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LA  FAMILLE  SELON  LE  PLAN  DE  DIEU  (10)

 

 

13. Eli et sa famille (1 Sam. 1 et 2)

La Bible nous rapporte peu de choses au sujet d'Eli. Elle ne parle pas du tout de sa femme. Tout ce que nous savons sur ce sacrificateur se trouve dans les premiers chapitres de 1 Samuel.
            Il fut sacrificateur en même temps que juge en Israël jusqu'à un âge avancé. Nous ne savons pas comment il a exercé son activité officielle. En revanche, nous sommes renseignés sur son comportement en tant que père à l’égard de ses deux fils, Hophni et Phinées. Et dans cette tâche pleine de responsabilités, il a lamentablement échoué. L'exemple d'Eli est donc un avertissement pour tous ceux que Dieu a revêtus d'une autorité paternelle.
            Le comportement impie de ces fils est décrit assez crûment. Ils sont appelés des fils de Bélial (1 Sam. 2 : 12). Pourtant, ils occupaient une position très privilégiée en Israël. Ils étaient sacrificateurs, des intermédiaires entre Dieu et le peuple. Ils présentaient à Dieu les sacrifices du peuple, dont une partie leur revenait. Le livre du Lévitique décrivait clairement comment ils devaient le faire.
            Mais ils n'avaient aucune crainte de Dieu et ne respectaient pas les instructions de sa Parole (lire à ce sujet Mal. 2 : 1-3). Ils ne se contentaient pas de la part des sacrifices qui leur revenait, mais ils s'attribuaient les meilleurs morceaux. Même quand ceux qui apportaient les sacrifices leur faisaient remarquer que c'était manquer à leur devoir, ils imposaient leur volonté. De ce fait, à cause d'eux, tout le service des offrandes à l'Eternel était méprisé.
            Mais ce n'était pas leur seul péché. Le chapitre 2 (v. 22) ajoute qu'ils couchaient avec les femmes qui servaient à l'entrée de la tente d'assignation. Le seul passage de la Parole où il est question de cet attroupement de femmes est Exode 38 : 8. Même ce beau service des femmes fut discrédité par le comportement impie des fils d'Eli. N'étaient-ils pas de plus des hommes mariés ? Nous savons que c'était au moins le cas de Phinées, et que sa femme avait manifestement beaucoup plus d'intelligence que son mari quant à la gloire de Dieu (1 Sam. 4 : 19-22).
            Or ces hommes occupaient une place particulièrement privilégiée ! Ils étaient appelés par Dieu pour instruire le peuple dans la parole de Dieu et lui enseigner, par leur propre exemple, le respect du service de l'Eternel. Combien ils ont failli à leur devoir ! Pourtant ils n'ont pas manqué d'avertissements. Un homme de Dieu fut envoyé pour montrer à Eli, et par conséquent à ses fils, la gravité de leurs péchés.
            Qu'en était-il d'Eli lui-même ? Il est resté personnellement fidèle. Il a donné une bonne instruction au jeune Samuel qui était confié à ses soins. Certes, il a repris ses fils, mais il s'en est tenu à de faibles protestations. « Pourquoi faites-vous des actions comme celles-là ? Car, de tout le peuple, j'apprends vos méchantes actions. Non, mes fils ; car ce que j’entends dire n’est pas bon : vous entraînez à la transgression le peuple de l’Eternel » (2 : 23-24) ! Ces avertissements arrivaient trop tard. La mesure de leur péché était comble. L'Eternel avait décidé de les faire mourir (v. 25).
            Dans leur aveuglement, ils crurent pouvoir contraindre l'Eternel à leur donner la victoire dans la bataille contre les Philistins. Sans en avoir reçu l'ordre, ils apportèrent l'arche de l'alliance dans le camp, convaincus que Dieu serait obligé de veiller à la gloire de l'arche et de leur donner la victoire.
