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Le chemin de la restauration


Quatre cornes et quatre ouvriers (Zach. 1 : 18-21)
L’homme au cordeau (Zach. 2 : 1-2)
La purification du grand sacrificateur (Zach. 3)
Le rouleau qui vole (Zach. 5 : 1-4)

 

Lire : Zacharie 1: 1-4, 14-21 ; 2 : 1-4, 6-8, 13 ; 3 : 1-5 ; 4 : 11-14 ; 5 ; 6 : 12-13 ; 8 : 16-19 ; 12 : 10-14 ; 14 : 21  

 

Le livre de Zacharie a été écrit par l’un des trois prophètes qui ont parlé après la captivité, c’est-à-dire qui se sont adressés au résidu remonté de Babylone à Jérusalem. Ce reste fidèle est celui de Juda. C’est ce résidu qui est revenu à Jérusalem et à qui le Seigneur a été présenté. Il vient des deux tribus, Juda et Benjamin, qui ont sur la conscience un fait qui ne pèse pas sur la conscience des dix autres tribus : le rejet du Messie, la mort du Seigneur. C’est pourquoi la restauration des deux tribus sera faite suivant un processus différent de celui qui marquera la restauration des dix tribus. Et on trouve cette différence dans l’Ecriture. Nous ne nous arrêterons pas au côté prophétique du livre, bien qu’il soit d’un extrême intérêt, mais sur le côté moral de ce que nous avons lu. Il y a là, comme dans toute portion de l’Ecriture, une valeur morale permanente. Le Nouveau Testament déclare d’ailleurs que « toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 3 : 16-17). Si nous perdons cela de vue, nous perdons immédiatement le fruit, le bénéfice pour lequel Dieu nous a conservé l’Ecriture. Elle n’est pas un jouet pour les mains de l’homme, comme, hélas, elle l’est devenue ! L’Ecriture est une bénédiction entre les mains de l’homme, mais aussi une épée dans sa main. Et c’est une épée qui n’a pas de poignée, dans ce sens que celui qui la prend est le premier à en sentir la puissance, à sentir qu’elle a une autorité divine. Eh bien, un des côtés de l’intérêt que présente ce livre pour nous (que je laisserai plutôt à la recherche de chacun, parce que ce serait trop long d’entrer dans les détails de ce que nous avons lu), c’est de montrer le chemin que Dieu fait suivre à un homme, ou, plus exactement ici, à une partie de son peuple, pour sa restauration.
            On peut dire que ce chemin de restauration, c’est aussi, moralement, le travail que Dieu fait chez un incroyant. Car, lorsqu’une personne inconvertie vient à Dieu, on peut parler de sa restauration. Il s’agit, en effet, d’un retour de l’homme à Dieu, qui a été d’abord en relation avec l’homme. Mais cette relation a été rompue par l’infidélité de l’homme. Et le travail que la grâce de Dieu opère consiste à renouer des relations entre Dieu et l’homme. On peut donc appliquer ce travail de restauration au travail opéré dans le cœur d’un homme qui retrouve Dieu, comme aussi au travail de Dieu dans un chrétien après un écart et un éloignement d’une importance variable.

            Quatre cornes et quatre ouvriers (Zach. 1 : 18-21)

