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« N’aimez pas le monde » (1 Jean 2 : 15)


Le monde et la mondanité
La prière du Seigneur en faveur des siens qui sont dans le monde (Jean 17)
 

A la grande différence avec les Israélites qui ne se trouvaient qu’à un seul endroit, les chrétiens sont vus par l’Ecriture simultanément dans le monde (l’Egypte en figure), dans le désert et dans les lieux célestes. Il leur faut donc avoir une façon de vivre compatible avec leur  position : ils sont « dans le monde », mais ils « ne sont pas du monde » (Jean 17 : 11, 14, 16). Dieu les en a « retirés » (Gal. 1 : 4) ; ils sont un peuple céleste laissé pour un temps ici-bas pour manifester l’amour de Dieu et briller « comme des luminaires… présentant la parole de vie » (Phil. 2 : 15). Le lieu où ils rendent ce témoignage a pour eux le caractère d’un désert ; ils n’y trouvent aucune nourriture pour leur âme. Celle-ci ne peut être soutenue que par une nourriture que Dieu leur envoie du ciel. Ils sont « morts et ressuscités en Christ » et aussi « assis avec Lui » dans le ciel (Eph. 2 : 6). Leur lutte est contre Satan et les puissances spirituelles de méchanceté qui sont encore dans les lieux célestes (6 : 12). Pour être en mesure de soutenir avec succès ce combat continuel, ils doivent vivre séparés de ce monde.
            Il a certes toujours été difficile pour un chrétien de vivre ainsi dans un monde dont il ne fait plus partie. Les avancées technologiques récentes, en particulier dans le domaine de la communication, l’exposent à faire des « choix » souvent douteux, car la dégradation morale s’aggrave ! Or la corruption véhiculée par les médias est de plus en plus accessible et très séduisante pour notre chair. Soyons sur nos gardes ! Toutefois ces « nouveautés » modernes sont également des « moyens » utiles pour rendre plus facilement témoignage aux foules encore incrédules qui vont rapidement vers l’enfer. Nous avons besoin de l’aide du Seigneur pour rester à l’écart  des « pollutions » qui prennent une place grandissante dans notre société dévoyée. Une question délicate se pose à chaque enfant de Dieu : Comment vivre séparés tout en étant dans ce monde où le Seigneur nous a envoyés ? Comment se servir de façon utile de ces « facilités technologiques » sans compromettre notre sanctification et affaiblir notre piété ?

 

Le monde et la mondanité

                        Que faut-il entendre par « monde » ?

Il y a dans le Nouveau Testament deux mots qui sont ainsi traduits, mais leur sens original est complètement différent :
                        - « kosmos » désigne la terre sur laquelle nous vivons (Jean 21 : 25), en contraste avec les cieux (1 Jean 3 : 17), et concerne aussi la condition présente de l’homme étranger et ennemi de Dieu (Jean 7 : 7 ; 1 Jean 4 : 5) ; il est fréquemment utilisé dans les écrits de Jean ;
                        - « aïôn » signifie  « âge » ou « dispensation » et aussi de la durée de l’existence ; on le trouve essentiellement dans l’Evangile de Matthieu et les épîtres de Paul.
            Ce deuxième terme sert surtout à indiquer le temps et la condition dans laquelle on se trouve, tandis que le premier concerne avant tout le monde matériel et désigne plutôt l’ordre, la beauté - de ce mot vient en français le mot « cosmétique ».
            Il est écrit : « Ne vous conformez pas à ce monde » (Rom. 12 : 2), c’est-à-dire aux choses au milieu desquelles nous vivons. Dans l’épître aux Ephésiens, les deux mots se retrouvent ensemble, employés de manière significative : « Vous y avez marché autrefois, selon la façon de vivre : aïôn, de ce monde : cosmos (2 : 2).
            Satan est le prince de ce monde, kosmos (Jean 14 : 30 ; 16 : 11) et le dieu de ce siècle, aïôn (2 Cor. 4 : 4). La terre (kosmos) - telle qu’elle était sortie des mains de Dieu - était belle. Il a pu déclarer que tout ce qu’Il avait fait était « très bon » (Gen. 1 : 31). Elle convenait parfaitement à l’habitation de l’homme. Cependant, le monde sorti des mains divines était une chose très bonne, mais ce qu’elle est devenue du fait du péché, est tout autre chose.

