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LA  FAMILLE  SELON  LE  PLAN  DE  DIEU  (13)

 

16.  La famille de Béthanie  (Matt. 26 ; Marc 14 ; Luc 10 ; Jean 11 et 12)

En lisant le titre de ce chapitre, tous ceux qui connaissent la Bible penseront immédiatement à Marthe, Marie et Lazare. Faut-il ajouter à ces trois personnes Simon appelé « le lépreux » ? En Matthieu 26 : 6 et Marc 14 : 3 on apprend que le Seigneur Jésus fut oint du parfum par Marie dans la maison de Simon, mais son nom n'est plus évoqué ensuite. En Luc 10 : 38 on lit que Marthe reçut Jésus dans sa maison. Là non plus, il n'est rien dit de Simon, et pas davantage en Jean 12. Peut-être Simon était-il le mari de Marthe, ce qui résoudrait le problème. Il aurait été guéri de sa lèpre par le Seigneur Jésus. Dans la suite de nos considérations, nous nous limiterons aux trois personnages principaux et à ce que nous lisons à leur sujet en Matthieu 26 : 6-13 ; Marc 14 : 3-9 ; Luc 10 : 38-42 ; Jean 11 et 12 : 1-11.

Nous n'avons pas affaire ici à une famille se composant de parents et d'enfants, comme dans nos autres chapitres. Toutefois, à cause de ce qui nous est dit au sujet de leurs relations mutuelles et de la place centrale que le Seigneur Jésus occupait chez eux, cette famille mérite certainement d'être mentionnée ici.
            C'était une maison très hospitalière où le Seigneur Jésus aimait s'arrêter, en particulier la dernière semaine avant sa mort. Après son entrée à Jérusalem, il s'entretenait chaque jour avec les Juifs. En même temps se manifesta, de la part de leurs chefs, une haine croissante qui allait conduire à son rejet public et à sa crucifixion. Mais il y avait pour Lui comme un sanctuaire dans cette maison de Béthanie où il pouvait se retirer, objet du dévouement et des soins dictés par l'amour de tous les membres de cette famille, qui peut nous servir de modèle quant à l'hospitalité. Eux-mêmes ont reçu beaucoup de bénédiction par ce moyen. « Là où est Jésus, là il bénit ».

Heureuse est la maison dont le Seigneur est l'hôte,
                        La Bible, le flambeau,

            Où la famille entière, chaque jour, côte à côte,
                        Invoque le Très-Haut.

Si aujourd'hui nous ne pouvons plus au sens littéral accueillir le Seigneur Jésus dans notre maison, nous Le recevons en recevant les siens. Le Seigneur a déclaré : « Celui qui reçoit un prophète... recevra la récompense d'un prophète » (Matt. 10 : 41) et « Celui qui recevra en mon nom un petit enfant comme celui-là, me reçoit » (Marc 9 : 37). En Actes 28 : 7-10, c'est avec beaucoup de bonté que Publius reçut et logea le prisonnier Paul et ceux qui l'accompagnaient. Il en fut richement récompensé.
            Les surveillants doivent être hospitaliers (1 Tim. 3 : 2 ; Tite 1 : 8). Du reste, tous les croyants sont exhortés à l'hospitalité. Hébreux 13 : 2 enjoint : « N'oubliez pas l'hospitalité ; car en la pratiquant, certains, à leur insu, ont logé des anges ». Pratiquer de telles relations avec des croyants et s'entretenir du Seigneur et de sa Parole, peut être aussi en grande bénédiction aux enfants.
            J'ai souvent entendu des adultes rappeler que dans leur enfance, ils s'étaient réjouis de telles rencontres, et en avaient retiré du profit. Il est très important que les parents n'oublient pas que, lors de ces occasions, le Seigneur est aussi l'auditeur silencieux de toutes les conversations. Car il arrive malheureusement aussi que des jeunes subissent des dommages spirituels à cause de mauvaises conversations ou de propos malveillants. Le Seigneur lui-même rappelle combien il est grave d’être une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en lui (Marc 9 : 42).