Au premier chapitre, nous avons quatre cornes, puis nous avons quatre ouvriers. Les quatre cornes sont les images de quatre empires. Une corne, dans l’Ancien Testament, est l’image d’une puissance, et quatre cornes sont les images de quatre puissances. Ces quatre cornes - quatre puissances - ont été celles qui ont contribué à disperser le peuple de Dieu par un châtiment que Dieu lui-même a ordonné. La première de ces cornes, c’est Nébucadnetsar, c’est Babylone ; ensuite les Perses ; ensuite l’empire grec d’Alexandre ; et enfin, l’empire romain, dont on n’a pas fini de parler, puisque, si son activité a subi une interruption, elle doit reprendre.
            Ces quatre cornes nous sont présentées comme des instruments dont Dieu s’est servi pour disperser son peuple. Mais, nous l’avons vu, si Dieu a dispersé son peuple, dès le premier chapitre, Il nous en a donné les raisons. Dieu donne souvent, et avec beaucoup de soin, la raison de ce qu’Il fait. Ici, Il dit : J’ai dispersé mon peuple parce qu’il a été infidèle. Un des livres les plus remarquables à cet égard, c’est Osée. Il est presque tout entier un plaidoyer de Dieu (à part quelques passages proprement prophétiques), Dieu prenant la peine de dire devant son peuple, devant l’auditoire, devant le lecteur : Voilà ce que j’ai fait à mon peuple ; voilà pourquoi j’ai agi ainsi à l’égard de mon peuple, comme pour dire : Ne pensez pas un instant que j’ai agi de façon injuste, arbitraire, que j’aurais pu faire autrement. Soulignons en passant l’immense et permanente valeur morale de ce fait.
            A la fin du chapitre premier, les quatre cornes nous sont présentées. Mais auparavant, nous trouvons, mis en évidence, l’état du peuple. «Vos pères, où sont-ils ? » (v. 5). Qu’ont-ils fait ? « Revenez à moi… et je reviendrai à vous… Revenez donc de vos mauvaises voies et de vos mauvaises actions » (v. 3-4).
            Vous n’êtes pas revenus à moi ? Eh bien, voici une première corne, et les autres continueront le même travail. L’enseignement, que Dieu nous donne ici et qu’on trouve partout dans la Parole, c’est que lorsqu’Il frappe les siens, Il en donne la raison, montrant que son action n’est jamais arbitraire, jamais injuste. Bien entendu, Dieu n’écrit pas, pour chacun des siens ou pour son peuple, un nouveau chapitre ; mais Il se sert de l’Ecriture déjà donnée pour éclairer chacun à cet égard et justifier ses voies envers nous.
            C’est une leçon très importante que ce premier chapitre nous donne.
            Il disperse ; Il frappe. Il a des raisons pour cela : Où sont vos pères ? Qu’ont-ils fait ? Ils ne m’ont pas écouté, et vous non plus. Eh bien, voici, le moment du châtiment est arrivé ! On trouve cela continuellement dans l’Ecriture.
            Mais nous savons très bien que notre cœur est disposé à dire, lorsque la main de Dieu nous tient d’un peu près : Mais, ne fais-tu pas erreur ? N’est-ce pas à un autre que tu devais dispenser ces circonstances ?
            Dieu, pourtant, ne se trompe jamais. Nous trouvons, précisément dans ce livre, qu’à la fin du travail de Dieu dans son peuple pour le restaurer, lorsqu’ils se lamenteront, chaque famille à part et leurs femmes à part, chaque tribu à part et leurs femmes à part, alors ils ne diront plus : Dieu s’est trompé et n’aurait pas dû nous disperser. Mais entre le moment où Dieu a frappé et celui où Il restaurera son peuple, combien de siècles se seront écoulés ? Il y a déjà une vingtaine de siècles que l’histoire de Jérusalem est close. Jérusalem a été balayée de la carte du monde comme capitale, lorsqu’elle a été prise par Titus, après la mort du Seigneur. Cela a été la fin de l’histoire d’Israël. Mais elle reprendra. Si nous interrogions les descendants des survivants de ces périodes remarquables, nous recevrions certainement, en majorité, des réponses qui condamneraient Dieu, et qui diraient : « Pourquoi nous a-t-Il fait ainsi ? » ; comme nous le trouvons dans Jérémie. Ce prophète avait été envoyé avant que le jugement tombe, pour faire revenir le peuple de Dieu, si c’était possible. Le peuple disait, en voyant les calamités qui étaient finalement venues sur lui : Mais pourquoi Dieu nous a-t-Il fait cela ? Pourquoi ces choses sont-elles arrivées ? On trouverait sans doute, chez ceux qui retournent, en ce moment, dans le pays de la promesse, des sentiments analogues. Ils y retournent assurés qu’il n’y a pas de différend entre Dieu et eux, alors que la question reste entière : Où sont vos pères ? Vous m’avez abandonné !
