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Seraïa, prince du repos
 

Seraïa, un homme à l'écoute des avertissements de Dieu
Des instructions pour la vie du croyant dans ce monde


            « La parole que Jérémie le prophète commanda à Séraïa, fils de Nérija, fils de Makhséïa, quand il alla avec Sédécias, roi de Juda, à Babylone, en la quatrième année de son règne ; or Seraïa était premier chambellan (littéralement  «  prince du repos »). Et Jérémie écrivit dans un livre tout le mal qui viendrait sur Babylone, toutes ces paroles qui sont écrites contre Babylone. Et Jérémie dit à Séraïa : Quand tu seras venu à Babylone, alors regarde et lis toutes ces paroles ; et tu diras : Eternel ! tu as parlé contre ce lieu pour le retrancher, de manière qu'il n'y ait pas d'habitant, depuis l'homme jusqu'à la bête, mais qu'il soit des désolations perpétuelles. Et il arrivera que, quand tu auras achevé de lire ce livre, tu y attacheras une pierre, et tu la jetteras au milieu de l'Euphrate ; et tu diras : Ainsi Babylone s'enfoncera, et ne se relèvera point du mal que je fais venir sur elle ; et ils seront las » (Jér. 51 : 59-64).
 
 
 
            Seraïa était le frère de Baruc, lui-même scribe de Jérémie (Jér. 32 : 12). Il devait accompagner, semble-t-il, Sédécias à Babylone, quoique l'Ecriture ne précise pas que ce roi soit allé à Babylone à cette époque. Il est possible que Seraïa ait été chargé d'apaiser Nebucadnesar. Peut-être ce dernier se demandait-il si Sédécias ne complotait pas contre lui ? C'est ce qu'il fera effectivement plus tard, avec les rois d'Edom, de Moab, d'Ammon, de Tyr et de Sidon (Jér. 27).
 
 
 
Seraïa, un homme à l'écoute des avertissements de Dieu
 
            Baruc, accablé par les épreuves qu'il traverse à la suite de Jérémie, exprime ses plaintes : « Malheur à moi ! car l'Eternel a ajouté le chagrin à ma douleur ; je me suis fatigué dans mon gémissement, et je n'ai pas trouvé de repos » (Jér. 45 : 3). Seraïa, son frère, semble plutôt un homme paisible. En tout cas, ce « prince du repos » a été instruit à l'avance sur les desseins de Dieu à l'égard du brillant édifice où il doit séjourner.
            Assez nombreux sont les enfants de Dieu qui, aujourd'hui ressemblent plutôt à Baruc. Le Seigneur voudrait leur donner du repos dans leurs coeurs ; encore faudrait-il qu'ils réalisent qu'ils sont fatigués et chargés. Il les appelle à prendre sur eux son joug aisé, et son fardeau léger. Chacun est invité : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Matt. 11 : 28-30) ! Sinon il est impossible d'apprendre à imiter la vie sainte et parfaite de Celui qui, sur la terre, s'est dévoué sans relâche, renonçant sans cesse à lui-même.
 
            C'est l'étude attentive du livre que l'Eternel avait dicté à Jérémie, pour annoncer le jugement de Babylone, qui aidera ensuite Seraïa à rester paisible quand il se trouvera dans cette ville corrompue. On comprend mieux aussi ce qui peut rendre Baruc et tant d'enfants de Dieu après lui, si tourmentés et si fébriles, s'ils oublient que l'Eternel règne et que tout est finalement dans sa main.
            Seraïa va heureusement serrer dans son coeur le « commandement » transmis par le prophète. Il va devoir vivre pour un temps à la cour d'un monarque qui domine alors sur toutes les nations de ce monde. Comme il appartient à une famille princière, il se verra certainement offrir tous les privilèges liés à son rang. Nebucadnetsar ne manquera pas de lui conférer aussi quelques-unes de ces distinctions si recherchées par les hommes de ce monde.
            Seraïa, accoutumé à vivre dans une plus grande simplicité à la cour de Sédécias, est soudain en danger de se laisser éblouir par le cérémonial somptueux en usage dans cette capitale politique du monde. Tout ce faste orgueilleux déployé peut vite avoir une fâcheuse influence sur un croyant ! « La convoitise de la chair et l'orgueil de la vie » caractérisent un monde qui s'en va, avec sa convoitise (1 Jean 2 : 16-17).
            La seule vraie parade pour résister à des dangers aussi pressants est de rester tout près du Seigneur, d'écouter ses avertissements : ainsi seulement nous serons bien gardés. Si d'un côté Seraïa verra constamment étinceler autour de lui les splendeurs de cette éblouissante métropole, il pourra aussi lire dans le live qu'il a entre les mains, l'annonce de la ruine prochaine et définitive de Babylone ! Quel antidote le Seigneur a mis ainsi à sa disposition pour résister aux « délices du péché », auxquels Moïse a su faire face en son temps par la foi (Héb. 11 : 25-26) !
            En outre, lorsque Seraïa, arrivé à Babylone, aura lu toutes ces paroles, il devra dire : « Eternel, tu as parlé contre ce lieu pour le retrancher, de manière qu'il n'y ait pas d'habitant, depuis l'homme jusqu'à la bête, mais qu'il soit des désolations perpétuelles » (Jér. 51 : 62). Et pour donner un caractère plus solennel encore à cette prophétie, il a reçu l'ordre d'attacher une pierre au livre que Jérémie a écrit et de jeter le tout au milieu de l'Euphrate. Puis, debout sur la rive, il doit annoncer : « Ainsi Babylone s'enfoncera, et ne se relèvera point du mal que je vais faire venir sur elle ; et ils seront las » (Jér. 51 : 64). La faiblesse sans remède décrite dans ces dernières paroles forme un contraste complet avec la puissance que Babylone affichait encore au moment où Seraïa s'y trouvait.
 
