bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

L’Assemblée - enseignements de l’épître aux Ephésiens


L’Eglise, sujet principal de l’Epître
L’Eglise est « la plénitude de Celui qui remplit tout en tous »
Un édifice qui grandit
« Une habitation de Dieu par l’Esprit »
Un témoignage vis-à-vis des principautés et des autorités dans les lieux célestes
L’Eglise, corps de Christ – un seul corps et un seul Esprit
L’assemblée soumise au Christ, qui est son chef
Christ se présentera l’assemblée à lui-même, glorieuse

 

Le sujet qui est placé devant nous dépasse en profondeur les autres sujets que traite l'Ecriture. C'est dans cette question de l'Eglise que se manifeste le conseil le plus élevé de Dieu, le plus merveilleux. C'est une chose très solennelle que cette notion ait été perdue de vue, dénaturée, et que même de nos jours, elle n'ait pas dans nos âmes la place qu’elle devrait avoir.
            Au cours des siècles le souci du salut des âmes n'a pas été perdu par les croyants. Ils ont toujours eu ce désir, entretenu par Dieu en eux, de faire part à d'autres de ce que le Seigneur leur avait donné. Et de nos jours encore l'activité de l'évangélisation continue. Mais sur ce point, si nous ne gardons que cela, nous ne gardons pas la pensée de Christ.
            Christ ne fait pas que sauver des âmes mais depuis la Pentecôte le Saint Esprit bâtit l'Eglise, et il est bien regrettable que nous soyons si lents à entrer dans les intentions divines. Cela ne prouve pas une grande affection à l'égard de Christ. L'amour pour Lui et l'intelligence de ses pensées vont ensemble. L'intention de Dieu a été de remettre cette vérité de l'Eglise en lumière. C’est le miracle du début du 19ème siècle
            La raison d'être du « témoignage de la fin » est de mettre en lumière l'intention du Seigneur : la formation de l'Eglise. 
            Chaque rassemblement local a pour mission - entre autres, et c'est sa mission la plus élevée - d'être le vase du déploiement de la gloire de Celui qui est le Chef de l'Eglise.
            La relation « d’époux et d'épouse » est la plus intime qui soit sur le plan humain et combien plus sur le plan divin ! C'est pourquoi, ne pas y porter attention, c'est oublier ce qui est le plus cher au cœur de Christ. Si cette  lecture de la Parole de Dieu avait pour résultat de nous orienter davantage vers la pensée du Seigneur, elle serait profitable et à Sa gloire. Satan a réussi à dénaturer affreusement la notion d'Eglise dans la chrétienté.

 

L’Eglise, sujet principal de l’Epître

L'épître aux Ephésiens est celle qui traite la question de l’Eglise de la manière la plus belle, la plus complète aussi. Au fond, Paul seul parle de l'Eglise, par l'Esprit Saint. Il a été l'instrument par lequel cette révélation nouvelle a été faite. L'Eglise date de la Pentecôte. Le Saint Esprit est descendu sur la terre à ce moment-là (Act. 2)        
            Il est toujours sur la terre, comme Dieu est partout. Mais Il est sur la terre comme Il ne l'était pas dans l'Ancien Testament et comme Il ne le sera pas dans le millénium. La Pentecôte a marqué une étape fondamentale dans l'histoire du monde et du peuple juif en particulier. Le Saint Esprit bâtit l'Eglise, touche les âmes ; Il se sert des évangélistes ou de toutes les personne croyantes. Une personne sauvée devient membre du corps et pas seulement un racheté qui va au ciel ; elle prend sa place dans le corps en formation, et quand le dernier membre aura pris sa place, elle quittera la terre, un monde qui n'est pas le sien. Nous ne sommes pas chez nous ici-bas.
            L'Eglise était le mystère caché dès les siècles. C'était la pensée éternelle de Dieu que Christ le Fils du Père ait une épouse. C'est un mystère insondable que nous ne prétendons pas sonder. Mais nous lisons l'Ecriture et nous sommes invités à suivre le courant des pensées de Dieu et c'est ainsi seulement que nous sommes bénis.
            La distinction entre Juifs et Gentils n’existe plus dans l'Eglise. Cette distinction a disparu à la Pentecôte.