            Il en est souvent de même dans la vie d’un individu. On se contente d’une profession où le cœur se complaît parce que, pendant ce temps, on oublie de régler ses propres comptes avec Dieu. Et, quand Dieu nous parle de juger la profession, Il nous parle à chacun, pour que nous réglions nos voies avec Lui en nous jugeant.
            Comme quelqu’un l’a dit, un commerçant dont les affaires ne vont pas ne regarde pas volontiers ses livres de comptes. De même, un chrétien en mauvais état ne tourne pas volontiers certaines pages de sa vie. Il ne s’y arrête pas, mais les tourne très vite. Il n’en veut pas parler. Dieu dit : Nous en parlerons, une fois ou l’autre ; nous en parlerons bien un jour. Car il y a, comme disait encore quelqu’un, des échéances. Oui, il y a des échéances. Il y a eu des échéances, pour Israël. Les quatre cornes ont été suscitées, quatre empires, quatre puissances, qui ont, de la part de Dieu, pris l’autorité sur la terre à la place du peuple de Dieu. Il faut voir les Lamentations de Jérémie pour comprendre un peu combien Dieu a souffert, en supprimant Jérusalem. «Il aimait ce qu’Il a frappé, et Il a dû frapper ce qu’Il aimait».
            Mais toujours, avant de frapper, Dieu avertit. Même Jérémie, qui annonce l’imminence du jugement, lance des appels au repentir. C’est en vain, et il est obligé de répéter : « Jérusalem sera prise ». On le menace ; on le frappe ; on le met dans la fosse, dans la boue. Il répète : La ville sera prise. En passant, considérons quelle fidélité il y a eu, chez cet homme ! Voilà un serviteur de Dieu ! Que le Seigneur nous aide à imiter cette fidélité, malgré les influences, les dangers, le souci de nos intérêts.
            Jérémie donc, s’il annonce un jugement inexorable à moins qu’on ne se repente, fait encore appel à la conscience et au cœur. Et puis, il ouvre un horizon devant la foi. Le service des prophètes, en général, est double : ils appellent pour le temps présent et, en même temps, ils annoncent l’avenir. Quand le temps présent est très sombre, parce que Dieu lui-même va entrer en scène pour frapper, alors ils annoncent l’avenir, la bénédiction future, selon le conseil de Dieu en grâce.
            Après les quatre cornes, nous avons les quatre ouvriers. Les quatre ouvriers parlent du travail que Dieu fera quand Il restaurera son peuple. Cette restauration a un double caractère ici, et on peut dire que le cas est général. Il y a une restauration extérieure et une restauration intérieure.
            Nous trouvons, dans les passages que nous avons devant nous, un très grand nombre de questions. Au chapitre 4, c’est un homme qui semble se réveiller de son sommeil. Il découvre des choses et, en vue de les comprendre, pose une multitude de questions. Il représente le peuple d’Israël, qui est comme tombé dans un profond et long sommeil. Et ce n’est qu’après un très long temps que les choses concernant Israël reprendront leur cours, et que se réalisera sa lente restauration. Ce peuple reprendra peu à peu conscience de ce qui le concerne devant Dieu. Il retrouvera la vie. Ézéchiel 37 dépeint les effets du travail de Dieu dans le résidu de son peuple, dans des versets d’une extraordinaire beauté, d’une force et d’une vie saisissantes ! De ces os secs et épars sur la face du sol, on voit peu à peu se lever une «immense armée».

