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Le contentement

Introduction
            L’exemple de Barzillaï, le Galaadite (2 Sam. 17 : 27-29; 19 : 31-39)
            L’exemple de la femme de Sunem (2 Rois 4)
            L’exemple de l’apôtre Paul (Phil. 4)


Introduction

Les plaintes et les murmures ont caractérisé les Israélites durant tout leur voyage d’Egypte en Canaan – ce qui a souvent amené le jugement de Dieu sur eux (Nom. 11 : 1 ; 1 Cor. 10 : 10). A l’époque du Nouveau Testament, les impies qui se sont « insinués » parmi les fidèles – tels que Jude les décrit – peuvent aussi, comme les gens du monde, être « des hommes qui murmurent, se plaignent de leur sort » (Jude 4, 16). Mais Dieu attend une attitude bien différente de ceux qu’Il a rachetés. Que nous dit-Il à ce sujet ?
            « Or la piété, avec le contentement, est un grand gain. Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter. Alors, ayant nourriture et vêtement, nous serons satisfaits » (1 Tim. 6 : 6-8).
            « Que votre conduite soit sans avarice, étant satisfaits de ce que vous avez présentement, car lui-même a dit : « Je ne te laisserai pas et je ne t’abandonnerai pas » (Héb. 13 : 5).
            D’une part, nous avons les promesses de Dieu, et celles-ci ne sont pas seulement pour « la vie qui est à venir » – ce qui est l’essentiel –, mais aussi pour « la vie présente » (1 Tim. 4 : 8). Il promet aux siens qu’Il ne les abandonnera pas, quelles que soient les difficultés et les épreuves qu’ils rencontreront durant leur cheminement sur la terre.
            D’autre part, le désir de devenir riche, qui habite souvent les hommes, et hélas parfois les croyants, est particulièrement néfaste. « Ceux qui veulent devenir riches tombent en tentation et dans un piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent » (1 Tim. 6 : 9-10). Le chrétien montre sa soumission à Dieu en acceptant de sa main la situation dans laquelle Il l’a placé. Et dans cette situation, quelle qu’elle soit, il est appelé à glorifier Dieu.
            Il se peut que l’un ou l’autre d’entre nous soit matériellement à l’aise. Cela implique alors une responsabilité particulière dans l’administration de ce que Dieu nous a confié : « Ordonne à ceux qui sont riches dans le présent siècle de ne pas être hautains et de ne pas mettre leur confiance dans l’incertitude des richesses, mais en Dieu, lui qui nous donne tout, richement, pour en jouir; qu’ils fassent du bien ; qu’ils soient riches en bonnes œuvres ; qu’ils soient prompts à donner, généreux » (1 Tim. 6 : 17-18).

 

L’exemple de Barzillaï, le Galaadite (2 Sam. 17 : 27-29; 19 : 31-39)

Cet homme âgé était très riche, mais bien loin d’être avare ou égoïste. Il s’est laissé diriger par l’Eternel et son activité a été fructueuse. Avec quelle bonté il s’est occupé du roi David, lui aussi avancé en âge !
            David a dû quitter Jérusalem pour échapper à son fils Absalom, décidé à s’emparer du trône. Dans sa fuite, il est accompagné de fidèles qui, pour le suivre, n’ont parfois pas hésité à emmener avec eux femmes et enfants (15 : 22). Il passe le Jourdain et arrive à Mahanaïm, en Galaad.
            David a placé toute sa confiance en l’Eternel qui veille constamment sur lui, même s’il est maintenant l’objet de sa discipline. Dans cette circonstance, Dieu se sert de trois hommes venus de lieux très divers – dont Barzillaï. Ces hommes ne se sont pas concertés, ne se connaissant sans doute pas, mais ils apportent spontanément tout ce qui est indispensable à David et au peuple fatigué qui est avec lui (17 : 27-29). Ils ont laissé Dieu les diriger. C’est la grande affaire! Le laissons-nous agir en nous jour après jour ?
            Barzillaï poursuit l’œuvre d’amour que l’Eternel lui a confiée ; il se montre fidèle dans l’administration de ses biens et les utilise avec bonté en faveur de David et de tous les siens pendant leur séjour obligé à Mahanaïm. Quand David est délivré et peut regagner Jérusalem, Barzillaï l’accompagne avec déférence jusqu’au-delà du Jourdain, malgré les infirmités de l’âge (19 : 31-32).
            Désireux de récompenser tout ce dévouement, David invite Barzillaï à le suivre à Jérusalem, où il l’entourera de ses soins. Mais le Galaadite craint d’être une charge pour le roi. Il décline avec délicatesse son offre, en évoquant ses handicaps. Avec humilité, il confesse qu’il ne peut plus « distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais » (v. 35). Il ne cherche pas les honneurs. Il s’apprête à laisser derrière lui tous ses biens terrestres – à échanger la terre pour les splendeurs du ciel. En attendant, il s’efforce de servir Dieu dans toutes les occasions qui lui sont données.
            De plus, Barzillaï a compris que si une génération s’en va, une autre doit se lever pour servir utilement le roi. Il demande à David si son propre fils, Kimham, peut le servir à sa place et rester ensuite avec lui à Jérusalem. C’est très volontiers que le roi acquiesce. Plus tard, on voit que les frères de Kimham l’ont rejoint; ils seront fidèles à David et à son fils Salomon (1 Rois 2 : 7).
            Par sa conduite, Barzillaï illustre le verset : « La piété avec le contentement est un grand gain ».