            Dieu a ses moyens à lui pour veiller à sa gloire. Le jugement annoncé fut exécuté : l'armée battue ; Hophni et Phinées tués tous les deux ; l'arche prise et emportée. Lorsque Eli entendit ces terribles nouvelles, surtout celle de la prise de l'arche, il tomba de son siège à la renverse et mourut (4 : 18). Sa réaction montre combien il craignait l'Eternel et avait à cœur ses intérêts.
            Hélas, Eli a gravement manqué dans l'exercice de son autorité paternelle. Ses fils ne lui obéissaient pas et en subirent les terribles conséquences. Mais leur père ne fut pas épargné du châtiment à travers lequel Dieu parle à tous les pères !
            « Un homme de Dieu vint vers Eli » (2 : 27). Par sa bouche, l'Eternel lui rappela sa place privilégiée de souverain sacrificateur, ce qui impliquait un haut degré de responsabilité. Bien que ce soit ses fils qui commettaient l'injustice et que lui-même n'y ait pas directement participé, l'homme de Dieu le rendit personnellement responsable. Il lui adressa de très sérieux reproches : « Pourquoi foulez-vous aux pieds mon sacrifice et mon offrande... Et tu honores tes fils plus que moi... » (v. 29).  C'est pourquoi le jugement devait tomber sur Eli et sur sa maison. Ensuite, ce fut le jeune Samuel qui dut le lui annoncer une seconde fois. Il est reproché à Eli d'avoir connu toutes les injustices de ses fils et de ne pas les avoir arrêtés. En tant que souverain sacrificateur responsable, il n'était pas intervenu pour mettre obstacle à ce mépris des sacrifices et des offrandes. En tant que juge, il n'avait pas puni ses fils pour leurs actions infâmes. En tant que père, il avait aussi sérieusement manqué dans sa famille.
            En regardant autour de soi, on constate qu'une crise de l'autorité règne dans tous les domaines de la société. De telles périodes ont existé aussi en Israël. « Chacun faisait ce qui était bon à ses yeux » (Jug. 17 : 6 ; voir 18 : 1 ; 19 : 1 ; 21 : 25). Tout allait de travers.
            Dans le Nouveau Testament, Paul nous rappelle qu'il « n'existe pas d'autorité, si ce n'est par Dieu ; et celles qui existent sont ordonnées de Dieu (Rom. 13 : 1). Ceux qui détiennent l'autorité sont donc responsables devant Dieu de la manière dont ils l'exercent. Le despotisme et l'arbitraire ont été des facteurs qui ont conduit à beaucoup de révolutions. Cependant le germe de ces révolutions se trouvait aussi dans les écrits de philosophes qui imprégnèrent la pensée des pédagogues. Leur influence a toujours des répercussions.
            Le philosophe Jean-Jacques Rousseau par exemple partait du principe que l'homme est bon par nature, et qu'il doit être protégé des mauvaises influences, en particulier celle de la religion. Il considérait que seule la propre conscience était un guide sûr. Il l'appelait un instinct divin, une voix céleste, qui rend l'homme égal à Dieu. Il ne voulait rien savoir de Jésus Christ. Cet homme irréligieux a marqué son siècle, et ses théories trouvent encore aujourd'hui des adeptes.
            Au 20ème siècle, les livres du Docteur Benjamin Spock ont eu une grande influence et on les consulte encore volontiers. Le livre le plus connu de ce pédiatre et pédagogue américain : « Comment soigner son enfant », traduit en plus de trente langues, atteignait il y a une trentaine d'années déjà sa 170ème édition. En Amérique, il est devenu le manuel le plus utilisé parce qu'il donne des conseils pour tous les problèmes qui peuvent se poser en alimentation et en éducation. Son principe de départ est le libre épanouissement du jeune enfant, ce qui conduit à de dangereux raisonnements. Certaines pensées, notamment sur l'autorité, l'obéissance et la punition, sont inacceptables pour un chrétien, puisqu'elles ne sont pas bibliques. Dans ces éditions postérieures, il a rectifié certaines affirmations.
