        Nous « laver les pieds » l’un de l’autre

             Nous voyons que toute la congrégation d’Israël était responsable qu’il n’y ait rien d’impropre à la présence de l’Eternel. L’ensemble de la congrégation était responsable, comme nous l’avons vu en Nombres 5. A quel degré ? Eh bien si vous, frère ou sœur, vous voyez un homme « manquer », vous êtes responsable de vous en occuper. Si vous ne pouvez pas le reprendre, vous êtes pourtant responsable, et vous pouvez le demander à un autre. Le but est de « délivrer » votre frère, et de préserver l’assemblée en état devant le Seigneur. Tous étaient responsables, l’un avait la lèpre, un autre un écoulement, ou encore il était souillé par un contact avec un mort ; tous ces maux étaient visibles à l’œil nu. Le Seigneur demeure là. Il est dit : « Frères, même si un homme s'est laissé surprendre par quelque faute, vous qui êtes spirituels, relevez un tel homme dans un esprit de douceur » (Gal. 6 : 1). Le grand point est qu’il est de notre responsabilité de préserver le groupe d’être souillé devant le Seigneur. Je sais très bien comment naturellement nous aimons voir des défauts chez les autres pour nous élever nous-mêmes. Un homme n’aime pas voir un défaut chez ses enfants parce que cela l’abaisse. Vous devez toujours sentir votre responsabilité de préserver l’assemblée de la souillure. Chacun doit marcher dans la sainteté qui doit caractériser ceux qui sont admis dans la présence du Seigneur. Si nous avions davantage ce sentiment, quel profond intérêt aurions-nous pour l’assemblée !

                        L’image du lépreux

            Toute la congrégation était responsable de se séparer d’un lépreux. Pourtant il ne revenait pas à la congrégation de juger si c’était de la lèpre ou non ; le sacrificateur seul était compétent pour cela. C’est un point très important car cela pouvait simplement ressembler à la lèpre. Et le premier travail du sacrificateur est de ne pas supposer qu’un offenseur n’est pas incorrigible. Je ne dis pas qu’il peut ne pas se trouver incorrigible. Mais si vous regardez l’histoire d’une âme, vous trouverez que son état n’est pas invétéré au début. Prenez toute forme d’éloignement possible, ou quoi que ce soit où les affections sont engagées - ce que l’écriture appelle la convoitise ou une avidité incontrôlable de posséder. Je peux voir une personne entraînée, mais aussi longtemps que la conscience est sensible au fait que c’est faux, même s’il y a un retour en arrière, il y a de l’espoir pour cette âme. Mais quand l’acte est commis, la conscience est terrassée ; l’homme est sous le pouvoir du mal, c’est l’œuvre du diable. Le devoir du sacrificateur est de voir si l’offenseur est incorrigible ; il s’agit bien d’une lèpre et il n’y a pas d’autre remède que l’exclusion du camp.

                        Oter le vieux levain

            Dans le Nouveau Testament nous trouvons l’antitype de ce que l’Ancien Testament a présenté. Vous ne pouvez pas revenir à la dispensation précédente. L’apôtre Paul dit aux Corinthiens : « Otez le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain » (1 Cor. 5 : 7). « Une nouvelle pâte » est ce qui doit caractériser la compagnie. « Une nouvelle pâte » ne signifie pas une partie des croyants, mais l’assemblée tout entière. Le terme n’est pas juste dans tout autre sens. Vous êtes sans levain, donc « ôtez le vieux levain ». Peut-il y avoir quelque chose de plus fort que cela quant à notre responsabilité ? Quand un chrétien pèche « en le prenant de haut », il devient opposé à tout ce qu’il savait pourtant jusqu’ici être juste et droit, il sait qu’il a été entraîné et ne peut pas le nier. Et c’est le danger auquel chacun est exposé, s’il touche au mal, aux plaisirs de la chair ou de l’esprit.