Nous trouvons la famille de Béthanie pour la première fois en Luc 10 : Marthe reçoit le Seigneur Jésus et ses disciples dans sa maison. La grande différence entre elle et sa sœur apparaît déjà. Pour Marthe, recevoir tant de visites représente beaucoup de travail. Elle est tout absorbée par sa tâche. Marie profite de cette occasion pour s'asseoir aux pieds du Seigneur Jésus et pour écouter sa parole. Marthe est certainement présente par intervalles, mais, étant tout entière à son travail, elle ne peut s'imprégner de Ses paroles. Contrariée par le comportement de sa sœur, elle fait même un reproche à Jésus : « Seigneur, ne te soucies-tu pas que ma sœur m’ait laissée toute seule à servir ? Dis-lui donc de m’aider ». Mais Jésus répond : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu te tourmentes de beaucoup de choses ; mais il n'est besoin que d'une seule, et Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera pas ôtée » (Luc 10 : 40-42).
            Ces deux sœurs représentent deux sortes de croyants :
                    - Les uns voient surtout le travail à faire. Ils sont entraînés d'une activité à l'autre, constamment sous pression. Ces personnes-là reviennent soucieuses et surmenées. Elles risquent de perdre leur équilibre spirituel et d'adopter une attitude critique vis-à-vis de croyants ayant d'autres dispositions, comme celles de Marie.
                    - Les autres savent réserver du temps pour la prière et l'étude de la Bible, pour mieux connaître le Seigneur. En conséquence, ils l'aimeront toujours plus et apprendront à le servir mieux et avec plus de dévouement.
            On a souvent interprété trop sévèrement les paroles adressées par le Seigneur à Marthe. Il ne l'a pas blâmée à cause de tout son service ; Il l'a reconnu et a apprécié. Il ne lui aurait certainement pas parlé ainsi si elle ne s'était permise de lui faire ces reproches. On a parfois déduit de l'expression : « il n'est besoin que d'une seule (chose) » qu'il manquait à Marthe la seule chose nécessaire, à savoir la foi en Lui. Mais nous voyons ailleurs que Marthe était une croyante, qu'il y avait dans son cœur de l'amour pour le Seigneur et qu'elle trouvait sa joie à le servir. Ce qui lui manquait, c'était le désir de Marie d'écouter sa parole et ainsi d'apprendre à mieux le connaître. Grâce à sa plus grande connaissance de Sa personne et de Son œuvre, Marie sera rendu capable, plus tard, de remplir un service ayant pour Lui beaucoup plus de valeur que tout autre. Nous avons peut-être tendance à mettre en opposition Marthe et Marie et à prendre parti pour l'une ou pour l'autre. Au contraire, nous avons beaucoup à apprendre de chacune d'elles !
            Une fois, lors d'une visite dans une maison chrétienne, je fis la connaissance d'un jeune croyant, intelligent, qui faisait de bonnes études. Je lui demandai s'il trouvait aussi du temps pour l'étude de la Parole de Dieu. Ce n'était pas le cas. Certes, dans cette maison, on trouvait beaucoup d'écrits et d'études sur la Bible. Il y avait bien jeté un coup d’œil par-ci, par-là, mais les avait trouvés trop « ennuyeux » pour s'y pencher de façon plus approfondie. En outre, il n'en sentait pas la nécessité, car prêcher ne serait jamais son affaire. J’attirai son attention sur 1 Corinthiens 14 : 29 : « que les prophètes parlent, deux ou trois, et que les autres jugent ». Jamais non plus il ne serait en mesure de « juger » sans une connaissance suffisante de la Parole. De plus, il se privait de la joie goûtée dans les moments réservés régulièrement à la prière et à la méditation de la Parole, avec la croissance spirituelle qui en découle. Enfin il ne se préparait pas à remplir peut-être plus tard son rôle de mari et de père dans sa propre famille. Luther disait, paraît-il, que c'est lorsqu'il avait le plus à faire qu'il consacrait le plus de temps à la prière. Avec cette disposition d'esprit, tout croyant sera gardé d'excès et de déséquilibre spirituel.

