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La bonté dans le désert

Lire : Psaume 63

« Mon âme a soif de toi… dans une terre aride et altérée »
            « Ta bonté est meilleure que la vie »
 

On rencontre continuellement dans les Psaumes le désir d'une âme d'entrer dans le temple, le sanctuaire, la présence de Dieu, et les expériences qu'elle y fait.
            Dans le Psaume 84 par exemple, c'est la pleine joie de la présence de Dieu, mais avec un profond sentiment de faiblesse, quand l'âme, comme un passereau, comme une hirondelle - êtres sans valeur - se trouve là dans la présence de Dieu, au centre de la joie.


« Mon âme a soif de toi… dans une terre aride et altérée »

Ici on voit quelque chose d'autre : une âme qui a joui en un temps de prospérité de la présence de Dieu dans son sanctuaire, et qui éprouve, loin du sanctuaire, en redescendant sur la terre, la misère profonde du lieu où elle se trouve, parce qu'elle a contemplé son Dieu dans le lieu saint. Elle comprend ce que c'est que d'avoir à traverser le monde ; elle est comme David, dans le désert de Juda ; il avait joui de la présence de Dieu dans son sanctuaire, puis, tout à coup, il est un pauvre homme persécuté ! Il faut qu'il descende dans ce monde. Il est chassé dans le désert de Juda, poursuivi, et il désire se retrouver là où il a éprouvé la force et la puissance de Dieu. Mais le fait qu'il a été dans le sanctuaire lui fait dire : Ah! si je pouvais me retrouver là où est l'arche de l'Eternel, là où j'ai vu Sa présence ! Ici il n'y a pas de repos !
            Dans ce deuxième livre des Psaumes, nous ne voyons plus le croyant dans l'endroit où il peut jouir de la présence de Dieu ; les fidèles ne sont plus là, ils sont dans le désert de Juda. Oh ! si je pouvais voir ta face, ta gloire, dit David ; je sais ce que c'est, j'ai joui de ces moments bénis ! Nous pouvons, nous aussi, dire la même chose. Il y a des temps de bénédiction où l'on a le sentiment de la force et de la puissance du Seigneur quand Il établit un témoignage. Nous sommes aujourd'hui à peine quelques-uns réunis en Sa présence, et nous pouvons dire : c'est le désert de Juda ! Et qu'est-ce que nous voyons après des temps de grande bénédiction ? Nous n'avons qu'à regarder au-dedans de nous-mêmes ; quelle faiblesse ! Combien nos cœurs, qui voudraient jouir d'une communion plus intime, soupirent !


« Ta bonté est meilleure que la vie »

Dans ce psaume David exprime sa joie dans le sentiment de sa faiblesse. Il dit : « Pour voir ta force et ta gloire, comme je t'ai contemplé dans le lieu saint » (v. 2), et Dieu lui fait ajouter : « Ta bonté est meilleure que la vie » (v. 3). La bonté de Dieu, voilà ce qui ne nous manque pas. Nous sommes ici dans une profonde faiblesse, mais Dieu nous montre sa bonté ! Il nous en rend témoignage dans son amour qui a donné Jésus pour nous. Ce n'est pas la puissance ou la gloire, c'est l'amour. Je voudrais voir la puissance de la vie divine dans ma marche, dans mes louanges, et je ne trouve que faiblesse, mais je peux dire : ta bonté est plus grande que ma vie.
            Le peuple d'Israël au désert de Sinaï, au lieu de comprendre la puissance et la gloire, fait le veau d'or. Ils adorent cette créature, au lieu de reconnaître ce qu'était l'Eternel pour eux. Moïse intercède pour le peuple, et demande à Dieu de lui faire voir sa gloire. Dieu lui répond : Je ne peux pas te montrer ma gloire, mais je vais faire passer ma bonté devant toi. Il en est de même aujourd'hui. Nous sommes dans un temps de faiblesse profonde. Dieu veuille que nous sentions cette faiblesse. David avait su ce que c'était que la présence de Dieu. Il y a quelque chose qui vaut mieux que la force et la gloire, c'est la bonté de l'Eternel, au milieu de la faiblesse. Elle demeure pour nous. La force et la puissance peuvent manquer complètement ; l'amour ne manquera jamais. Nos cœurs peuvent être remplis de cet amour de Dieu qui nous a été manifesté une fois dans toute sa plénitude, à la croix.

Quand nous serons au ciel, une chose remplira nos cœurs et nos bouches : la bonté de ce Seigneur glorieux qui s'est livré pour nous afin de faire de nous des fils du Père pour l'éternité.


H. Rossier - « Messager évangélique » (1937 p. 193-195)