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« Je suis Jésus que tu persécutes »

Saul, témoin de la mort d’Etienne et l’approuvant (Act. 7 : 58 ; 8 : 1a)
            Le martyre d’Etienne, une scène inoubliable pour Paul
            Saul ravageant l’assemblée après la mort d’Etienne (Act. 8 : 1b, 3 ; 9 : 1-2), puis terrassé par la voix divine (9 : 3-6)
            Le départ d’une vie nouvelle


A la question de Saul - « Qui es-tu, Seigneur ? » -, la réponse divine a révélé soudain à cet homme violent que sa haine implacable contre les chrétiens était en réalité dirigée contre Jésus lui-même. Cette rencontre du Seigneur avec Saul est relatée par Luc dans le chapitre 9 des Actes et on trouve encore dans ce livre, à deux reprises, le témoignage personnel de Paul lui-même au sujet de sa conversion.

 

Saul, témoin de la mort d’Etienne et l’approuvant (Act. 7 : 58 ; 8 : 1a)

Etienne, traduit devant le sanhédrin, ne profite pas de ce que le souverain sacrificateur lui donne la parole pour se justifier des fausses accusations dont il était l’objet. Le Saint Esprit dont il est rempli lui dicte « à l’heure même » ce qu’il doit répondre (Luc 12 : 11-12). Il montre longuement combien Israël s’est montré insoumis, dès le commencement de son histoire, et comment malgré tous les témoignages d’amour et de patience de la part de Dieu, son caractère naturel n’a jamais cessé de se manifester. Il achève son discours en faisant, de la part de Dieu, un terrible constat : « Gens de cou raide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint ! Tels furent vos pères… ils ont tué ceux qui ont prédit la venue du Juste, lui que maintenant vous avez livré et mis à mort, vous qui avez reçu la Loi… et qui ne l’avez pas gardée… » (Act. 7 : 51-53).
            Quel contraste entre la paix du disciple, absorbé par sa vision glorieuse de « Jésus debout à la droite de Dieu » et la rage de ses adversaires (v. 54-56) ! Ils sont prêts au crime, sans même un simulacre de jugement. Le meurtre d’Etienne, le premier martyr de l’Eglise, est la conclusion tragique de leur histoire (1 Thes. 2 : 14-16). Ces hommes, remplis de prétention religieuse, mais pervertis, poussent de grands cris ; ils se bouchent les oreilles et d’un commun accord entraînent ce témoin fidèle hors de la ville et le lapident (v. 57).
            On trouve dans la suite du récit une première mention importante au sujet de Saul. Il y a une grande différence entre la Bible et tous les livres écrits par des hommes : souvent, dans ces ouvrages, l’imagination débridée de leur auteur se donne libre cours ; il cherche à attirer l’attention du lecteur, en flattant ses convoitises naturelles, sans se soucier de la véracité des faits rapportés et des détails qu’il accumule, tandis que dans la Parole de Dieu, chaque mot, chaque phrase, est absolument fiable. « De saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 Pier. 1 : 21). « Toute Ecriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 3 : 14-17). Elle doit se graver dans notre cœur, avec le profond désir de mettre ses enseignements en pratique, à la gloire de Dieu !  