            L’homme au cordeau (Zach. 2 : 1-2)

Au chapitre 2, on voit un homme qui mesure Jérusalem avec un cordeau. Mesurer, c’est prendre possession. Dire que Dieu fera mesurer Jérusalem, c’est dire qu’Il va s’en occuper pour en prendre possession. Le travail de Dieu commence. Dieu annonce qu’Il s’occupera de Jérusalem, que la joie reviendra dans cette ville. De même, quand Dieu travaille dans le cœur d’un chrétien en mauvais état ou d’un pécheur qui ne connaît pas Dieu, son premier travail n’est pas un travail qui donne tout de suite de la joie. Mais lorsque Dieu a fini son travail, c’est la pleine joie, la vraie et profonde joie ; « et personne ne vous ôte votre joie » (Jean 16 : 22).
            Au commencement, très souvent, le travail de Dieu dans une âme est marqué par des exercices de conscience douloureux. En Matthieu 13, l’un des quatre terrains représente un état d’âme sur lequel la Parole produit tout de suite une joie extérieure ; mais elle ne dure pas, parce qu’elle n’est pas de Dieu. La nature seulement est touchée. Cette âme n’a pas reçu la vie de Dieu. La semence est tombée en elle sans prendre racine. On voit des personnes touchées par l’Evangile, par les paroles de vérité et de grâce que la Parole apporte, et qui se réjouissent. Mais quand la tribulation ou la persécution surgissent, comme il est dit dans cette parabole, elles s’en vont.
            Le travail de Dieu dans une âme est marqué par le fait que la conscience est touchée, aussi bien que le cœur. On l’a souvent dit. C’est pourquoi, d’ailleurs, quand nous voyons une âme s’intéresser aux choses de Dieu, ne l’entourons pas trop. Nous lui rendrions un mauvais service. Elle risquerait d’être touchée par des manifestations de charité, et de perdre Dieu de vue. Or, il est bien clair que nous ne remplacerons jamais Dieu auprès d’elle ! Laissons-la à Dieu. Pensons à elle en prière. Suivons-la sans le laisser trop paraître, et laissons-la avoir affaire à Dieu. Qui, hors Dieu, la connaît ? Et qui, sinon Lui-même, peut agir en elle ? De plus, qui a le droit de s’interposer entre une âme et Dieu ? C’est l’un des caractères du clergé. L’attitude convenable est souvent difficile à réaliser, pour les parents, dont le désir de voir Dieu bénir leurs enfants les pousserait, pour ainsi dire, à essayer de forcer la main de Dieu. Mais la foi et la piété seules, dans cette situation comme dans toute autre, savent, par la grâce de Dieu, comment il faut agir. Et elles sont actives aussi pour la prière et l’intercession.
            Ainsi, le prophète annonce que Dieu s’occupera de son peuple, de Jérusalem. L’effet du dernier travail de Dieu pour son peuple, qu’il s’agisse d’Israël et à bien plus forte raison du peuple céleste, ou de chacun, ce qui couronne le travail de Dieu pour les siens, c’est la joie, c’est le bonheur. Il nous le donne déjà, et Il nous le donnera pour toujours. Et s’Il ne nous donne pas de le goûter chaque jour d’une manière continue, c’est de notre faute. N’accusons pas Dieu, comme nous sommes tellement portés à le faire ! Quand nous avons souillé nos vêtements - et c’est ce que nous allons trouver maintenant - quand nous avons mal marché et déshonoré Dieu, quand notre volonté s’est mise en face de celle de Dieu et que, comme nous le trouvons un peu plus loin, nous avons rendu notre cœur comme un diamant, Dieu ne peut pas nous rendre heureux. Il se doit à Lui-même, et Il nous doit à nous-mêmes, de ne pas nous rendre heureux. Nous ne pouvons pas être heureux en Lui quand nos cœurs vont boire aux coupes que ce monde offre ; ou même si, entre chrétiens, nous oublions que Dieu Lui-même est la source permanente de nos joies, et que sans Lui, nous n’avons rien.
            La source de notre joie, de notre bonheur, est en Dieu. Il y a d’autres joies tout à fait légitimes que nous connaissons. Mais la source des joies chrétiennes est en Dieu. Et c’est une source inépuisable, que nous goûterions constamment, dans notre vie courante, si notre vie était tout entière pour le Seigneur, comme la robe du Seigneur - image de sa vie - était tissée d’une seule pièce, sans couture.
            Quel fait immense que cette activité de Dieu en vue de rétablir son peuple à Jérusalem ! Quel fait immense ! Il bénira son peuple, et aussi toute la terre. C’est aussi un fait immense pour une âme, quand Dieu commence à s’en occuper. Il s’agit essentiellement d’un travail intérieur. Car qu’est-ce qui importe le plus, dans nos rapports individuels avec Dieu ? Est-ce simplement la correction apparente d’une marche où l’œil humain n’a pas grand chose à redire ? Aucunement. Même une amélioration dans les voies d’un homme n’indique pas qu’il soit converti. La morale chrétienne imprègne tant d’âmes qui n’ont pas pour autant la vie divine. Le monde chrétien revient à un ancien paganisme, tout en gardant les formes chrétiennes.