                        La responsabilité de l’assemblée

            Voyons maintenant 1 Thessaloniciens 5 : 14 en ce qui concerne la responsabilité de l’assemblée : « Nous vous exhortons, frères (toute l’assemblée) : avertissez les déréglés ». Ainsi, en accord avec Nombres 5 : 2, c’est à la responsabilité de l’assemblée. L’apôtre s’adresse à tous les frères. Vous pourriez dire : Le Seigneur est là, et je ne peux permettre aucun désordre ici. Le plus faible est responsable. Vous devez considérer la dignité de notre Seigneur et en être très jaloux. L’animal le plus faible et timide, une poule par exemple, peut être poussé à une grande vigueur quand ses affections sont engagées. Qu’un chien apparaisse quand elle est avec sa couvée et voyez comme elle s’avance si bien que le chien s’enfuit. Ne parlez pas de votre faiblesse. Si vous avez des affections, vous ne manquerez pas de courage ; le courage est une chose merveilleuse dans de tels cas. « Les justes sont pleins d'assurance comme un jeune lion » (Prov. 28 : 1). Avertissez les déréglés, et je suis sûr que toute âme pieuse dira que c’est juste. Et c’est un réconfort de voir, dans les petits rassemblements, qu’on ne passe pas sur l’indiscipline ; toute la congrégation est responsable. Ils ne doivent pas remarquer le bon côté seulement, mais le mauvais aussi, et il n’est pas possible de faire l’un sans l’autre.
            Je pense que c’est une grande chose de sentir que nous sommes responsables. Nous devons nous demander comment agir et ce qu’il faut faire, mais nous devons toujours essayer de restaurer ; ce n’est pas souligner les défauts. La loi était : « Tu ne manqueras pas à reprendre ton prochain, et tu ne porteras pas de péché à cause de lui ». C’est la loi, non pas la grâce. La grâce dit que tu dois lui laver les pieds et ainsi ôter l’offense. Si vous dites que vous ne pouvez pas l’ôter, cherchez à marcher devant l’égaré de telle manière qu’il ait le désir de se corriger. Je sais que ce n’est pas un sujet facile ; mais j’insiste seulement sur l’attitude qu’il nous convient d’avoir.
            La première responsabilité est de préserver l’assemblée pure pour le Seigneur, et de corriger et de restaurer l’offenseur. J’applique ainsi Galates 6 : 1. Par le terme « spirituels », je veux dire « les sacrificateurs », ceux qui marchent en communion avec Dieu. Je ne veux pas parler de tous les croyants, bien que tout croyant soit un sacrificateur. Je crois que ce qui est appelé une assemblée de frères ne devrait être composé que de personnes  spirituelles, de ceux qui sont en communion avec le Seigneur quant à ses intérêts. Je pense qu’il est inconvenant de voir des hommes qui prennent peu d’intérêt généralement dans les sujets divins assister à une réunion de discipline. Je pense qu’ils ne comprennent pas la nature de cette réunion. C’est une rencontre très solennelle, convoquée pour justifier le nom du Seigneur dans l’assemblée. C’est : « Vous qui êtes spirituels, relevez ». C’est une chose solennelle de prononcer un jugement selon la pensée de Dieu, tout en respectant l’état de l’âme de quiconque.