On lit donc que « les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul » (Act. 7 : 58). Ce détail - apparemment sans grande importance - montre que ces hommes, qui s’apprêtaient à lapider Etienne, avaient une grande confiance dans ce jeune homme qu’ils connaissaient bien. Pus tard, Saul rappellera qu’il a eu le « privilège » d’être élevé aux pieds de Gamaliel, un célèbre docteur de la Loi, qui habitait à Jérusalem (22 : 3).
            Saul était un pharisien convaincu, plus « avancé » que beaucoup de jeunes de son âge (Gal. 1 : 14) ; il était membre de cette secte qui se targuait d’être « la plus stricte » de leur religion (Act. 26 : 5). Son zèle extrême pour les traditions de ses pères le poussait à se montrer extrêmement violent vis-à-vis des chrétiens, mais tout son entourage admirait son comportement et le tenait en grande estime.
            On peut se demander comment Saul assistait à cette mise à mort d’Etienne. Il reconnaîtra, après sa conversion, qu’il était un témoin consentant de ce crime sauvage (Act. 22 : 20) - une confession corroborée par Actes 8 : 1 : « Et Saul approuvait ce meurtre ». Mais pourquoi Dieu a-t-il conduit les circonstances de telle manière que ce jeune pharisien a pu assister à cet assassinat ? Ce sont des questions que chacun a pu se poser, a posteriori, au sujet de ses expériences personnelles. Pourquoi Dieu a-t-il permis que j’assiste ou même que je participe à tel ou tel événement ? Ne s’est-Il pas proposé de parler à cette occasion à ma conscience et à mon cœur pour m’amener ou me ramener à Lui !
            Mon grand-père, jeune homme encore inconverti, avait décidé un soir, pour se distraire, d’aller au théâtre. Or, ce soir-là, une pièce qui s’appelait « les Huguenots » était à l’affiche. Elle retraçait les terribles souffrances que ces croyants ont traversées après avoir confessé leur foi. Bouleversé, il sortit de cette salle touché dans sa conscience et dans son cœur ; il se tourna le soir même vers le Seigneur. Confessant ses péchés et acceptant Sa mort rédemptrice, il fut arraché à Satan.
            Il faut que nous réalisions que Dieu, dans ses compassions à notre égard, se sert en notre faveur de toutes sortes de circonstances, souvent surprenantes, pour amener à Lui ceux qu’Il a prédestinés à la vie éternelle, selon le dessein de sa volonté (Eph. 1 : 11). « Toutes choses Le servent » (Ps. 119 : 91). Il désire peut-être faire revenir à Lui, par un moyen ou un autre, une de ses brebis qui s’est égarée (Ps. 23 : 4 ; Ezé. 34 : 16). C’était le cas pour Saul de Tarse, comme pour tous ses « élus » (Eph. 1 : 4).