            Une mère américaine a écrit pour raconter ses expériences. Elle avait élevé son fils en suivant à la lettre les instructions de Spock, mais il devenait toujours plus difficile et violent. Finalement, en dépit de tous les conseils de Spock, elle le prit sur les genoux et lui administra une bonne fessée. Il cria à fendre le cœur, puis se tut, et fut ensuite beaucoup plus facile.
            Salomon, le roi le plus sage de tous les temps, a parlé de l'éducation d'une autre manière. Il prend comme point de départ la crainte de l'Eternel. Les notions de discipline, d'obéissance, de punition sont pour lui d'une haute valeur. Lisons le livre des Proverbes !
            Après ces considérations sur la méthode d'éducation d'Eli dont l'échec fut lourd de conséquences, il me semble utile d'examiner l'éducation d'un point de vue biblique. Nous partons du principe que l'homme est le chef de famille et qu'il est responsable devant Dieu de la diriger. Pour cette tâche, comme pour toutes les autres, Dieu lui a donné une femme comme « aide ». Christ est le chef de l'homme. L'homme est le chef de la femme. Certes, l'homme et la femme ont la même valeur devant Dieu, mais la femme, si elle interprète ce fait comme une égalité de droits, commet une grande erreur aux conséquences souvent fatales. Si les enfants voient leur mère se dresser contre l'autorité de son mari, comment vont-ils accepter l'autorité de leur père ? La désobéissance s'ensuivra inévitablement et il n'y aura aucune discipline dans de telles familles. Or « Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais » ? remarquez ici le terme opposé ! ? « de paix » (1 Cor. 14 : 33). La paix, c'est plus que de l'ordre. Un père peut s'appliquer à maintenir l'ordre, en exerçant l'autorité d'une manière non biblique, par laquelle précisément la discorde est semée. En Colossiens 3 : 20, il est écrit : « Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur ». Le Seigneur Jésus en a donné lui-même l'exemple lorsqu'il était enfant. Pour les pères, il est ajouté : « Pères, n'irritez pas vos enfants, afin qu'ils ne soient pas découragés ». Ephésiens 6 : 4 dit encore : « Vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur ». Comment un homme serait-il à la hauteur de sa responsabilité sans l'aide dévouée d'une femme aimante, consciente elle-même de la responsabilité qui lui incombe ?
            La manière idéale de diriger quelqu'un est expliquée dans le psaume 32 (v. 8) : « Je t'instruirai, et je t'enseignerai le chemin où tu dois marcher ; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi ». C'est ainsi que Dieu lui-même veut diriger ses enfants. Pour des parents aussi, diriger avec le discernement des besoins, en y apportant les réponses appropriées sous forme de conseils, est certainement la meilleure façon de faire. Mais ce n'est malheureusement pas toujours possible. C'est pourquoi le verset suivant contient l'exhortation : « Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, qui n'ont pas d'intelligence, dont l’ornement est la bride et le mors, pour les refréner quand ils ne veulent pas s'approcher de toi ». Quand la première méthode de direction n'est pas acceptée, Dieu doit employer des moyens plus sévères. Il montre ainsi ses soins d'amour envers nous, même dans le chemin de la discipline.
            En Hébreux 12 : 5-11, nous lisons : « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne te décourage pas quand tu es repris par lui ; car celui que le Seigneur aime, il le discipline, et il fouette tout fils qu'il agrée. Vous endurez des peines comme discipline : Dieu agit envers vous comme envers des fils, car quel est le fils que le père ne discipline pas ? Si vous êtes exempts de la discipline à laquelle tous participent, alors vous êtes des bâtards et non pas des fils. De plus, nous avons eu nos pères terrestres pour nous discipliner, et nous les avons respectés ; à plus forte raison, ne serons-nous pas soumis au Père des esprits et nous vivrons ? Car ceux-là disciplinaient pendant peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais celui-ci (Dieu) le fait pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté. Or aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais plutôt de tristesse ; cependant, plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle ».