 

L’Eglise est « la plénitude de Celui qui remplit tout en tous »

Dans le premier chapitre des Ephésiens, l'Eglise est présentée comme « la plénitude », le complément de Celui qui remplit tout en tous (v. 23). Nous lisons dans les Actes que le Seigneur ajoute à l’Assemblée - ce terme étant pris au sens général (2 : 47). C'est ce qu'Il continue à faire tous les jours quand il y a des conversions. L’intention de Dieu est là. Il a un plan de toute ancienneté pour la gloire de Son Fils.
            Nous avons besoin qu’Il élève nos pensées au-dessus de nos conceptions, quelques dévoués que nous soyons, afin que nous connaissions le sens de la volonté divine. A quoi sert-il à quelqu'un de faire très bien une chose s'il ne fait pas ce qu'on lui a demandé ?
             « Il a assujetti toutes choses sous ses pieds, et l’a donné pour être chef sur toutes choses à l’assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous ». (Eph. 1 : 22-23). C'est le Seigneur, avec toute son autorité, qui est vu ici. Dans l'exercice de cette autorité, Il aura l'Epouse avec Lui. Nous régnerons un jour avec Lui. Cela nous suffit pour accepter de souffrir présentement aujourd’hui, le service et la souffrance avec Lui ; demain, la gloire !

 

Un édifice qui grandit

A la fin du chapitre 2 des Ephésiens,  nous voyons deux choses : un édifice qui grandit (v. 21) et une habitation de Dieu par l'Esprit (v. 22).
            Un édifice qui croît pour être un temple, c'est la formation de l'Eglise. C'est un travail présent, continu. Nous perdons pas mal de temps dans nos vies. Dieu ne perd pas un instant. Il sait ce qu'II veut faire.
            Ici, la notion présentée n'est pas le corps de Christ, c'est celle d’une maison. Les deux sont dans l'Ecriture.
            Dans l'Epouse, il n'y a pas de membres morts, il n'y a pas de faux croyants, pas de chrétiens qui n’en portent que le nom. Dans la maison, il peut y avoir des pierres mortes ; la première épître aux Corinthiens nous parle de la responsabilité de l’homme s’il fait du mauvais travail (3 : 12-13). La maison est devenue une « grande maison » (2 Tim. 2 : 20). S'il y a dans les assemblées des personnes qui ne sont pas converties, elles sont semblables à des pierres mortes. Elles ne font pas partie de l'Eglise. Le baptême est sans valeur dans cette affaire. Et il faut bien noter que l'habitation de Dieu est sainte. La sainteté est l'un des traits caractéristiques de l'Eglise ici-bas.

 

« Une habitation de Dieu par l’Esprit »

« Vous êtes édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l'Esprit » (2 : 22) - « vous êtes », non pas vous deviendrez. C'est actuel. Nous sommes une « habitation de Dieu » : les conséquences ont une portée incalculable. Nous devrions nous appliquer à ce que tout soit conforme à Sa gloire et digne de Sa présence. La volonté propre, le « moi » sont insupportables dans une telle présence. Plus une assemblée est spirituelle, plus elle le ressent. Ce n'est pas la qualité « humaine » des saints qui donne du lustre à un rassemblement. C'est la piété. Un homme peu instruit mais pieux a plus de valeur que celui qui emploie ses capacités intellectuelles pour tordre les Ecritures à son gré.
            Un point très important c'est que dans l'Eglise il n'y a ni homme ni femme, sauf dans le service public où la femme doit se taire ; c'est une injonction formelle du Seigneur. Mais la femme est un membre du corps de Christ et peut - et doit - servir à sa place. Si quelqu'un reste « inerte », il ne répond pas à ce que le Seigneur attend de lui ; s’il se laisse paresseusement aller et ne porte pas sa propre « charge » de prière, il est une entrave dans le rassemblement. Si chacun était fidèle pour prier chaque jour, bien des misères ne verraient pas le jour, ou seraient rapidement guéries.
            Il n'y a pas de position « confortable » pour le chrétien. Dans l'Assemblée, le combat est un exercice permanent.  « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d'entre les morts, et le Christ luira sur toi » (Eph.  5 : 14).
            Les responsabilités ne sont pas égales, chacun a les siennes. Ceux qui se tiennent paresseusement en arrière sont souvent, hélas, les plus prompts à condamner les coupables, alors qu'ils devraient s’humilier du peu de place qu'ils ont pris dans le combat et se juger de leur égoïsme.
            « Une habitation de Dieu par l'Esprit » : si l'Eglise était en ordre, ce serait visible. Si, dans le désordre actuel, nous connaissons le terrain du rassemblement, que venons-nous y chercher ? Nous rencontrer ensemble ? Alors la misère est proche. Rencontrer Dieu, le Seigneur, voilà le but ! Une réunion pourrait être très profitable, tout en restant silencieuse, si la présence du Seigneur était ressentie de telle façon que l’on éprouverait le besoin de ne rien dire.
            Si nous ne goûtons pas la présence du Seigneur, notre réunion est entièrement perdue. Si quelqu'un marche mal, il contribue à faire perdre le sentiment de la présence du Seigneur à l'assemblée. Il n'est pas étonnant que Dieu ait jugé le cas d'Acan d’une manière si solennelle (Jos. 7) - ou le cas d'Ananias et de Sapphira sur le terrain de l'Eglise (Act. 5). Ce jugement a été très rapide. Le Seigneur est-il toujours le même ? Assurément. Est-il moins saint aujourd'hui qu'à la Pentecôte ? Certainement pas. Il sait tout et ne laisse rien passer. Ce ne sont pas les frères qui ont de l’importance, bien qu'il soit heureux qu'il y ait des frères pieux. Mais ceux-ci ne savent pas tout. Une assemblée où la présence du Seigneur n'est plus réalisée et où on tolère du mal est en faillite.
            Seul le Seigneur sait tout. Il sait ce qu'il y a dans les cœurs, les motifs, les pensées et Il tient compte de tout cela. Le reste est extérieur, secondaire. L'apôtre Paul dit que si un incroyant venait dans une assemblée où la présence du Seigneur est réalisée, il dirait que Dieu est « véritablement » là (1 Cor. 14 : 25).
            Ce qui compte dans l'Eglise c'est la spiritualité, la piété, la crainte de Dieu. Dieu ne suppose pas qu'il y ait des personnes éminentes dans l'Assemblée. On a souvent dit que là où il y a des chrétiens fidèles, le Seigneur amènera des âmes qui le cherchent. On n'a pas besoin de faire du recrutement. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas évangéliser, mais c'est Dieu qui bénit. Il faut avoir en vue avant tout la gloire du Seigneur.