 

Le martyre d’Etienne, une scène inoubliable pour Paul

Une tragédie telle que celle de la lapidation d’Etienne ne pouvait manquer de laisser des traces indélébiles dans la mémoire de tous ceux qui y ont assisté. Ayant la perspective de la mort devant lui, ce martyr marchait sur les traces du Seigneur et chacun a pu alors l’entendre demander avec foi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Act. 7 : 59). Ils l’ont vu se mettre à genoux et faire appel à haute voix à la miséricorde de Dieu en faveur de ses bourreaux : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (v. 60). Cette foule était là - et Saul parmi eux - au moment où ce témoin fidèle s’est « endormi en Jésus » (Jean 11 : 12-13).
            Cette scène en rappelle une autre : c’est lorsqu’un plus grand qu’Etienne était amené à la croix pour être crucifié. Une grande multitude suivait Jésus ; des femmes se frappaient la poitrine et menaient deuil. En se tournant vers elles, le Seigneur leur a dit : « Pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants » ; puis, Il a annoncé le terrible jugement qui s’abattra un jour sur son peuple. Il pensait, dans son amour, au terrible sort qui les attendait, faute de repentance (Luc 23 : 28-31). En entendant Ses appels, ont-ils enfin réalisé leur responsabilité personnelle dans Sa mort, du fait de leurs péchés (Es. 53 : 6) ? Dieu seul le sait. En tout cas, l’un d’entre eux, Simon le Cyrénéen, qui venait des champs, a été contraint de porter la croix, derrière Jésus (Luc 23 : 26). Pour quel motif, nous l’ignorons. Sans doute, a-t-il été d’abord fort en colère ? Il regrettait certainement beaucoup d’être passé par là « fortuitement » - du moins le croyait-il ! Nous raisonnons souvent de cette manière avant de saisir la pensée de Dieu à notre égard. Simon ne désirait pas se voir imposer une telle place et jouer un rôle dans cette scène, mais il a dû se soumettre à ce qui semble avoir été une décision populaire. Or le rôle que les hommes l’ont obligé à tenir faisait partie des merveilleuses voies de Dieu en faveur d’un pécheur qui a besoin de repentance, comme chacun de nous (Rom. 11 : 33). Quelle grâce c’était de se trouver si près du Seigneur ; l’occasion était véritablement unique ! Sans doute Simon ne connaissait-il pas encore Jésus, en tout cas de la bonne manière ; mais Dieu lui accorde de partager durant un moment les souffrances « physiques » du Seigneur sur son chemin de douleur vers Golgotha. Il semble bien - d’après l’Ecriture - que ses deux fils ont été ensuite écrits dans le Livre de vie (comparer Marc 15 : 21, Act. 19 : 33 et Rom. 16 : 13).
            Pensons aussi un instant à la grande foule groupée autour de la croix. A leur sujet, David, le psalmiste, rapporte prophétiquement des paroles attribuées au Seigneur : « Tous ceux qui me voient se moquent de moi ; ils ouvrent la bouche, ils hochent la tête… Ils me contemplent, ils me regardent » (Ps. 22 : 7, 13, 17). Nous apprendrons plus tard tout le travail que Dieu a opéré en silence, ce jour-là, dans la conscience et le cœur de ces « spectateurs ».
            Il est ainsi fort possible que la scène à laquelle Saul a assisté ait été un « premier jalon » dans le travail que Dieu poursuivait dans cette conscience endurcie, pour l’amener au salut ! Le Seigneur opère dans nos consciences et nos cœurs « un peu ici, un peu là… » (Es. 28 : 10), jusqu’à ce que le plein jour soit établi. Dans le cas de Saul, il a fallu une intervention directe, la puissance de Dieu, pour briser sa résistance et l’amener enfin, confus et repentant, au pied de la croix. Un changement complet et définitif aura lieu dans sa vie !
            Le Seigneur viendra calmer les appréhensions de son serviteur Ananias en lui révélant au sujet de celui qui allait devenir l’apôtre Paul : « Va ; car cet homme est un instrument que je me suis choisi, pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël ; car je lui montrerai tout ce qu’il doit souffrir pour mon nom » (Act. 9 : 15-16).

 

Saul ravageant l’assemblée après la mort d’Etienne (Act. 8 : 1b, 3 ; 9 : 1-2), puis terrassé par la voix divine (9 : 3-6)