            La purification du grand sacrificateur (Zach. 3)

La morale chrétienne a fréquemment une influence sur les mœurs, sans qu’il y ait eu pour autant conversion réelle. Eh bien, le travail intérieur, nous le trouvons au chapitre 3.
            Qui voudrait ouvrir son cœur tout entier ? Nous sommes tous pourtant de braves gens ! Hélas ! Un homme qui ne paraissait pourtant pas être un chrétien, disait une fois : Je ne sais pas ce qui se passe dans le cœur d’un criminel, mais je sais ce qui se passe dans le cœur d’un honnête homme, et c’est affreux !
            Le travail intérieur, effectué dans notre cœur, c’est le travail le plus difficile ; et c’est celui que nous n’aimons pas. Nous n’aimons pas que Dieu mette le doigt sur la plaie intérieure ! Or tout est là. C’est ce que nous trouvons au chapitre 3. C’est très beau, comme tout ce que Dieu fait.
            Pour découvrir le péché, Dieu est impitoyable. Mais c’est son amour qui le fait. Il ne laisse rien passer, parce qu’Il veut nous bénir complètement. Si un homme tolère quelque chose qui ne soit pas selon Dieu, il doit se dire : Voilà quelque chose que Dieu devra visiter un jour. « Ils arrivent, les jours de la visitation ! » (Osée 9 : 7) ; c’est la parole d’un prophète.
            Le chapitre 3 nous présente Joshua, le grand sacrificateur, un homme qui a une importance considérable pour le peuple. Et c’est lui qui est vu avec des vêtements sales. Pourquoi lui ? Parce qu’il représente le peuple. S’il est en mauvais état, le peuple aussi. Or, il est en mauvais état. Le voilà avec des vêtements sales. On parle de restaurer Jérusalem, mais Joshua a des vêtements sales. Comment Dieu peut-Il recevoir un homme qui a des vêtements sales ? Ces vêtements représentent la marche, qui révèle l’état intérieur : « Ils marcheront devant moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes » (Apoc. 3 : 4). Joshua est là avec des vêtements sales. Et il y en a un autre qui est là : Satan, l’accusateur des saints (Apoc. 12 : 10).
            Le Seigneur a une activité continuelle de Souverain Sacrificateur. Il s’occupe des croyants. Il les porte sur son cœur, sur ses épaules, et s’occupe continuellement d’eux. Quand ils ont manqué, Il est leur avocat auprès du Père, pour qu’ils puissent retrouver la communion avec le Père. Et, en tant que sacrificateur, Il donne à tout croyant un droit permanent d’entrer dans la présence de Dieu, et du secours ici-bas pour qu’il soit gardé, au moment opportun, afin qu’il ne pèche pas. Tandis que le diable, dans les lieux célestes (mais non pas dans la lumière inaccessible), exerce une activité anti-sacerdotale, et le fera jusqu’au moment où il sera chassé du ciel sur la terre.
            Joshua a des vêtements sales. Satan est à sa droite, et ils sont devant l’Eternel. Joshua ne peut rien dire. S’il avait ouvert la bouche, Satan la lui aurait fermée. Qui parle ? Dieu. Qui peut parler ? Dieu seul ; et c’est Dieu qui parle. « Que l’Eternel, qui a choisi Jérusalem, te tance » (v. 2).
            Voilà notre ressource en tout temps. Notre ressource, c’est la grâce de Dieu. Cette grâce a un dessein qui est de nous bénir. Lorsque Dieu va bénir un homme, Il le tient devant Lui tel qu’il est, avec des vêtements sales. Avons-nous des vêtements sales ? Quelqu’un a-t-il des vêtements sales ? Un pécheur inconverti ? Ou un chrétien qui a de la souillure et des taches sur ses vêtements, des choses qui ne sont pas jugées ? Ils sont là, devant Dieu. Et le diable s’en sert pour accuser et faire tomber. Le diable s’en sert ; il accuse. Dieu ne peut pas dire qu’un vêtement sale est un vêtement blanc ; le diable le sait très bien. Chers amis, que Dieu nous accorde la grâce d’avoir devant Lui une bonne conscience, continuellement. C’est la chose la plus difficile qui soit. On passe à la légère. On a de très bons rapports avec tous les amis, avec un frère par-ci, avec une sœur par-là ; et on garde par devers soi de l’interdit avec Dieu. On ne le dit pas, même pas au meilleur de ses amis. On ne peut pas le dire ; et même, si on s’en ouvrait à eux, les amis rendraient-ils toujours le bon service, de dire : il faut avant tout régler votre état avec Dieu ?
            Eh bien, Dieu dit : « Otez de dessus lui les vêtements sales » (v. 4). Revêtez-le d’un vêtement blanc, et mettez une tiare pure sur sa tête. Dieu peut alors recevoir son peuple, et Dieu peut recevoir le pécheur restauré ; mais pas avant. Qui fait tout ? Dieu. Satan doit se taire. Et qui est-ce qui reste tranquille, comme celui à l’égard de qui Dieu fait tout ? Joshua, l’homme, le pécheur.
            Quel bonheur d’avoir affaire à Dieu ! Mais quelle scène solennelle ! Oh, que Dieu nous accorde de veiller, dans le jugement continuel de nous-mêmes, afin que nous ne laissions pas s’accumuler des choses mauvaises en nous, du péché envers Dieu, des torts envers le prochain. Nous sommes frappés, en lisant l’Ecriture, de voir la place que tiennent, d’après l’Ecriture, les péchés envers Dieu, et ceux qui touchent le prochain. Tout cela est sérieux, mais combien précieux aussi ! Et pensons à la scène solennelle du tribunal de Christ !