 

Un témoignage vis-à-vis des principautés et des autorités dans les lieux célestes

Il y a un autre trait relatif à l'existence de l'Eglise sur la terre. C'est une habitation de Dieu par l'Esprit - cela nous exerce et c'est excellent - mais elle est aussi un témoignage vis-à-vis des pouvoirs et des autorités dans les lieux célestes : « afin que la sagesse si variée de Dieu soit maintenant donnée à connaître aux pouvoirs et aux autorités qui sont dans les lieux célestes, par le moyen de l’assemblée » (Eph. 3 : 10).
            Quels sont ces pouvoirs et ces autorités ? Les anges, les bons et les mauvais. Satan est dans les lieux célestes avec ses anges, il n’est pas dans la lumière inaccessible, c'est clair. La sagesse de Dieu est donnée à connaître dans l'Assemblée.
            Il y avait une forme de « sagesse » de Dieu dans la création, il y avait une sagesse de Dieu dans son peuple Israël et ici il y a une sagesse aussi quant à l'Eglise. L'Eglise aurait dû, pendant vingt siècles, déployer cette sagesse devant les anges. Les lieux célestes sont mentionnés dans chacun des chapitres de cette épître aux Ephésiens.
            Les combats de l'Eglise ont lieu dans les lieux célestes. Cela se perd de vue parmi nous et il en résulte un affaiblissement croissant. Un chrétien n'est pas à lui seul « le témoignage », c'est l'Eglise qui l’est.
            Le Seigneur a fait un travail par lequel un certain nombre de croyants ont retrouvé le terrain de l'Eglise. Il y a eu là un témoignage collectif de la sagesse de Dieu devant le monde et devant les pouvoirs dans les lieux célestes, ce qu'un individu n'aurait pas pu faire, ni un rassemblement qui n’est pas réuni sur le terrain scripturaire. Le Seigneur ne nous a pas confié la responsabilité de choisir notre chemin ici-bas, ni notre service. Il a tout tracé d’avance. Nous n'avons pas le droit de faire un choix ; il doit venir de la foi.
            Nous n'avons rien pu faire par nous-mêmes pour notre salut et nous ne pouvons rien faire nous-mêmes pour établir un chemin quant à l'Eglise.
            Satan sait très bien que s'il réussit à disperser les chrétiens, il leur enlèvera beaucoup de force. « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20). Jouir de la présence du Seigneur sur le terrain qu'Il a défini ; quelle force recèle ce verset pourtant si bref !
            Il n'y a qu'un christianisme, doctrinalement, celui que l'Ecriture donne ; il n'y a qu'un chemin, celui que le Seigneur ouvre. Notre affaire c'est de nous enquérir avec soin de ce que le Seigneur a dit. Tout le reste, c'est une erreur. L'obéissance à Christ et l'amour se confondent.
            Qui n'obéit pas, n'aime pas. « Si quelqu'un m'aime il gardera ma Parole » (Jean 14 : 23). C'est le Saint Esprit seul qui éclaire, qui ouvre l'Ecriture et qui nous donne de la recevoir. Car il ne s'agit pas de l'entendre seulement, il s'agit de la recevoir dans l'âme.

