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L’exercice des dons dans l’assemblée

 

Lecture de 1 Cor. 12 ; 14 : 1-7, 12-40

J’ai eu à cœur de lire ces deux chapitres. Craignant d’être trop long, je ne lirai pas le chapitre 13 qui est pourtant d’une grande importance, car il nous montre que sans l’amour les dons ne sont rien.
            Par la grâce de Dieu nous avons été amenés à comprendre ce qu’est un rassemblement selon la Parole en dehors de toute organisation humaine. L’Assemblée n’est pas une dénomination quelconque. Elle est composée de tous les croyants sur la terre ; et si nous l’oublions, nous deviendrons sectaires.
            En Matthieu 18, on trouve l’Assemblée réunie ; le Seigneur en est le centre, n’y eût-il que deux ou trois enfants de Dieu. Au commencement, tous les croyants étaient réunis ensemble, mais l’Ennemi a travaillé parmi eux en provoquant des divisons. Cependant, ce à quoi il ne peut pas toucher, c’est à l’unité du corps : malgré les nombreuses divisions qui déchirent la chrétienté, l’unité du corps subsiste, tous les croyants sont membres d’un seul corps.
            Mais maintenant qu’il est impossible que tous les croyants se rencontrent en un même lieu, où faut-il alors se réunir ? En Matthieu 18 nous trouvons le principe d’une réunion d’assemblée. Si nous venons à une réunion, attirés par le Seigneur, pour y rechercher sa Personne, nous serons toujours bénis, et ce sera un avant-goût du ciel, comme nous l’avons lu ce matin : « ils ne virent plus personne, sinon Jésus seul avec eux » (Marc 9 : 8). Il n’y a pas d’exemple plus simple que ce passage de la transfiguration pour nous montrer ce que sera le ciel, où l’Agneau sera au milieu des rachetés. Eh bien ! nous pouvons déjà réaliser cela ici-bas, lorsque nous sommes réunis en Assemblée. Quelle merveille ce serait si tous venaient se rassembler autour du Seigneur pour le trouver Lui seul ! Prenons garde de ne pas considérer l’Assemblée comme une « secte », c’est-à-dire quelque chose que l’on a coupé, séparé. L’Assemblée ne fait nullement partie d’une organisation quelconque, c’est un tout, c’est l’ensemble de tous les croyants sur la face de la terre, c’est le corps de Christ dont chaque assemblée locale est l’expression. Elle est unie au Seigneur - et au Seigneur seul - qui est sa Tête glorifiée dans le ciel.
            Ces deux chapitres contiennent les enseignements relatifs à l’exercice des dons dans l’Assemblée. « Il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit ; il y a diversité de services, et le même Seigneur » (12 : 4-5). Nous devons les recevoir selon la volonté du Seigneur, car « à chacun est donnée la manifestation de l’Esprit en vue de ce qui est utile » (v. 7). Il a été donné à chacun quelque chose en vue du bien dans l’Assemblée. Si nous n’y pensons pas, nous pourrions tomber dans une organisation humaine. Ne l’oublions pas, chers amis, quand nous nous réunissons autour de Seigneur ! Ayons à cœur, si nous aimons le Seigneur, d’accomplir les fonctions qu’Il nous a données à remplir, car le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. Ce mot « chacun » se trouve aussi en 1 Pierre 4 : 10 : « Suivant que chacun de vous a reçu quelque don de grâce, employez-le les uns pour les autres, en bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu ». Et en Ephésiens 4 : 15-16 : « …le chef (la tête), le Christ de qui tout le corps, bien ajusté et lié ensemble par chaque jointure qui le soutient, produit, selon l’opération de chaque partie dans sa mesure, la croissance de ce corps pour être lui-même édifié en amour ». Si un membre ne fonctionne pas, un autre risque de travailler à sa place. Chacun doit prendre garde au service qu’il a reçu dans le Seigneur, afin qu’il l’accomplisse. Les croyants sont comparés à un corps dont les membres fonctionnent en obéissant à la volonté de la tête. « Or vous êtes le corps de Christ, et ses membres chacun en particulier » (12 : 27). Si un petit membre, le plus petit, ne travaille pas, le fonctionnement du corps est défectueux. Demandons donc au Seigneur que nous agissions, chacun, pour la gloire du Seigneur et pour le bien et l’édification de l’Assemblée.
            Au verset 28, nous avons l’énumération des dons dans l’Assemblée. A propos des aides, quelles aides peuvent être les sœurs ! Déjà par leur présence, en venant chercher le Seigneur, puis par leurs prières.
            Le don des langues est remarquable : connaître les langues sans étude ! Mais les Corinthiens s’enorgueillissaient de ce don, aussi est-il nommé le dernier.
            Il y a aussi des « dons de grâce plus grands » (v. 31) ; ce sont ceux qui produisent l’édification de l’Assemblée. Les désirons-nous, et « surtout celui de prophétiser » (14 : 1) ? Le don de prophétiser comporte le don de communiquer les révélations des pensées de Dieu exprimées dans sa Parole. Il y a cent ans par exemple, on n’attendait pas le Seigneur venant chercher son Eglise puis revenant après les noces de l’Agneau. Lorsque le cri de minuit s’est fait entendre, le retour du Seigneur a été remis en lumière, ça a été une révélation pour les âmes pieuses. Aujourd’hui, nous avons encore ce don de prophétiser qui ne comporte plus celui de donner de nouvelles révélations, la Révélation étant complète, mais celui de faire valoir la Parole auprès des âmes, de manière à l’appliquer au cœur au moment opportun. Ce sera pour elles une sorte de révélation et il en résultera de l’édification. Ce n’est seulement qu’en se nourrissant de Christ que nous pourrons user de ce don de prophétie.
             Je répète ces trois choses auxquelles je pensais : 1) A chacun. 2) Désirez avec ardeur les dons spirituels, mais surtout de prophétiser. 3) L’édification de l’Assemblée. Ce mot se trouve sept fois dans le chapitre 14.
            Il faut se souvenir que chacun a sa fonction dans l’Assemblée, petite peut-être, mais nous ne sommes pas dans le jour des grandes choses. Dans un « Messager évangélique » de 1926, notre frère Alfred Guignard a écrit quelque chose sur 2 Rois 4. Un homme apporta à l’homme de Dieu du pain des premiers fruits, vingt pains d’orge et du grain en épi dans son sac. Il s’intéressait au peuple de Dieu. C’était peu de chose, une nourriture simple, même grossière, mais pourtant précieuse, qu’il ne fallait pas mépriser surtout en un temps de famine. Le peuple en mangea et il en resta. Il en est de même aujourd’hui pour l’Assemblée. Des anciens frères nous parlaient du Seigneur dans un langage ordinaire, mais chaleureux et dicté par leur amour pour Christ. Ainsi le Seigneur devenait précieux pour le cœur du racheté. On mangeait du pain d’orge et les âmes étaient prospères. Aujourd’hui, des frères pourraient être en bénédiction dans l’Assemblée. Ils ont joui de tel passage, mais craignent ne pas pouvoir s’exprimer correctement, ils se taisent, ils craignent de présenter du pain d’orge.
            Que le Seigneur nous accorde de ne pas craindre de lire un chapitre qui nous aura fait du bien et d’ajouter ne serait-ce que cinq mots pour parler de Lui ! Il en résultera un grand encouragement pour l’Assemblée.

 

D. Houriet - Notes prises lors d’une prédication à Tramelan (06-08-1933)