            Le rouleau qui vole (Zach. 5 : 1-4)

Au chapitre 5, il est question d’un rouleau, d’un épha et d’une femme : la méchanceté. C’est une scène distincte, comme il y en a plusieurs dans ce livre-là. Tout d’abord, un rouleau de malédictions, un rouleau qui vole, qui proclame : tout menteur sera détruit, tout voleur sera détruit. On peut très bien appliquer cela à nos temps actuels. La Parole de Dieu a une valeur permanente. Aujourd’hui, le voleur et le menteur, très souvent, triomphent. Le royaume de ce monde, et en particulier du monde chrétien, on peut l’appeler le royaume des menteurs. Le royaume des menteurs ? Que c’est triste ! Sur tout ce monde chrétien, cette parole vole, un rouleau écrit : le voleur sera détruit d’une part, le menteur sera détruit d’autre part. Voilà ce qui est écrit. C’est la malédiction qui sort. Dieu ne ferme jamais les yeux. Ses yeux voient, est-il dit (Ps. 11 : 4), ses paupières sondent les fils des hommes. Et encore : « Les yeux de l’Éternel parcourent la terre ». L’Ecriture parle d’yeux à l’extérieur et à l’intérieur, car Dieu a la connaissance extérieure des choses, et aussi la connaissance intérieure de tout. Dieu a, de toutes choses, la connaissance directe et totale.
            Oh, chers amis, quel bonheur d’avoir Dieu comme refuge de notre cœur ! Si notre cœur n’a rien à cacher à Dieu, nous sommes très heureux d’avoir affaire à Lui. Mais s’il a quelque chose à cacher à Dieu, il n’y a de refuge nulle part, ni sur la terre, ni au ciel.
            La malédiction sort. Elle est prononcée sur cette terre chrétienne. Ce langage n’est pas trop fort ; car nous lisons, en Romains 1, que « la colère de Dieu est révélée du ciel ». Nous parlons de l’évangile de la grâce de Dieu. Cet évangile dit aussi : « La colère de Dieu est révélée du ciel ». C’est un glaive suspendu sur le monde entier : tout voleur sera détruit et tout menteur sera détruit. Quelle scène, quand Dieu commencera à juger. Nous ne pouvons pas du tout avoir l’idée de ce que se sera !
            Le menteur « jure faussement par son nom » (v. 4). Il invoque le nom de Dieu, du Seigneur, pour mentir. Quel endurcissement ! Prenons garde ! Ensuite, « c’est l’épha qui sort » (v. 6). « Et il y avait là une femme assise au milieu de l’épha. Et il dit : C’est la méchanceté. Et il la jeta au milieu de l’épha, et il jeta le poids de plomb sur l’ouverture. Et je levai mes yeux, et je vis ; et voici, deux femmes sortirent, et le vent était dans leurs ailes, et elles avaient des ailes comme des ailes de cigogne, et elles soulevèrent l’épha entre la terre et les cieux. Et je dis à l’ange qui parlait avec moi : Où celles-ci emportent-elles