 

L’Eglise, corps de Christ – un seul corps et un seul Esprit

« Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés pour une seule espérance de votre appel » (4 : 4).
            Nous avons ici le corps, « un seul corps un seul Esprit ». A ce sujet on a rappelé qu'un chrétien authentique où qu'il soit, fait partie du corps. Si nous n'avons pas cette pensée-là, nous sommes sectaires. Quand nous rompons le pain nous pensons à tous les vrais chrétiens du monde, c'est-à-dire ceux qui ont la vie et qui sont scellés du Saint Esprit. Une âme peut avoir la vie, mais si elle n'est pas scellée, elle ne fait pas partie du corps. Quelqu'un qui a l'Esprit l'a pour l'éternité. Nos corps sont les temples du Saint Esprit (1 Cor. 6 : 19).
            En Actes 19 nous avons des personnes qui avaient la foi et qui n'avaient pas encore reçu le Saint Esprit. Dans Romains 8 il y a une différence entre les opérations de l'Esprit dans une âme - ce travail de l'Esprit qui est de tous les temps pour amener une âme à la vie - et la présence de l'Esprit comme personne divine dans l'Assemblée ou dans le corps d'un croyant.
            Abraham avait la vie - il n'y a pas deux vies éternelles ! - mais il n'avait pas l'Esprit. La présence de l'Esprit caractérise la période chrétienne et cette présence si merveilleuse devrait nous pousser à prendre conscience que nous pouvons tourner le dos au monde, à ses fausses gloires.
            Nous avons la vie et souvent nous n'avons pas la puissance. C'est le Saint Esprit qui est la puissance, qui nous donne la force de maîtriser notre « moi» - ce qui est la difficulté la plus grande - et de vaincre le monde et Satan.
            « Vous les avez vaincus (les faux prophètes), parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4 : 4). Celui qui est en vous, c'est le Saint Esprit. Il est victorieux du monde. Celui qui est dans le monde c'est Satan. Il est bon que nous sachions quels sont nos ennemis ; cela nous conduira à prendre connaissance de nos ressources.
            Dans Romains 8, la première partie du chapitre concerne la vie et la deuxième partie, la puissance. Il est à souhaiter que ces choses soient enseignées dans l'assemblée. Pour les enseigner, il faut les avoir reçues ; et pour les recevoir, il faut les chercher.
            On vit sur un fond de sûreté et on ne voit pas plus loin. Il y a une carence qui a pour cause la paresse. Un chrétien qui s'en tient simplement à son salut est jeté par terre une fois ou l'autre. Ce n'est pas aimer le Seigneur que de ne pas chercher à faire ce qu'Il nous dit. Nous avons à montrer que nous L'aimons en recherchant Sa pensée pour y conformer nos voies. Cela va très loin.
            Nous avons besoin du Saint Esprit non seulement pour avoir la vie - rappelons que dans les pensées divines le Père et le Fils sont objets, le Saint Esprit est agent -, mais aussi pour réaliser la présence du Seigneur au milieu de nous.  « Je suis là au milieu d'eux ». La présence du Seigneur est distincte de l'action du Saint Esprit qui nous permet de goûter cette jouissance de la présence de Christ. Tout cela est impossible à analyser.
            Mais comme dans toutes les choses de Dieu, et aussi dans bien des choses humaines, on connaît les choses, non en les analysant mais en les vivant.
            Nous sommes des créatures, donc nous sommes dépendants. Il est bien évident que l'on ne peut adorer autrement que par le Saint Esprit. L'adoration est collective. Le Saint Esprit seul peut la produire, la réaliser à la gloire du Seigneur, du Père et pour notre joie.
            Ce ne sont pas les paroles qui comptent mais les sentiments. Le culte est essentiellement l'expression des sentiments produits dans le cœur de l'Eglise et dans le cœur de chaque croyant. C'est un remerciement comparable à celui d’un enfant tout jeune qui remercie sa mère. Et celle-ci sait découvrir dans un geste à peine perceptible la reconnaissance de son enfant.
            En 1 Pierre 2 : 5, il nous est dit : « comme des pierres vivantes, vous êtes édifiés en une maison spirituelle - un saint sacerdoce - pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ ». Ce passage est placé d'une autre manière mais c'est la même pensée et ce qui est frappant, c'est qu'il est donné par Pierre. Nous y trouvons les adorateurs qui offrent des sacrifices spirituels par opposition aux sacrifices matériels offerts dans le judaïsme. Tout est spirituel dans la vie de l'Eglise, nous ne disons pas intellectuel, en aucune manière. Le Saint Esprit agit pour exprimer ce que lui-même produit, en se servant du cœur et de l'esprit de quelqu'un. Ce n'est pas un effort de notre esprit ni la volonté personnelle qui seront utiles.
            Le Saint Esprit ne se retire jamais d'un chrétien mais s'il marche mal, le Saint Esprit est attristé et le Seigneur peut permettre que ce chrétien passe par de grandes souffrances. Le Seigneur peut « livrer » un chrétien authentique à Satan, lorsqu'il marche mal.