            Dans ces versets, la discipline de Dieu est comparée à celle des pères. Ceux-ci ont beaucoup à apprendre par ce moyen. Dieu discipline uniquement par amour, et en le faisant, Il a toujours en vue notre bien. Pour cela, Il choisit, dans des circonstances données, les « moyens » de discipline appropriés, pour produire plus tard le « fruit paisible de la justice ». Quant à nous, c'est aussi l'amour pour nos enfants qui doit être le motif pour choisir entre les mesures de discipline qui sont à notre disposition. C'est pourquoi nous devons nous examiner nous-mêmes pour voir si d'autres motifs n’entrent pas en jeu, tels que la vanité, l'orgueil blessé ou quoi que ce soit d'autre. Nous devons choisir les moyens qui, à notre connaissance, nous semblent les plus adéquats. Ce faisant, il faudrait réfléchir pour savoir si ces mesures sont trop douces ou trop sévères, ou de trop longue durée.
            Si la discipline n'est pas exercée alors que, selon la Parole de Dieu elle est nécessaire, c'est un manque d'amour, même si l'on prétend souvent le contraire. Ces versets d'Hébreux 12 nous l'enseignent très clairement. L'expérience montre que lorsque la discipline est employée justement, les enfants s'y soumettent et ne perdent pas le respect pour leurs parents, au contraire !
            Dieu ne nous traite pas, nous ses enfants, comme des bâtards. Nous ne devrions pas non plus traiter nos enfants comme tels. Bien sûr, personne n'a une telle intention. Toutefois, en pratique, cela ne se produit que trop souvent ! On omet la discipline parce qu'elle pourrait soi-disant porter préjudice aux enfants et surtout éveiller des « frustrations » nuisibles. C'est devenu un argument employé couramment à ce sujet. Le résultat, c'est une génération d'enfants difficiles, désobéissants, et une jeunesse en rébellion. Ils n'ont pas eu leur compte de corrections. Et face à eux, il y a toute une génération de parents eux-mêmes frustrés, tyrannisés par leurs enfants. Ce problème d'actualité attire l'attention de nombreux psychologues... « Voici, ils ont méprisé la parole de l'Eternel, et quelle sagesse ont-ils ? » (Jér. 8 : 9). C'est une question pressante ! Nous avons besoin de beaucoup de sagesse pour élever nos enfants, tâche bien difficile. Nous ne pouvons pas nous dispenser des enseignements de la Parole de Dieu.
            Nous savons que Samuel, le successeur d'Eli et le dernier juge en Israël, fut témoin de tout ce qui s'était passé dans la maison d'Eli. Pourtant lui aussi a été plus tard « insuffisant » pour remplir son rôle de père. Il a établi ses fils juges sur Israël (1 Sam. 8 : 1) et n'a pas remarqué qu'ils n'étaient pas qualifiés pour ce service. Lorsque le peuple attira son attention sur leur honteuse déficience, il semble les avoir démis de leurs fonctions, comme on peut le déduire peut-être de cette parole : « Et voici, mes fils sont avec vous » (1 Sam. 12 : 2).
            Un grand danger, auquel beaucoup de parents n'ont pas résisté, consiste à surestimer leurs propres enfants, selon le proverbe : « Chacun prend sa chouette pour un rossignol ». C'est si souvent le cas ! Le danger inverse existe aussi : les parents ne savent pas remarquer le bien chez leurs enfants, exprimer une approbation qui les encouragerait, ce dont ils ont besoin, justement. Les plus petits manquements sont souvent sévèrement blâmés. Ce sont surtout des parents doués, ayant eux-mêmes bien réussi, qui s'emportent facilement et disent : « Tu ne sais rien faire ! ». Cela peut susciter chez les enfants un sentiment d'infériorité dont ils ne peuvent plus se défaire le reste de leur vie. Comme nous avons besoin de sagesse pour contourner tous ces écueils !

 D'après H. Wilts

A suivre