Après avoir été témoin de la foi si hardie d’Etienne et assisté, apparemment impavide, à son meurtre, Saul retourne encore, plein de rage, à son activité malfaisante contre les disciples du Seigneur. Sa conduite est tout à fait comparable à celle des pharisiens dénoncés par le Seigneur pendant son ministère. Cet homme « comble la mesure de ses pères » (Matt. 23 : 29-32). Avec zèle, il cherche encore à ravager l’assemblée « jusque dans les villes étrangères » (Phil. 3 : 5-6 ; Act. 8 : 3 ; 26 : 11), ce qui le conduit à se rendre à Damas, « avec pouvoir et mission de la part des principaux sacrificateurs » (Act. 26 : 12) en vue de ramener des chrétiens prisonniers à Jérusalem. Mais, au moment où avec son escorte Saul approche de la ville, il est arrêté en plein midi. Avec ses compagnons de voyage, il est entouré d’une lumière éclatante (9 : 3, 26 : 13), et ils tombent tous à terre.
            Saul entend alors une voix s’adresser à lui en langue hébraïque. Il est le seul à saisir le sens de ce message personnel, le seul à être touché spirituellement : « Saul ! Saul ! pourquoi me persécutes-tu ? ». « Qui es-tu, Seigneur ? », demande-t-il. Il entend aussitôt : « Je suis Jésus que tu persécutes » - le Nazaréen, est-il précisé au verset 8 du chapitre 22. Le Seigneur s’identifie avec ses chers disciples qui font tous partie de son corps. Ainsi, celui qui persécute les enfants de Dieu, persécute Jésus lui-même. « Que de choses se révélaient dans ce peu de mots ! Le Seigneur de gloire déclare que c'est lui que Saul persécutait, et que ses disciples étaient un avec Lui. Les Juifs étaient en pleine guerre contre Jésus lui-même : tout le système qu'ils soutenaient, toute la Loi, toute leur autorité officielle, toutes les ordonnances de Dieu, ne les avaient pas empêchés d'être en conflit ouvert contre le Seigneur; Saul lui-même, armé de leur autorité, était occupé à détruire le nom et le peuple du Seigneur de dessus la terre. Terrible découverte qui bouleversait l'âme de Saul de fond en comble, révélation toute puissante dans ses effets, ne laissant pas un élément moral de l'âme de cet homme énergique subsister devant sa force » (J-N Darby).
            On sait combien les circonstances sont variées au moment des conversions. Paul a été arrêté par Jésus lui-même sur son chemin criminel. Un autre apôtre, Pierre, se trouvait dans son bateau quand il s’est jeté aux pieds de Jésus ; devant le grand miracle qui vient de s’opérer, il confesse son propre état de péché (Luc 5 : 8). Lévi (ou Matthieu) était actif, assis à son bureau de recette, quand Jésus l’a appelé. Aussitôt, il a tout quitté et l’a suivi (v. 27). Zachée, handicapé par sa taille, était monté dans un arbre. Il cherchait à apercevoir Jésus mais c’est le Seigneur qui l’a vu et l’a appelé à Le recevoir dans sa maison. L’Ethiopien - puissant à la cour de Candace - était triste dans son char, sur un chemin désert : il n’avait pas trouvé Dieu à Jérusalem. Cependant, le Seigneur envoie vers lui Philippe. Ce dernier l’instruit et l’amène à Christ ; puis il continue son chemin tout joyeux (Act. 8 : 27). Le geôlier de Philippes était dans sa prison lorsque soudain, à minuit, deux prisonniers couverts de blessures (Paul et Silas) chantent les louanges de Dieu. Un tremblement de terre survient, les liens de ces hommes de Dieu sont déliés ; ils sont les instruments « choisis » par Dieu pour amener à Jésus ce gardien de prison et sa maison (Act. 16 : 31).
            Pouvez-vous rendre votre témoignage devant tous et dire et comment vous avez rencontré Jésus ? Avez-vous obéi alors entièrement à Son appel ? Que votre désir fervent soit alors de remplir continuellement et avec soin la tâche modeste que le Seigneur veut bien vous confier.

 

Le départ d’une vie nouvelle

Pour Saul, qui est « passé de la mort à la vie » (Jean 5 : 24), un nouveau chemin commence. Christ est désormais le but de sa vie, sa raison d’être. Aussi demande-t-il : « Que dois-je faire, Seigneur ? » (Act. 22 : 10). Jésus lui ordonne : « Lève-toi, entre dans la ville ; et on te dira ce que tu dois faire » (9 : 4-6). Paul est alors conduit à Damas où, ayant recouvré la vue, il va recevoir des ordres plus précis de la part d’Ananias. Il est baptisé ; il mange et reprend des forces (9 : 18-19). Aussitôt, il se met à prêcher que le Seigneur Jésus est le Fils de Dieu (v. 20). C’est seulement trois ans plus tard, après un long séjour en Arabie (9 : 23 ; Gal. 1 : 17), que Paul reviendra à Damas, puis à Jérusalem où il fera la connaissance de l’apôtre Pierre. Celui qui persécutait autrefois les chrétiens « annonce maintenant la foi qu’il détruisait jadis » et les assemblées de la Judée glorifient Dieu à cause de lui (Gal. 1 : 23-24).

Ainsi, la conversion de Paul sur le chemin de Damas a marqué de façon déterminante toute sa vie ultérieure. Saisi par le Seigneur glorifié dont il a entendu la voix, il est devenu son apôtre et durant tout son ministère, il a montré un dévouement incomparable à son Maître.  Que son exemple nous conduise à être ses imitateurs, comme lui l’était de Christ (1 Cor. 11 : 1).

  Ph. L            le 30. 08. 13

 

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