 

L’assemblée soumise au Christ, qui est son chef

Le Saint Esprit élève tous les sujets. Nous le voyons à propos des exhortations relatives aux femmes et aux maris (5 : 22-33). Le Saint Esprit fait connaître quelque chose de ce qui concerne la position de Christ et de l'Assemblée.
            On peut donc bien conclure que l'union d'Adam et d'Eve, relation qui n'a pas sa pareille dans la Création, est une figure de la relation de Christ et de l'Eglise. Et ici cela nous est présenté non pas pour parler de cette unité de Christ et de l'Eglise, la tête et le corps pour former l'Homme selon le cœur de Dieu (il y a un seul mot pour désigner Adam et Eve, c'est l'Adam), mais pour parler du complément qu'est l'Eglise pour Christ. Ce mystère est grand.
            L'Assemblée est soumise au Christ. Elle ne doit pas gouverner. C'est d'autant plus important que nous savons ce qu'est devenue l'Eglise professante. Elle a perdu pied complètement. Un rassemblement local peut aussi perdre pied. Si les frères se mettent à gouverner l'assemblée, ils commettent le plus grand péché qui soit. L'Eglise obéit au Christ. La perfection de la vie chrétienne et de la vie de l'Eglise, c'est l’obéissance.
            Nous avons à veiller à cela, les frères à leur place et les sœurs à la leur. Il est arrivé qu'une sœur ait voulu gouverner une assemblée. On peut s'attendre à tout quand la chair cesse d'être contrôlée. Le bonheur d'un rassemblement local c'est d'avoir ce sentiment que Christ est le Seigneur. La relation d'intimité de Christ et de l'Eglise n'affaiblit pas la position de l'Eglise vis-à-vis de son Chef, son obéissance et sa dépendance de Christ. Nous sommes tous faits pour obéir. Il y a une seule autorité, une seule tête, un seul chef.
            Nous avons tous à veiller sur nous-mêmes pour ne pas empiéter sur les droits de Christ dans l'Assemblée. Que de mal vient du fait de ne pas veiller sur ce point. L'Ecriture montre la place attribuée à l'obéissance : « Ecouter est meilleur que sacrifice » (1 Sam. 15 : 22).
            La recherche de ce qui plaît au Seigneur est le commencement de la sagesse. C'est de là que découle la fidélité du rassemblement local au Seigneur et la bénédiction du rassemblement en question. Nous n'avons pas le droit de vouloir. La Parole nous sonde et c'est extrêmement bienfaisant. On est heureux quand on dépend de Christ. Si les frères ou les sœurs font des progrès, c’est plus sensible pour eux.
            D'ailleurs le Seigneur nous donne l'exemple comme homme. C'est Lui qui a dit : « Voici, je viens pour faire ta volonté » (Héb. 10 : 9). Celui qui était l'égal de Dieu est devenu l'homme obéissant. Faire valoir notre volonté dans l'Assemblée devant un tel Seigneur qui est un tel exemple d'obéissance c'est abominable devant Dieu. La grande affaire, lorsque l'on a manqué, c’est de le confesser et de demander au Seigneur qu'Il nous délivre de cette faute.
            Il n'y a pas de péché plus odieux que l'infidélité d'une épouse. C'est pourquoi l'infidélité de l'Eglise professante est caractérisée de la manière la plus forte qui soit dans l'Apocalypse.
            Qu'il nous soit donné d'être exercés pour dépendre du Seigneur et du Saint Esprit dans la vie de l'assemblée, dans les réunions et quand nous sommes chez nous. Pensons à l'assemblée tous les jours. L'assemblée locale est une assemblée sept jours par semaine, sept jours complets. Le lundi matin, il nous arrive d'oublier nos devoirs à l’égard de l'assemblée.