                        Trois témoignages concernant le monde

Paul, un homme qui dans le service pour Christ a surpassé les autres apôtres, écrit : « Ne vous conformez pas à ce monde ; mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner ce qu’est la bonne, agréable et parfaite volonté de Dieu » (Rom. 12 : 2).
            Pierre, plein d’énergie et grandement utile après sa restauration, dit : « Sa divine puissance nous a donné tout ce qui concerne la vie et la piété, par la connaissance de Celui qui nous a appelés par la gloire et par la vertu. Par celles-ci, il nous a fait don des très grandes et précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise » (2 Pier. 1 : 3-4).
            Jean, qui a si bien connu pour lui-même l’amour du Seigneur durant sa longue course sur cette terre, déclare : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; parce que tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l’orgueil de la vie - n’est pas du Père, mais est du monde ; et le monde s’en va, lui et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2 : 15-17). Et encore : « Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? » (1 Jean 5 : 5).

                        La mondanité : un monde où Dieu n’a pas de place !

La « mondanité » caractérise un monde où Dieu n’a plus la primauté qui pourtant Lui appartient ! Ce qu’on y trouve maintenant n’a rien en commun avec le Père. En effet la convoitise, c’est-à-dire le désir de posséder ce que l’on n’a pas, est une forme d’idolâtrie (Col. 3 : 5) : Dieu est entièrement mis de côté. Là où Il a sa place, dans le cœur d’un croyant fidèle, la convoitise est rejetée. Lui seul peut remplir notre cœur par sa plénitude.
            La mondanité se traduit de bien des manières. Elle peut être grossière : c’est la convoitise sensuelle de la chair. Elle peut se montrer par l’attrait que l’on éprouve pour des choses plus « esthétiques » : c’est la convoitise des yeux. On peut également se glorifier de ses richesses et de ses possessions : c’est « l’orgueil de la vie » qui se manifeste alors. Si ces choses remplissent notre cœur, elles ont pour effet que le Père n’y a plus sa place.
            C’est de cette manière qu’Eve a été trompée par les séductions habiles de Satan. Elle a voulu assouvir ses désirs, en désobéissant au commandement divin, d’où son péché et celui d’Adam qui a adopté sa façon de faire. Leur fils Caïn s’est écrié : « Mon châtiment est trop grand pour que j’en porte le poids » (Gen. 4 : 13-17). Mais son apostasie s’est montrée quand, tournant le dos à Dieu, il s’est installé dans une ville, bâtie avec l’intention de jouir d’une vie confortable « loin » de son Créateur. Quand Lot a levé les yeux vers la plaine du Jourdain qui était arrosée partout « comme le jardin de l’Eternel » (Gen. 13 : 10), il a fait le premier pas dans un chemin qui s’est terminé honteusement dans une caverne (Gen. 19 : 30). Il s’est éloigné progressivement de Dieu.
            Ne considérons jamais avec légèreté ce qui est à l’origine du péché : un désir - peut-être secret d’abord - de s’éloigner de Dieu. L’apôtre décrit la condition désespérée de ceux qui sont « sans Dieu dans le monde » (Eph. 2 : 12). En pleurant, il met en garde ceux qui marchent « comme des ennemis de la croix du Christ : leur fin est la perdition, leur dieu, c’est le ventre, et leur gloire est dans leur honte, eux qui ont leurs pensées aux choses terrestres » (Phil. 3 : 18-19).

                        L’effet toujours menaçant de la mondanité pour le croyant

La mondanité cherche à exclure Dieu de nos vies ! « Quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu » (Jac. 4 : 4). Si la mondanité a pris une place indue dans notre cœur, il s’ensuit de la « froideur » dans nos affections pour Christ. Chez les Ephésiens, le premier pas descendant a été l’abandon de leur premier amour (Apoc. 2 : 4) ; il a finalement conduit à la tiédeur de Laodicée (3 : 15-16).
            La mondanité pénètre de façon sournoise dans nos cœurs, nous perdons peu à peu notre communion avec Dieu. Des divisions peuvent ainsi se produire aisément au milieu du peuple de Dieu. Evangéliser devient un véritable fardeau, car notre amour pour les âmes a baissé ; toutes nos activités spirituelles s’amenuisent et la porte est désormais grande ouverte pour tomber dans toutes sortes de fautes, à moins que Dieu, dans sa grâce, n’intervienne à temps pour nous redresser.
            Il peut s’agir des « affaires de ce monde », ou du « plaisir » sous ses différents aspects ; ce sont même parfois des choses qui semblent au premier abord justes et sans danger pour l’âme. Mais elles nous conduisent à nous « écarter » de Dieu. Quel mauvais travail la désolante mondanité n’a-t-elle pas souvent produit dans la maison de la foi ! Combien de chrétiens actifs et dévoués ont été « vaincus » par ce moyen !
            Nous sommes entourés des pressions que l’amour du monde exerce sur nous et, comme Démas, en danger d’être entraînés par l’amour du présent siècle (2 Tim. 4 : 10). Elle est tristement efficace dans la main de l’imposteur. Elle saisit la moindre occasion pour s’emparer de la direction de nos pensées. Elle est subtile, pleine d’attrait pour le jeune chrétien, mais elle sait très bien « tenter » aussi les aînés. Nous avons tous besoin d’être « gardés du mal » (Jean 17 : 15).
            L’Eglise est menacée en permanence par trois dangers : les fausses doctrines, les divisions et la mondanité. Mais on peut sans doute dire que la racine des deux premiers dangers est la mondanité sous-jacente. 