                        D’autres enseignements quant à la façon d’agir

            Un passage de la deuxième épître aux Thessaloniciens montre comment agir dans un autre cas : « Et si quelqu'un n'obéit pas à notre parole, qui vous est adressée dans cette lettre, notez-le et n'ayez pas de relations avec lui, afin qu'il en ait de la honte » (3 : 14). C’est le devoir de toute l’assemblée. Je vois parfois qu’il n’en est pas ainsi, et au lieu que chacun essaie de rendre l’offenseur sensible à son offense, certains sont doux et aimables avec lui, comme s’il n’y avait rien à dire contre lui. En agissant ainsi, nous perdons de vue la responsabilité de l’assemblée de se garder pure pour la présence du Seigneur. « N’ayez pas de relations avec lui », c'est-à-dire ne recherchez pas sa compagnie. Il est dit ensuite : « Ne le tenez pas pour un ennemi, mais avertissez-le comme un frère » (v. 15). Il est tout à fait juste d’être froid et réservé, mais aussi de ne pas le considérer comme un ennemi. Il faut l’avertir « comme un frère, il convient de considérer ces choses sous le regard du Seigneur et en  cherchant le bien de notre frère, sans nous laisser diriger par nos propres sentiments. 
            Un autre passage est utile à considérer : « Si quelqu'un vient vers vous et n'apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne le saluez pas - littéralement, ne lui souhaitez pas bonne route » (2 Jean 10). C’est une salutation, une vieille expression familière encore en usage aujourd’hui en certains lieux. Ce n’est pas une prière. C’est simplement ne pas lui souhaiter un bon voyage, ou l’équivalent. La pensée courante ne peut pas comprendre que bien traiter une personne qui propage des erreurs contraires à la doctrine de Christ, nous implique dans sa mauvaise conduite. Ainsi donc nous ne devons pas recevoir dans notre maison une telle personne ; nous ne devons même pas la saluer, lui souhaiter une « bonne journée ». Il n’y a peut-être pas de passage qui enjoigne plus fortement ce que j’essaie de vous présenter. Si je devais soumettre cette pensée même à un homme fort intelligent, il ne le comprendrait pas, car l’homme naturel ne peut pas le comprendre ; il ne comprend pas ce que seul l’Esprit de Dieu permet de discerner, savoir tout ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, et l’assemblée à laquelle Il accorde sa présence.  Par conséquent, l’Esprit, dans sa grande jalousie pour Christ, ordonne à une femme, et non pas simplement à un docteur : « Ne le recevez pas dans votre maison », et même plus que cela, « ne le saluez pas, car celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres » (v. 11). Du moment où vous êtes en compagnie de l'Esprit Saint, comprenez les soins qu'Il a pour l'honneur du Seigneur, et laissez-vous conduire par Lui. Voudriez-vous reconnaître un tel homme ? Jamais. L’Esprit ne supporterait pas que le croyant dans lequel Il habite reconnaisse une telle personne ! Nous devons avoir une sensibilité divine quant à Christ. La sentimentalité, c’est cultiver des sentiments. La « sensibilité », c’est quand nous nous trouvons en présence du mal et que nous en ressentons de la douleur.
            Cela nous montre, de manière indirecte, la merveilleuse sainteté de l’assemblée à laquelle le Seigneur accorde sa présence, et confie une responsabilité. Pour ma part, je ne peux rien concevoir de plus beau que le fait même de la nature choisie de cette assemblée. Je ne peux rien comprendre qui devrait affecter davantage chaque cœur de croyant. Il me reste seulement à répondre à la question : Quand les choses en arrivent à leur état actuel de confusion, que devrions-nous faire ? Eh bien, les deux sujets sur lesquels je me suis arrêté sont la constitution de l’assemblée, et le maintien de sa sainteté en sorte qu’elle convienne pour le Seigneur.

                        Se purifier en se séparant des vases à déshonneur

            L’apôtre Paul enjoignait à Timothée : « Evite les discours vains et profanes, car ceux qui s'y livrent iront plus loin dans l'impiété, et leur parole rongera comme une gangrène. De ce nombre sont Hyménée et Philète. Ils se sont écartés de la vérité » (2 Tim. 2 : 16-17). Vous apprenez un peu ce qui était à l’œuvre en ce temps-là. L’apôtre approchait de son départ ; tous en Asie s’étaient détournés de son enseignement, de ce qui était directement céleste. Et quand cela est abandonné, l’assemblée l’est aussi. Ce n’était pas qu’ils avaient abandonné l’évangile de la grâce de Dieu ; ils avaient abandonné ce qui caractérisait Paul, sa séparation du monde par amour pour le Seigneur. Mais celui-ci dit à Timothée qu’il n’est pas découragé. Il dit : « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d'amour, et de sobre bon sens » (1 : 7). Avançons donc ! Mais qu’était-il arrivé ? Les choses en étaient venues à un très mauvais état. Ils n’avaient pas agi selon l’instruction donnée aux Thessaloniciens : « Avertissez les déréglés ». Je pense que nous ne sommes pas assez soigneux pour régler les désordres dans l’œuf, comme ici ; par conséquent, ils en étaient venus au pire état de choses imaginable : « Leur parole rongera comme une gangrène », celle de certains hommes en vue aussi. Ce qui caractérisait alors l’assemblée c’était que tout homme pouvait dire ce que bon lui semblait – des « discours vains et profanes » ! Vous ne devez pas écouter un ministère qui n’est pas profitable.
            La première grande chose que vous avez à faire, c’est ce que vous lisez en 2 Timothée 2 : 21 : vous purifier de ces vases, non pas simplement des doctrines, mais des vases - c’est l’épuration. Je vois que l’assemblée a manqué à se préserver et, si nous y regardons de près nous comprenons que le Seigneur n’est pas au milieu de l’assemblée. S’Il y était, la confusion grossière n’aurait pas eu lieu. Vous voyez combien le déclin est grand. L’état est déplorable, mais non sans remède. La première chose alors est : Purifiez-vous de ces vases, sortez et soyez séparés d’eux. Le mot traduit par « se séparer » est seulement utilisé une autre fois dans l’Ecriture, en 1 Corinthiens 5, où il est dit d’ôter le vieux levain ; c’était pour la préservation de la sainteté. Mais maintenant que les choses en étaient venues à la pire forme de déclin, le mot  est « se purifier » des vases à déshonneur. Ce n’est pas que je me purifie de l’Eglise, je ne peux pas le faire ; mais je me purifie des vases à déshonneur. Vous êtes séparé, vous prenez une place séparée des vases à déshonneur. Alors vous serez « un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre ». Quelle merveilleuse récompense ! La puissance d’un homme est à la mesure de sa séparation. En bien des endroits, l’état est déplorable, mais Dieu est à la hauteur de la situation. Il n’est jamais sans ressources. « Quand l'ennemi viendra comme un fleuve, l'Esprit de l'Éternel lèvera un étendard contre lui » (Es. 59 : 19).          