                        « Maris, aimez votre femme, comme aussi le Christ a aimé l'assemblée et s'est livré lui-même pour elle » (5 : 25)

Christ s'est livré pour des individus : « le Fils de Dieu m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi » (Gal. 5 : 20), et Il s’est livré pour l’Assemblée. Il y a donc une pensée plus haute, un aperçu plus glorieux : celui de l’Epouse pour laquelle le Seigneur s'est livré lui-même. Répondons-nous à cet amour de Christ qui s'est livré pour l'Eglise lorsque nous oublions la joie de Christ dans son Eglise et que nous ne pensons qu’au salut des âmes ?
            Que le Seigneur nous amène à nous dépenser pour sa chère Eglise au lieu de dire que cela est réservé aux frères plus âgés. Est-ce que nous prions chaque jour pour le rassemblement ? Autrement c'est une trahison en plein combat et nous savons ce qui attend un traître : sa vie est en danger. Nous avons beaucoup de choses à revoir et dans beaucoup de domaines. Une personne qui combat par la prière comme Epaphras (Col. 4 : 12), nuit et jour, est celle qui soutient l'assemblée.
            Il y a beaucoup de misère dans l’Assemblée, beaucoup de « moi » et pas de force pour le freiner, parce que les âmes ne sont pas nourries et que la présence de Dieu n'est pas assez ressentie. Les âmes nourries sont gardées ; si elles ne le sont pas, la chair se montre.
            « L’Eternel est dans le palais de sa sainteté… que toute la terre fasse silence devant Lui » (Hab. 2 : 20) ; il n'y a pas d'autre secret pour que la chair se taise. Pour un ennemi aussi intraitable, il faut une puissance divine.
            Le jour viendra où l’Eglise rendra parfaitement à Dieu sa reconnaissance mais nous ne sommes pas autorisés à attendre seulement ce jour-là ; c'est déjà notre raison d'être, comme chrétiens rassemblés, de procurer de la joie au Seigneur.

                        « Afin qu'Il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d'eau par la Parole » (5 : 26).