                        Prévention ou guérison de la mondanité 

Pour prévenir ou guérir cette mondanité, notre grande ressource est de réaliser la présence du Père. Il est absent dans le monde, et si le croyant goûte Sa présence par la foi, il peut être victorieux du monde.  
            Parler du « Père » évoque immédiatement dans notre esprit le « Fils ». Celui-ci a fait de nous des fils (Héb. 2 : 10 ; 1 Thes. 5 : 5) qui ont accès par Lui auprès du Père (Eph. 2 : 18). Ses relations avec Lui se traduisent par une proximité et par des affections réciproques.  Cette Personne doit remplir notre cœur. Une petite « place » ne nous suffirait pas pour vivre dans la sainteté. La présence du Père empêche le péché d’entrer.
            Etre délivré de la mondanité est « simple » en soi pour un croyant. Si elle occupe indûment une place dans notre cœur, tournons-nous vers le Père et demandons-Lui de nous délivrer. C’est toujours possible, même si notre « immersion » dans le monde date, hélas, de longtemps. Les droits de Dieu sur un racheté sont les plus forts et sa grâce est pleinement suffisante pour nous restaurer.
            Nous vivons dans un temps où la mondanité a pris beaucoup d’ampleur. Comme du temps de Caïn, l’homme se sert de toutes les « inventions » qui dérivent de l’intelligence reçue de Dieu. De grandes « facilités » sont procurées à celui qui cherche à mettre Dieu « de côté » dans sa vie. Même l’Eglise, appelée pourtant à rendre constamment témoignage à Christ, recèle beaucoup de mondanité. Quelle honte de jeter ainsi le déshonneur sur son saint nom !
            Ce n’est pas un ascétisme de façade qu’il faut chercher à avoir (Col. 2 : 23) - ce serait une grande tromperie. Il ne convient pas non plus de se montrer légal - c’est une forme d’esclavage. Notre grand besoin est une réelle dévotion à l’égard de Celui qui nous a aimés. C’est à Lui que nos cœurs appartiennent. Vivre près de Lui devrait toujours faire nos délices !

            Puissant Sauveur, qui seul est notre vie,
                        Bénis tes saints, étrangers ici-bas.

                        En toi, Jésus, notre âme se confie :
                        Que ton amour dirige tous nos pas !

            Ah ! garde-nous de tourner vers le monde
                        D’autres regards que ceux du voyageur.

                        Que, du péché fuyant la coupe immonde,
                        Aux vives eaux nous puisions le bonheur.       
 

La prière du Seigneur en faveur des siens qui sont dans le monde (Jean 17)

Le Seigneur Jésus a clairement montré ce qui est nécessaire dans sa prière de Jean 17 au Père. Il allait quitter ce monde sans Dieu, tandis que les disciples y resteraient pour Le représenter ici-bas. Ils sont comparables à ces ambassadeurs envoyés dans un pays étranger hostile. Il y a tout lieu de penser que le jour est proche où Jésus va revenir chercher les siens, mais en attendant, leur mission est de porter devant tous, là où ils ont été placés, les caractères du Seigneur.