 

L’exemple de la femme de Sunem (2 Rois 4)

Le récit se situe à une époque particulièrement sombre de l’histoire d’Israël. Mais l’Eternel agissait dans sa grâce souveraine, en particulier par le moyen de son serviteur Elisée. Et il s’était réservé un « résidu » fidèle.
            Un jour, le prophète passe par Sunem et une femme hospitalière, prête à accueillir ceux qui sont dans le besoin, le retient pour « manger le pain ». Et dès lors, chaque fois qu’Elisée passe, il se retire dans cette maison et participe au repas (v. 8).
            Cette femme ne manque pas de discernement spirituel. Elle dit à son mari : « Je connais que c’est un saint homme de Dieu qui passe chez nous continuellement » (v. 9). Et elle obtient son assentiment pour construire une petite chambre, très sobre, pour recevoir Elisée - c’est ce qui convenait parfaitement à un homme simple tel que lui. Cette femme pieuse agit sans sortir de sa position d’épouse et elle prévient les besoins du prophète. Elle sait agir sans faire étalage de ses richesses.
            Elisée n’est pas insensible à tous ses soins et voudrait la récompenser. Faut-il qu’il parle pour elle au roi ou au chef de l’armée ? Mais a-t-elle le désir d’augmenter ses biens dans ce monde ? Sa brève réponse est de toute beauté : « J’habite au milieu de mon peuple » (v. 13). Ici encore, « la piété avec le contentement » est ce qui caractérise la Sunamite. Elle jouit simplement de son appartenance au peuple de Dieu, bien qu’il soit dans un bas état. Chers lecteurs chrétiens, cela devrait nous parler.
            Elisée avait des ressources bien plus élevées que le roi ou le chef de l’armée ; elles étaient en Dieu. Lorsque son serviteur lui fait remarquer que cette femme est stérile, le prophète peut lui annoncer de la part de Dieu qu’elle attendra bientôt un enfant. Sur le moment, la foi de la Sunamite vacille, mais bientôt elle serre un fils dans ses bras.
            Quelque temps après, sa piété et son contentement sont confrontés à une grande épreuve. Ce fils unique, tant désiré, meurt subitement. Mais la foi de sa mère brille pendant les heures terribles qui suivent. En réponse aux questions posées par ceux qu’elle rencontre, elle se contente de répondre : « Tout va bien » (v. 23, 26), alors que le corps de son enfant mort est étendu sur le lit du prophète. Elle met sa confiance en Elisée, le représentant de Dieu sur la terre. Elle insiste pour qu’il l’accompagne jusque vers l’enfant ; elle sent l’importance de sa présence personnelle (v. 29-30).
            La scène triomphante qui suit met en évidence l’efficacité de la fervente supplication d’un juste et la merveilleuse réponse que Dieu donne à la foi d’Elisée. Cette femme pieuse apprend à connaître la puissance qui ressuscite les morts. L’enfant lui est rendu ! (v. 36).

 

L’exemple de l’apôtre Paul (Phil. 4)

Paul écrit aux Corinthiens : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11 : 1) et il supplie ses frères enclins à l’orgueil spirituel de prendre le même chemin que lui à la suite du Modèle inimitable (4 : 16). Après la conversion de Saul de Tarse sur le chemin de Damas, Jésus avait demandé à son disciple Ananias d’aller visiter celui qui allait devenir son apôtre. Il lui avait dit : « Cet homme est un instrument que je me suis choisi, pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël ; car je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom » (Act. 9 : 15-16). Dès son appel, Paul avait accepté, par amour pour son Sauveur, de prendre place parmi « les balayures du monde » – d’être « le rebut de tous » (1 Cor. 4 : 11-13). Nous contenterions-nous d’une telle place ?
            En captivité à Rome, le «prisonnier de Jésus Christ» reçoit un don de ses frères macédoniens. Dans une lettre, il leur exprime sa joie et les remercie de tout son cœur (Phil. 4 : 18). Il déclare : « J’ai appris à être content dans les situations où je me trouve. Je sais être dans le dénuement, je sais aussi être dans l’abondance ; en toute circonstance et à tous égards je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu’à avoir faim, aussi bien à être dans l’abondance qu’à être dans les privations. Je peux tout en celui qui me fortifie. Néanmoins, vous avez bien fait de prendre part à mon affliction » (v. 11-14).
            Ses déclarations parlent d’elles-mêmes, et sa conduite a été la manifestation pratique de « la piété avec le contentement ». Saul, le pharisien orgueilleux, était devenu l’humble Paul. Ses épreuves de toutes sortes l’avaient conduit à une confiance entière en Celui qui prenait soin de lui. Son cœur était rempli du sentiment que la grâce de Dieu était pleinement suffisante: il avait appris de Christ la patience, la soumission et la confiance.

 

Ph. L – « Messager évangélique » (Fév. 2014)