Il l'a acquise et Il la sanctifie. Il développe en elle des affections pour Lui. La sanctification, c'est la séparation du mal. Pour le chrétien elle est produite par l'attachement à Christ. L'homme est une créature dépendante. Il lui faut un objet.
            Si nos cœurs sont attachés à Lui, nous marchons dans la sainteté intérieure. Si Christ n’est pas notre objet, ce sont les idoles : l'argent, les honneurs… Elles gouvernent des foules entières. Ne pensons pas que nous avons Christ de la même manière de cette façon-là. Ce n'est pas vrai. Nous pourrions être accablés par la considération de tous les manquements qui entachent les rassemblements. Il est rare de trouver un rassemblement sans manquement ou dans lequel il n'y en ait pas eu. Ce n’est pas la faute du Seigneur ! Nous avons une sorte de consolation indirecte par le fait que déjà du temps de l’apôtre Paul, il y avait des difficultés. Cela nous amène à regarder au Seigneur. Quand Il se présentera son Eglise,il n’y n'aura pas de taches, plus d'ombre.
            « Poursuivez... la sainteté sans laquelle personne ne verra le Seigneur » (Héb. 12 : 14). La sainteté, c'est la séparation du mal intérieur et du mal extérieur. Qu'est-ce que c'est que le mal ? Le mal est en moi ; les ténèbres sont en moi. Les chrétiens sont des enfants de lumière quant à leur position et ils devraient l'être quant à leur état pratique (Eph. 5 : 8). Nous disons peut-être : Je suis en Christ, j'ai tout en Lui, je peux me laisser aller ; de toutes manières, j'irai au ciel. Nous ne devons pas raisonner ainsi ; nous sommes responsables de notre marche de tous les jours.
            Dans les choses de Dieu, il faut acquérir ce qu’Il donne. Quand le peuple d'Israël a franchi le Jourdain et qu'il est entré dans le pays de la promesse Dieu ne lui pas dit : Le plus difficile est fait, l'Egypte est loin, le désert est derrière. Non, Il lui dit qu'il faut conquérir le pays et déposséder les ennemis : il s’agit d’une lutte constante. Qu'est-ce qu'il y a dans les lieux célestes ? Satan et ses anges qui veulent empêcher que l'Eglise soit unie à un Christ céleste. Toutes nos joies sont célestes.
            Il n’y a pas de force en bas. Tout est en haut. Les forces et les ressources du chrétien sont célestes. Les frères ne sont pas notre force, bien qu’ils puissent nous aider en priant. Mais qu'est-ce que prier ? C'est s'adresser à un Christ céleste. Nos ressources sont en Lui. Nous n'en jouissons pas si nous nous montrons paresseux.
            Tu veux te passer de moi ? dit le Seigneur. Alors Il nous laisse marcher ainsi quelques jours ou quelques années et qu’arrive-t-il ? Une catastrophe. Vraiment ? Hélas, oui ! Il s'agit de ce qui se passe dans notre cœur, de ce qui est « intérieur ». S'il y a de l'orgueil, le Seigneur ne peut pas le supporter. Il le visitera comme il l'a fait pour Job. Est-il rare de trouver des gens orgueilleux ? Le seul moyen de détruire cet orgueil, c'est que Christ ait sa place. Nous sommes foncièrement vaniteux. Nous pouvons nous enfler d'orgueil même au sujet de notre service. Aidons-nous, frères ! L’épître aux Galates nous dit quelque chose au sujet de l’orgueil : « Si, n'étant rien, quelqu'un pense être quelque chose, il se séduit lui-même » (Gal. 6 : 3). Il y a ici l'expression d'un mépris divin à l'égard de celui qui se croit « quelque chose ».
            « Qu'en tout Il tienne, lui, la première place » (Col. 1 : 18). Qu’Il l’ait d'abord dans nos cœurs et qu'Il l'ait dans l'Assemblée. Dans ces conditions-là on connaît le vrai bonheur, le bonheur profond, sans ombre.
            A propos de la sanctification on pourrait rapprocher notre passage de celui de Jean 17 où le Seigneur dit : « Je me sanctifie moi-même pour eux » (v. 19). Le Seigneur quittait les siens. Il quittait ce monde. Il allait au ciel. Maintenant Il s'occupe des siens depuis le ciel. Il veut les maintenir en communion avec Lui qui est dans le ciel. Il y est monté et Il a envoyé le Saint Esprit sur la terre. Nous sommes mieux placés que les disciples car Christ est là-haut - alors que quelquefois nous regretterions de ne pas avoir été en leur compagnie quand le Seigneur était sur la terre.
            La sanctification est toujours en rapport avec la nature divine. « Dieu est lumière. Il n'y a en Lui aucunes ténèbres » (1 Jean 1 : 5). La mesure de la sainteté pratique, c'est le sang de Christ. C'est solennel.
            La Parole lave. C'est son ministère. Elle fait disparaître la souillure. Quand nous sommes occupés de nous-mêmes, c'est un mauvais état. Quand nous prions et que nous sommes occupés de la Parole, la souillure s’en va. Le vieil homme ne change jamais ; il ne disparaît pas, mais il est « bridé ». Les mêmes facultés mentales, morales, physiques peuvent être employées soit par le vieil homme soit par le nouvel homme. La sainteté se montre en ce que nos facultés sont employées par le nouvel homme, le Saint Esprit agissant dans nos cœurs. Cela demande des exercices. Une vérité n'est efficace que si elle est reçue par la foi, implantée et opérante dans l'âme La mémoire ne sert à rien dans cela. Il est impossible de vivre sans foi, sans foi vivante. Il s'agit de la foi pour vivre ici-bas. Nous avons l'exemple de l’apôtre Paul qui dit : « portant toujours, partout, dans le corps, la mort (ou le mourir) de Jésus » (2 Cor. 4 : 10). Personne ne voudrait  se comparer à Paul. « Portant toujours » : ce n'est pas le laisser-aller, la paresse ou l'égoïsme ! Le laisser-aller, c'est le moi, le monde, la souillure. Satan sait très bien quand un chrétien dort. Un soldat qui s'endort en première ligne est en mauvaise posture. Or nous sommes en combat permanent. Les chutes graves sont le mûrissement d'un état dont les premières manifestations pouvaient être assez bénignes. Inutile de chercher loin pour trouver des exemples.

« Approchons-nous avec un cœur vrai, en pleine assurance de foi, ayant les cœurs par aspersion purifiés d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'eau pure » (Héb. 10 : 22). Comment le cœur est-il rendu vrai ? Par la recherche du Seigneur dans notre vie personnelle. C’est Lui qui produit « le vouloir et le faire » (Phil. 2 : 13). Nous n'avons pas le droit de vouloir ni le pouvoir de faire.