                        Sanctifiés et envoyés

Deux points très importants concernant les siens sont abordés par le Seigneur dans sa prière, dont nous avons par grâce connaissance. Il souligne qu’ils sont d’abord sanctifiés et puis envoyés. « Je ne fais pas la demande que tu les ôtes du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la vérité : ta Parole est la vérité. Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17 : 15-19).
            L’importance de ce passage ne peut nous échapper. Il faut être mis à part, sanctifié par la lecture et le lavage des Ecritures (la vérité), sinon nous n’avons aucune puissance pour résister au mal et nous sommes incapables de témoigner pour Christ !
            L’habitude de lire au début de la journée un passage de la Bible, avant d’être immergé contre notre gré dans un monde qui gît tout entier dans le méchant (1 Jean 5 : 19), est à recommander. Cette saine habitude aura l’excellent effet d’empêcher notre esprit de se laisser imprégner par toutes sortes de choses malsaines qui nourrissent habituellement l’esprit de « ceux qui habitent sur la terre ». Elle nous permet d’être vainqueurs du monde (1 Jean 5 : 4).
            Aller dans le monde ou entrer en contact avec lui par des moyens audio-visuels sans faire au préalable tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir notre sainteté pratique, c’est vraiment se mettre en grand danger. Seule notre sanctification « pratique » nous fera remarquer comme appartenant au Seigneur par ceux que nous côtoyons durant notre travail ou nos études. Faute de quoi la puissance du témoignage que nous sommes appelés à rendre est perdue, et nous pourrions devenir semblables à Lot ! Il a dû être arraché de Sodome, car « il tardait » à quitter cette ville corrompue, sur le point d’être détruite par le feu. Il s’était peu à peu attaché à son environnement, malgré l’ambiance délétère dont il souffrait (Gen. 19 : 15-16).

                        La sanctification opérée par le Seigneur en notre faveur

Outre notre sanctification personnelle par la Parole, le Seigneur nous a procuré une autre source de sanctification, avant de nous envoyer dans le monde : « Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean  17 : 19). Nous apprenons qu’après être retourné vers son Père, le Seigneur lui-même « s’est mis à part » pour prendre ainsi soin de ceux qu’Il a reçus du Père (v. 9). Il prie pour les siens avec le désir qu’ils soient gardés de tomber dans les pièges tendus sous leurs pas.
            Il est très précieux de réaliser que le Seigneur s’occupe de nous de cette manière. Il ne prie pas pour le monde mais « pour ceux que le Père lui a donnés du monde » (v. 6). Nous avons ainsi l’assurance d’être gardés du mal qui a tout envahi ici-bas. Nous savons que si nous marchons avec Lui dans l’obéissance à la vérité, notre témoignage sera celui que Dieu désire. Le Seigneur Jésus a vaincu le monde et tout est sous son contrôle.
            Un chrétien croit peut-être pouvoir frayer avec le monde et se mêler à ceux qui en font partie. Il pense même être capable de changer ceci ou cela par sa présence au milieu des incrédules ? L’échec est certain ! Il n’y a aucun espoir de changer quoi que ce soit à la situation actuelle : nous serons irrésistiblement entraînés vers le bas ; nous ne serons plus  des témoins pour Christ !
            Le fait d’être d’abord sanctifiés puis envoyés ensuite dans le monde nous garde de deux extrêmes. L’un consiste à s’identifier à ce monde et l’autre à s’en isoler entièrement. Le Seigneur ne nous a pas laissé un « code » à suivre à la lettre, ni par exemple une liste des vêtements précis à porter, ou certains principes à mettre absolument en pratique devant les autres hommes. Mais toutes ces choses, qui font partie du côté visible de notre vie chrétienne, peuvent faire comprendre aux autres que nous appartenons à Christ. Notre conduite est remarquée par ceux avec lesquels nous sommes en contact, comme c’était le cas pour Pierre et Jean : « Ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (Act. 4 : 13).
            Des règles qui ne seraient pas l’expression réelle de « l’être caché du cœur » (1 Pier. 3 : 4) conduiraient au légalisme. Au contraire, un comportement relâché est inconvenant. Si l’on ne se soucie « pas du tout » de son apparence extérieure, notre entourage ne peut pas supposer l’existence de la pureté en nous. Seul le Seigneur peut nous aider à garder un cœur qui soit attaché à Lui et à son œuvre. Notre prière doit être celle de David au Psaume 139 (v. 23-24), afin que nous marchions avec confiance dans la « voie éternelle ».

            Eprouve-moi, ô Dieu toujours fidèle,
                        Sonde mon cœur pour le sanctifier ;

                        Et conduis-moi dans la voie éternelle
                        En m’accordant de te glorifier.

Ainsi nous deviendrons plus conformes à Christ. Par son œuvre à la croix, Il nous a fait connaître le nom du Père afin, dit-Il en terminant sa merveilleuse prière de Jean 17, « que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en eux ».

 

Ph. L - 29-04-2014