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LES NOURRITURES DU CROYANT (4)

 

4 – Le vieux blé du pays (Jos. 5)        

Si la manne, pain du ciel, répondait aux besoins de tout un peuple nomade dans les lieux arides du désert, le vieux blé du pays, le cru de Canaan, sera désormais la nourriture d'Israël dans le pays de la promesse. Le Jourdain traversé, la pâque célébrée à Guilgal, dès le lendemain ils auront à se nourrir des ressources du pays ; elles sont désormais à eux. Comme le psalmiste (Ps. 114 : 3) lie la mer Rouge et le Jourdain, de même le dessein de Dieu, selon Ephésiens 1 et 2 nous place comme peuple racheté dans les lieux célestes en Christ. Le fleuve qui débordait par-dessus tous ses bords est l'image de la mort où Christ (l'arche de l'alliance) est entré le premier, ouvrant au travers des eaux puissantes le chemin de Canaan.

                        L’entrée du peuple d’Israël en Canaan

Les sacrificateurs qui portaient l'arche se sont arrêtés de pied ferme sur le sec, au milieu du Jourdain, et tout Israël est passé à sec. Sur l'autre bord du fleuve de la mort, expression du jugement de Dieu, nous sommes maintenant avec Christ, associés à Lui sur le roc de la Résurrection. Introduits dans les lieux célestes nous pouvons joindre nos voix à la sienne pour chanter les louanges de notre Dieu (voir Ps. 40).
            Par l'Esprit d'adoption que nous avons reçu, nous crions : Abba, Père ! (Rom. 8 : 15 ; Gal. 4 : 6) ; et nous rendons grâces au Père dans la joie d'une relation filiale connue. C'est un changement merveilleux. Le point de départ c'est Christ, livré pour nos fautes et qui nous donne en résurrection une place avec Lui et en Lui. L'Eternel n'allait-il pas faire des merveilles au milieu d'eux ? (Jos. 3 : 5). Tel qu'est Jésus maintenant devant Dieu et en justice, dans la puissance d'une vie ayant triomphé de la mort, le croyant, uni à Lui, est vu là où Il est, dans la même position que Lui. Le Saint Esprit en nous, qui nous lie à Christ, nous donne en même temps l'intelligence et la jouissance de notre part céleste avec Lui. Et comme Josué leur disait : « Sanctifiez-vous », de même nous avons été mis à part, frères saints, participants de l'appel céleste, mis à part en sainteté de l'Esprit (1 Pier. 1 : 2).

                        Le croyant, à la fois dans le désert et en Canaan

Si pour Israël il eût été impossible de se trouver à la fois au désert et dans le pays de Canaan, le croyant par contre connaît le désert par ses expériences journalières tout en découvrant Canaan dans les privilèges et selon la position qu'il possède en Christ. Pèlerin au désert s'il regarde en bas, il est en Canaan, s'il regarde en haut, sa cité étant dans les cieux (Phil. 3 : 20). L'enseignement des épîtres met l'accent sur ces deux aspects de la vérité qu'il ne faut pas confondre, à savoir les privilèges célestes et la marche sur la terre, en relation, les premiers avec le conseil de Dieu, la deuxième avec les voies de Dieu envers nous. Autrement dit, il s'agit de notre position et de notre état.

                        Canaan figure des lieux célestes où nous entrons par la foi

Un court extrait des méditations sur l'« Armée de l'Eternel », trouvera sans doute ici sa place. « Le premier endroit où Israël pose le pied après avoir traversé le Jourdain c'est Guilgal. Tous ceux qui ont étudié l'Ecriture ont remarqué la grande importance donnée plus tard à cet endroit dans toutes les guerres de l'Eternel comme aussi dans l'histoire du peuple… Je ferai remarquer ici que Canaan n'est pas un type de la maison du Père, où nous serons lorsque le Seigneur sera venu et nous aura introduits dans cette demeure bienheureuse ; là, dans ce lieu de repos, il n'y aura ni ennemis, ni combats. Canaan est la figure des lieux célestes où nous sommes maintenant par la foi, comme dans une chose présente, unis à Celui qui se trouve là. Mais dans ces lieux célestes demeurent aussi, pour le moment, des esprits méchants appelés les « dominateurs de ces ténèbres » (Eph. 6 : 12). Nous avons donc pour jouir de notre place comme hommes célestes, à lutter sous la conduite du Seigneur, contre toute la puissance de Satan ». On a déjà noté que l'Eternel « éleva Josué », l'identifiant à Moïse aux yeux de tout Israël (3 : 7 ; 4 : 14), et cela au moment de la traversée du Jourdain. De même pour nous, si nous sommes délivrés de la domination du péché sur nous, morts avec Christ, c'est pour nous tenir vivants à Dieu dans le Christ Jésus qui a été élevé au ciel, ressuscité par la gloire du Père. Ainsi, les lieux célestes où nous sommes introduits en lui et avec lui, sont la sphère de nos privilèges et comme nous l'avons vu en même temps, la scène où nous avons à combattre. « Avant de se lever pour combattre, Israël doit s'asseoir à la Table de Dieu. Il faut être nourri pour résister aux fatigues de la guerre » (H.R.).

                        La nourriture du pays

 La nourriture qui nous est donnée dans le pays est parfaitement appropriée à toutes les nécessités de ce lieu. Le blé du pays, Christ ressuscité, nous avons à le saisir comme la vie, la force du nouvel homme, la source de joie et de communion pour l'âme.
            Il est remarquable de trouver groupés ensemble en Josué 5 : 10-12, la pâque, la manne, le blé du pays, le grain rôti au feu avec les pains sans levain. L'Esprit de Dieu ne cesse jamais de nous montrer la gloire de Christ. C'est dans l'humanité sans tache qu'il a revêtue - sans levain - qu'il a traversé le feu du jugement, et, l'expiation accomplie qu'il est monté au-dessus de tous les cieux.
            Comme la Pâque célébrée en Canaan, nous avons nous aussi dans la cène dont elle est ici le type, le mémorial de toutes ses merveilles. Et elles seront rappelées jusqu'à ce qu'Il vienne !
            Enfin, le levain qui était si soigneusement proscrit et dont nous avons ici la mention ne manque pas de nous rappeler qu'il est impossible de jouir de nos bénédictions célestes sans se garder du mal. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit pour ne point accomplir les convoitises de la chair. Si la chose est difficile, elle n'est pas impossible. Le Seigneur nous en a donné le secret : comme Lui vivait à cause du Père, dans l'obéissance et la consécration parfaite au Père, celui qui me mangera, dit-Il, vivra à cause de moi ou en raison de moi…

            O Jésus, pain de vie
                        Que je goûte ici-bas,

                        Ta vertu fortifie
                        Mon âme à chaque pas.

       

           

D’après P. Ft – « Messager Evangélique » (1977 p. 15-18)

 

A suivre