 

Christ se présentera l’assemblée à lui-même, glorieuse

« Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle… afin qu’il  se présente l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle soit sainte et irréprochable » (5 : 25-27). Est-ce que nous sommes heureux pour Christ de penser au moment où Il se présentera l'Eglise ; non pas pour nous-mêmes mais pour Lui. Pensons d'abord à Christ, nous qui Lui donnons tant de mal, tant de peine en tant que rachetés. Pensons-nous avec joie qu'Il se reposera enfin dans son amour : « L’Eternel, ton Dieu, au milieu de toi, est puissant ; il sauvera ; il se réjouira avec joie à ton sujet : il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe » (Soph. 3 : 17 ). Il aura Son Eglise comme Il la désire. C'est cela l'amour pour Christ. Le travail du Seigneur ne cessera que quand II aura enlevé Son Eglise. Il vaut la peine de mettre à profit la vie qu'Il nous prête pour nous appliquer avec ardeur à Lui être agréables (2 Cor. 5 : 9).
            Un frère, ou une sœur, par intérêt familial, veut peut-être faire céder l'Assemblée ; il pense faire céder le Seigneur. C’est impossible. Il y a des réunions, des cantiques et on continue. S'il n'y a pas d'effet dans nos consciences et dans nos cœurs, cela conduit à l'endurcissement. Il n'y a pas de position plus dangereuse que de s'occuper des choses de Dieu sans Dieu, a-t-on-dit. Judas en est un exemple extrême et terrible. Notre cœur naturel est-il aussi mauvais que celui de Judas ? Parfaitement, hélas.
            Une des conséquences de tout cela, c'est que chacun de nous devrait avoir à cœur, tous les jours, le bien de l'Eglise toute entière et en particulier de ces assemblées où les habitudes remplacent trop souvent la foi vivante, l'exercice réel. Chacun devrait avoir à cœur de prier pour les assemblées, et être heureux de s’effacer, de se cacher en Lui.
            « Sa femme s'est préparée ; et il lui a été donné d'être vêtue de fin lin, éclatant et pur, car le fin lin, ce sont les justices des saints » (Apoc. 19 : 8). On est très heureux de penser qu'il y a dans tous les milieux des personnes très attachées au Seigneur, bien qu’elles n’aient pas connu Sa pensée au sujet de l'Eglise, ni le rassemblement sur le terrain de la vérité. Le « fin lin » ce sont les justes actes des saints, tout ce qui dans la vie du croyant aura été une fidélité au Seigneur, tout ce qui aura été vécu pour Christ, du martyre au renoncement secret à des désirs ou à un intérêt personnel, à un avantage, à la volonté propre - renoncement dont personne peut-être n'aura eu connaissance. Tout cela sera mis en évidence et sera un ornement pour l'Eglise du Seigneur.
            Tout ce qui aura été propre volonté n'entrera pas dans cette manifestation des justes actes des saints. Si nous avons fait plier l'Assemblée par intérêt personnel, il n'y a là rien pour Christ. Ce n'est pas ce qui se voit qui compte le plus bien qu'il y ait des services publics qu'il faut remplir pour le Seigneur et par le Seigneur. Accomplis pour Christ, ils seront un ornement blanc et pur. Nous n'aurons plus l'occasion de revenir en arrière. Notre carrière sera terminée pour toujours. C'est très solennel.
            Ne perdons pas notre temps dans le monde. Le Seigneur a parlé d'une manière très forte : « Celui qui aime père ou mère plus que moi n'est pas digne de moi » (Matt. 10 : 37). Nous ne pouvons pas suivre Christ sans renoncement. Nous ne pouvons pas servir deux maîtres. Le choix de la foi est sûr et il faut la foi pour tenir dans le chemin qu’elle a ouvert.

 

Que ce ne soit pas pour rien que nous ayons considéré ces passages et que l'Ennemi ne vienne pas ravir cette semence tout de suite comme les oiseaux du ciel dans la parabole. Un seul « terrain » a porté du fruit.
            Si nous sommes chrétiens un jour sur sept, ne nous attendons pas à faire des progrès. Un serviteur du Seigneur dans la période du réveil a dit : Ah ! j’ai senti que je devais consacrer ma vie pour l’Eglise universelle. Cela suppose du dévouement, des luttes, des combats, des souffrances, des pleurs. Mais, avec le Seigneur, c’est une vie très riche ; c’est la seule qui vaille la peine de vivre. Il est impossible de trouver un sens à la vie sans Christ.

 

D’après des notes prises à des réunions d’étude de la Parole de Dieu (avril 1971)