On trouve une autre visite du Seigneur dans cette famille en Jean 11. Les deux sœurs sont dans la peine : leur cher frère Lazare est gravement malade. Les maisons des croyants ne sont pas épargnées non plus par la maladie et la mort.
            La souffrance et les larmes rapprochent étroitement les cœurs de Marie et de Marthe. Si seulement leur grand Ami Jésus était là ! Mais Il était très loin, de l'autre côté du Jourdain. Elles lui envoient un message, bref mais clair : « Seigneur, voici celui que tu aimes est malade ». Elles ne parlent pas de l'amour de Lazare ; elles en appellent aux affections du Seigneur qui leur sont bien connues. Cependant, le Seigneur attend encore deux jours avant d'aller vers elles. C'est une dure épreuve pour les deux sœurs. Il a son but en agissant ainsi, comme Il a son but pour nous aussi dans des circonstances semblables. Il nous vient en aide à son moment et à sa manière.
            En chemin, lui, le Tout-Puissant, annonce à ses disciples : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais je vais pour le réveiller » (v. 11). Les disciples trouvent maintenant qu'il n'est plus utile de risquer un retour en Judée. Si Lazare dort, c'est qu'il est en bonne voie de guérison ; ils n'ont pas compris que le Seigneur n'a pas parlé du repos du sommeil, mais de la mort de Lazare. Ce malentendu est compréhensible. On peut remarquer à quel point les disciples considèrent ce voyage comme dangereux, d'après les paroles de Thomas : « Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui » (v. 16). En même temps, il exprime là son grand amour pour le Maître.
            La nouvelle de la venue du Seigneur parvient aux deux sœurs avant qu'Il n'arrive à Béthanie. De nouveau, la grande différence entre Marthe et Marie se manifeste. Marthe, impulsive, empressée, ne peut attendre son arrivée, mais court à sa rencontre. Marie, elle, reste tranquillement à la maison, avec tous les amis qui sont venus aussi de Jérusalem pour les consoler. Marthe soulage son cœur en disant : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort  (v. 21). Elle exprime sa foi en lui par ces mots : « mais même maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera » (v. 22). La conversation qui suit montre qu'elle ne comprend pas bien le Seigneur. Est-ce peut-être parce qu'elle a écouté trop superficiellement ses paroles auparavant ? Elle est contente d'aller chercher sa sœur en lui disant : « Le maître est là, et il t'appelle » (v. 28). Accompagnées des visiteurs, elles vont à l'endroit où Jésus les attend.
            Marie se jette aux pieds de Jésus. Là où précédemment elle a reçu de si précieux enseignements, elle cherche et trouve maintenant la consolation. Elle exprime sa peine en pleurant, et le Seigneur Jésus lui montre sa sympathie en pleurant avec elle. Mais Il fait plus. Il se fait conduire au tombeau de Lazare et commande d'ôter la pierre du sépulcre. Puis Il crie à haute voix : « Lazare, viens ici, dehors ! » (v. 43). Lazare sort, et après qu'ils l'ont délié des bandes, ils le laissent aller.

La dernière fois qu'il est question de la famille de Béthanie, c'est en Jean 12 : 1-8 : « Or Jésus, six jours avant la Pâque, vint à Béthanie où était Lazare, le mort, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts. On lui fit donc là un souper ; Marthe servait, et Lazare était un de ceux qui étaient à table avec lui. Alors Marie, qui avait pris une livre de parfum de nard pur de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux : et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Mais l'un de ses disciples, Judas Iscariote, fils de Simon, celui qui allait le livrer, dit : Pourquoi ce parfum n'a-t-il pas été vendu trois cents deniers et donné aux pauvres ? (Or il dit cela, non par souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur : il avait la bourse et se chargeait de ce qu'on y mettait.) Jésus dit : Permets-lui d'avoir gardé cela pour le jour de ma mise au tombeau. Car les pauvres vous les avez  toujours avec vous ; mais moi, vous ne m'avez pas toujours ».
            Dans cette circonstance aussi, les noms des trois, frère et sœurs, sont cités. Lazare, le mort que Jésus a ressuscité d'entre les morts, est un de ceux qui sont à table avec lui. Nous ne lisons pas plus ici qu'avant que Lazare ait prononcé un seul mot. Il est un témoin silencieux, parlant par le seul fait qu'il vit : une preuve irréfutable que Jésus a accompli un miracle à son égard. De ce fait, plusieurs Juifs croient en Jésus. C'est pourquoi d'ailleurs les principaux sacrificateurs le haïssent lui aussi et veulent le faire mourir (v. 9-11).
            De nouveau, on trouve Marthe en train de servir ; mais elle le fait en silence, sans critiquer. Marie oint le Seigneur avec le parfum de nard pur de grand prix qu’elle avait préparé. Ayant écouté avec recueillement les paroles du Seigneur, elle a acquis une intelligence de sa Personne et de son œuvre, dans laquelle elle surpasse même les disciples. Ils ne peuvent donc pas comprendre sa façon d'agir. Ils le prennent même en mauvaise part (Matt. 26 : 6-13). En Jean 12, c'est Judas qui exprime leur pensée ; lui, le voleur, a très vite calculé le prix : trois cents deniers, une somme pour laquelle un journalier devait travailler trois cents jours, c'est-à-dire presque une année entière. Et Marie « gaspille » une pareille somme en un instant !
            Pauvre Marie, critiquée d'abord par sa sœur, et maintenant par un disciple ! Mais le Seigneur apprécie sa conduite, et exprime son approbation. Cela lui suffit. Nous aussi, nous pouvons passer par des expériences semblables à celles de Marie. Il est désagréable que nos bonnes intentions ne soient pas comprises et que nos actions soient mal jugées. Apprenons à tout remettre au Seigneur.


D’après H. Wilts 

 

A suivre