                        Des vases utiles au Maître

            Si vous êtes purifiés, vous êtes sanctifiés et utiles au maître, préparés pour toute bonne œuvre. Est-ce tout ce qu’il m’est demandé de faire ? Oui, être séparé, être un vase à honneur. Est-ce rester seul, isolé, comme un « pélican dans le désert », ou comme un « passereau solitaire sur un toit » (Ps. 102) ? Non, et maintenant que dois-je faire ? Lisez la suite du passage de 2 Timothée 2 : « Fuis les convoitises de la jeunesse, et poursuis la justice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur » (v. 22). Nous sommes revenus à la vraie compagnie et à ses caractères  du début du christianisme. Aussi, dans l’état de choses le plus bas et le plus désordonné, nous ne devons pas perdre de vue le caractère de la compagnie de croyants qui convient au Seigneur. Timothée n’avait pas à établir une assemblée pour lui-même mais il devait poursuivre ces vertus cardinales : « la justice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur ». Ainsi il n’y aura jamais un temps sans une assemblée qui plaise au Seigneur, les deux ou trois assemblés à Son nom. Dans l’Esprit, il y a toujours la puissance d’assurer Sa présence. Il réunit au nom du Seigneur.
            Il ne se laissera pas sans témoin. Il aura une assemblée qui Lui convienne, jusqu’à la fin. Etre seul ? Jamais, je ne le crois pas. Vous trouverez quelqu’un d’aussi pur que vous à la fin. Le mot « pur » signifie qui convient au Seigneur - une assemblée qui Lui plaise ! Voudriez-vous en faire partie ? Oh oui. Quelle merveilleuse ressource dans les jours les plus sombres ! Je crois que tous les cœurs rendront grâces au Seigneur, et que chacun cherchera à en faire partie.
            Dieu n’est pas sans puissance pour maintenir la lumière qu’Il a établie dans le monde ; et donc, dans chaque cas, malgré tout ce que l’homme fait, ce qu’Il a établi « en beauté » au commencement ressortira à la fin. Il y aura un brillant coucher de soleil, la même lumière qui a brillé au début. Je ne développe pas cela maintenant. Ce qui reste c’est le résidu, et ce que l’Ecriture appelle un résidu est la vraie chose, comme elle était au début. C’est ce qui demeure de l’original, comme le morceau restant d’un tissu. Ce n’est pas grand, mais c’est une partie de la vraie pièce d’origine.
            Bien-aimés frères et sœurs, j’espère que vous pourrez comprendre ce que j’ai essayé de vous présenter de la part du Seigneur, et que vous saisirez mieux quelle importance il doit y avoir pour nos cœurs d’être comme « un saint sacerdoce », jouissant de la présence du Seigneur - comme les fils d’Aaron entrant dans les lieux très saints pour jouir d’un bonheur sans nuage.
            Que le Seigneur accorde à chacun de nous de mieux comprendre ces exhortations pour l’amour de Son nom.

 

D’après J. B. Stoney