l’épha ? Et il me dit : Pour lui bâtir une maison dans le pays de Shinhar ; et là elle sera fixée et posée sur sa base » (v. 7-11). Qu’est-ce que cela veut dire ? L’épha, c’est la plus grande mesure de capacité. Où la méchanceté avait-elle atteint sa plus grande mesure ? En Israël, le peuple qui s’appelait du nom de Dieu était le plus méchant qui fût. Et pourquoi cet épha est-il emporté par deux femmes qui avaient comme des ailes de cigogne, cet animal qui retourne toujours à son lieu ? C’est que la méchanceté est emportée à son lieu d’origine, Babylone, Babel. C’est l’origine du mal qui était dans le peuple d’Israël ; de même que Babylone, moralement parlant, est l’origine du mal qui est dans la chrétienté. Dieu nous montre la source. Le mal a sa source dans l’homme déchu. Babel, c’est la première puissance royale après le déluge. Eh bien, le mal qui avait sa source dans un pays étranger à Dieu est venu élire domicile dans le peuple de Dieu, à Jérusalem. C’est encore vrai. Est-ce trop sévère de dire que la chrétienté est devenue cette demeure du mal ? Pas du tout. Il faut lire ce que l’Apocalypse nous dit de Babylone, sur le front de laquelle est écrit le nom : « Mystère, Babylone la grande » (Apoc. 17 : 5). Jean n’arrivait pas à comprendre qu’une telle méchanceté se trouvât parmi ce qui prétendait être l’Église.
            Avons-nous à cœur que la méchanceté ne se trouve pas parmi le peuple de Dieu ? L’Assemblée est « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3 : 15). Avons-nous à cœur cela, chers amis ? Quand le mal n’y est pas jugé, notre cœur devient comme une pleine mesure de méchanceté. Que de maux à juger ! Puissions-nous rechercher cette vérité qui doit caractériser l’Assemblée, et rejeter le mensonge, la méchanceté, la malice : « pour  la méchanceté, soyez de petits enfants » (1 Cor. 14 : 20). « Célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de mal et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité» (1 Cor. 5 : 8). Nous ne serons heureux qu’à cette condition-là.

Nous avons lu aussi qu’à la fin, le peuple, au lieu d’accuser Dieu, se frappera la poitrine, confessera sa coulpe, et dira : Nous avons péché. Chacun sentira et confessera ses manquements.
            Nous terminerons sur un des beaux versets que nous avons lus : « Aimez donc la vérité et la paix » (8 : 19). Nous voulons souvent la paix sans la vérité. Il y a ici la vérité et la paix. La paix sans la vérité, c’est la paix du diable. La paix avec la vérité, c’est la paix de Dieu. Que Dieu nous la donne dans notre cœur, dans nos familles, dans l’Assemblée.

 

L. Chaudier – D’après les notes prises lors d’une méditation (mai 1953)