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VOICI  L’HOMME  (12)

 

Hors du camp ((Héb. 13 : 12-13 ; Jean 19 : 16-17)

« Ils prirent donc Jésus et l’emmenèrent. Portant lui-même la croix, il sortit » (Jean 19 : 16-17). Nombreux sont les croyants qui, au cours des âges, se sont arrêtés, le cœur étreint, devant cette scène. Peu auparavant, nous avons entendu Pilate dire au peuple : « Voici, je vous l’amène dehors... Jésus sortit » (Jean 19 : 4-5). Il portait alors la couronne d’épines et le manteau de pourpre ; maintenant, Il porte la croix, le bois maudit.

Apparemment, ce sont les hommes qui agissent et imposent leur volonté, mais la Parole déclare « Portant lui-même la croix, il sortit ». Aucune contrainte n’a été nécessaire ; à aucun moment, ses forces physiques ou morales ne faiblissent. « Il sortit portant sa croix », dominant souverainement les hommes et les événements, dans la puissance d’un esprit entièrement soumis à Dieu.

Le récit des évangiles synoptiques ne change rien à ce fait. « Ils l’emmenèrent dehors pour le crucifier » (Matt. 27 : 31-32 ; Marc 15: 20). « Ils contraignent un certain Simon, Cyrénéen, père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là, venant des champs, à porter sa croix » (Marc 15 : 20-21 ; Luc 23 : 26-32). Certains pensent que les soldats ont agi de la sorte parce qu’ils auraient constaté des signes de fatigue chez le Seigneur Jésus, ou que, même, Il aurait ployé sous le faix. La Parole ne mentionne aucun fait qu’on puisse invoquer à l’appui de telles suppositions.

Certes, le Seigneur Jésus, homme parfait, souffrait intensément, mais ce qu’Il ressentait, il ne l’exprimait pas devant les hommes, mais seulement à Dieu, ainsi qu’il ressort des prophètes et des psaumes. Il était « Dieu manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16). Mais nous ne pouvons sonder le mystère de l’incarnation. « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Matt. 11 : 27). Il ne nous appartient pas de regarder dans l’arche. Que ce qui arriva aux hommes de Beth-Shémesh nous serve d’avertissement (1 Sam. 6 : 19-20) !

Un fait est certain : Jésus porta sa croix et Il l’aurait portée jusqu’à Golgotha, si les soldats n’avaient pas contraint Simon de le faire. Plus tard, lorsqu’Il a été sur la croix, Il a porté un fardeau combien plus pesant : celui de nos péchés, et personne ne pouvait s’en charger. « Mes iniquités… comme un pesant fardeau... sont trop pesantes pour moi » (Ps. 38 : 4).

Simon le Cyrénéen était un étranger (Cyrène était une ville de Libye - Act. 2 : 10). « Il passait par là, venant des champs » (Marc 15 : 21). Les événements qui se déroulaient à Jérusalem ne l’intéressaient pas, semble-t-il - il passait simplement par là. Image de l’homme indifférent envers Christ, il est néanmoins contraint d’obéir à Satan et à ses suppôts. Ils le « trouvèrent », le « prirent », le « contraignirent » et le « chargèrent de la croix, pour la porter derrière Jésus » (Matt. 27 : 32 ; Marc 15 : 21 ; Luc 23 : 26). Mais, même s’il n’en avait pas conscience, quel honneur pour lui ! Peut-être cet incident l’a-t-il guéri de son indifférence à l’égard de Christ ? Tout au moins a-t-on pu supposer que ses deux fils furent connus plus tard comme chrétiens, et peut-être aussi son épouse (voir Rom. 16 : 13). 

« Il était suivi par une grande multitude de gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et menaient deuil sur lui » (Luc 23 : 27). Cela ne réjouissait-il pas son cœur ? N’était-ce pas la « compassion » qu’Il avait attendue (Ps. 69 : 20) ? Nullement ! Lors d’une pâque antérieure, à Jérusalem, plusieurs avaient cru « en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait ». Mais nous lisons qu’Il « ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes » (Jean 2 : 23-24). Il savait que les larmes de ces femmes n’étaient que l’expression de sentiments naturels, si louables qu’ils puissent paraître. Au lieu de pleurer sur Lui, elles auraient dû pleurer sur elles-mêmes et sur leurs enfants, car des jours allaient venir, dans lesquels on dirait bienheureuses celles qui n’auraient pas été mères, à cause des terribles jugements qui fondraient sur Israël (Luc 23 : 28-30).

Quelle différence entre ces « filles de Jérusalem » et « les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée » (Luc 8 : 2-3 ; 23 : 49) ! Si les premières avaient reçu, elles aussi, les paroles du Seigneur, elles auraient été, comme les secondes, à l’abri de ces jugements à venir. « Car, ajoute Jésus, s’ils font cela au bois vert (c’est-à-dire à lui-même), qu’arrivera-t-il au bois sec (à Israël) ? » (Luc 23 : 31). Du « tronc d’Isaï », de la « terre aride » était sorti un rejeton verdoyant « comme une racine », afin de « fructifier » (Es. 11 : 1 ; 53 : 2). Il importait donc de Le recevoir comme tel, au lieu de pleurer sur Lui.

« Deux autres aussi, qui étaient des malfaiteurs, furent menés avec lui pour être mis à mort » (Luc 23 : 32). C’est dans cette triste compagnie que le Seigneur acheva sa course ici-bas ; « il alla au lieu-dit le Crâne, appelé en hébreu Golgotha » (Jean 19 : 17). Ce lieu était situé hors de la ville. De même que, lors de sa naissance, « il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie » (Luc 2 : 7), et que sur son chemin Il n’avait « pas de lieu où reposer sa tête » (Luc 9 : 58), de même Il a dû mourir hors de la sainte ville. Comme le bouc qu’on immolait pour le péché du peuple, au grand jour des expiations, et qui devait être transporté et brûlé hors du camp (Lév. 16 : 15-27), Jésus a été chassé hors du camp d’Israël et « a souffert hors de la porte » (Héb. 13 : 11-13).

 

D’après  von Kietzell Fritz  – « Messager Evangélique » (1969 p. 309-312)

 

A suivre