 
 
Des instructions pour la vie du croyant dans ce monde
 
            Ce récit est très instructif pour chacun, car nous vivons au milieu d'une Babylone plus grande et plus ensorcelante encore que celle qui existait du temps de Nébucadnetsar. Plus que jamais, ce monde, sous l'empire de Satan, scintille sous les feux d'une gloire factice. Il déploie ses charmes les plus variés, tout ce que l'ennemi sait être susceptible de plaire à la chair.
            Le croyant doit rester constamment sur ses gardes, de crainte de se laisser progressivement attirer, avant d'être finalement complètement entraîné (Jac. 1 : 14-15). Quoiqu'il soit maintenant un étranger, « retiré du présent siècle mauvais (Gal. 1 : 4), le chrétien vit encore, comme Seraïa, « là où Satan habite », et il est exposé aux mêmes convoitises que ce prince hébreu. Certes « ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5 : 24), mais la chair est toujours là. Elle doit être constamment tenue dans la mort, sinon elle est immédiatement prête à se manifester encore. Nos yeux, en particulier, sont une « avenue » que l'ennemi se plaît à emprunter. Job avait compris le danger et déclare qu'il avait fait « alliance avec ses yeux » (Job 31 : 4). Chacun de nous en a-t-il fait ainsi ?
            Comme Seraïa, nous avons un livre à notre disposition, pour nous aider grandement. Il s'agit du Livre des livres, de la Parole de Dieu. Elle contient tous les trésors de la sagesse. Par son moyen, nous pouvons apprendre à connaître Christ, le don inexprimable de Dieu, mais elle nous révèle beaucoup d'autres choses très importantes et en particulier que les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu (2 Pier. 3 : 7) ! Le monde, figuré par la grande ville, Babylone, et où les rachetés séjournent encore jusqu'à la venue de Christ (Jean 17 : 15), sera entièrement détruit. Son jugement a déjà été prononcé depuis longtemps par Jésus que les hommes ont rejeté : « Maintenant est le jugement de ce monde ; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors » (Jean 12 : 31). Bientôt, en voyant la ruine définitive de cet instrument d'oppression entre les mains de Satan, la joie éclatera dans le ciel. Babylone étant devenue la demeure des démons (Apoc. 18 : 2), toutes les nations ont été égarées par sa magie, (Apoc. 18 : 23).
            Comment alors un chrétien, averti de ces choses, pourrait-il trouver encore quelque attrait dans ce monde (Jac. 4 : 4) ? « Le monde passera, ce superbe édifice un jour s'écroulera jusqu'en ses fondements », rappelle un cantique. Comme Seraïa, le chrétien est désormais porteur d'un message très solennel. De plus, il est- ce que Seraïa ne pouvait pas être de son temps : un ambassadeur pour Christ : « Nous supplions… soyez réconciliés avec Dieu (2 Cor. 5 : 20). Nous avons un témoignage journalier à rendre par notre conduite au milieu des incroyants. Nous devrions montrer clairement autour de nous que rien sur la terre n'attire véritablement notre coeur. N'allons-nous pas la quitter d'un instant à l'autre ?
            L'apôtre Pierre nous exhorte : « Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété, attendant et hâtant la venue du jour de Dieu » (2 Pier. 3 : 11-12).
            Lecteur chrétien, êtes-vous vraiment paisible, appuyé constamment sur les promesses du Seigneur ? La plupart des enfants de Dieu ne jouissent pas, hélas, de cette paix que le Seigneur a pourtant laissée à ses disciples bien-aimés au moment d'aller lui-même à la croix : « Je vous laisse ma paix ; je ne donne pas, moi, comme le monde donne. Que votre coeur ne soit pas troublé, ni craintif » (Jean 14 : 27). L'apôtre Pierre répète « à ceux de la dispersion », vivant persécutés au milieu de ce pauvre monde bouleversé : « Ne craignez pas leurs craintes, et ne soyez pas troublés, mais sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos coeurs, et soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte à quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous » (1 Pier. 3 : 14-15).
            Alors pourquoi tant d'inquiétude, tant d'agitation, au milieu des circonstances éprouvantes qui surviennent, telles que la maladie, des difficultés financières ou du chômage par exemple ? Certes, il y a mille et une choses dans notre vie qui déchirent notre coeur et tourmentent notre esprit et contre lesquelles il est impossible de se prémunir et donc d'espérer d'échapper ! La réponse est simple, et nous la trouvons sous forme d'exemple dans l'histoire de ces deux frères, Baruc et Seraïa. Beaucoup de croyants ont une forme d'esprit qui ressemble plutôt à Baruc qu'à Seraïa. Ils ont de l'ambition : « tu chercherais pour toi de grandes choses, ne les cherche pas » (Jér. 45 : 5). Christ ne leur suffit pas : ils désirent plus ou moins secrètement obtenir quelque chose de plus, de personnel, qui ne concerne pas les intérêts du Seigneur mais les leurs (Phil. 2 : 21). Ils ne tirent pas dans leur conduite les conséquences du jugement définitif que Dieu a prononcé à l'égard de ce monde. Aussi ils continuent à vouloir acquérir, sur cette scène souillée par le péché, ce qui semble à tort leur convenir ainsi qu'à leurs enfants. Il ne s'agit pas généralement de choses franchement mauvaises, mais très souvent inutiles. Pourtant c'est essentiellement ce désir de posséder à tout prix de telles choses passagères qui a bien souvent de très mauvaises conséquences sur l'état spirituel.
           « J'ai demandé une chose à l'Eternel, je la rechercherai », disait le psalmiste. Ce n'était pas un « trésor » périssable quelconque sur la terre, mais « habiter dans la maison de l'Eternel, tous les jours de sa vie, pour voir la beauté de l'Eternel et pour s'enquérir diligemment de lui dans son temple » (Ps. 27 : 4) ! C'était donc un désir ardent d'ordre purement spirituel qui l'animait. Son ambition devrait être partagée par chaque croyant ! Tout le reste s'ensuit dans nos pensées : notre âme est maintenue dans un calme habituel au milieu pourtant d'un monde qui ne cesse de gémir, peine et s'agite. Un monde toujours insatisfait qui se refuse à voir le jugement suspendu sur sa tête comme une épée de Damoclès.
            Le prophète conclut son message contre Babylone et ses habitants en disant : « Les peuples auront travaillé pour néant, et les peuplades pour le feu, et elles seront lasses » (Jér. 51 : 58). Elles se fatiguent en vain. Il en est exactement de même pour ce pauvre monde en folie aujourd'hui ! Les hommes multiplient leurs efforts, ils caressent en vain le rêve d'une paix universelle et durable, d'un âge d'or sans Christ. Leurs hommes d'état, leurs réformateurs ne peuvent connaître que des désappointements. « J'ai vu tous les travaux qui se font sous le soleil ; et voici tout est vanité et poursuite du vent. Ce qui est tordu ne peut être redressé, et ce qui manque ne peut être compté » (Ecc. 1 : 14-15).
            Averti à plusieurs reprises à cet égard, comment un chrétien pourrait-il se laisser convaincre de partager de telles espérances sans fondement et de s'associer à ces vaines aspirations sans aucune base scripturaire ?
 
 
 
            Que le Seigneur dans sa grâce nous accorde de ressembler plutôt à Seraïa. Assurés de posséder un lot dans notre héritage céleste en Christ, appliquons-nous à travailler, mais que ce ne soit pas en vain, pour le feu (Jean 6 : 27). Abondons toujours dans l'oeuvre du Seigneur, sachant que notre travail n'est pas vain dans le Seigneur (1 Cor. 15 : 58). Etrangers ici-bas, nous sommes des ambassadeurs du Tout-puissant dans un monde dont les péchés vont recevoir sa vengeance, la rétribution de Dieu (Es. 35 : 4). Soyons gardés de toute ambition autre que celle de plaire au Seigneur !
 
 
                                                                                         Ph. L. 06.07.06